Deuxième invasion napoléonienne au Portugal

Deuxième invasion napoléonienne au Portugal
Nicolas Jean-de-Dieu Soult, Duc de Dalmatie, (1769–1854).

Sommaire

Antécédents

Après la signature de la convention de Sintra qui marque la fin de la première invasion française, Dalrymple, Burray et Arthur Wellesley sont appelés à Londres afin d'être entendus par une commission d'enquête portant sur les termes de ce document. Le commandement des forces britanniques de la Péninsule est confié à Sir John Moore le 6 octobre 1808.

Lors du Congrès d'Erfurt (27 septembre-14 octobre 1808), les termes du traité de Tilsit (7 juillet 1807) sont réaffirmés par Napoléon et Alexandre Ier de Russie. L'empereur français est désormais libre de s'occuper de l'Espagne et de résoudre la question de la péninsule ibérique. Il entre en Espagne le 4 novembre avec une force supérieure à 200 000 hommes.

Cette grande offensive, dirigée par l'empereur lui-même, amène Sir John Moore, avec la majeure partie des forces britanniques présentes au Portugal, à se diriger vers l'Espagne avec comme objectif d'affronter la menace au côté des troupes espagnoles. La campagne se termine avec la retraite des troupes britanniques après la Bataille de La Corogne (16 janvier 1809). Entretemps, Napoléon est rentré en France, afin d'affronter les autrichiens, confiant la poursuite de l'armée britannique au IIe Corps d'Armée sous le commandement du maréchal Nicolas Jean-de-Dieu Soult.

Soult a reçu l'ordre de Napoléon de marcher sur Porto dès l'embarquement des troupes britanniques à La Corogne, la ville devant être occupée le 1er février. Dix jours plus tard le IIe CA devrait être à Lisbonne. Le Ier CA, depuis Merida (en Espagne, à 65 km de Badajoz), sous le commandement du maréchal Claude Victor-Perrin, enverrait alors une colonne en direction de Lisbonne, lorsque Soult arriverait à proximité de la capitale portugaise. Par ailleurs, sa 2° Division (commandée par le général Pierre Belon Lapisse), située à Salamanca devait marcher sur Ciudad Rodrigo et Almeida aussitôt qu'elle apprendrait l'arrivée de Soult à Porto.

Le plan de Napoléon oublie de prendre en compte les conditions météorologiques et le mauvaise état des routes qui ne permettaient pas de mouvements rapides des troupes. Il ne prévoit pas non plus l'action des forces irrégulières qui, ne pouvant arrêter l'avancée d'une force expérimentée, disciplinée et bien équipée, pouvait tout au moins lui porter des coups, retarder sa marche et mettre en danger ses lignes de communications. Ce plan ne pouvait fonctionner sans une communication efficace entre les différents corps d'armée éloignés entre eux de plusieurs dizaines de kilomètres; or, cette communication était rendue pratiquement impossible à moins que toute correspondance ne se voit protégée par une grosse escorte.

Soult quitte La Corogne pour se diriger vers Ferrol qui se soumet sans difficulté le 26 janvier 1809. La volonté de la population de résister aux Français se heurte au manque de détermination du commandement militaire. Vigo et Tui connaissent le même sort. Le 2 février, la garde avancée de Soult atteint la rive nord du Minho mais les troupes françaises attendront d'être au complet le 16 février pour entrer au Portugal.

Première tentative

La première tentative de Soult d'entrer au Portugal est menée entre Camposancos (sur la rive nord du Minho, à près de 3 km son estuaire) et Caminha (sur la rive sud). La traversée se fait grâce aux barques des pêcheurs qui permettent à peine de transporter 300 hommes à la fois. Les forces irrégulières portugaises qui surveillaient depuis la rive sud ouvrent le feu; seules 3 embarcations parviendront à destination avec une trentaine d'hommes aussitôt capturés.

Soult abandonne l'idée de traverser le Minho et donne l'ordre à ses unités de marcher en direction d'Ourense, puis de Chaves à travers la vallée du Tâmega. Après un voyage marqué par des affrontements avec les insurgés espagnols, les premières forces atteignent Ourense le 20 février où le pont resté intact leur permet enfin de traverser. Ce n'est que le 24 février que les troupes se trouvent rassemblées. Soult maintient son quartier général à Ourense pendant 9 jours afin de pouvoir approvisionner les troupes et réparer les équipements. Le départ est prévu pour le 4 mars.

