- Îles de Lérins
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Îles de Lérins
Archipel lérinien
Carte des îles de Lérins.Géographie Pays France Localisation Mer Méditerranée Coordonnées Superficie 2,5 km2 Côtes 12 km Nombre d'îles 5 Île(s) principale(s) Île Sainte-Marguerite, Île Saint-Honorat Point culminant Fort Royal Géologie Îles continentales Administration France Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Département Alpes-Maritimes Commune Cannes Démographie Population 15 hab. Densité 6 hab./km2 Plus grande ville Fort Royal Autres informations Découverte Antiquité Fuseau horaire UTC+1 Géolocalisation sur la carte : France
Archipels de France Les îles de Lérins forment un archipel français, situé en région PACA, sur la Côte d'Azur, et administré par la commune cannoise. Situées au sud-est de la Croisette, en face de Cannes, elles séparent le golfe de la Napoule, à l'ouest, du golfe de Juan, à l'est. L'archipel de Lérins, baignant dans une Méditerranée limpide, se compose de deux grandes îles : Sainte-Marguerite, la plus étendue, célèbre pour son fort qui aurait abrité le célèbre Homme au masque de fer, et Saint-Honorat, plus petite, bien connue pour son monastère. Chacune de ces îles principales est accompagnée d'un îlot inhabité, respectivement celui de la Tradelière et l'îlot Saint-Ferréol. L'archipel englobe également un rocher dénommé très simplement l'Îlot, situé à l'extrême-sud de Saint-Honorat, qui porte à cinq le nombre d'îles de Lérins. Leurs habitants sont les Lériniens, adjectif renvoyant à l'archipel dans son ensemble.
Sommaire
Géographie
Déployé face à Cannes, Golfe-Juan, et Juan-les-Pins, l'archipel de Lérins sépare les golfes de la Napoule et Juan, en fermant par le sud la baie de Cannes. Elles constituent un point de vue idéal sur les chaînes de montagnes environnantes, à savoir, côté ouest, le contour du Massif des Maures ou de l'Esterel, ou bien à l'est, les Préalpes de Grasse, la chaîne pelée du Cheiron, ou encore les sommets de l'ancien comté de Nice, surmontés, au loin, par la frange neigeuse du Mercantour.
Les cinq îles et îlots de Lérins jouissent d'un climat purement méditerranéen. Leur sous-sol est formé de dolomies d'origines liasiques, dont il est facile de suivre l'empilement depuis la mer. Il s'agit d'une roche calcaire, disposée en couches horizontales, particulièrement résistante à l'outil comme aux assauts des vagues : elle ne s'effrite pas, mais s'effondre ponctuellement par pans entiers. Elle n'est pas toujours apparente en surface, car souvent recouverte d'une couche d'argile rouge, d'épaisseur variable entre 10 et 50 cm. Cette glaise est capable d'absorber beaucoup d'eau en cas de forte pluie, ce qui la transforme rapidement en boue détrempée, mais également de la perdre facilement en cas de période sèche. Ces deux facteurs cumulés, climat et sol, conduisent à des sècheresses particulièrement intenses pour la végétation lérinienne. Son approvisionnement en eau est donc assez précaire, et les arbres les moins résistants doivent creuser assez profondément dans la terre pour atteindre une humidité venue de la mer par infiltration.
Description générale
L'archipel s'organise de façon symétrique : l'île Sainte-Marguerite, à 1100 mètres de la côte cannoise, est séparée de Saint-Honorat, tournée vers le large, par un bras de mer appelé le plateau du Milieu. Légèrement décalés vers l'est, se font face les deux îlots, respectivement la Tradelière et Saint-Ferréol, copiant la disposition des deux grandes îles. Seul le petit Îlot échappe à la règle, faisant bande à part à l'extrême sud de Saint-Honorat.
