Barcochébas

Barcochébas

Bar-Kokhba

Simon (ou Siméon) Bar Kokhba (ou Bar-Kokhva ; en hébreu בר כוכבא) fut un patriote juif, et le chef de la dernière révolte des juifs contre l'empire romain.

Outré par la décision de l'empereur Hadrien de faire construire un temple dédié à Jupiter sur l'emplacement du Temple de Jérusalem (détruit en 70 par Titus), il mena un ultime soulèvement contre les Romains, en 132 EC, et parvint à rétablir l'indépendance de ce qui était la Provincia Iudaea. Il la dirigea comme Nassi (prince ou président), jusqu'à sa chute en 135 EC, après deux ans de guerre acharnée.

Sommaire

Histoire d'un nom

Né, il semble, sous le nom de Shim'on ( Siméon) ben Koziva ou bar Keziva, il fut reconnu comme Messie par le plus grand Sage de son temps, Rabbi Akiva. Celui-ci, se référant au verset Num. 24:17 « Une étoile est descendue de Jacob », lui donna le nom de Bar Kokhba ("Fils de l'Étoile" en araméen).
Le plus grand Sage israélite de son époque lui porta un soutien sans faille (Yer. Taanit 4,5).
Cependant, lorsque Bar Kokhba accusa de trahison Rabbi Eléazar (son oncle, selon certaines sources) et le fit exécuter, Rabbi Akiva cessa de le défendre et admit publiquement son erreur.

Contrairement à une idée répandue, y compris dans la littérature rabbinique, Bar Keziva, qui peut se traduire par "Fils du Mensonge", n'est pas un surnom donné par des anciens partisans dégrisés, mais une indication de sa ville d'origine, Keziv, mentionnée en deux endroits dans la Bible hébraïque, dans Josué 15:44 comme faisant partie du territoire de Juda, et dans Genèse 38:5 comme lieu de résidence de Juda lui-même, lorsque sa femme, la fille de Shou'a, accouche de son dernier enfant, Chela[1]

Or, Hizkiya, le père de Siméon, est lui-même d'ascendance davidique, et a vu le jour à Kezibh, ville où a séjourné le fondateur de la tribu royale. Cela contribua aux yeux de nombre de ses contemporains dont Rabbi Akiva, à l'accréditer en tant que Messie (Midrash Eikha Raba II).

La révolte de Bar Kokhba

Voir la Révolte de Bar Kokhba

En dépit de la dévastation et de la ruine dans lesquelles les Romains avaient plongé le pays au cours de la première guerre judéo-romaine, une autre rébellion juive eut lieu 60 ans plus tard, malgré l'opposition d'une partie du clergé. Bar Kokhba organise une armée, instaure un État juif indépendant en terre de Judée, projette de reconstruire le Temple, fait battre monnaie.

Les Romains, faisant face à une force juive fortement unifiée et motivée, furent complètement pris au dépourvu. L'annihilation d'une légion romaine entière avec ses auxiliaires obligea Rome à expédier pas moins de douze légions, ce qui représentait entre le tiers et la moitié de toute l'armée romaine, pour reconquérir la province rebelle.

Désavantagés par le nombre et subissant de lourdes pertes, les Romains décidèrent de pratiquer une tactique de terre brûlée, qui décima la population judéenne et entama petit à petit leur moral et leur détermination à poursuivre la guerre. Bar Kokhba se replia dans la forteresse de Betar, au sud-ouest de Jérusalem, mais les Romains finirent par la prendre, et massacrèrent tous ses défenseurs en 135 EC. Suite à la défaite de Bar Kokhba, Jérusalem fut rasée, interdite aux Juifs, et une nouvelle ville romaine, Ælia Capitolina, fut bâtie sur son site.

S'ils infligèrent à la Judée une amère défaite, la victoire des Romains n'eut cependant pas un goût de triomphe : Hadrien, lorsqu'il s'adressa au Sénat, ne commença pas par le traditionnel « Moi et mon armée nous portons bien », et refusa l'entrée triomphale à Rome, le seul cas rapporté dans l'histoire de Rome. Devenu Empereur, Hadrien renomma la Provincia Iudaea Syria Palaestina, d'après les Philistins, afin d'humilier la population juive et d'effacer un pan de leur histoire en réattribuant à la Terre de Judée le nom de ses ennemis disparus à l'époque glorieuse du Roi David. Ce nom persiste de nos jours puisque l'entité politique et nationale concurrente d'Israël se nomme Palestine.

