- Ben-Aïssa (kalif d'Ahmed)
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Ali Ben Aïssa est un chérif algérien originaire de Skikda devenu un calife (lieutenant) d'Ahmed Bey de Constantine durant l'occupation Francaise de l'Algérie. Exécutant aux ordres de son maitre, il s'est distingué dans sa lutte contre l'occupation des troupes françaises. Fils de Aïssa Mohamed el Fergani qui a été à la tête de plusieurs tribus[1]. Il est connu pour son fanatisme, son courage et ses talents militaires.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Ali Ben-Aïssa, exerce le métier d'armurier jusqu'à l'age de 25 ans, et s'engage dans l'infanterie de zouaves au service du sultan Mahmoud. Ahmed-bey arrivant au beylik de la province, le remarque pour ses qualités militaires, lui confie ses écuries marque de confiance, et ainsi Ben-Aïssa gravit rapidement tous les échelons[2]
Calife
En 1831, pour écarter les indigènes influents de la région, le maréchal Bertrand Clauzel prévoit un gouvernement conduit par un prince venu de Tunis, pour la province de Constantine. Anne Jean Marie René Savary duc de Rovigo use de tous les moyens pour faire accepter la présence française, et monte les tribus les unes contre les autres. Pour remplacer Ahmed Bey de Constantine, le duc de Rovigo propose Farhat Ben Saïd, cheik du Sahara. Pour éviter un continuel appel à la révolte des tribus, il propose un traité à Ahmed Bey.
Sur ordre d'Ahmed Bey, Ben Aïssa et ses troupes se rendent en 1832 à Bône, pour rallier la population à sa cause et combattre l'occupation de la ville par les troupes françaises. Les habitants qui refusent la souveraineté du Bey de Constantine, demandent la protection de la France. Les troupes françaises sous les ordres des capitaines Édouard Buisson d'Armandy et Joseph Vantini dit Youssouf, parviennent à s'introduire dans la ville après plusieurs attaques infructueuses. Ben-Aïssa abandonne la ville de Bône en obligeant la population à le suivre jusqu'à Constantine et en assassinant hommes et femmes qui refusent de se soumettre. La ville pillée et incendiée sur ordre du calife, sera occupée par les troupes françaises[3].
Ben-Aïssa, après avoir défendu courageusement par deux fois la ville de Constantine contre les troupes françaises, il cesse la guerre sainte et se soumet aux autorités en mai 1838[4]. L'occupation française en Algérie qui se doit être une occupation restreinte et coopérante, le gouvernement conscient qu'il est nécessaire de confier la gouvernance des régions à des chefs indigènes influents, nomme Ben Aïssa Calife du Sahel (Nord), BelHamlaoui Calife de la Ferdjioua ( Fedj M'zala ), Ali Kaïd Calife des Harakta (Est), Ben Gana Cheik el Arab (cheikh des arabes) au Sud et Si Hamouda, Hakem ( gouverneur) de la ville de Constantine[5].
Quelques années plus tard :
- Ben-Aïssa sera condamné à 20 ans de travaux forcés par le conseil de guerre de Constantine, pour façon de fausse monnaie[6].
- Bel-Hamlaoui aux galères pour trahison ;
- Hamouda, est destitué et dépouillé de tout ses biens ;
- Le Kaïd Ali, aura les mérites ;
- BenGana, Cheik-el-Arab est reconnu par la France.
Fin de carrière
En 1841, Ben-Aïssa est enfermé au fort Lamalgue à Toulon, pour avoir frappé des pièces d'une valeur de 1 franc, mais sur ordre d'Ahmed bey, porté la valeur conventionnelle à 1 fr. 80, en obligeant les habitants à en racheter pour de grosses sommes. Sous l'occupation française, la valeur des réaux n'avait plus qu'une valeur de 1 franc. Ben-Aïssa, conservant ses emplois publics, et directeur de la monnaie du beylick, trafique avec les tribus pour mettre en circulation cette monnaie frauduleuse [7]. Du fort Lamalgue, il est conduit au fort de l'île Sainte-Marguerite en compagnie d'un autre calife nommé Ben-elHamelaoui. Son fils Ahmed-Ben-Aïssa demande sa grace, et le privilège d'être de ramener ses deux femmes. Le privilège est refusé, mais Ben-Aïssa malade, sera écouté et aura la grâce de Nicolas Jean-de-Dieu Soult et sera conduit, suivi de sa caravane vers Montpellier[8]. Il arrive le 14 octobre 1842, à Montpellier en résidence surveillée, et gardée par la police[9].
Famille
Son père Aïssa Mahmed el Fergani, Kabyle de la tribu des Beni-Fergan, a deux femmes et cinq enfants, dont trois fils et deux filles.
- Mohammed bel Arby Ben-Aïssa , l'ainé des fils : écrivain (thaleb).
- Bel-Kassem Ben-Aïssa, le cadet : secrétaire (khodja) de kaïd-el-aouassi, ou kaïd des Haractas.
- Ali Ben-Aïssa est le troisième garçon.
- La première fille, épouse Braham-el-Tortou, majordome (gobdji) du kaïd-ed-dar .
- La seconde fille est mariée à Mohammed el Karkany, oukil-el-abbess (receveur aux citernes publiques), qui sera tué à la prise de Constantine[10].
Décoration
En 1839, le duc d'Orléans nomme Ben-Aïssa, chevalier de la Légion d'honneur pour sa « coopération à une œuvre d'avenir »[11].
Articles connexes
Références
- Revue de Paris par Désiré Véron
- Louis Désiré Véron, Revue de Paris, Paris, Bureau de la Revue de Paris, 1842 [lire en ligne], p. 98
- E. Pellissier de Reynaud, Annales Algériennes. T. 1, Paris, J. Dumaine, 1854 (ISBN Bibliothèque nationale de France) [lire en ligne], chap. Tome 1, p. 222
- Auguste Wahlen (1785-1850), Nouveau dictionnaire de la conversation - Répertoire universel, Paris, Librairie-Historique-Artistique, 1845 [lire en ligne], p. 477
- Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique ou mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, Louis Moreri Editions, 1683 [lire en ligne], chap. 2, p. 20
- Journal des connaissances utiles: Courrier des familles, Louis Moreri Editions, 1841 [lire en ligne], chap. 10, p. 247
- Maurice Alhoy, Les bagnes: histoire, types, mœurs, mystères, Éditions G. Havard, 19752 [lire en ligne], p. 253
- Louis Désiré Véron, Revue de Paris, Paris, Bureau de la Revue de Paris, 1842 [lire en ligne], p. 213
- Revue d'histoire maghrebine, Numéro 1, Paris, Imprimerie de l'UGTT, 1974, chap. 1, p. 213
- Louis Désiré Véron, Revue de Paris, Paris, H. Fournier, 1842 [lire en ligne], p. 97
- Louis Désiré Véron, Revue de Paris, Paris, H. Fournier, 1842 [lire en ligne], p. 102
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