- Fort Lamalgue
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Le fort Lamalgue est un fort français construit à Toulon à partir de 1764 et terminé vers 1789, pour couvrir les approches terrestres de Toulon par l'est et pour assurer la position du fort Saint Louis, ou des Vignettes, face à la mer. Il est situé au Mourillon à l'est de Toulon sur une hauteur et abrite aujourd'hui différents services chargés de la gestion des personnels de la marine nationale (centre de calcul de la solde, archivage des dossiers administratifs, etc.).
Histoire
Durant le siège de 1707, le fort Saint Louis, dressé face à la mer, est pris à partie par des batteries austro-savoyrades élevées sur la hauteur voisine de La malgue. Le fort est désemparé et abandonné après une canonnade de près de dix jours. La chute de cet ouvrage permet le bombardement de la ville et du port depuis la rade, condirmant le rôle clef de cette position face à la mer. Suite au siège de Toulon de 1707, les défenses de la ville sont renforcées. A la Malgue (la marge en provencal) est commencée, en 1738, une petite redoute à deux demi-lunes en pierre sèches[1] Situé sur une hauteur, il protège l'entrée de la petite rade.
La construction du fort débute en 1764[1] par l'ingénieur militaire Millet de Monville, directeur des fortifications. Seul le retour de la paix après la guerre de Sept ans (1756-1763) permet de financer durablement mais lentement les travaux. Autour d'une grande cour d'honneur, sont construits quatre bastions, chacun avec sa casemate. Sa construction ne sera achevé que vers 1789 1786[1]. Il est prévu pour abriter une garnison de 600 hommes[1].
La fort servira de prison principalement pendant la période révolutionnaire, puis après l'insurrection du Var en 1851. Plus plus tard pendant quelques mois pour l'émir Abd el-Kader (1808-1883) y sera détenu. Cet usage ne cessant qu'en 1923.
Détention d'Abd-el-kader
Après avoir combattu contre la colonisation de l'Algérie, il se rend au général de Lamoricière avec la promesse d'être envoyé en exil à Saint-Jean d'Acre ou à Alexandrie. Il est embarqué, lui et une partie de sa famille et de sa suite sur la frégate Asmodée qui les débarquent à Toulon le 29 décembre[2]. Ils sont mis en quarantaine au lazaret de Saint-Mandrier[2]. Si le roi Louis-Philippe est favorable à son transfert à Alexandrie mais le Parlement s'y oppose[2]. Abd-el-kader et une partie de sa famille sont transférés le 11 janvier 1848 au fort Lamalgue tandis que sa suite est installée au fort Malbousquet.
Rien n'avait été préparé pour son arrivée et le fort est peu adapté. Il va y vivre 3 mois entouré de ses trois femmes, de ses quatre plus jeunes enfants et de sa mère âgée de 75 ans[2] dans des conditions précaires. Le poète toulonnais Charles Macy, le colonel Eugène Daumas, missionné par le ministère de la Guerre pour sa surveillance ainsi que le commissaire du gouvernement Emile Ollivier descendu à Toulon en mars 1948 plaideront auprès du gouvernement pour un exil en terre d'Orient, conformément à la promesse faite ou à une remise en liberté mais rien n'y fera[2]. Le gouvernement permettra juste le transfert dans le château de Pau. Abd-el-Kader, sa famille et sa suite quittent donc Toulon le 23 avril 1848 en bateau en direction de Sète[2] pour rejoindre le Béarn.
Une rue de Toulon dans le quartier Lamalgue et une casemate du fort portent son nom[2].
Durant la seconde guerre mondiale, le PC de l'amiral commandant en Méditerranée est installé dans le fort. L'Ecole navale, repliée de Brest dans le Lot, est installée au fort Lamalgue à partir de la rentrée 1941. Le 27 novembre 1942, l'ordre de sabordage de la flotte part du fort Lamalgue vers les navires basés dans l'arsenal de Toulon.
Notes et références
- Conférence "Toulon au XVIIIe siècle" par Lucien Provencal, Société hyéroise d'histoire et d'archéologie, 18 mars 2008.
- Magali Bérenger, Toulon de A à Z, Alan Sutton, 2010, 128 p. (ISBN 97828138022224), p. pages 53 et 54
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