Banque Populaire Côte d'Azur

Banque Populaire Côte d'Azur

La Banque Populaire Côte d’Azur (BPCA) est une des 18 banques populaires régionales, c'est-à-dire l’une des sociétés anonymes coopératives affiliée au Groupe BPCE[1] (Banque Populaire Caisse d’Epargne), l’organe fédéral du groupe responsable de sa cohésion, établissant sa stratégie et le représentant vis-à-vis des organes de tutelle et des partenaires.

Sommaire

À la fin du XIXe siècle la forte croissance économique des Alpes-Maritimes fait naître le besoin d’une banque d’un genre nouveau

La première agence naît à Menton en 1883 sous le nom de Banque Populaire de Menton. Alors que le monde occidental vit la première très grande dépression économique venue des États-Unis (1873-1896) et que la France se reconstruit péniblement après la défaite de 1870, le département des Alpes-Maritimes connaît une réussite exceptionnelle. Nouvellement créé en 1860 lors de l’intégration au Second Empire du comté de Nice en échange de la libération du nord de l’Italie de l’occupation autrichienne, étendu en 1861 à Roquebrune et à Menton achetées au prince de Monaco, il est en pleine croissance économique et démographique grâce au tourisme hivernal. Tout comme Nice grâce à l’écrivain écossais Tobias Smollett qui découvrit la ville en 1763 et publia Travels through France and Italy en 1766, Cannes en 1834 grâce à lord Brougham, Menton doit alors elle aussi sa notoriété naissante à un Anglais, le docteur James Henry Bennett. Il avait quitté en 1859 le service de la reine Victoria pour tenter sans grands espoirs de se soigner de la tuberculose. Il choisit de se retirer à Menton. Mais après avoir profité deux ans de la douceur des hivers méditerranéens, il est totalement guéri. Pour reprendre le travail, plutôt que de retourner à Londres, il préfère ouvrir à Menton un cabinet où il démontre à la gentry les bienfaits du climat en donnant son propre exemple. C’est un moyen psychologique de faire naître un espoir dans l’esprit de ses patients "si charmés par le soleil, le spectacle de la nature et la végétation, qu’ils en oubliaient presque leurs maux". L’impact des livres du docteur Bennet rédigés en anglais et traduits en allemand, publiés en Europe et en Amérique, est tel que les étrangers accourent. Leur venue est favorisée et facilitée par la sécurité conférée par l’appartenance de Menton à la France et aussi dès 1869 par l’arrivée du train (Le chemin de fer de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée dessert Cannes depuis 1863, Nice depuis 1864 et Monaco depuis 1868). Aussi, Menton qui ne comptait que deux hôtels en 1861, en possède trente en 1875. Ils sont ouverts uniquement durant la saison c'est-à-dire d’octobre à mai.

Le choix de la forme coopérative

L’arrivée de riches hivernants à Menton favorise le développement de nombreux métiers du commerce, de l’artisanat et du tourisme. Mais en 1883 les petites entreprises n’ont pas accès au système bancaire particulièrement élitiste. Aussi à l’exemple de ce qui s’est fait dans quelques rares régions de France à commencer par l’Anjou en 1878 à l’initiative du père capucin Ludovic de Besse[2] (Alphonse-Élisée Chaix né à Besse dans le Var), Charles Raynéri fonde la Banque Populaire de Menton[3] rue Partouneaux en se basant sur un système mutualiste.

L'agence de menton rue Partouneaux

Il participe au premier congrès des banques populaires à Marseille en 1889. En 1893 il crée la première caisse de Crédit Agricole du département à Castellar. La Banque Populaire de Menton obtient la médaille d’or à l’Exposition de l’Économie sociale de Lyon en 1894.

Par la suite, les banques populaires fleurissent un peu partout en France. Durant la Grande Guerre, le quart nord-est du pays est occupé par les Allemands ou anéanti par les bombardements. Le gouvernement compte alors sur les petites entreprises réparties dans les autres régions pour maintenir l’effort industriel. Il décide de doter leurs banques, les banques populaires, d’un statut légal spécifique par la loi du 13 mars 1917[4] sur le crédit coopératif, sur l’initiative d’Etienne Clémentel, Ministre du commerce. Immédiatement les banques populaires sont chargées par le gouvernement de distribuer des crédits bonifiés pour l’effort de guerre puis pour la reconstruction.

