- Charles d'Hozier (1775-1846)
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Abraham Charles Auguste d'Hozier, né le 11 décembre 1775 à Paris, décédé le 24 août 1846 à Versailles (Yvelines), fils cadet de Denis-Louis d'Hozier de Sérigny (1720 - 1788), Juge d'armes de France (5e), président de la Cour des comptes (France) de Normandie et Élisabeth Henriette de Besset. Il est le petit-fils de Louis Pierre d'Hozier.
Comte, membre de la famille d'Hozier, est un des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Page du roi, prisonnier pendant la Terreur, chouan, colonel, conspirateur, écuyer cavalcadour du comte d'Artois, futur Charles X de France, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis.
Le colonel-comte Charles d'Hozier est le frère d'Ambroise Louis d'Hozier, 7e Juge d'armes de France, Président de la Cour des comptes (France), aides et finances de Normandie.
Sommaire
Pendant la Révolution française
Charles d'Hozier est Page du roi. Il n'est en rien favorable à la Révolution française. Réfugié à Chartres, il est incarcéré pendant la Terreur, comme son frère. Il n'est libéré qu'après le 9 thermidor.
Le 29 fructidor an V (15 septembre 1797) à Chartres, il a une fille Geneviève Joséphine d'Hozier, fille de Marie Charlotte de Villereau. Il a déjà eu un fils Louis Eugène, comte d'Hozier et une fille, Jeanne.
Charles d'Hozier rejoint peu de temps après les insurgés et combat dans les troupes royales de l'ouest. Il ne veut point concourir à la pacification et reprend les armes dès 1799. Il est sous les ordres de Joseph Picot de Limoëlan[1], dit Tape-à-Mort, dont il est le bras droit. Il commande une légion royaliste[2]. En 1800, il est colonel d'état-major[3]. Il se fixe à Rennes et règle les dettes de la division du chevalier de La Prévalaye.
La conspiration de la machine infernale 1800
C'est en cette ville que Charles d'Hozier adhère à la conspiration de Georges Cadoudal, Pichegru et Jean Victor Marie Moreau, visant à l'assassinat du Premier consul le 24 décembre 1800. Limoëlan, Lahaye-Saint-Hilaire, Charles d'Hozier, de Sol, Roger et quelques autres, qui se trouvent à Rennes au mois de nivôse an IX, sont désignés par le préfet du Morbihan, comme servant d'intermédiaires entre Cadoudal et les conspirateurs de Paris[4]. Charles d'Hozier est le correspondant de Cadoudal à Rennes[5]. Charles d'Hozier héberge ou fournit des logements à tous les comploteurs et parfois du travail.
Le but des conspirateurs est de revenir à une monarchie[6]. Dès cette époque, Charles d'Hozier travaille pour le comte d'Artois.
Le 24 décembre 1800, une machine infernale explose au passage du carrosse du Premier Consul, rue Saint-Niçaise, alors que Bonaparte se rend à l’opéra. L’attentat fait 22 morts et une centaine de blessés. Miraculeusement rescapé, Napoléon en profite pour frapper le camp jacobin. Joseph Fouché accuse alors le camp royaliste et lance un mandat contre Charles d'Hozier. Il doit être arrêté le 18 janvier 1801 à la sortie d'un spectacle, mais une actrice, portant le nom de Richardi, qui est au courant de ce projet de la police, le fait échapper par les coulisses du théâtre.
Nouvel attentat en 1803
Charles d'Hozier se cache, mais reçoit l'ordre de revenir à Paris et de tenir un manège et un établissement de locations de voitures publiques. Cela brouille un peu les pistes. Il va à Londres et les généraux émigrés lui donnent l'ordre de tuer l'empereur. D'Hozier a tout préparé : logements, poudre, armes. Il se fixe à Paris et y fait venir plusieurs chouans, dont des anciens de l'attentat de la rue Saint-Niçaise. Il conduit lui-même le fameux cabriolet qui introduit Georges Cadoudal de Saint-Leu-la-Forêt à Paris. Charles d'Hozier est arrêté en avril 1804 et condamné à mort, comme son frère, mais ils sont graciés par Napoléon. La sœur de M. de Rivière trouve dans l'impératrice un tout-puissant intermédiaire ; d'autres interventions sont sollicitées et obtenues pour lui et MM. Jules de Polignac, Rochelle de Bercy, Bouvet de Lozier. Charles d'Hozier a sa peine commuée en détention perpétuelle. Du château de Lourdes, il passe en 1805 au château d'If.
La Restauration française
Charles d'Hozier sort de prison le 14 avril 1814. Il a 39 ans. Le comte d'Artois, futur roi Charles X de France le fait son écuyer cavalcadour et colonel de cavalerie.
Le baron Jean Louis de Vassart d'Andernay, chef de bataillon, se marie le 8 juillet 1820 au palais des Tuileries, en présence de son Altesse Royale le comte d'Artois, futur Charles X de France, avec la fille de Charles d'Hozier, demoiselle Geneviève Joséphine d'Hozier. Leurs trois fils seront polytechniciens. L'un d'eux est autorisé par décret d'ajouter d'Hozier à son nom.
Sous la monarchie de juillet
Après la Révolution de Juillet, le comte Charles d'Hozier se retire à Versailles et n'exerce plus de commandement. Nous sommes loin du temps où les policiers de Fouché et tous les journaux partaient de lui et de Cadoudal. Toutefois il témoigne en faveur de l'une de ses amies, Agathe de Rambaud, le 16 août 1832 : ... avoir connue particulièrement Madame de Rambaud... Naundorff était bien le véritable fils de Louis XVI, les preuves abondent… il a été reconnu par nombre d’anciens serviteurs de leurs Majestés[7].
Notes de l'article
- Joseph Picot, dit le Chevalier le Limoëlan, est célèbre pour sa participation à l'affaire de la machine infernale, attentat dirigé contre Bonaparte le soir de Noël 1800
- La Chouannerie sur les pas de Cadoudal, Jean Rieux, p. 318
- Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les ..., Hoefer (Jean Chrétien Ferdinand), Firmin Didot freres (Paris), p. 326
- Histoire de la révolution dans les départements de l'ancienne Bretagne, Armand Du Chatellier, p. 278.
- Vendéens et Chouans contre Bonaparte, 1799-1814, Éric-Marie Guyot, p. 76.
- Lewis Goldsmith, p. 42. Cours politique et diplomatique de Napoléon Bonaparte comme général en chef des armées ...,
- Guy de Rambaud, Pour l'amour du Dauphin, p. 246
Bibliographie
- Alphonse Rabbe, Claude-Augustin Vieilh de Boisjolin et Sainte-Preuve, Biographie portative des contemporains
- Arnauld, Jay, Jouy et Norvins, Biographie nouvelle des contemporains
- Hoefer Jean Chrétien Ferdinand, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les ..., Firmin Didot frères (Paris)
- Les d’Hozier, juges d’armes de France, 1978, B.n.F. : 4° Lm3. 5123
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Chouan
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