Tabelbala

Tabelbala
Tabelbala

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Administration
Nom algérien تبلبالة
Pays Drapeau d'Algérie Algérie
Région Saoura
Wilaya Béchar
Daïra Tabelbala
Code ONS 0812
Code postal 08240
Président de l'APC Zekraoui Lahcen
Culture et démographie
Population 5 248 hab. (31/12/2009[1])
Densité 0 hab./km2
Gentilé Belbali(a)
Géographie
Coordonnées 29° 24′ 22″ N 3° 15′ 33″ W / 29.406030, -3.259248729° 24′ 22″ N 3° 15′ 33″ W / 29.406030, -3.2592487
Superficie 60 560 km2
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Tabelbala
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Tabelbala
DZ-08-12-Tabelbala.svg
Localisation de la commune dans la wilaya de Béchar.

Tabelbala (en arabe: تبلبالة) est une commune de la wilaya de Béchar, située à environ 145 km au sud-ouest de Béni-Abbés et à 400 km au sud de Béchar.

Sommaire

Géographie

La commune de Tabelbala a une superficie de 63 000 km², ce qui en fait une des plus vaste d'Algérie.

Localisation

La ville de Tabelbala est une oasis isolée du sud-ouest de la wilaya de Béchar. Elle s'étend dans une palmeraie de plus de 12 kilomètres, située entre l'Erg Er Raoui et le Djebel Lakhal ou k'hal.

Villages

Tabelbala est constitué par plusieurs petits villages, dont les plus importants sont Sidi Zekri (Kora) à l'Est, Ksar Cheria (Ifrenio) à l'Ouest, auxquels s'ajoute Makhlouf (Yami) en voie de disparition et une grande agglomération plus récente dénommée tout simplement village (Karté).

Étymologie et origine

1283 : Raymond Lulle, l'un des premiers explorateurs saharien, écrit : « Le Cardinal (allusion à un chapitre général des Dominicains tenu à Montpellier en 1283), partageant le monde en 12 provinces, envoya dans chacune d'elles un messager pour en connaître l'état. Il advint qu'allant au midi l'on trouva une caravane (allant de Tagaza à Sigelmasse) de 6 000 chameaux chargés de sel qui partaient d'une ville nommée Tabelbert pour le pays où le fleuve de damiette prend sa source. L'affluence était telle en ce pays-là qu'il vit vendre en 15 jours toutes les charges de sel, les gens y étaient tous nègres idolâtres-joyeux vivants et sévères justiciers-tout leur avoir était mis en commun. »

1375 : Tabelbala figure sous le nom de tabelbert sur la carte de Abraham Cresques (Paris, B.N., Ms).

1405 : Un Toulousain Anselme d'Isalquier va au Soudan par le Maroc(?), en rapporte une femme et un dictionnaire des langues locales. Son existence et son voyage nous sont connus par un religieux lyonnais du XVIIe siècle qui en fit la relation, et note Tabelbert comme simple jalon.

1413 : Tabelbala figure sur le planisphère du juif converti de majorque : Mécia de Villadestes, qui fait converger vers Tenbuth (Tombouctou) les itinéraires venant :

  • d'Égypte par Organa (le Kanem) ;
  • de Gengen (Gao) ;
  • de Tunis par le Uagar (Hoggar) ;
  • du Maroc par Sidjelmassa, Tabelbale, Tamentit, Bouda.

1439 : Porté Tabelbal sur la carte majorquine de Gabriel de Vallsecha.

1447 : Antoine Malfant ou Malfante laissa une relation de son voyage au Touat. Il prétend qu'à cette date les Rthiopiens, des Indiens chrétiens, pourvus d'interprètes s'acheminaient vers le pays de l'or.

On possède une lettre adressée à Giovanni Mariono à Gênes : « Après Sidjilmassa nous trouvons des Ksours appelés Tabelbert, habités de très pauvres gens ayant pour toute nourriture de l'eau et le produit d'une maigre terre. Ils sèment peu – une grande abondance de dattes leur permet seule de vivre. »

1465 : Nommé Tabelbert figure encore sur la carte majorquine de Petro Rosselli mais ne se trouve plus sur la carte de 1482 de Jayme Bertran.

1491-1550 : « ... pour maintenant (me reservant beaucoup de choses en la seconde partie de l'afrique), je vous décrirai les noms d'une région occidentale qui sont : Tesset, Guaden, Ifren, Hacca, Dare, Tebelbert, Taqsa, Fercale, Segellamesse, ... »[2]

« Tebelbert est une contrée au milieu du désert de Numidie, distante d'Atlas, environ deux cents miles, et cent de Segelmesse, du côté de Midy, contenant en son pourpris seulement trois châteaux qui sont bien peuplés, dont le territoire ne produit autres que des dattes ayant grand'faute d'eau et uses les habitants de chair d'autruches et de cerfs qu'ils prennent à la chasse. Ils font grand train de marchandises en la terre des noirs mais d'autant que les arabes les ont rendus tributaires, ils sont réduits à une extrême pauvreté. »[3]

