- Gerboise Bleue
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Gerboise bleue
Gerboise bleue est la première arme nucléaire française. C'était une bombe atomique détonnée sur le site d'essai nucléaire de Reggane dans le Tanezrouft au centre du désert Sahara, alors territoire français rattaché à l'Algérie française, le 13 février 1960[1][2] à 7 h 04[3] au point [4]. La bombe avait une puissance de 70 kilotonnes (l'équivalent de 4 fois Hiroshima) et était perchée sur une tour à 100 mètres de hauteur.
Un de ses créateurs est le général Pierre Marie Gallois.
La gerboise est un petit rongeur des steppes ; le bleu est la couleur symbolisant généralement la France à l'international.
Sommaire
Le plus puissant premier test de bombe A
Avec Gerboise Bleue, la France est devenue la quatrième puissance nucléaire, après les États-Unis, l'URSS et le Royaume-Uni. Ce test a été de loin le plus grand premier essai de bombe à cette date, plus grand que l'Américain "Trinity" (19 kt), l'Union soviétique "RDS-1" (22 kt), ou les Britanniques "Hurricane" (25 kt). Son rendement était de 70 kilotonnes, plus que ces trois bombes réunies. La deuxième plus puissante première bombe-test a été "Chagai-I", déclenchée par le Pakistan en 1998, avec 40 kilotonnes.
En comparaison, Fat Man, la bombe de Nagasaki, était de 22 kilotonnes, trois fois moins puissante.
Seules deux autres bombes A testées dans le Sahara furent plus puissantes : "Rubis" (<100 kt 20 octobre 1963), et "Saphir" (<150 kt 25 février 1965). Toutes deux ont explosé dans des installations souterraines à Hoggar.
Tous les autres essais nucléaires français, y compris Canopus, ont été effectués en Polynésie française de 1966 à 1996. La dernière bombe, Xouthos (<120 kt), a explosé le 27 janvier 1996.
L'armée française avait prévu une explosion entre 60 et 70 kt. Gerboise Bleue a donc été un succès total.
Les réactions internationales
A cause des critiques croissantes, la France a cessé ses essais atmosphériques dans le désert et mené des essais souterrains quelques mois après l'indépendance de l'Algérie en 1962 selon les accords secrets d'Évian avec le FLN. Ces accords prévoyaient que la France utiliserait pour une durée de cinq ans les sites comprenant les installations In-Eker, Reggane et de l'ensemble de Colomb-Béchar-Hamadir pour des essais d'armes chimiques. Les discussions franco-algériennes de 1962 sont assorties d'accords secrets, jusqu'en 1978, les militaires français pourront ainsi continuer à faire des essais d'armes chimiques et bactériologiques à Colomb-Béchar-Hamadir, dans la région nord du Sahara. Cette région, un polygone d'essai de 100 kilomètres de long sur 60 de large, a été le plus vaste centre d'expérimentation d'armes chimiques au monde, Russie exceptée.
De février 1960 à avril 1961, la France a testé quatre bombes dans l'atmosphère Reggane, les quatre bombes Gerboise. Trois d'entre elles étaient un test des engins de secours («dispositifs d'urgence»), avec des rendements volontairement réduits à moins de 5 kilotonnes.
Avec les essais souterrains, la séquence a été modifiée pour la désignation des noms bijou, à partir de novembre 1961 avec "Agathe" (<20 kt). Le 1er mai 1962, au cours du deuxième essai, l'"accident de Béryl" contamine plusieurs personnes. L'épisode fut déclassifié de nombreuses années plus tard.
Cinq mois après la dernière bombe Gerboise, l'Union soviétique a répondu en rompant le moratoire des essais dans l'atmosphère, réglé de facto depuis la fin de 1958 avec les États-Unis et le Royaume-Uni. L'URSS a mené de nombreux tests d'amélioration, à partir de septembre 1961 avec une série d'essais de 136 bombes H. La série comprenait la bombe la plus puissante jamais testée, de 50 mégatonnes (50000 kt) "Tsar Bomba". Bien que l'Union soviétique maîtrisât la technologie de la bombe H depuis 1955, ce «dossier» pourrait avoir été conçu, dans le contexte de la guerre froide, comme une réponse à la France qui apparaît comme une troisième puissance nucléaire occidentale.
