- Bataille de l'Aisne (-57)
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Bataille de l'Aisne Informations générales Date été 57 av. J.-C. Lieu sur l'Aisne Issue victoire romaine Belligérants Celto-germains République romaine Commandants Galba Jules César Forces en présence max. 306 000 combattants 8 légions
(env. 30-40 000 hommes)Pertes très importantes négligeables Guerre des Gaules Batailles Bibracte (58) • Ochsenfeld (58) • L'Aisne (57) • Le Sabis (57) • Octodure (57) • Morbihan (navale) (56) • Aduatuca (54) • Avaricum (52) • Gergovie (52) • Lutèce (52) • Alésia (52) • Uxellodunum (51) modifier La bataille de l'Aisne (anciennement l'« Axona ») voit la victoire des Romains sur les Belges conduits par Galba, roi des Suessions, désigné pour commander l'armée celto-germaine, en mai 57 av. J.-C. La capitale des Suessions, Noviodunum, est prise en juin et Galba est fait prisonnier. Depuis le XIXe siècle, le lieu de la bataille est identifié sur la commune de Berry-au-Bac où le camp de César a été retrouvé au lieu-dit Mauchamp[1].
Source primaire : Jules César, Guerre des Gaules, II, 1-15 ;
Voir aussi : « Guerres des Gaules », Campagne contre les Belges.Sommaire
Contexte
La menace germaine d'Arioviste ayant pris fin à la bataille de l'Ochsenfeld, l'ancienne inimité entre les tribus gauloises refait surface et, dans un même temps, l'intolérance croissante de l'occupation romaine. Dans cette situation, de nombreux Gaulois cherchent des alliances avec les Belges, qui eux-mêmes s'unissent contre Rome. César, alors en Gaule cisalpine, est notamment informé de cette ligue par Titus Labienus, commandant des légions romaines en Gaule. Les Belges s'échangent mutuellement des otages et s'allient contre Rome par crainte de voir cette dernière se retourner contre eux une fois la Gaule pacifiée. Et les demandes de certains peuples gaulois, qui ne supportent pas que l'armée romaine hiverne sur leurs terres, encouragent l'alliance belge[2],[3].
Ces derniers ont la réputation d'être les plus vaillants en Gaule : ce sont les seuls à avoir repoussé la terrible invasion des Cimbres et des Teutons, qui ont traversé le reste de la Gaule et fait trembler Rome elle-même. Les vaincre donnerait à réfléchir aux autres Gaulois selon César.
Coalition belge
Revenu en Gaule (probablement à Vesontio, la capitale des Séquanes) à la suite de deux nouvelles légions (les XIII et XIV), César apprend que toutes les tribus de Gaule belgique lèvent des troupes et s'assemblent en une seule armée. Seuls les Rèmes, voisins des Gaulois, se prononcent pour César. L'armée belge s'unit sous la direction d'un certain Galba (ou Adra selon Dion Cassius[2]), roi des Suessions, qui est rejoint par quelques troupes germaines[4]. César fournit une liste détaillée des peuples ayant pris part à cette coalition, pour un total de 306 000 guerriers selon lui, répartis comme suit : les Bellovaques (60 000), les Suessions (50 000), les Nerviens (50 000), les Morins (25 000), les Atuatuques (19 000), les Atrebates (15 000), les Ambiens (10 000), les Calétes (10 000), les Véliocasses (10 000), les Viromanduens (10 000), les Ménapiens (9 000), en plus de 40 000 Germains (les Condruses, Éburons, Caeroesi et Pémanes), chiffres à prendre avec précautions.
Campagne romaine
César, après quinze jours de marche ininterrompue et ayant envoyé une armée alliée éduenne ravager les terres des ennemis, établit le camp fortifié à la frontière entre les Rèmes et les autres tribus belges, sur l'Axona (aujourd'hui l'Aisne), alors que l'armée belge marche sur lui. La rivière défend ainsi un des côtés du camp et permet à l'armée de recevoir le ravitaillement des alliés gaulois, et il place sur le pont de l'Axona six cohortes commandées par Quintus Titurius Sabinus, un de ses lieutenants[5].