1536 : « Tebelbert est situé au milieu du désert de Numidie à soixante et dix lieuses du grand Atlas et à trente-qutre de sidjilmessa. Les habitants bien que trafiquant au pays des nègres sont fort misérables parce qu'ils sont opprimés par les arabes de la tribu des Ouled Hamroun qui tout l'hiver sont dans le désert et vont pendant l'été dans la province de Garet au royaume de Fès. Cette tribu est la plus puissante de la Numidie. »[4]

1636 : Tebelbert ou Tabelbert : « C'est une habitation au milieu du désert de Numidie à 70 lieues du gran Atlas du côté du midi et à 34 de Segelmesse. Il y a trois petites villes peuplées et de grandes contrées de palmier dont le fruit est excellent. Mais on y a grande faute d'eau et de chair et on chasse aux autruches et aux cerfs que l'on mange. La capitale est située le 23°,10 de longitude et sous 29°,30 minutes de latitude. Encore que les habitants trafiquent au païs des nègres, ils vivent for mal parce qu'ils relèvent des Arabes. »[5]

1822 : Le Chérif Mulay Mohammed et la Caid Ali, centenier de la Garde Noire du Sultan, ont dicté leurs souvenirs en 1822 au représentant de la France à Tanger : « Du Tafilalet, on se rend à Ain el Abbas à travers un désert fréquenté par les gazelles et des autruches. Le quatrième jour, on atteint Tabiltat, localité habitée par des gens qui vivent dans des cabanes de papyrus(?), on y trouve des puits et le pays assez fertile produit de l'orge... »[6]

Histoire

Du XI Siecle : Les Lemtoun (Almoulatamoun) seraient les premiers occupants de tabelbala. Ils auraient nomadisé dans l'iguidi et les chaines rocheuses qui s'en detachent vers le nord. Les lemtoun firent partie de l'Empire Sanhadja, et suivirent au XI siècle les Almoravides dans leur aventure marocaine. Ils auraient eu comme voisins : - au Nord, les Beni M'hmd, les Beni Hassan; - au Sud-est, les Kounta qui seraient venus prendre du sel dans les Sebkha Hamri et Ben Irouz. Ils airaient occupé le pays, creusé les premiers Fegagir (Foggara). C'est à eux que les indigènes rapportent la plupart des ruines dont ils ne s'expliquent pas l'origine : Mkhadda ga keddayou, maniskafen... Mkhadda ga kaddayu =(oreiller de la petite maison), élevé sur un des derniers mamelons du khal Tabelbala, domine la palmeraie. les ruines d'après un temoin du temps de l'implantation française, l'adjudant-chef BRUNO-DELHOM, comprenaient un mur d'enceinte. Personne ne peut donner une explication sérieuse sur ce Ksar. Son nom lui-même n'en apporte aucune: petite maison de Mkhadda. Le poste Militaire qui fut errigé à cette emplacement se trouve par sa position capable de faire tête a toute attaque. À l'origine sans doute, le même site fut choisi pour citadelle, à laquelle Mkhadda laissa son nom. À noter que la destruction de Mkhadda ga Kaddayu est la seule attribuée parfois, non plus aux lemtoun, mais à agellid bibe qui n'est autre que le Sultan Noir, personnage semi-légendaire auquel les Marocains attribuent indistinctement toutes les ruines qu'ils reconnaissent pour être musulmans. Il intervient notamment dans un cycle de légendes relatives à Sidi Bel Abbes de Marrakech[R.BASSET, Nédroumah et les Traras, p. 216 et suiv., et les références]. Partout il est donné comme fils d'un célèbre sultan nommé Moulay Yacoub. On croit qu'il conduisit le siège de Tlemcen de 1299 à 1307. Ahmed Ben Khâlil, l'auteur de " Kitab el Istiksa" pense que le vocable Sultan Noir, recouvre la personnalité du Sultan Abbou al Hassan ben Otman ben Yacoub ben Abd el haq, le merinide, qui s'empara de Tlemcen en 1337 et qui tenait son qualificatif de "Noir" de sa mère éthiopienne. Auprès du grand cimetière, iderasen (situé à Kora) aurait été construit par "Chih ben Tray" (mort à Walata). Maniskafen dont l'enceinte quadrangulaire est très lisible sur photographie aèrienne aurait été ruinée par les guerriers du village voisin Ankef. Ses habitants, après un siège rebutant, se seraient enfuis une nuit et réfugiés dans la Saoura en détruisant leurs traces et en laissant derrière eux une vieille femme à laquelle on avait donné mission de piler des noyaux de dattes toute la journée dans un grand mortier de bois-- et un coq-- pour donner l'illusion d'une occupation effective. Quand les ennemis décidèrent à entrer dans le village, ils n'y trouvèrent que la vieille femme et le coq, sans pouvoir poursuivre la communauté enfuie depuis quelques jours. Il serait évidemment facile de réfuter cette légende. Aucun assaillant sérieux n'ayant pu relâcher le siège au point de permettre la diaspora de l'ensemble d'une communauté en une nuit. Kasba Kerroun, serahna, tutarsint, tabakant, au nord-ouest de la palmeraie, ruines à peine visibles, ne sont attribuées à aucun fondateur; l'étymologie elle-même n'apporte aucun élément valable. Après le départ des lemtoun, Tabelbala serait déserte quarante années. L'histoire de la population actuelle commence avec Sidi Zekri. Appartenant à une famille chérifienne du Tafilalet, il aurait édifié un ksar dont on retrouve les traces auprès du ksar actuel de Zaouia : IMADEN ou bien IMANDEN. Il attira à Tabelbala des habitants du Drã et du Tafilalet qui amenèrent avec eux esclaves et harratin. Sidi Zekri descenderait de Fatima Zohra et serait très vénéré au Maroc, à Meknès et à Izaren près de Mogador. D'après les fantaisies de la tradition, il aurait abandonné le Drã à la recherche d'une chamelle qu'il retrouva à Tabelbala. Il fit venir des colons et l'oasis prospéra. Les caravanes allant sur Araouan fréquentaient alors régulièrement l'oasis. À la mort de Sidi Zekri, d'autres familles maraboutiques continuèrent son œuvre. Sidi Brahim, fils Abd er-Rafia, vécut au XII siècle à l'époque prospère de Tabelbala. Son thaleb, Abd al Rahmane(surnommé El Oucer, à cause de ses grandes richesses) posséda de'importants troupeaux et laissa son nom à sa zone favorite de nomadisme, "Dhaiat al Oucer". Les ziara s'ajoutant aux bénéfices du commerce firent de Sidi Brahim un notable fortuné. Descendent de lui actuellement dans le ksar de zaouia, dix familles pauvres, pendant longtemps de peu d'influence, mais où recruté par l'administration française l'un des derniers caids du village. Également au XIIe siècle, Sidi Makhlouf, d'origine Ansar, venu de Figuig, se fixa à Tabelbala où attiré par la force de sa baraka, un noyau de fidèles édifia un ksar. La tradition légendaire raconte qu'il serait revenu d'Araouan avec quarante chameaux chargés de livres et comme l'on s'étonnait: "Qu'aver-vous? les livres sont plus précieux que l'or". Ces mêmes livres auraient provoqué plus tard, la passion jalouse d'un certain Ahmed Ben Khadir qui les détruisit pour ne pas tomber aux mains d'ignorants. La vénération attachée à la mémoire de sidi Makhlouf fut considérable puisque ses descendants lointains jouirent de la sauvegarde des chérifs Husseimi.

