- Bataille de la Mer de corail
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Bataille de la mer de Corail
Bataille de la mer de Corail
L'USS Lexington au matin du 8 mai 1942 Informations générales Date 4 mai-8 mai 1942 Lieu Mer de Corail, entre l'Australie, la Nouvelle-Guinée et les îles Salomon Issue Victoire tactique japonaise, victoire stratégique des Alliés Belligérants États-Unis
AustralieEmpire du Japon Commandants Frank J. Fletcher Shigeyoshi Inoue Forces en présence 2 porte-avions,
3 croiseurs2 porte-avions,
1 porte-avions de poche,
4 croiseursPertes 1 porte-avions,
1 destroyer,
1 ravitailleur,
543 marins1 porte-avions de poche,
1 destroyer,
1 074 marinsSeconde Guerre mondiale - Guerre dans le Pacifique La Bataille de la mer de Corail est une bataille navale de la Seconde Guerre mondiale qui se déroula en mer de Corail, au nord-est de l'Australie en mai 1942, entre les flottes japonaises et américaines. Cette bataille fut la première confrontation aéronavale par porte-avions interposés, sans que le contact fût établi entre les navires.
Pour renforcer leur périmètre et menacer l'Australie, les Japonais tentent en mai 1942 de conquérir Port Moresby au sud de la Nouvelle-Guinée. La conquête de Port Moresby, ainsi que de la base aéronavale de Tulagi leur aurait permis de mettre l'Australie à portée de leur aviation. À l'issue d'une bataille aéronavale indécise en Mer de Corail, les débarquements japonais sur Port Moresby sont annulés, ce qui constitue le tout premier arrêt de l'extension japonaise dans la zone. Les Américains perdent un porte-avions majeur tandis que les Japonais ont deux porte-avions endommagés et un porte-avions d'escorte coulé.
Les Américains réparent rapidement le porte-avions USS Yorktown, endommagé en Mer de Corail, qui joue un rôle important un mois plus tard lors de la bataille de Midway.
Sommaire
Forces en présence
Les Japonais détachèrent, sous le commandement du vice-amiral Takea Takagi, les porte-avions Zuikaku et Shokaku, couverts par le petit porte-avions Shoho, deux flottilles de destroyers et une de croiseurs, le tout formant l'opération MO destinée à soutenir les débarquements sur Port-Moresby. La flotte pouvait également compter sur le soutien des avions basés à Lae(au nord de la Nouvelle-Guinée) et à Rabaul, où était basée la 25e flottille aérienne.
Les Américains sont mis au courant du plan par l'interception et le déchiffrement des communications japonaises. Ils réagissent en envoyant la Task force 17 (Yorktown et Lexington), escortée de 5 destroyers et 3 croiseurs, sous le commandement de l'amiral Fletcher.
Les forces embarquées totalisent 143 avions américains contre 148 japonais. Cependant, ces derniers peuvent compter sur l'appui de leur 25e flottille aérienne basée à Rabaul.
Premier engagement le 7 mai
Les Japonais débarquent à Tulagi, faiblement défendue, le 3 mai, pour y construire une base d'hydravions. Les Américains bombardent la position, coulant notamment un destroyer le 4 mai.
Après s'être cherchés sans se trouver, les flottes s'engagent une première fois le 7 mai au matin, quand les avions de reconnaissance des deux camps se repèrent mutuellement. Les Japonais découvrent ainsi « un porte-avions et un croiseur », tandis que les Américains repèrent un petit porte-avions. Les Japonais envoient alors 24 torpilleurs, 36 bombardiers en piqué et 18 Zéro. Arrivant au-dessus de la « flotte » américaine, ils ne trouvent que le pétrolier Neosho, escorté du destroyer Sims, tout deux rapidement coulés. Les Américains coulent le porte-avions léger Shoho par 13 bombes et 7 torpilles.
En fin d'après-midi, un assaut d'avions torpilleurs japonais est intercepté par les Américains. Seuls 6 avions sur les 27 envoyés regagnent leur porte-avions. Des pertes qui seront lourdes de conséquence pour le lendemain, les Japonais se trouvant ainsi privés de la moitié de leurs torpilleurs.
Le soleil se couchant à 18h30, certains appareils doivent retrouver et se poser de nuit sur leurs porte-avions. La situation est confuse et les navires ennemis sont suffisamment proches pour qu'au moins une fois un groupe d'avions japonais manque de se poser sur le Yorktown[1].
Second engagement le 8 Mai
Le matin, les avions de reconnaissances décollent de part et d'autre et les ennemis se découvrent l'un l'autre aux alentours de 8h30. Réagissant tous deux très vite, ils font décoller leurs vagues d'assaut : 84 avions pour les Américains, 69 avions pour les Japonais.
Les lents TBD Devastator américains échouent à infliger des dégâts à cause de la déficience de leurs torpilles, tandis que les Douglas SBD Dauntless mettent le Shokaku hors de combat par 3 coups au but.