Après la Guerre, les banques populaires des Alpes-Maritimes s’unissent. La première agence est sise au boulevard des Italiens (aujourd’hui BD Jean-Jaurès) à Nice en 1921, la seconde à Cannes rue du Bivouac de Napoléon et la troisième à Menton en 1922 dans sa nouvelle adresse de l’avenue Félix-Faure. Elles y demeurent toujours au XXIe siècle. Bien vite le mouvement coopératif gagne d’autres villes du département et des Basses-Alpes (depuis 1970 « Alpes-de-Haute-Provence »). La Banque Populaire des Alpes-Maritimes deviendra d’ailleurs dans les années 60 la Banque Populaire des Alpes-Méridionales pour tenir compte des agences de Digne, de Manosque et de Sisteron. Ces trois agences seront vendues à la Banque Populaire des Alpes (dont le siège est à Grenoble) en 1991. De son côté le Var a aussi sa banque populaire.

Le cautionnement mutuel

Le fonctionnement des banques populaires est fondé sur le cautionnement mutuel, c'est-à-dire le partage du risque entre les sociétaires. Les Banques populaires régionales créent toutes des sociétés de cautionnement mutuel : SOCAMA pour les Artisans, SOCAMI au début des années 60 pour les prêts Immobiliers des particuliers, SOPROLIB pour les PROfessions LIBérales. En 1973 c’est à Nice et à Marseille que la CASDEN (Caisse d’Aide Sociale De l’Education Nationale) banque coopérative et corporative des personnels de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, de la Recherche et de la Culture, teste un partenariat avec les banques populaires. L’essai étant réussi, en 1975, elle intègre le Groupe Banque Populaire. Elle devient d’abord la CASDEN BP puis la CASDEN Banque Populaire. C’est une banque sans guichet dont les services sont proposés à ses sociétaires par les agences des Banques Populaires régionales. Par la suite en 1992, dans la mouvance de la Fédération Nationale des Acef-Socacef, se crée l’ACEF de la Côte d’Azur (Association pour favoriser le Crédit et l’Epargne des fonctionnaires et agents assimilés), qui établit des partenariats dans de nombreux domaines et notamment en matière bancaire avec la BPCA, pour ses membres fonctionnaires non enseignants.

1985 : naissance de la Banque Populaire Côte d’Azur

En décembre 1985, deux Assemblées Générales Extraordinaires de la Banque Populaire du Var et de la Banque Populaire des Alpes-Méridionales décident la fusion des banques. C’est la Naissance de la Banque Populaire de la Côte d’Azur qui deviendra par la suite la Banque Populaire Côte d’Azur (BPCA). Son président Georges Debant et son directeur général Bernard Lefèbvre décident de vendre l’ancien siège du Var et les bâtiments du siège des Alpes-méridionales pour construire dans le quartier d’affaires de l’Arénas.

La structure du nouveau bâtiment est dessinée par les bureaux nantais A.I.A (Architectes et Ingénieurs Associés) et C.E.R.A Ingénierie, Louis Chevalier de Nice et Jean-Claude Zema de Paris. Bien que de l’extérieur on voit un ensemble unique, de l’intérieur on découvre un immense volume minéral constitué de deux bâtiments dessinant un « V » ou encore la proue d’un navire orientée vers le sud, c'est-à-dire vers la Méditerranée.


Aujourd’hui environ quatre cent personnes travaillent au Siège. Il s’agit d’un ensemble comprenant 66 km de câbles électriques. Il dispose de ses propres générateurs d’électricité utilisables en cas de coupure du courant d’EDF. Il est parasismique et pèse pas moins de 60 000 tonnes (pour mieux estimer l’importance de cette masse l’on peut la rapprocher de celle du porte-aéronefs Charles-de-Gaulle qui n’est que de 42 000 tonnes).