Abords maritimes
Les eaux lériniennes, en raison de la basse profondeur du plateau sur lequel l'archipel est juché, sont drainées par des écueils et des rochers à fleur d'eau, bien connus et redoutés des pêcheurs locaux, qui rendent l'accostage aux îles délicat, voire périlleux. Le plus dangereux d'entre eux, dressé au centre du Golfe Juan et nommé par les navigateurs la pierre fourmigue, a même fait l'objet de la construction d'un phare, baptisé du nom provençal de l'écueil, la Fourmigue. Le navigateur grec Markos Sestis parle de ce même rocher, déjà craint à l'époque, en disant : « Le pilote Parmenides veille sur la fourmi ». Il est important de noter que ces obstacles souvent invisibles ont conduits au coulage d'un grand nombre de navire antiques, semant un certain nombre d'épaves autour de l'archipel ; et, même aujourd'hui, il n'est pas rare de trouver un petit yacht encastré dans un de ces rochers sournois.
C'est cette même basse profondeur des fonds marins du Golfe Juan qui a fait des abords de Lérins un lieu incontournable de la plongée sous-marine sur la Côte d'Azur. D'une beauté exceptionnelle, le plus beau spot se trouve à proximité de la Fourmigue : quinze mètres de fond étagés en différents plateaux. À l'ouest de l'archipel, dans le Golfe de la Napoule, ont été recensées grand nombre d'épaves antiques, qui rendent, là aussi, la plongée fort appréciable.
Île Sainte-Marguerite
Située à seulement 1100 mètres de la pointe du cap de Sainte-Croix (pointe du Palm Beach), l'île Sainte-Marguerite est l'île de Lérins la plus proche du rivage. C'est également la plus grande et la plus fréquentée, avec 3 km sur 900 m, soit 2,1 km² de superficie totale (plus de 160 ha) pour un demi-million de touristes à l'année. Au départ de Cannes, Golfe-Juan, ou Juan-les-Pins, il est possible de la rejoindre à bord d'une navette lors d'un trajet de 10 à 20 minutes selon la provenance (Cannes étant la plus proche et Juan-les-Pins la plus éloignée). Le débarquement s'effectue sur la côte nord, à l'ouest du Fort Royal et du village, sur l'unique débarcadère de l'île. Notons qu'il est également possible de rejoindre l'île en canoë, dériveur, voilier, yacht de plaisance, jet-ski ou autre, voire à la nage depuis la pointe du Palm Beach pour les plus sportifs (1100 mètres à parcourir, aborder l'île au Fort pour un minimum de trajet). Au départ du débarcadère, il est possible de se planter sur une plage devant l'étang du Batéguier, de se diriger vers le village puis vers le Fort, ou de s'enfoncer directement dans la pinède lérinienne pour rejoindre les petites criques de bord de mer, les grands chemins bordés d'eucalyptus, ou le Grand Jardin, à l'extrême sud de l'île.
Principaux axes
De toutes les époques, l'île Sainte Marguerite fut essentiellement exploitée à des fins militaires, en raison de sa positon défensive avantageuse pour les côtes azuréennes. Les soldats s'imposèrent rapidement comme les Lériniens les plus puissants, et modelèrent l'île toute entière en fonction de leurs besoins. Ainsi, on trouve, encore aujourd'hui, un réseau routier étoilé autour du fort Royal, le reliant aux installations militaires périphériques, telles que les batteries de canons, par l'intermédiaire de larges allées transversales. De nos jours, la topographie routière de l'île est toujours la même, mais on notera que les chemins sont, en dehors de ceux du village, intégralement pédestres et non bitumés (les seuls véhicules motorisés autorisés sont ceux de secours ou de l'ONF). On trouve ainsi quelques axes incontournables lors d'un trajet sur l'île :
- La Route du Dragon part du Fort Royal, côtoie un petit cimetière et traverse l'île dans sa largeur pour mener à la Pointe du Dragon, où se situe un des quatre fours à boulets maçonnés répartis sur l'archipel, la et où prenait place la batterie du Dragon.
- L'Allée Sainte-Marguerite relie la Route du Dragon à la maison forestière de l'ONF.
