Bataille de Buzenval (1871)

Bataille de Buzenval (1871)
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Seconde bataille de Buzenval
Neuville défense de la porte de Longboyau img 1960-rama.jpg
Défense de la porte de Longboyau, au château de Buzenval, le 21 octobre 1870;
peinture d'Alphonse de Neuville.
Informations générales
Date 19 janvier 1871
Lieu Rueil-Malmaison,
France
Issue Victoire prussienne
Belligérants
drapeau du Royaume de Prusse en 1803 Royaume de Prusse Drapeau français République française
Commandants
Frédéric III de Prusse Louis Jules Trochu
Pertes
610 hommes
173 tués (11 officiers)
437 blessés ou disparus (29 officiers)
4 070 hommes
700 tués (48 officiers)
3370 blessés ou disparus (141 officiers)
Guerre franco-prussienne
Batailles
Wissembourg (08-1870)Forbach-Spicheren (08-1870)Wœrth (08-1870)Borny-Colombey (08-1870)Mars-la-Tour (08-1870)Siège de Toul (08-1870)Gravelotte (08-1870)Siège de Metz (08-1870)Siège de Strasbourg (08-1870)Beaumont (08-1870)Noisseville (08-1870)Sedan (08-1870)Siège de Paris (09-1870)Bellevue (10-1870)Châteaudun (10-1870) - Dijon (10-1870) - Siège de Belfort (11-1870)Bouvet et Météor (navale) (11-1870)Coulmiers (11-1870) - Amiens (11-1870)Beaune-la-Rolande (11-1870)Orléans (12-1870)Loigny (12-1870)l'Hallue (12-1870)Bapaume (01-1871) - Villersexel (01-1871)Le Mans (01-1871)Héricourt (01-1871)St-Quentin (01-1871)

La seconde bataille de Buzenval [1] sur la commune de Rueil-Malmaison, alors en Seine-et-Oise, eut lieu le 19 janvier 1871, pendant la guerre franco-prussienne. Les troupes assiégées dans Paris sous les ordres du général Louis Jules Trochu tentèrent une sortie en direction de Versailles.

Sommaire

Composition

L'armée était partagée en trois colonnes principales, composées de troupes de ligne, de garde mobile et de garde nationale mobilisée incorporée dans les brigades.

  • La colonne de gauche, sous les ordres du général Vinoy, devait enlever la redoute de Montretout, les maisons de Béarn, Pozzo di Borgo, Armengaud et Zimmermann.
  • La colonne du centre, sous les ordres du général de Bellemare, avait pour objectif la partie Est du plateau de la Bergerie à Buzenval.
  • La colonne de droite, commandée par le général Ducrot, devait opérer sur la partie Ouest du parc de Buzenval et attaquer Longboyau, pour se porter sur le haras Lupin à Vaucresson.

Unités engagées

Principales unités des forces françaises ayant participé à la bataille :

La préparation

La concentration des 90 000 hommes de troupes a été très difficile et laborieuse et s’est effectuée pendant une nuit obscure. Les troupes sont déployées sur un front de 6 km seulement, ce qui va constituer une gêne pour les mouvements. La colonne de droite, du général Ducrot, arrive, ainsi, sur ses positions avec deux heures de retard.

Toutes les voies de communication ayant accès dans la presqu'île de Gennevilliers, y compris les chemins de fer, ont été employées pour la concentration de ces forces considérables, et, comme l'attaque devait avoir lieu dès le matin, la droite, qui avait un chemin extrêmement long (12 kilomètres) à parcourir au milieu de la nuit, sur une voie ferrée qui se trouva obstruée, et sur une route qu'occupait une colonne d'artillerie égarée, ne put parvenir à son point de réunion qu’après l'attaque commencée à gauche et au centre.

90 000 hommes sont rassemblés, dont la moitié composée par la Garde nationale. C'est la première fois depuis le début du siège que cette dernière est utilisée dans une opération importante.

Les forces prussiennes sont solidement retranchées dans ces zones. Les combats les plus durs ont lieu dans le parc de Buzenval et le bois de Saint-Cucufa principalement à la porte de Longboyau[2].

