- Château de Wasselonne
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Château de Wasselonne
XIIIe siècle
Wasselonne la tour du château.Période ou style Médiéval Type Château fort Début construction XIIIe siècle Destination initiale Forteresse Destination actuelle Ruines Protection Inscrit MH (1932) Coordonnées [1] Pays France Anciennes provinces de France Basse-Alsace Région Alsace Département Bas-Rhin Commune française Wasselonne Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
modifier Le château de Wasselonne se situe au centre de la commune de Wasselonne, dans le département du Bas-Rhin. Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1932[2].
Sommaire
Histoire
De la construction au XIIIe siècle
Aucun texte n’évoque l’existence du château de Wasselonne avant le XIVe siècle. S’il existait entre le Xe siècle et le XIIIe siècle, il devait être de proportions plus modestes et n’avoir été développé en une puissante forteresse qu’à partir du XIVe siècle. Au début du XVe siècle, il est présenté comme l’une des forteresses les plus importantes de la Basse Alsace. Le château possédait 27 tours, 5 énormes et 22 plus petites.
Le château de Wasselonne était le siège du bailliage de Wasselonne. Les pierres utilisées pour sa construction ont été extraites des carrières de grès rose du Kronthal, identiques à celles qui ont servi à la construction de la Cathédrale de Strasbourg[3].
XIVe siècle
En 1308, la moitié du ban communal de Wasselonne est inclus dans une transaction entre l’empereur Henri VII et les évêques de Strasbourg pour les faire renoncer à leurs prétentions sur Mulhouse.
XVe siècle
Un mariage princier a lieu en 1425 entre Friedrich von Dahn, fils de Walther von Dahn, bailli de Basse-Alsace, descendant d’une famille de nobles palatins dont le château ancestral Altdahn se trouvait près de l’actuelle ville de Dahn dans le Palatinat et Eda von Waszelnheim, fille de Hans von Waszelnheim, bailli du fief impérial de Wasselonne. En 1447, pendant la Guerre de Wasselonne (1446-1448) que le Grand chapitre de Strasbourg eut à soutenir contre Guillaume, comte de Fénétrange et Walther von Dahn qui a possédé le fief impérial de Wasselonne de 1425 à 1483, Wasselonne fut assiégée et prise par ces derniers puis reprise par les troupes strasbourgeoises qui incendièrent le château en 1448. Il fut cependant reconstruit rapidement contrairement au château du Nideck, son voisin, lui aussi entièrement ravagé.
De tracé presque circulaire, se succédaient trois murs d’enceintes avec deux fossés sans eau. Une quinzaine de tours flanquaient les deux premières enceintes. Au centre, une haute tour carrée, ancien clocher d’église, faisait office de tour de guet.Walther von Dahn vendit à la ville de Strasbourg, en 1496, pour 7 000 florins florins, le château et le village de Wasselnheim, avec toutes les munitions de guerre, comme aussi Brechlingen, et la moitié des villages de Fridesheim et Utelnheim, vente à laquelle l’empereur Maximilien Ier du Saint-Empire a donné son consentement, sous la double condition que la ville de Strasbourg préposerait toujours un personnage noble, pour recevoir les investitures des empereurs, et que les Adeltzheim remplaceraient les biens vendus par d’autres, qu’ils achèteraient à concurrence de 1 000 florins, et qu’ils offriraient en fief à l’empire. La ville commit le chevalier Frédéric Bock, pour la représenter dans la première investiture, et l’empereur délégua le comte Henri de Hennenberg, écolâtre du grand chapitre, pour recevoir son serment. Les nobles de Lutzelburg, qui avaient un droit d’habitation dans le château de Wasselonne, ont de même vendu ce droit avec d’autres biens à la ville de Strasbourg, en 1506[4].
XVIe siècle
En décembre 1524, peu de temps après les premiers frémissements de la Réforme à Strasbourg, les responsables du bourg demandent au Magistrat un prédicateur évangélique. Andreas Keller-Cellarius sera son premier pasteur à partir de 1525 et Wasselonne passe à la Réforme.
L’évêque de Londres Edmund Grindal, qui devint en 1576 primat d’Angleterre, se réfugia à Wasselonne en mai 1554 pour se soustraire aux persécutions que sa volonté de réforme lui avait attirées sous le règne de la reine Mary I. Il s’instruisit de la langue allemande, au point qu'il y prêcha publiquement dans cette langue. Il y resta jusqu’en 1559[5].
Après la mort de Jean IV de Manderscheid (1569-1592), prince-évêque de Strasbourg et Landgrave de Basse-Alsace, Jean-George de Brandebourg (1577-1624), administrateur protestant et laïc de l’évêché de Strasbourg de 1592 à 1604 et le cardinal Charles II de Lorraine (1567-1607), s’étant disputé le siège épiscopal, il s’ensuivit la Guerre des évêques (1592-1604) qui mit l’Alsace rurale à feu et à sang et pendant laquelle Wasselonne fut occupée par les troupes du cardinal de Lorraine. Le 8 juillet 1592, la place forte de Wasselonne fut abandonnée par les Strasbourgeois.
XVIIe siècle
À l’issue de la Guerre de Trente Ans (1618-1648), l’Alsace exsangue fut rattachée à la France de Louis XIV.