- L'Allée des Eucalyptus, partant du Fort pour déboucher à la maison ONF.
- L'Allée Faure, coupe les allées Sainte-Marguerite et des Eucalyptus pour arriver sur la Route de la Convention
- La Route de la Convention, second axe le plus long de l'île, part du Fort et traverse l'île dans sa longueur pour déboucher à la Pointe de la Convention à l'est de l'île.
- L'Allée du Grand Jardin mène du Fort Royal au Grand Jardin, unique propriété privée de l'île, qui a servi de résidence au gouverneur espagnol des îles.
- Le Chemin du Vengeur, entre le chemin de Ceinture et la route de la Convention, mène du Fort Royal au four à boulets maçonné de la Pointe de la Convention.
- L'Allée du Centre au sud, traverse l'île dans sa longueur et constitue l'axe la. Elle débute un peu à l'est du four à boulets de la pointe Dragon,
- Le Chemin de Ceinture, comme son nom l'indique, permet de faire le tour de l'île en son littoral. Il n'est pas un axe à proprement parler, car il peut devenir très tortueux à certains endroits.
Fort Royal
Village
Étang du Batéguier
Île Saint-Honorat
Article principal : Île Saint-Honorat.Îlot de la Tradelière
Îlot Saint-Ferréol
L'îlot
Histoire
La première habitation sur l'archipel date de l'ère romaine. L'île Sainte-Marguerite s'appelait Lero et l'île Saint-Honorat portait le nom de Lerinum.
Le monastère de l'île Saint-Honorat est fondé vers 400-410 par Honorat d'Arles (saint Honorat). Il s'agit du plus ancien monastère d'Occident. Il a formé un grand nombre d'évêques aux Ve et VIe siècles dont saint Patrick, l'évangélisateur de l'Irlande et Eucher de Lyon. Ces îles sont aussi célèbres pour avoir été la prison de l'énigmatique Masque de fer.
En mai 1400, le corsaire génois Salagerio de Nigro prend d’assaut et pille le monastère, avant d’en être chassé par le sénéchal de Provence, Georges de Marle[1].
Lors de la guerre de Trente Ans, les Espagnols s’emparent des îles en septembre 1635, et n’en sont chassés qu’en mai 1637[2].
En 1706 les Anglais de l'amiral Sir Cloudesley Shovell s'emparent des îles de Lérins pour aider l'offensive du duc de Savoie Victor Amédée II qui, après avoir chassé les envahisseurs français, en 1707 pousse vers Toulon ; mais les Savoyards, après avoir attaqué cette ville en juillet et en août, la nuit entre le 22 et le 23 de ce mois se replient vers Nice, dont le château avait été détruit par ordre de Louis XIV en 1706.
Pendant la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), les îles sont brièvement conquises par les Anglais. Un débarquement est organisé par la Royal Navy en décembre 1746 en vu de mener par la suite le siège d'Antibes. En 1747, Bompar, à la tête d'une flottille improvisée en fait la reconquête et capture 500 Anglais. Sous la Révolution, les îles de Lérins ont été appelées îles Marat et Lepeletier, ces deux martyrs des idées nouvelles (ils ont tous deux péri assassinés), remplaçant provisoirement une sainte et un saint du christianisme.
Les îles de Lérins abritent quatre fours à boulets maçonnés (il en reste une dizaine en tout en France), construits vers la fin du XVIIIe siècle, qui permettaient d'alimenter les batteries de canons en boulets chauffés au rouge. Ces batteries étaient réparties sur chacune des deux iles (deux par île) aux points stratégiques afin de protéger les côtes. Ainsi la batterie de la pointe du Dragon, à l'est de Sainte-Marguerite, et celle des Braves Gens sur Saint-Honorat, permettaient de prendre sous un feu croisé les navires ennemis qui s'aventuraient dans les parages.
Personnalités
Références
- J.-F. Cruvellier, Histoire de Barrême, Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, p 32-33
- Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, ISBN : 2-7449-0139-3, p 220 Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, co-édition
Liens externes
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