Déroulement

  • Après avoir immédiatement occupé les maisons Béarn, Armengaud et Pozzo di Borgo, la colonne de gauche, sous les ordres du général Vinoy, engage un long et vif combat autour de la redoute de Montretout qui finit par être prise à 11 heures, les prussiens laissant 60 prisonniers. Les hauteurs au-dessus de Garches et de Saint-Cloud sont occupées. L'artillerie reçoit alors l’ordre d'occuper le plateau et de tirer sur Garches occupée par les prussiens. Vers trois heures de l’après-midi, la colonne de gauche, du général Vinoy, très vivement attaquée par des troupes prussiennes, fléchit. Après avoir tenu ferme, les troupes Françaises reprennent l’offensive, mais la nuit venue et le feu de l'ennemi continuant avec une violence extrême, les colonnes ont dû se retirer des hauteurs qu'elles avaient gravies le matin.
  • La colonne du centre, sous les ordres du général de Bellemare, occupe la maison du curé puis pénètre par une brèche dans le parc de Buzenval. Elle prend et tient le château et les hauteurs de Buzenval ainsi que 2 autres points stratégiques avant d’attaquer la maison Craon et vers le plateau de la Bergerie. La fusillade est alors très vive dans un brouillard intense. Parvenues sur la crête de la Bergerie, les troupes françaises durent employer une partie de leurs réserves pour se maintenir sur les positions dont elles s'étaient emparées en attendant que la droite fût appuyée. Vers quatre heures, un retour offensif de l'ennemi entre le centre et la gauche de leurs positions, exécuté avec une violence extrême, fit reculer les troupes, qui, cependant, regagnèrent une partie du terrain vers la fin de la journée.
  • La colonne de droite, sous les ordres du général Ducrot, arrivée avec 2 heures de retard, soutient les 2 autres colonnes vers les hauteurs de la Jonchère où s’engage un vif combat de mousqueterie. Sa droite, établie à Rueil, fut canonnée de l'autre côté de la Seine par des batteries formidables contrebattues par l'artillerie qu'elle avait à sa disposition et par le fort du Mont-Valérien. Les combats s'engagèrent vivement sur la porte de Longboyau où la colonne rencontra une résistance acharnée, en arrière de murs et de maisons crénelées qui bordent le parc. Malgré plusieurs attaques des troupes de ligne et de la garde nationale, le général Ducrot ne put gagner du terrain.

Bilan

L'ennemi, ayant été surpris par la soudaineté de l'entreprise, et malgré ses solides retranchements cède ses positions après des combats opiniâtres.
Toutefois l’artillerie et les renforts prussiens, qui arrivent au contact dans le milieu de l’après-midi, font reculer les troupes françaises, qui contre-attaquent et reconquierent la crête.
Malgré tout, la nuit arrivant et l'impossibilité d'amener de l'artillerie, pour constituer un établissement solide sur des terrains défoncés, les efforts sont arrêtés. « Dans cette situation, il devenait dangereux d'attendre, sur ces positions si chèrement acquises, une attaque de l'ennemi qui, amenant des forces de toutes parts, ne devait pas manquer de se produire dès le lendemain matin. Les troupes étaient harassées par douze heures de combat et par les marches des nuits précédentes employées à dérober les mouvements de concentration ».

À 7 h du soir le général Trochu ordonne la retraite. Les troupes se retirèrent alors en arrière, dans les tranchées, entre les maisons Crochard et le Mont-Valérien dans un grand désordre par l'unique chemin qui mène au rond-point des Bergères.


Pertes

Durant cette bataille, les personnalités suivantes, engagées dans cet assaut, furent tués ou mortellement blessées :

  • le lieutenant-colonel de Montbrison (colonel des mobiles du Loiret)
  • le jeune peintre Henri Regnault fut tué à l'âge de 27 ans
  • Gustave Lambert, chef d'une expédition au Pôle Nord
  • le marquis de Coriolis (volontaire de 67 ans)
  • le baron de Cambray
  • le comte d'Estournel.

Le Gouverneur de Paris envoie ce rapport au général Schmitz :
« Nos pertes sont sérieuses ; mais, d'après le récit des prisonniers prussiens, l'ennemi en a subi de considérables. Il ne pouvait en être autrement après une lutte acharnée qui, commencée au point du jour, n'était pas encore terminée à la nuit close.
C'est la première fois que l'on a pu voir, réunis sur un même champ de bataille, en rase campagne, des groupes de citoyens unis à des troupes de ligne, marchant contre un ennemi retranché dans des positions aussi difficiles; la garde nationale de Paris partage avec l'armée l'honneur de les avoir abordées avec courage, au prix de sacrifices dont le pays leur sera reconnaissant profondément. »

Conséquence

Les Français ne tentèrent plus de mettre fin au siège de Paris en effectuant de telles sorties. Trochu abandonna le commandement en chef de la ville au profit de Joseph Vinoy qui capitula dix jours plus tard.

Notes et références

Voir aussi



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