Chaves

Le 4 mars, l'armée française quitte Ourense vers Allariz puis vers Monterrei où elle attend encore 3 jours le rassemblement des troupes. Le 10 mars, elle reprend sa marche en direction de Chaves avec des troupes sur les deux rives du Tâmega. Les forces espagnoles du marquis de La Romana s'était retirées de la région et le brigadier Silveira, gouverneur militaire de Trás-os-Montes, est resté seul face à l'envahisseur. Les autres forces portugaises se trouvent alors à Braga et à Porto sous le commandement du général Bernardim Freire de Andrade, gouverneur militaire de Porto; il a été décidé qu'elles ne se joindraient pas à Silveira.

Devant l'impossibilité de résister à l'envahisseur, Silveira retire les troupes vers les positions de São Pedro de Agostém, au sud de Chaves. Cependant, les nombreuses forces irrégulières qui l'accompagnent, ainsi qu'une partie du 12° régiment d'infanterie de Chaves décident de défendre la place. Soult décide d'attaquer d'abord les forces du brigadier Silveira à São Pedro; celles-ci sont obligées de se retirer vers Vila Real. Fragilisés par cette situation, les défenseurs de Chaves se rendent le 12 mars. Soult fait de Chaves sa base pour les futures opérations au Portugal.

Il décide alors de poursuivre vers Porto à travers la Serra da Cabreira et de suivre la vallée du Cávado en passant par Ruivães et Salamonde. Il espère ainsi éviter les forces du général Silveira et un territoire plus facile à défendre. Avec l'itinéraire choisi, après Salomonde, il devait rejoindre Braga et, ensuite, il disposerait d'une route en bon état jusqu'à Porto.

Principaux mouvements des forces françaises lors de la 2e Invasion Française du Portugal.

Braga

Article détaillé : Bataille de Braga (1809).

Le général Bernardim Freire se contente de poster des sentinelles sur les positions de Ruivães et de Salamonde dont les défenses sont solides. Il demande leur aide à l'évêque de Porto et à la régence: le premier lui envoie le 2° bataillon de la Légion Royale Lusitane commandée par le Baron d'Eben mais les renforts envoyés de Lisbonne - deux bataillons - tardent à traverser le Douro. Bernardim Freire, peu confiant dans ses troupes, indisciplinées et mal équipées, décide d'envoyer vers l'arrière l'artillerie et les vivres afin de rejoindre la défense de Porto. Cet acte est vu comme une trahison par la population de la région et Bernardim Freire finira par être assassiné.

Soult lance le départ de ses troupes de Chaves vers Braga, le 14 mars. Il envoie un détachement en direction de Vila Real pour tenir éloignées les forces du général Silveira. Le corps de cavalerie de Franceshi et la division de Delaborde avancent, se débarrassant facilement des foyers de résistance rencontrés jusque dans les plus petits villages; parmi les combattants ils trouvent aussi bien des hommes que des femmes, des jeunes, des vieux, des hommes d'église et des paysans.

Dans le village de Carvalho d'Este, à un peu moins de 10 km de Braga, sur les collines qui dominent chaque côté de la route, une troupe hétérogène de près de 25 000 portugais tentera d'arrêter l'avancée de l'envahisseur malgré ses faibles moyens: la bataille de Carvalho d'Este, le 20 mars 1809, est rapidement remportée par les troupes françaises qui s'emperent alors de Braga.

Porto

Après l'occupation de Braga, Soult reprend sa marche en direction de Porto. De nouveau, il est confronté aux forces improvisées portugaises qui offrent une résistance, sur le Ave, à Ponte d'Ave et Trofa, sans pour autant réussir à empêcher le passage des forces françaises. Le 27 mars, Soult découvre Porto et les travaux de fortification de la ville.

La ville est défendue par une ligne de tranchées et d'artillerie qui s'étend sur près de 10 km, au sommet des collines qui dominent la ville, depuis le fort São João Baptista da Foz jusqu'à la chapelle de Bonfim (où se trouve aujourd'hui l'église paroissiale). Les travaux de défense sont effectués sous la direction d'officiers du Génie portugais et britanniques. On a placé près de 200 fûts de canon et des barricades dans les principales rues de la ville, le tout sous la garde d'une armée nombreuse.