En 1960, une partie de la correspondance de Bar Kokhba a été retrouvée dans la grotte de Nahel Hever près de la Mer Morte, ce qui a permis de faire la lumière sur sa révolte. Ces lettres sont exposées au Musée d'Israël.

Bar Kokhba dans les arts

Bar Kokhba fut le héros éponyme d'une opérette d'Abraham Goldfaden, composée entre 1883 et 1885, lors de la montée des pogroms suivant l'assassinat du Tsar Alexandre II en 1881, alors qu'une tendance franchement hostile à l'émancipation des Juifs montait.

Une autre opérette sur Bar Kokhba fut écrite en Palestine britannique dans les années 1920 par le compositeur russe émigré Yaacov Bilansky Levanon.

Un album appelé Bar Kokhba a été enregistré par le John Zorn's Masada Chamber Ensemble. Sa pochette montre une photographie de la Lettre de Bar Kokhba à Yeshua fils de Galgola.

Voir aussi

Références

  1. Peretz, dont descend le roi David, et Zera'h sont les fils de Tamar
  • Portail de la Rome antique Portail de la Rome antique
  • Portail de la culture juive et du judaïsme Portail de la culture juive et du judaïsme
Ce document provient de « Bar-Kokhba ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Barcochébas de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • messie — (mè sie) s. m. 1°   Le Christ promis de Dieu dans l Ancien Testament. La venue du Messie. •   Noé a vu la malice des hommes au plus haut degré ; et il a mérité de sauver le monde en sa personne, par l espérance du Messie, dont il a été la figure …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • ADORER — Culte de latrie. Chanson attribuée à Jésus Christ. Danse sacrée. Cérémonies.     N est ce pas un grand défaut dans quelques langues modernes, qu on se serve du même mot envers l être suprême et une fille ? On sort quelquefois d un sermon où le… …   Dictionnaire philosophique de Voltaire

  • Holy Sepulchre — • The tomb in which the Body of Jesus Christ was laid after His death upon the Cross Catholic Encyclopedia. Kevin Knight. 2006. Holy Sepulchre     Holy Sepulchre      …   Catholic encyclopedia

  • parti — parti, ie 1. (par ti, tie) part. passé de partir1. 1°   Cela est tout parti, c est à dire la répartition, la balance des gains et des risques est toute faite (locution vieillie). •   Il y a ici [dans le pari entre l affirmation et la négation de… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • porter — 1. (por té) v. a. 1°   Soutenir comme on soutient une charge, un faix. 2°   Porter, en termes de manége. 3°   Avoir dans son sein, en parlant des femmes et des femelles ; produire ; porter intérêt. 4°   Transporter d un lieu en un autre.… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • COCHEBAS — vide Barcochebas …   Hofmann J. Lexicon universale

  • ESSÉNIENS —     Plus une nation est superstitieuse et barbare, obstinée à la guerre malgré ses défaites, partagée en factions, flottante entre la royauté et le sacerdoce, enivrée de fanatisme, plus il se trouve chez un tel peuple un nombre de citoyens qui s… …   Dictionnaire philosophique de Voltaire

  • JUIFS — SECTION PREMIÈRE.     Vous m ordonnez de vous faire un tableau fidèle de l esprit des Juifs, et de leur histoire; et, sans entrer dans les voies ineffables de la Providence, vous cherchez dans les moeurs de ce peuple la source des événements que… …   Dictionnaire philosophique de Voltaire

  • Nase — 1. Aeingden der Nuos no durch däk uch dän. (Siebenbürg. sächs.) – Schuster, 1111. 2. An seiner Nase findet jeder Fleisch. Er ziehe sich also daran, und bekümmere sich nicht um die Nasen (Angelegenheiten) anderer. 3. Auch zwischen Nas und Lippe… …   Deutsches Sprichwörter-Lexikon

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”