Dès sa création le Siège fut dotée d’œuvres d’art de premier plan. Citons trois créations de Sacha Sosno (Alexandre Sosnowisky, créateur de l’appellation « École de Nice » en 1961 et chantre de « l’Oblitération » comme les deux autres piliers de l’École, Arman et César, l’étaient respectivement pour « l’Accumulation » et « la Compression »). L’une est un grand « Drapé dans le vide » en marbre rose. Une autre est une fontaine dont les jets d’eau partant de toute la circonférence convergent au centre en traversant un buste de femme en pierre oblitéré en son milieu. Une troisième est une « Tête au carré » en métal. Il y a aussi de Marc Chapaud une peinture intitulée « Venise, la porte bleue », de Steve Carpenter « Polarity », d’Anne Rouillot « Eux » et de Guy Fagès la statue de « L’éveil ». À l’extérieur, sur la pelouse proche de l’entrée du parking des visiteurs de la banque, l’on découvre une œuvre de Nivèse (Nivès Oscari) : « pyramide avec un homme qui court ». Elle fut commandée par la banque à l’artiste pour rendre hommage à Georges Meygret, directeur juridique et technique décédé lors d’un cross Nice-Matin à Vaugrenier.

La création du nouveau Siège fut complétée par celle d’un spectacle commandée par la banque à l’Atelier de Barbizon dirigé par Jean-Michel Mahenc : « L’Opéra d’Azur ». Il s’agit en 1989 d’un mur d’images composé de 3.000 diapositives projetées par une vingtaine de projecteurs synchronisés par un ordinateur et illustrant l’histoire de la Côte d’Azur. Il est sous-titré « Mémoires, trésors et grandes espérances de la Côte d’azur à l’aube du XXIème siècle ». Il porte le nom d’opéra car il possède une bande musicale composée de grands airs classiques. Les textes sont dits par de très grands récitants comme Jean Topart de la Comédie française et Patrick Burgel célèbre imitateur de l’émission culte de France-Inter « L’Oreille en coin ». Pour le 150e anniversaire du rattachement du Comté de Nice à la France, en 2010, le système est enregistré sur un DVD ce qui rend sa diffusion bien plus facile. Il intègre des photos de la commémoration comme celles du pont Napoléon III enjambant le Var et permettant l’entrée à Nice, dont la décoration est entièrement refaite.

La banque de nos jours

La BPCA totalise aujourd'hui environ une centaine d'agences, répartie entre les départements des alpes-maritimes et du var. Elle est également présente en Principauté de Monaco depuis 2000. Ses activités reposent sur les services à la clientèle de particuliers, de professionnels et de grandes entreprises.

Les dirigeants et les informations comptables

Présidents du Conseil d’Administration

  • 1991 Charles Costamagna
  • 1996 Jacques Lebraty
  • 2001 Bernard Fleury, réélu en 2004 puis en 2007

Directeurs Généraux 

  • 1985 à 1998 Bernard Lefèbvre
  • 1998 à nos jours Jean-François Comas

Chiffres clés au 31 décembre 2010 

Agrégat en milliers d'euros[5]

  • Total du bilan : 5 665 958 €
  • Capitaux propres (hors FRBG) : 464 941 €
  • Produit Net Bancaire : 181 837 €
  • Résultat brut d'exploitation : 56 597 €
  • Résultat net (part du groupe) : 22 257 €

Le capital est réparti entre plus de 75.000 sociétaires[6].

Partenariats, sponsoring et mécénat

Notes et références

  1. Description du groupe BPCE, brochure assemblée générale BPCA 2010 en page 6, paragraphe 2.1.6
  2. L’émergence du crédit populaire en France au XIXe siècle, David VALLAT (Centre Walras/ARASSH - Université Lyon 2 / CNRS)
  3. portrait des fondateurs, Fédération Nationale des Banques Populaires.
  4. Les Banques Populaires avant 1917 : une lente gestation et la nécessité de légiférer (pages 23 à 27), Ouvrage : Les banques populaires 1878-2008, 130 ans de coopération. Par Elisabeth Albert, Editions d'Organisation.
  5. Brochure assemblée générale BPCA 2010, en page 5.
  6. Site internet BPCA, présentation du Sociétariat

Liens externes

http://www.banque-france.fr/fr/publications/revues/bulletin-officiel-cecei-commission-bancaire/telechar/bulletin-officiel-cecei-commission-bancaire-dec-2009/20091218_decision-juridictionnelle-BPCA.pdf

http://www.cbanque.com/actu/13957/banques-les-moins-cheres-la-tribune-devoile-son-palmares-pour-2010

http://www.ciao.fr/Banque_Populaire_de_la_Cote_d_Azur__Avis_1295026

http://www.banketto.fr/avis/Banque-populaire-C%C3%B4te-d%27azur-avis_403_15_230.htm


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Banque Populaire Côte d'Azur de Wikipédia en français (auteurs)

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