Les forces que l'on a pu réunir pour défendre Porto comportent près de 5000 hommes des troupes régulières, dont une majorité de jeunes recrues, trois ou quatre régiments de milices mal équipées et indisciplinées ainsi qu'un nombre élevé de citoyens, peu armés, dépourvus de disciplines et d'une quelconque expérience militaire. On ne connaît pas exactement l'effectif de cette armée mais on l'estime au moins à 30 000 hommes.

Les Portugais refusent les propositions de Soult de se rendre. Le 28 mars 1809 débute donc la bataille de Porto. Encore une fois, le manque d'efficacité des forces improvisées coûte cher aux Portugais. Les défenses portugaises ne résistent pas et la ville tombe aux mains des Français. La bataille se prolonge dans la ville, autour des barricades successives levées dans chaque rue, en vain. Outre les habituelles atrocités perpétuées sur la population, l'épisode désastreux du pont de barques jeté sur le Douro, qui provoque des centaines de morts, restera dans les mémoires. Après l'occupation de Porto, Soult envoie des troupes au sud du Douro formées par la cavalerie de Franceschi et l'infanterie de Mermet.

Réorganisation de l'armée portugaise

Étant donné la situation chaotique dans laquelle se trouve l'armée, démantelée par Junot lors de la première invasion française, la Régence sollicite l'aide du Royaume-Uni afin de la réorganiser et de pouvoir faire face aux nouvelles menaces. C'est le major-général William Carr Beresford qui est chargé de cette mission, recevant à son arrivée le grade de Maréchal de l'Armée Portugaise.

Au même moment, les forces françaises traversent la frontière au nord de Chaves. De nombreux officiers britanniques viennent prêter main forte à l'Armée Portugaise. L'influence britannique sera déterminante dans la réorganisation de l'armée. Cette réorganisation ne concerne au début que le centre et le sud du pays, le reste des troupes étant occupé à résister aux troupes de Soult.

Lorsque, deux mois plus tard, les forces se concentrent pour expulser les troupes françaises du Portugal, Beresford dispose de 10 régiments d'infanterie, dont certains sont composés à peine d'un bataillon, trois bataillons de chasseurs et trois régiments de cavalerie incomplets. Certains de ces bataillons interviendront ici au sein de brigades britanniques

La défense d'Amarante

Dans la région de Trás-os-Montes, le long du Douro, les communications des troupes françaises avec l'Espagne sont coupées par les troupes du brigadier Silveira. Obligé de quitter Chaves, celui-ci dirige ses troupes vers Vila Real avant d'apprendre que Soult se dirige vers Braga. Il réunit alors ses troupes, régulières et irrégulières, et encercle la garnison française. Celle-ci se rend après 5 jours de siège. Silveira se dirige ensuite vers Amarante où il reçoit le soutien de nombreux fugitifs ayant fui Porto, ainsi que de nombreuses ordonnances réunies dans la région de Chaves. Son armée compte alors presque 10000 hommes.

Les forces de Silveira occupent bientôt la rive gauche (est) du Tâmega. Ils installent des tranchées et certains obstacles sur les ponts et les gués de cette rivière. Lorsque le détachement de Loison, que Soult avait envoyé pour établir le contact avec les forces de Lapisse, atteint le Tâmega, il trouve les passages défendus par les troupes de Silveira. La défense du pont d'Amarante sera l'action la plus significative de celles menées pour freiner l'avancée des troupes françaises. Entre le 7 avril et le 2 mai, les forces portugaises parviennent à empêcher le passage des troupes françaises sur l'autre rive du Tâmega et, surtout, elles parviennent ainsi à immobiliser durant tout ce temps une partie importante de l'armée de Soult qui, après le renforcement par deux fois du détachement de Loison, compte maintenant près de 9000 hommes.

Les troupes françaises finissent par traverser le Tâmega mais l'action des forces de Silveira combinée à celle de la colonne commandée par Beresford, ayant quitté Coimbra début mai et atteint Peso da Régua le 10, finit par les contraindre à faire demi-tour. Le 12 mai, lorsque les forces de Wellesley entrent à Porto, Loison initiait son retrait d'Amarante vers Guimarães. Ce même jour, Soult entame sa retraite vers la Galice.

