Clinique de Belle-Idée

Clinique de Belle-Idée

46°12′19.9″N 6°12′29.32″E / 46.205528, 6.2081444

Panoramas montrant une partie des bâtiments et du parc.

La clinique de Belle-Idée, anciennement connue sous le nom de asile de Bel-Air, est un établissement psychiatrique rattaché aux Hôpitaux universitaires de Genève. Ouvert au début du XXe siècle, il est localisé essentiellement sur la commune de Thônex (avec l'entrée principale à Chêne-Bourg).

Sommaire

Histoire

L'asile d'aliénés de Bel-Air s'est constitué en plusieurs étapes et commence à recevoir des malades dès 1900. Son architecture initiale a fait l'objet de multiples discussions de tous ordres, y compris économiques, les budgets étant constamment dépassés.

Il a eu pour directeurs les docteurs Rodolphe Weber (1900 à 1925), Charles Ladame (1925 à 1939) et Ferdinand Morel (1939 à 1950). Après une transition, la clinique de Bel-Air passe de 1959 à 1976 sous la direction du professeur Julian de Ajuriaguerra. Grâce à lui, la clinique devient un centre de référence mondial en psychiatrie[réf. nécessaire] ; il forme de nombreux psychiatres, infirmiers, psychologues et sociothérapeutes. Certains deviendront souvent eux-mêmes responsables d'institutions ou psychanalystes en Suisse et à l'étranger (Portugal, Grèce, France, Espagne, etc.).

Alors que les docteurs Ladame et Morel pratiquaient une psychiatrie asilaire, reposant sur des traitements moraux et un organicisme encore embryonnaire, Ajuriaguerra révolutionne la clinique dans tous les domaines. De formation psychanalytique, neurologue et pédopsychiatre, il tente avec un certain succès de composer avec les divers courants existants. Après son départ, les clivages habituels de la pychiatrie réapparaissent : ambulatoire contre hospitalier, psychiatrie organiciste contre psychiatrie psychanalytique, etc.

Après s'être rattachée à l'ensemble des Hôpitaux universitaires de Genève, la clinique perd son nom et prend celui de « Belle-Idée ».

Critiques

Panoramas montrant une partie des bâtiments et du parc.

Avant même le départ du professeur Ajuriaguerra, jusqu'aux années 1982-1984, la clinique de Bel-Air fait l'objet de nombreuses critiques venant de divers horizons : des patients, des associations antipsychiatriques et des familles mais aussi des médecins et des psychiatres. Les conditions de traitements hospitaliers sont décriées[réf. nécessaire]. La vision biologique et organiciste avait pris le dessus, entraînant un mépris complet envers toutes formes de psychothérapies ou d'approches relationnelles et envers la psychanalyse.

Le Conseil d'État est contraint de nommer une commission d'enquête chargée d'étudier le fonctionnement des différentes instances médicales de Bel-Air. Le professeur René Tissot, successeur d'Ajuriaguerra, défendait des positions rétrogrades[réf. nécessaire], même après plusieurs scandales mettant en cause les pratiques médicales de la clinique. Il le faisait parfois en s'opposant à ses propres internes dont un certain nombre dénonçait les conditions d'hospitalisations des patients et les pratiques d'expérimentations biologiques, au code éthique parfois douteux. À la fin de son travail ayant duré plusieurs années, le rapport de la commission a notamment relevé que les hospitalisations étaient devenues un véritable problème éthique pour ceux qui les effectuaient, y compris les médecins de la psychiatrie ambulatoire publique. Le tout s'est terminé par des démissions, des nominations, l'adoption de nouvelles pratiques plus cadrées par la loi et un meilleur contrôle du pouvoir médical.

Œuvres d'art et installations

Une partie du parc, avec la « musique visuelle » d'Anne Blanchet.

Le parc et les couloirs des bâtiments sont des lieux privilégiés pour accueillir des œuvres d'art. L'Espace Abraham Joly abrite le « cabinet des curiosités », lieu permanent d'exposition et de rencontre pour les artistes[1].

Anne Blanchet a réalisé « Passage 2000 », une installation en mouvements, une « musique visuelle », formée de dix barrières de passage à niveau de 6 mètres, équipées de lumières rouges, qui se lèvent à des rythmes différents[2].

En 2008, « PentAgora », une sculpture-banc de Bujar Marika, est inaugurée[3].

Bibliographie

  • José Miguel Aguirre Oar et J. Guimon Ugatechea, Vie et œuvre de Julian de Ajuriaguerra, éd. Masson, Issy-les-Moulineaux, 1996 (ISBN 2225845263)
  • Armand Brulhart, Du mal de Saint-Antoine à Belle-Idée, éd. Médecine et hygiène, Chêne-Bourg, 2002 (ISBN 2825707848)
  • Armand Brulhart [sous la dir.], De Bel-Air à Belle-Idée. 2 siècles de psychiatrie à Genève. 1800-2000, tome 2, éd. HUG-Georg, Genève, 2003 (ISBN 282570850X)
  • Jean Steinauer, Le fou du Rhône. Documents sur la crise psychiatrique genevoise, éd. Tout Va Bien-Hebdo - ADUPSY, Genève, 1982

Notes et références

  1. Pulsations, novembre 2010.
  2. « Installations », site d'Anne Blanchet.
  3. Pulsations, mai 2008.

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Clinique de Belle-Idée de Wikipédia en français (auteurs)

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