Conseil suprême interallié

Conseil suprême interallié

Le conseil suprême interallié (en anglais Anglo French Supreme War Council) fut créé au début de la Seconde Guerre mondiale dans le but de mettre au point et de coordonner une stratégie miliaire commune entre la France et le Royaume-Uni. Les réunions du Conseil se tinrent à Londres et en France du 12 septembre 1939 au 13 juin 1940[1].

Sommaire

Le conseil suprême interallié pendant la drôle de guerre

La première réunion du Conseil eut lieu à Abbeville le 12 septembre 1939 en présence du premier ministre Édouard Daladier et le général Maurice Gamelin. La délégation britannique française était dirigée par le premier ministre Neville Chamberlain accompagné de Lord Chatfield, mais sans la participation du commandant en chef du Corps expéditionnaire britannique, Lord Gort. Les français, dont les troupes étaient pratiquement inactives, proposèrent de déployer des troupes à Salonique ou à Istanbul, mais les britanniques ne le souhaitaient pas, craignant une réaction de Mussolini.

La seconde réunion eut lieu à Hove le 22 septembre 1939. Y participérent Chamberlain et le secrétaire aux affaires étrangères Lord Halifax et, du côté français, Daladier, le général Gamelin, l’amiral François Darlan, le ministre des munitions Raoul Dautry et Jean Monnet, le président du Comité de coordination franco-britannique, un organisme complémentaire du Conseil, chargé de la coordination civile. Les discussions sur une intervention possible en Grèce ou en Turquie continuèrent sans faire de progrès. On discuta de la production de munitions et du renforcement de la défense aérienne et anti-aérienne en France. Chamberlain y déclara que les alliés ne pourraient pas empêcher une attaque allemande sur la Yougoslavie. Les britanniques proposèrent un plan de bombardement de cibles industrielles dans la Ruhr au cas où les allemands envahiraient la Belgique, mais les français s'y opposèrent. Selon eux, de tels bombardements n'empêcheraient pas l'occupation de la Belgique et provoqueraient des représailles de la Luftwaffe sur la France et la Grande-Bretagne.

Il y eut deux autres réunions du Conseil en 1939, le 17 novembre à Paris et le 19 décembre. Les propositions britanniques de bombardement y furent à nouveau discutées, mais sans arriver à un accord.

Le Premier Lord de l’Amirauté Winston Churchill se rendit pour la première fois à la 5ème réunion, à Paris, le 5 février 1940. Les français proposèrent une expédition à Petsamo, alors en Finlande[2], engagée dans la guerre d'Hiver. Les britanniques s'y opposèrent, par crainte de provoquer Joseph Staline, l'allié de Hitler. Mais ils approuvèrent un autre plan français de débarquement en Norvège, à Narvik, à condition d'obtenir l'approbation de la Norvège et de la Suède[3].

La sixième réunion eut lieu à Londres le 28 mars 1940 avec le nouveau premier ministre Paul Reynaud, le ministre de la marine militaire César Campinchi, le ministre de l’Air Laurent Eynac, l’ambassadeur de France Charles Corbin[4], le diplomate Alexis Léger, plus connu sous le pseudonyme de Saint-John Perse, le général Gamelin, l’amiral Darlan, le général Vuillemin et le général Koeltz. Les britanniques incluaient Neville Chamberlain, Lord Halifax, Winston Churchill, Oliver Stanley[5] and Sir Kingsley Wood[6]. Les français proposèrent de bombarder les champs pétrolifères du Caucase pour couper l'accès des allemands au pétrole russe, mais les britanniques s'y opposèrent. De leur côté, les français acceptèrent l'idée de mouiller des mines dans le Rhin, de détruire les ponts et de perturber la circulation des péniches. L'opération devait commencer le 4 avril 1940, mais avorta, Paul Reynaud n'ayant pu obtenir l'accord de son cabinet pour miner le Rhin. Elle sera cependant réalisée à partir de mai 1940 sous le nom d'« Operation Royal Marine »[7]. Dans un communique conjoint, les deux gouvernements prirent l'engagement de ne jamais négocier ni signer un armistice ou un traité sans accord mutuel.

Une réunion d’urgence du Conseil eut lieu à Londres le 9 avril 1940, avec Paul Reynaud, Édouard Daladier et l’amiral Darlan. Il y fut décidé d'envoyer une force franco-britannique en Norvège[8].

Une nouvelle réunion eut lieu à Paris les 22 et 23 avril, puis à Londres le 27.

Les trois dernières réunions, pendant la débâcle

Les cinq dernières réunions du Conseil eurent lieu :

Notes

  1. La plupart des informations de cet article proviennent du Wikipédia anglais (en:Anglo-French Supreme War Council) et n'ont pas été vérifiées.
  2. La région de Petsamo (ou Petchenga), cédée à l'URSS) par l'armistice de Moscou de septembre 1944, fait aujourd'hui partie de la Russie.
  3. Pour ne pas compromettre leur neutralité, la Norvège et la Suède refusèrent le plan.
  4. Voir, en anglais, en:Charles Corbin
  5. Voir, en anglais, en:Oliver Stanley.
  6. Voir, en anglais, en:Kingsley Wood.
  7. Voir, en anglais, en:Operation Royal Marine.
  8. Voir, en anglais, en:Plan R 4.
  9. Voir, en anglais, en:Philip Joubert de la Ferté

Références

  • Bédarida, François « La stratégie secrète de la "Drôle de Guerre" : le conseil suprême interallié, septembre 1939-avril 1940 ». Presses de la Fondation nationale des Sciences Politiques et Éditions du CNRS, Paris, 1980, 573 pp.
  • Bédarida, François « La rupture franco-britannique de 1940. le conseil suprême interallié, de l’invasion à la défaite de la France », Vingtième siècle, Revue d'histoire, Vol. 25, N° 25, 1990, pp. 37-48.
  • Comité d'histoire de la 2ème guerre mondiale « Français et Britanniques dans la drôle de guerre : actes du colloque franco-britannique tenu a Paris du 8 au 12 décembre 1975 ». Editions du Centre national de la recherche scientifique, Paris, 1979, ix + 631 pp.
  • Jackson, Julian (2004). “The Fall of France: The Nazi Invasion of 1940”. Oxford University Press, Oxford, 2004, 296 pp..

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Conseil suprême interallié de Wikipédia en français (auteurs)

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