Intervention britannique

Les forces britanniques restées au Portugal après le départ de Sir John Moore pour la malheureuse campagne qui se conclut avec la bataille de la Corogne, n'étaient pas préparées pour affronter les Français, de par leurs effectifs mais aussi le caractère de leur commandant, Sir John Cradock. On envoya donc des renforts et un nouveau commandant: le lieutenant-général Sir Arthur Wellesley, le vainqueur de la bataille de Vimeiro.

Wellesley arrive à Lisbonne le 21 avril 1809. Son plan consiste à avancer avec le gros des troupes en direction de Porto, aussi rapidement que possible, de manière à atteindre cette ville avant que Soult puisse réunir son armée; envoyer une colonne sous le commandement de Beresford traverser le Douro à Lamego et s'unir aux forces du brigadier Silveira afin de couper la retraite de Soult à travers le Trás-os-Montes en direction Salamanca.

La colonne qui doit marcher sur Porto sous le commandement direct de Wellesley, avec près de 18 000 hommes, est constituée de:

  • 6 brigades d'infanterie, britanniques;
  • 1 brigade allemande (King's German Legion);
  • les 10° et 6° régiments d'infanterie de Lisbonne, portugais;
  • 3 régiments de cavalerie britanniques;
  • 1 régiment de cavalerie allemand (de la Légion Royale Allemande);
  • 4 brigades d'artillerie (550 artilleurs et 24 fûts de canon).

La cavalerie compte un total de 1504 chevaux. Les régiments d'infanterie portugais étaient répartis parmi les brigades anglaises. Celles-ci n'étaient pas encore organisées en divisions, même s'il est établi que les brigades de Richard Stewart et de Murray agiraient ensemble sous le commandement d'Edward Paget, les brigades de H. Champbell, A. Champbell et Sontag agiraient de concert sous le commandement de Sherbrooke et les brigades de Hill et de Cameron resteraient sous le commandement de Hill.

Principaux mouvements des forces anglo-portugaises lors de la 2° Invasion française du Portugal.

La colonne sous le commandement de Beresford, avec près de 5800 hommes, était constituée par:

  • Brigade d'Infanterie Britannique, sous le commandement du major-général Christopher Tilson, constituée de trois bataillons; au total, 1439 baïonnettes.
  • Brigade d'Infanterie Portugaise, constituée par 5 bataillons: le 2° bataillon du 1er RI de Lisbonne, les 1° et 2° bataillons du 7ème RI de Setúbal et les 1° et 2° bataillons du 19 ème RI de Cascais.
  • Corps de cavalerie constitué par le 4/14th Light Dragoons et par trois escadrons du RC 1 (Alcântara). 457 sabres au total.
  • Artillerie constituée par deux brigades portugaises.

Outre ces corps d'armée, Wellesley envoie une troupe sous le commandement du major-général Alex Radoll Mackenzie (commandant de la 2° Brigade d'Infanterie) pour empêcher l'éventuelle avancée du Ier CA du maréchal Victor sur Lisbonne à travers la vallée du Tage ou par le sud. Cette force est constituée comme suit:

  • 2° Brigade d'Infanterie Britannique (4 bataillons);
  • Brigade d'Infanterie Portugaise (9 bataillons d'Infanterie de Ligne et 3 bataillons de Chasseurs);
  • Brigade de Cavalerie Britannique (2 régiments de Dragons);
  • Brigade de Cavalerie Portugaise (2 régiments de Dragons - 5 escadrons)
  • 1 batterie d'artiillerie britannique;
  • 2 batteries d'artillerie portugaises.

La colonne de Beresford initie son mouvement vers le nord le 6 mai, atteint Viseu le 8 et unit ses troupes à celles du brigadier Silveira le 10. La colonne de Wellesley initie son mouvement le 7 mai et se divise en deux: 5 brigades d'infanterie et toute la cavalerie suivent l'itinéraire principal qui traverse Ponte de Vouga et Santa Maria da Feira; les brigades de Hill et de Cameron, suivent une route secondaire, longeant la côte et traversant Aveiro et Ovar. À la tête de la colonne principale, les milices portugaises sous le commandement du colonel Trant, dissimulaient le mouvement et s'informaient sur celui des troupes ennemies.