Pour réponse les États-Unis ont réactivé leur propre programme d'essais atmosphériques avec une série de 40 explosions d'avril 1962 à novembre 1962.
La Chine a également lancé son propre programme nucléaire, résultant de la bombe A "596" (22 kt) qui a été testé le 16 octobre 1964, et la bombe H-Test n ° 6 (3,3 Mt), testé 17 Juin 1967.
En 1968, la France fait exploser sa première arme thermonucléaire, Canopus (2.6Mt), à la nouvelle installation à Fangataufa, un atoll désert, en Polynésie française.
Il a fallu attendre 2006 pour que plusieurs sites, non décontaminés par l'armée française, ni par l'Algérie soient interdits au public.
C'est en 2009, après une information judiciaire (et donc enquête) ouverte à Paris en septembre 2004 contre X, à propos des conséquences des essais nucléaires français, menés au début des années 1960 au Sahara, et jusqu'en 1996 en Polynésie française, sur les civils et militaires qui y ont assisté sans être suffisamment protégés. Dans le Sahara, la France avait procédé à un total de 17 essais nucléaires (13 souterrains à In Eker, dans le Hoggar, à quelques centaines de kilomètres au sud de Reggane et 4 atmosphériques Gerboise Bleue réalisée au sud de Reggane, dans le Sahara Algérien , le 13 février 1960.Gerboise Blanche le 1er avril 1960. Gerboise Rouge le 27 décembre 1960 et Gerboise Verte le 25 avril 1961) et après qu'un tribunal français ait accordé (7 juin 2008) une pension d'invalidité à vie à un ancien militaire âgé de 65 ans et victime d'une polymyosite pouvant avoir pour origine sa participation à des essais nucléaires en Algérie, que la France a annoncé un projet de loi d'indemnisation des victimes de ses 210 essais nucléaires, appuyé sur un fond prévu de 10 millions d'euros.
En Algérie, les médecins et ONG locales estiment que le nombre d'anomalies et problème de santé est encore anormalement élevé dans cette zone. On admet aujourd'hui que différentes pathologies, dont cancers (cancer de la thyroïde, cancer du poumon, cancer du sein, leucémie, certaines anomalies congénitales...) peuvent avoir été induit par l'irradiation ainsi subie.Le film
Article détaillé : Gerboise bleue (film).http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18856420&cfilm=141578.html
Gerboise Bleue raconte l'histoire des vétérans français et des Touaregs algériens victimes des premiers essais atomiques français dans le Sahara de 1960 à 1966. Pour la première fois, les derniers survivants témoignent de leurs combats pour la reconnaissance de leurs maladies, et révèlent dans quelles conditions les tirs se sont véritablement déroulés.
Références
- ↑ Christian Bataille, « L'évaluation de la recherche sur la gestion des déchets nucléaires à haute activité », tome II : « Les déchets militaires », rapport de l'OPECST no 541 à l'Assemblée nationale (15 décembre 1997) et no 179 au Sénat (17 décembre 1997), 2e partie, chap. II, § 1 : « Les essais aériens à Regganne », sur le site du Sénat.
- ↑ Les premiers essais français au Sahara (1960-1966)
- ↑ Henri Revol et Jean-Paul Bataille, « Les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et les éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires », rapport de l'OPECST no 3571 à l'Assemblée nationale (5 février 2001) et no 207 au Sénat (6 février 2002), § I-3.1 « L'ensemble des faits », sur le site du Sénat.
- ↑ Essais nucléaires atmosphériques effectués au Sahara, sur le site de l'Observatoire des armes nucléaires français.
Cite (en) Robert S. Norris, Andrew Burrows et Richard Fieldhouse, Nuclear Weapons Databook, vol. V : British, French and Chinese Nuclear Weapons, Westview, 1994, 437 p. (ISBN 081331612X et ISBN 0813316111), p. 405-419.
Liens internes
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