Avant-garde du Rhin

Avant-garde du Rhin
Avant-garde du Rhin
Logo de la Ligue d'Alsace FSCF.jpg
Logo actuel de l'AGR.

Sigle AGR[A 1]
Sport représenté Omniports et culturelle.
Formation au Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur en accueils collectifs de mineurs (BAFA)
Création 1898, sous le vocable Elsässer Turnerbund
Président Jean-Marie Wintz
Siège 27 rue des juifs
67081 Strasbourg cedex
Affiliation Fédération sportive et culturelle de France
Clubs 210
Licenciés 15000
Site internet http://agr-fscf.fr/

L’Avant-garde du Rhin, élément fondateur du sport alsacien, est aujourd’hui l’une des 19 ligues régionales de la Fédération sportive et culturelle de France. Son histoire — liée à une origine très ancienne et un fonctionnement sous régime prussien de 1870 à 1918 — présente cependant des aspects bien spécifiques.

Sommaire

Historique

Auguste Biechler, président fondateur de l’Elssässer Tunrbund, puis de l'AGR[A 1],[N 1].

C’est en 1841, sous le règne de Louis-Philippe, qu’apparaît, à Strasbourg, le patronage Saint-Joseph (le plus ancien d’Alsace), bientôt suivi du patronage Saint-Jean. Mulhouse et Colmar emboîtent le pas un quart de siècle plus tard (respectivement en 1865 et 1867), à la veille de la guerre de 1870.

L’Elsässer Turnerbund

C’est sous l’ère allemande que la pratique de la gymnastique prend toute son importance dans les patronages paroissiaux. Elle reste cependant longtemps pratique locale avant que les associations ne ressentent le besoin d’organiser des rencontres.

En 1898[1], l’année même où Paul Michaux crée à Paris l’USGIMPOJF[A 2], ancêtre de la FSCF[A 3], le premier concours alsacien regroupe huit sociétés à Colmar. Il s’en dégage le souhait d’un organisme fédérateur qui voit le jour dans l’année même, sous l’impulsion de l’abbé Ignace Muess et d’Auguste Biecheler[2] (1869-1963), qui devient le premier président de l’Elsässer Turnerbund (ETB), ancêtre de l’Avant-garde du Rhin.

Le gouvernement allemand se révèle très réticent à admettre l’identité d’une fédération de sociétés catholiques de gymnastiques qui refuse de s’affilier à la fédération allemande de gymnastique[3]. Auguste Biecheler obtient la reconnaissance de l’ETB[A 4] le 16 décembre 1902 seulement, après de longues et laborieuses tractations[1]. Quelques semaines plus tard, en territoire français, P. Brac de la Perrière déclare à la préfecture de Lyon la Fédération des sociétés catholiques de gymnastique du Rhône et du sud-est[4].

L’AGR[A 1] connaît à partir de cette date un développement rapide et conséquent. Son premier souci, novateur à l'époque, est de créer une assurance mutuelle pour protéger ses membres contre les risques du sport et de l’existence. En 1911, elle abandonne le statut de ligue de gymnastique pour celui de ligue multisports[5]. La même année, elle participe en tant que nation — et non représentante de l’Allemagne — à la fondation de la Fédération internationale catholique d’éducation physique et sportive[6] (FICEP).

En 1914, elle compte 12.000 membres, 140 sections de gymnastique et 20 sections consacrées déjà au sport naissant[7]. La déclaration de guerre brise cet élan et supprime, dans un premier temps, toutes les activités qui reprennent ensuite très laborieusement.

L’AGR et la FGSPF

Cette activité restreinte permet néanmoins à l’ETB[A 4], immédiatement rebaptisée AGR[A 1], de se mobiliser pour défiler dès le 9 décembre 1918 devant le président Poincaré. Les contacts sont établis aussitôt entre Auguste Biecheler et Paul Michaux pour l’intégrer au sein de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France[A 5] (FGSPF). Le 15 mai 1919, 3000 gymnastes alsaciens évoluent devant leur nouveau président général qui leur remet, le 14 juillet, leur drapeau tricolore[7] derrière lequel ils peuvent se présenter lors du concours national organisé à Metz le 4 août de la même année.