Le château fut au cours de la Guerre de Hollande (1672-1678) l’objet d’un litige entre le maréchal de Turenne (1611-1675) et les Brandebourg. Il fut occupé successivement par les troupes de Turenne et celles de Louvois.
En 1674, pendant la campagne de Turenne en Alsace, la cité fut prise par les troupes françaises : le commandant de la place-forte avait permis à quelques soldats français d’entrer dans le château ; lorsque ceux-ci se virent en nombre, ils tombèrent sur la garnison de 140 hommes et prirent possession du château et de la ville où ils trouvèrent des approvisionnements considérables. Ils en furent expulsés le 30 octobre de la même année, par les troupes brandebourgeoises. Après un bombardement de trois jours, les lieux étaient partiellement détruits. Ils ne furent jamais reconstruits[6].
Après l’annexion au royaume de France, l’église de Wasselonne, alors réservée au culte luthérien, devient simultanée en 1686.
Inscription à l’inventaire des Monuments historiques
Les ruines du château de Wasselonne sont classées aux Monuments historiques depuis 1932. Il n’en subsiste que la porte d’entrée surmontée d’une tour carrée, l’ancienne demeure du bailli, quelques pans de murs d’enceinte ainsi que la base d’une tour ronde. Cependant, de nombreuses gravures du XVIIe siècle permettent de savoir à quoi il ressemblait à cette époque.
- La porte flanquée de deux tourelles rondes a été surélevée en 1789 par une tour carrée, afin de remplacer la tour de guet se trouvant au centre du château et détruite en 1674[7]. La partie inférieure comportait le logement du gardien et des cellules pour prisonniers. Une meurtrière au-dessus de la voûte de la porte d’entrée est fermée par une pierre de taille cylindrique que l’on peut faire pivoter facilement. En dessous, un cadre comportait les armoiries du seigneur local, armoiries qui furent martelées lors de la Révolution française.
- La tour comporte une cloche de 760 kg datée de 1818 et un mécanisme d’horlogerie daté de 1881.
- La tour ronde, restes de l’ancien donjon du château, devant laquelle a été érigé le monument aux morts des Première et Deuxième Guerres Mondiales, de l’incorporation de force, de la Guerre d'Indochine et de la Guerre d'Algérie.
- La demeure du Bailli qui a été agrandie en 1876. Elle sert désormais de Salle prévôtale.
- Des vestiges du mur d’enceinte, du fossé extérieur et des remparts.
- Le bâtiment du Tribunal cantonal, construit en 1880.
Dans la cour, le Groupe scolaire Marcel Jost a été construit entre 1950 et 1953. Il regroupe deux écoles maternelles et une école primaire.
Venir au château de Wasselonne
Par la route : Le château se situe au centre de Wasselonne, sur la place du Général Leclerc. En arrivant de Paris (480 km)
ou de Strasbourg (25 km), par la D 1004 jusqu’à Wasselonne.Transports en commun : Au départ de la gare routière de Strasbourg, la ligne 230 dessert Wasselonne quotidiennement y compris en fin de semaine. Wasselonne se trouve proximité de la gare LGV Est européenne de Saverne.
L’Office de tourisme de Wasselonne est situé dans la Cour du Château. Il existe à Wasselonne de nombreuses possibilités d’accueil, de restauration et d’hébergement de toutes catégories.
Bibliographie
Cette bibliographie présente quelques ouvrages de référence. Ceux utilisés pour la rédaction de cet article sont suivis du symbole .
- Rolf Werl, Wasselonne, histoire d’une ville d'Alsace des origines à nos jours, Société savante d’Alsace et des régions de l’Est, 1991, 480 p..
- Rolf Werl, Wasselonne et son canton, Éditions Alain Sutton, 2001, 128 p..
- Collectif, Le Patrimoine des Communes du Bas-Rhin, Éditions Flohic, 1999, 1693 p.
- Ministère de la Culture, commission régionale Alsace, Canton de Wasselonne, Bas-Rhin. Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France., Éd. du patrimoine d’Alsace, 2002.
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Tour carrée de Wasselonne » (voir la liste des auteurs).
- Géoportail. À l'échelle 1:2000, la tour ronde se distingue bien au NNW et l'ombre de la tour carrée au SSE permet de la repérer. Vue aérienne sur
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00085214 » sur www.culture.gouv.fr.
- Marie-José Nohlen, La construction de la cathédrale gothique in Strasbourg, la grâce d’une cathédrale sous la direction de Mgr Joseph Doré, Éd. La Nuée Bleue, Strasbourg 2008.
- Schœpfflin, Histoire par ordre de seigneuries des villes, villages et hameaux de la Basse Alsace ou du Landgraviat inférieur, Strasbourg, Imp. Vve Silbermann, 1829.
- en:Edmund_Grindal Biographie d’Edmund Grindal sur la Wikipédia en anglais
- p. 495, Strasbourg 1851. L’Alsace ancienne et moderne ou Dictionnaire géographique, historique et statistique du Haut et du Bas-Rhin, Jacques Baquol,
- Histoire du château sur le site de la Ville de Wasselonne.
Articles connexes
Liens externes
Voir aussi
Catégories :- Histoire de l'Archevêché de Strasbourg
- Château du Bas-Rhin
- Monument historique du Bas-Rhin
- Monument historique classé en 1932
- Wasselonne
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