Les brigades de Hill et de Cameron, en arrivant à Aveiro, traversent à l'aide des embarcations disponibles et atteignent Ovar dans une tentative de surprendre la cavalerie française de Franceschi qu'elles attaquent de flanc. La manœuvre échoue car derrière ce corps de cavalerie se trouvaient 11 bataillons d'infanterie de Mermet et il n'était pas aisé de transporter simultanément tout l'effectif des 2 brigades. La colonne principale établit le contact avec l'ennemi à Albergaria-a-Nova où l'on assiste à quelques échauffourées avant d'engager le combat à Grijó (11 mai) déjà plus proche de Porto. Cette même nuit, les forces françaises de Franceschi et de Mermet traversent le Douro et détruisent le pont. Wellesley occupe la rive sud.

Le 12 mai, certaines unités de Wellesley parviennent à traverser le Douro dans une action surprise et à établir une tête de pont qui permet la traversée d'un nombre significatif d'unités. La bataille du Douro (1809) ne sera pas particulièrement violente, Soult ordonnat rapidement la retraite. Les troupes françaises prennent la route d'Amarante où Soult espère traverser le Tâmega et établir un contact avec Loison.

Retraite française

Le 12 mai, Soult est en route vers Amarante, convaincu de pouvoir trouver le détachement commandé par Loison dont il n'a plus de nouvelles depuis le 7. À la nuit tombée, ils s'installent à Baltar, à mi-chemin entre Porto et Amarante. Il y apprend que Loison avait quitté Amarante et se dirigeait vers Guimarães. Amarante se trouve à présent aux mains des forces portugaises. Le plan de Soult qui prévoyait un retrait vers l'Espagne en direction de Salamanca doit être revu. Avec des forces ennemies à l'est et à l'ouest, le Douro au sud, il doit choisir entre poursuivre vers le nord, en traversant la Serra de Santa Catarina, par des chemins difficiles encore à découvrir, ou affronter les forces portugaises à Amarante, risquant alors une attaque par derrière de la part de Wellesley qui le poursuivrait certainement depuis Porto. Il opte pour la première solution.

La traversée de la Serra de Santa Catarina, faute de routes se fait par des chemins dangereux, contraignant à abandonner tout ce qui ne peut être transporté à dos d'homme ou d'animal. Des ordres sont donnés afin que chaque homme ne transporte dans son paquetage que des vivres et des munitions. Les réserves de munitions et de poudre qu'il est possible de transporter sur les chevaux de l'artillerie sont dûment conditionnées et chargées. Les fûts de canon, les munitions et la poudre qui ne peuvent être transportés, les bagages et le fruit des pillages sont abandonnés afin de pouvoir suivre ce chemin d'habitude utilisé par les chèvres. La marche débute sous une pluie intense qui dure 3 jours, rend le voyage encore plus difficile mais les met à l'abri de l'observation ennemie.

Les forces de Soult sortent de Baltar le matin du 13 mai. Le jour suivant, elles entrent en contact avec Loison qui se trouve à Guimarães. L'intention de Soult est de poursuivre vers Braga avant d'apprendre que Wellesley s'y trouve déjà. Il décide de poursuivre vers Chaves mais cette ville est occupée par les unités de Beresford. Les principales routes de la retraite sont ainsi coupées. Il ne reste plus qu' à emprunter l'itinéraire le plus difficile. Il traverse le Cávado à Ponte Nova d'où il continue vers Montalegre où il parvient le 17 mai. Le jour suivant, il entreprend l'ascension du Gerês en direction d'Ourense en Espagne. Le 19 ils peuvent enfin s'y reposer et s'alimenter convenablement. Les forces britanniques et portugaises se contentent de le poursuivre jusqu'à Montalegre.

Conséquences

Cette retraite se révèle pénible pour les troupes françaises et provoque la moitié des pertes subies depuis que Wellesley a traversé le Vouga et livré ses premiers combats. Les troupes françaises perdent près de 4000 hommes dont beaucoup pour cause de maladie. De son côté, l'armée de Wellesley ne déplore que 500 pertes humaines.

Wellesley rejoint le centre du pays avec ses troupes, l'armée de Victor se faisant menaçante en Estremadura espagnole. Mais les événements, notamment la bataille d'Alcântara à laquelle ont participé les troupes de la Leal Legião Lusitana, amènent Victor à évacuer l'Estremadura. Wellesley entre alors en Espagne où il entame auprès de l'armée du général Cuesta ce qu'on appellera la bataille de Talavera.

Sources

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