Le 10 Juin 1920, l’Avant-garde du Rhin est agréée par le Ministère de la Guerre. Elle modifie aussitôt ses programmes pour se conformer au Certificat de préparation supérieure militaire (CPSM) et y présenter ses membres avec succès. La même année, le concours de Colmar regroupe 79 sociétés qui se sont qualifiées préalablement par une marche militaire de 20 kilomètres vers un des lieux de pèlerinage de la province[7]. Elle totalise alors 159 associations pour 18500 membres[8]. Auguste Biecheler (de son vrai nom François-Augustin) en assure la présidence jusqu’en 1941[9], soit 43 années consécutives pendant lesquelles l’AGR[A 1] connaît une croissance régulière.

Après un retour provisoire mais difficile dans le giron germanique de 1940 à 1945, l’Avant-garde du Rhin est redevenue aujourd’hui une entité régionale de la FSCF[A 3] regroupant les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Dès les 10 et 11 juillet 1948, elle réunit 9 000 gymnastes et 115 associations à Colmar pour le premier concours international de gymnastique d’après-guerre. Puis 18 000, en 1952, pour le concours national de la FSF[A 6], année où elle recense elle-même 15 000 adhérents, essentiellement en gymnastique, basket, tir et tennis de table.

Le développement du sport féminin est plus lent. Le Rayon sportif féminin (RSF) entre en Alsace en 1947 et on dénombre 910 licences en 1964[10]. À partir de 1960, les associations de l’AGR[A 1] entreprennent de moderniser leur 250 maisons d’œuvres paroissiales avec la création de Foyers-Clubs de Jeunes et de l’Union Régionale des Loisirs dirigée par Marcel Rudloff[11].

L’AGR et la vie publique

L’histoire très particulière de l’AGR[A 1] en fait aussi une composante notoire de la vie administrative, sportive, sociale et politique alsacienne. Beaucoup de ses dirigeants sont issus du Mouvement républicain populaire (MRP). Des personnalités alsaciennes importantes sont animatrices du mouvement, avec beaucoup d’engagement et de motivations :

  • Pierre Pflimlin, président général de l’AGR[A 1], de 1953 à 1960 et membre du comité directeur de la FSF[A 6], qui fut plusieurs fois Ministre et Président du Conseil du Gouvernement Français en 1958, maire de Strasbourg, puis président du Parlement Européen en 1984. Il est président d’honneur de l’AGR[A 1] ;

Beaucoup de jeunes dirigeants y ont fait leurs premiers pas et occupé parfois des responsabilités de premier plan au sein même de l’organisation puis dans la vie publique comme maires de leurs communes.

Des sportifs éminents sont également issus des associations de l’AGR[A 1] :

Notes et références

Acronymes

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k AGR : Avant-garde du Rhin
  2. USGIMPOJF : Union des sociétés de gymnastique et d'instruction militaire des patronages et oeuvres de jeunesse de France
  3. a, b et c FSCF : Fédération sportive et culturelle de France
  4. a et b ETB : Elsässer Turnerbund, ancêtre de l’Avant-garde du Rhin
  5. FGSPF : Fédération gymnastique et sportive des patronages de France
  6. a et b FSF : Fédération sportive de France, ancienne appellation de la Fédération sportive et culturelle de France
  7. FICEP : Fédération internationale catholique d’éducation physique et sportive
  8. SIG : Strasbourg Illkirch-Graffenstaden

Notes

  1. Cette photographie d’Auguste Biecheler date de l’année 1921. Elle est annexée au programme du Concours national de Strasbourg.

Références

  1. a et b AGR 1921, p. 14
  2. Leminor 2007, p. 15
  3. Munoz 2008, p. 221
  4. Cholvy 1988, p. 234
  5. Munoz 2008, p. 220
  6. Munoz 2008, p. 221
  7. a, b et c AGR 1921, p. 15
  8. Cholvy 1988, p. 223
  9. Leminor 2007, p. 48-49
  10. Munoz 2008, p. 223
  11. Munoz 2008, p. 228

Bibliographie

  • Jean-Marie Leminor, Mémoire du Sport : L’Avant-garde du Rhin, Paris, Alain Sutton, 2007 
  • AGR, Guide-Programme officiel du concours international des gymnastes catholiques de Strasbourg 6, 7 et 8 août 1921 sous le haut patronage de Mr Alexandre Millerand président de la République et de Mr le maréchal Foch., Strasbourg, 1921, 102 pages p. 
  • Gérard Cholvy, Le patronage, ghetto ou vivier, Paris, Nouvelle cité, 1988 
  • Laurence Munoz, Des Patronages aux associations, Paris, L’Harmattan, 2008 

Lien externe


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Avant-garde du Rhin de Wikipédia en français (auteurs)

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