Les Belges, marchant sur César au début de l'été, attaquent l'oppidum rème de Bibrax qui est à proximité du camp des légions romaines, de sorte que le proconsul est contraint d'envoyer une troupe, composée de Numides, d'archers crétois et de frondeurs baléares, à la ville assiégée pour provoquer le combat. Les Belges abandonnent le siège, dévastent les alentours, reprennent leur marche contre César, et établissent un immense camp à environ un kilomètre de celui des Romains[6].
Déroulement de la bataille
Quelques accrochages ont lieu entre les deux armées, avant que César ne se décide à provoquer l'armée belge sur le champ de bataille. S'établissant sur une position élevée, en avant du camp, et il fait creuser des forts de part et d'autre de la colline pour protéger son flanc droit par des machines de guerre, l'autre flanc étant accoudé à la rivière. Les six légions de la campagne contre les Helvètes puis contre les Germains sont alignées devant le camp (les VII, VIII, IX, X, XI et XII), les deux dernières étant mis en réserve (les XIII et XIV). Face à lui, Galba organise ses troupes en plusieurs lignes. Un marais peu étendu sépare les deux armées. Après quelques combats de cavalerie, César fait rentrer ses troupes dans le camp, poussant ainsi les Belges à passer à l'attaque, et à tenter de traverser l'Axona pour prendre à revers l'armée romaine, ou encore s'emparer du fort de Quintus Titurius Sabinus, voire de ravager le territoire des Rèmes et de couper ainsi le ravitaillement du camp de César.
Le proconsul rejoint alors Titurius Sabinus de nuit, avec toute sa cavalerie, ainsi que les Numides, les archers et les frondeurs, et prend par surprise une troupe belge essayant de traverser la rivière. Suite à ces pertes, à l'impossibilité de s'emparer du fort de Titurius Sabinus, ou à couper le ravitaillement, les Belges décident de se retirer sur leurs terres, quand ils apprennent l'arrivée des Éduens de Diviciacos qui ravageaient leurs terres. Avant minuit, les Belges quittent le champ de bataille et César attend l'aube, croyant à une ruse, avant d'envoyer la cavalerie romaine et trois légions menées par Titus Labienus poursuivre l'armée ennemie et lui infliger de sévères pertes, sans grande résistance. Ainsi se termine la bataille de l'Aisne, sans véritable combat, mais de très importantes pertes belges lors de leur retraite qui se transforme en massacre quand les légions les rattrapent durant toute la journée suivante[7],[8].
Conséquences
Le lendemain, César, avant que les ennemis retrouvent le moral suite au récent massacre, conduit son armée sur les terres des Suessions, et marche sur leur principal oppidum (Noviodunum (« nouvelle ville » en celte), aujourd'hui près de Soissons et Pommiers). Il tente un assaut contre la ville qui manque de garnison, mais échoue et prépare un siège. Les restes des Suessions de l'armée belge parviennent à intégrer la ville avant que César puisse établir ses machines de siège. Mais effrayé par la technique, l'ampleur la promptitude des Romains dans les travaux de siège, Galba offre la soumission de son peuple, donnant ses deux fils pour otage et déposant les armes. César consent à laisser la vie sauve aux Suessions sur l'insistance des Rèmes[6].
Une dernière bataille aura lieu sur la rivière Sabis qui verra les Romains triompher avec pertes.
Article détaillé : Bataille du Sabis.Voir aussi
Sources
- Jules César (trad. Désiré Nisard), La Guerre des Gaules, Didot, Paris, 1865 (lire en ligne).
- Carcopino, Jérôme, Jules César, PUF (6e éd.), 1990 (ISBN 978-2130428176).
Notes et références
- M. Reddé et aliiL'Architecture de la Gaule romaine : Les fortifications militaires, DAF 100, Paris, 2006, p. 225-227.
- Dion Cassius, Histoire romaine, Livre XXXIX, 1
- J. Carcopino, op. cit., pp. 249-250
- J. Carcopino, op. cit., p. 250
- J. Carcopino, op. cit., pp. 250-251
- J. Carcopino, op. cit., p. 251
- Dion Cassius, Histoire romaine, Livre XXXIX, 2
- Appien d'Alexandrie, Celtique, frag. 1,4
Liens connexes
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