- Arthur Raffalovitch
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Arthur Raffalovitch était un économiste et diplomate russe qui a joué un rôle centrale dans l'affaire Arthur Raffalovitch, scandale médiatico-financier consistant à payer des journalistes ou des directeurs de média pour les inciter à écrire des articles favorables au placement en France des emprunts russes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Il est le fils d'Herman et Marie Raffalovitch, originaire d'Odessa qui fuient les pogroms en Russie en 1881 pour s'installer en France[1].
Dès 1889, Arthur Raffalovitch, achète le château de l'Ermitage, où il donne de nombreuses réceptions fastueuses, qui à sa mort sera revendu à l'audience des criées à un marchand de lingerie fine. Économiste de grande renommée, auteur de nombreux traités et ouvrages, il est rédacteur au Journal des débats[1], sous la direction d'Étienne Bandy de Nalèche.
Grand officier de la Légion d'honneur, il est représentant du ministère des Finances russe à Paris et correspondant de l'Institut[2]. Arthur Raffalovitch travaille à l'ambassade de Russie, où il s'emploie à corrompre plusieurs médias, afin d'obtenir des articles favorables aux emprunts russes[3]. Sa correspondance avec le ministère des Finances russe est publiée dans L'Humanité du 5 décembre 1923 au 30 mars 1924[4].
Dans un lettre adressée le 2 novembre 1904 au ministre des Finances russe il écrit par exemple : « J'ai l'honneur de remettre à Votre Excellence les chèques payés par l'agent Lenoir pour le concours donné par la presse française durant le mois de septembre. J'y joins une sorte de clef, c'est-à-dire le numéro du chèque en face du journal qui a touché. »[5]
En 1931 sort un recueil de 450 pages, qui provoque un certain émoi à Paris, regroupant l'ensemble de ces courriers sous le titre L'Abominable Vénalité de la presse (correspondance d'Arthur Raffalovitch, d'après les documents des archives russes 1897-1917). L'émotion causée par la publication de ce livre concourt à la création en France en 1935 d'un statut de journaliste professionnel avec le vote à l'unanimité par le parlement de la loi Brachard.
En tout, il a distribué 6,5 millions de francs[6] (environ 23 millions d'euros de 2005), entre 1900 et 1914, à de nombreux titres de la presse parisienne, de manière à assurer le succès du placement des emprunts russes dans le grand public.
Références
- Discours littéraires et scientifiques fin-de-siècle : la discussion sur les homosexualités dans la revue Archives d'anthropologie criminelle du Dr Lacassagne, 1886-1914 : autour de Marc-André Raffalovitch, par Patrick Cardon, page 14
- http://www.jdf.com/histoire/2007/04/21/04015-20070421ARTHBD00105-le-jdf-celebre-ses-ans.php
- 1998), page 118 Une histoire des médias : des origines à nos jours, par Jean-Noël Jeanneney (
- http://www.rms-republic.com/reference/FrenchPress_Influence.pdf
- 2007 Le Journal des Finances célèbre ses 140 ans, numéro spécial du 21 avril
- XXe siècle, par Laurent Martin, page 39, éditions Le Livre de poche La Presse écrite en France au
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