Les derniers avions américains disponibles (17 Grumman F4F Wildcat), trop peu nombreux, ne parviennent pas à défendre leurs porte-avions. Les Japonais touchent le Lexington avec 2 torpilles et 2 bombes et le USS Yorktown par un coup au but. Le USS Lexington coule quelques heures plus tard (après le retour de son aviation) alors que les équipes du bord ne parviennent pas à maîtriser les incendies. Le Yorktown est gravement endommagé.
Les deux flottes, ayant des moyens réduits et craignant pour leur ravitaillement en carburant, décident de se retirer. Faute de couverture navale, les Japonais annulent le débarquement à Port Moresby.
Une victoire en trompe-l'oeil
La propagande de chaque camp tente de faire de la bataille de la Mer de Corail une victoire. Les Japonais pensent avoir mis hors d'état de nuire deux navires majeurs américains, et se voient confirmés dans leur piètre opinion des capacités combattantes ennemies. (Les Américains, qui n'ont pas repéré la flotte de débarquement japonaise, ne sont pas absolument certains qu'elle a été lancée, ni repoussée; les rapports de aviateurs japonais certifient la destruction des deux porte-avions américains alors que le seul détruit, le Lexington, n'a été perdu que des heures plus tard quand les incendies y ont repris). Les Américains célèbrent le fait d'avoir pour la première fois coulé un navire plus gros qu'un destroyer[2].
Tactiquement, la bataille est une victoire japonaise : destruction d'un porte-avions lourd américain (le Lexington représentait à l'époque un quart de la capacité de transport aéronavale américaine dans le Pacifique[3]), contre perte d'un porte-avions léger japonais (plus un pétrolier américain, un destroyer dans chaque camp, et plusieurs bateaux de guerre japonais plus petits).
Pourtant, les Australo-Américains ont réussi à empêcher la prise de Port Moresby, dernier verrou protégeant l'Australie des Japonais [4]. C'est d'autre part la première fois dans la guerre du Pacifique qu'une flotte d'invasion japonaise est repoussée sans avoir réussi à atteindre son objectif, ce qui contribuera à gonfler le moral des troupes alliées après six mois de défaites contre les Japonais[5].
Plus généralement, la bataille de la mer de Corail marque l'arrêt de la progression japonaise dans la zone. L'immobilisation de deux des plus gros porte-avions japonais aura des conséquences importantes un mois plus tard, lors de la bataille de Midway : alors que les Américains réussissent à réparer le USS Yorktown en quelques jours, les Japonais ont renvoyé le Shokaku au Japon pour réparation et n'ont pas reconstitué le groupe aéro-naval du Zuikaku. Les pertes de Midway empêcheront les Japonais de lancer d'autres opérations offensives. Les Américains reprendront Tulagi en août 1942 au début de la campagne de Guadalcanal.
Ainsi, victoire tactique japonaise en apparence, la bataille de la mer de Corail a été stratégiquement favorable aux Alliés. Bien qu'elle n'ait pas mis en jeu des forces très importantes, elle constitue un des tournants de la guerre du Pacifique[6].
Notes
- ↑ The Rising Sun, page 323, John Toland (Random House, 1970, reed. The Modern Library, 2003)
- ↑ The Rising Sun, John Toland, (Random House, 1970) pour une vue très traditionnelle de l'engagement
- ↑ The Battle of the Coral Sea, Bernard Millot. Naval Institute Press (Great Britain), 1974.
- ↑ Pacific Partners. A History of Australian-American Naval Relations, Tom Frame. Sydney: Hodder & Stoughton, 1992
- ↑ The War with Japan: The Period of Balance, May 1942 – October 1943, H.P. Willmott. Scholarly Resources Inc.(Wilmington, Delaware), 2002
- ↑ The Barrier and the Javelin: Japanese and Allied Pacific Strategies February to June 1942, H.P. Willmott. Naval Institute Press (Annapolis, Maryland), 1983.
Sources et Bibliographie
Articles
- « La bataille de la Mer de Corail »
- « La bataille de la mer de Corail »
- Bataille aérienne, n°22, édition La Presse
À noter la différence au niveau des chiffres donnés par les différentes sources concernant notamment l'épisode du 7 mai en soirée.
Livres
- Pierroux, Jacques, Mer de Corail, Marabout Junior no.65/29, 1960.
- (en) John Toland, The Rising Sun. Random House, 1970, réed. The Modern Library, 2003.
- (en) Bernard Millot, The Battle of the Coral Sea. Naval Institute Press (Great Britain), 1974. ISBN 0-87021-909-X.
- (en) H.P. Willmott, The Barrier and the Javelin: Japanese and Allied Pacific Strategies February to June 1942. Naval Institute Press (Annapolis, Maryland), 1983. ISBN 0-87021-535-3
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