1905: Après le combat de Noukhila, le Capitaine Regnault est envoyé en reconnaissance à Tabelbala.

1907: Le Commandant Laperrine, à partir de Beni Abbes pousse une pointe jusqu'au megssem Dra.

1908: Le Capitaine Martin, de passage à Tabelbala, se heurte à l'hostilité de la population, particulièrement marquée chez les Ait Sful. Il Bombarde Cheraya ( 5 obus de 75 sur la mosquée et la porte du Ksar).

1910: Le Capitaine Clermont-Gallerande exerce une surveillance directe dans la région du Mahjez et occupe Tabelbala. La construction du bordj militaire est commencée. Un avenir de 51 années d'administration militaire française est ouverte.

Population

Belbalia est le nom donné a l'ensemble des habitants de l'oasis de Tabelbala, nom qui devient Belbali en singulier comme pour Sidi Makhluf al-Balbali.

Langue

Les habitants de Tabelbala parlent le Korandjé.

Les Belbali(s) ou les belbala(s) est une communauté originaire de l'Afrique sud saharienne,et sont les premiers occupant de Tabelbala. Ils parlent une langue autre que l'arabe et le Tamazight, c'est le Korandjé[7].

Notes et références

  1. Population, superficie et densité des communes au 31.12.2009, sur le site officiel de la wilaya de Béchar. Consulté le 23/02/2011.
  2. Léon l'Africain, Description de l'Afrique, tierce partie du monde». Trad J. Temporal, édit. Ch. Shfer. Reç. Voy. Mém. et Doc. Géog, tome I, p. 11
  3. Léon l'Africain - T. III, p. 234-235
  4. (es) MARMOL (Luis del Carvajal) - Primera segunda parte de la description general de Africa. Grenade 1573, trad. Perrot d'Ablancourt: L'AFRIQUE. Paris 1667. 3vol.in-4°, Tome III, p. 25
  5. Description de l'Afrique, traduite du Flamand d'O. DAPPER D.M. à Amsterdam chez Wolf-gang waeberge, Boomn et van Someren. MDCXXXVI, page 210.
  6. Archives nationales MsF80/1586-Reproduit par J.D. de la Porte dans le bulletin de la société royale de géographie de l'Egypte, XIII,1925,PP205-250.
  7. Une oasis du Sahara Nord-Occidental : Tabelbala par Francine Dominique Champault, Paris: Centre national de la recherche scientifique, 1969



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Tabelbala de Wikipédia en français (auteurs)

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