Émo

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Emo

Emo
Origines stylistiques Punk hardcore
Rock indépendant
Origines culturelles Années 1980
Drapeau des États-Unis Washington DC
Instrument(s) typique(s) Guitare électrique, basse, batterie
Genre(s) dérivé(s) Post-hardcore
Screamo

L'emo (prononciation : ['imo]) est un sous-genre du punk hardcore. Depuis l'apparition du terme, emo a fini par définir différentes variantes indépendantes, aux liens de parenté assez lâches, mais ayant une origine commune. Son utilisation (notamment en ce qui concerne le fait de savoir quels groupes peuvent recevoir ce qualificatif) est sujette à beaucoup de controverses.

Sommaire

Description

Un jeune homme emo en Hongrie

À l'origine, l'appellation emo était utilisée pour décrire la musique issue de la scène hardcore de Washington, D.C. au milieu des années 1980. Plus tard, le terme emocore, abréviation d'« emotional hardcore », fut également appliquée à la scène de Washington et à certaines des scènes régionales (aux États-Unis) qu'elle a engendrées. Les groupes les plus notoirement associés à l'emo à cette période comprennent Rites of Spring, Embrace, One Last Wish, Beefeater, Gray Matter, Fire Party et, un peu plus tard, Moss Icon. Le déclin de la première vague emo a débuté après la séparation de la majorité des groupes qui la composaient, au début des années 1990.

À partir du milieu des années 1990, l'emo a commencé à refléter la scène indie influencée par le nouveau groupe de Ian MacKaye, Fugazi, lui-même un dérivé de la première vague emo. Des groupes comme Sunny Day Real Estate et Texas Is The Reason ont proposé un style emo plus proche de l'indie rock, plus mélodique et moins chaotique que son prédécesseur. Cette scène indie-emo a survécu jusque tard dans les années 1990, quand ses groupes-phares se sont séparés ou ont emprunté une voie plus grand public (mainstream).

De nouveaux groupes ont alors commencé à imiter ce son plus grand public, créant le genre de musique aujourd'hui connu sous le nom d'emo dans la culture populaire. Cette appellation était utilisée dès ses origines pour qualifier une large variété de groupes, et le spectre couvert par les groupes classés aujourd'hui comme emo, dans son sens moderne, est encore plus vaste, faisant de ce terme un qualificatif imprécis plutôt qu'un genre de musique spécifique.

Histoire

La première vague (1985-1994)

En 1985 à Washington, D.C., Ian MacKaye, le chanteur charismatique de Minor Threat et Guy Picciotto ont décidé de prendre leurs distances du hardcore initial et d'injecter une plus grande dose d'expérimentation dans leur musique à travers leurs nouveaux groupes respectifs, Embrace et Rites of Spring, qui ont développé leur propre son, même si Zen Arcade, l'album de Hüsker Dü sorti en 1984 a souvent été cité comme une de leurs influences majeures. Marqué par ce souffle nouveau, l'été 1985 a été très vite surnommé Revolution Summer au sein de la scène.

En peu de temps, d'autres groupes ont été influencés par ce nouveau son emo né à Washington : Moss Icon, Nation of Ulysses, Dag Nasty, Shudder To Think, Fire Party, Marginal Man et Gray Matter. Plusieurs d'entre eux étaient d'ailleurs signés sur Dischord Records, le label de Ian MacKaye. La séparation de Hoover à la fin 1994 marque la disparition de la première vague emo de Washington.

L'origine exacte du terme emo demeure incertaine, mais d'après une interview de membres de Rites of Spring dans Flipside Magazine en 1985, certains de leurs fans ont commencé à utiliser cette expression pour définir leur musique. La naissance de la variante emocore n'est pas non plus datée exactement, mais le terme était déjà d'un usage assez courant au début des années 1990.

La croissance de la scène de Washington a permis à d'autres scènes locales de voir le jour avec un son et une éthique DIY similaires. Au début des années 1990, le label de San Diego Gravity Records sortait un nombre important de disques de hardcore emo. Parmi les groupes célèbres à l'époque, l'on peut compter : Heroin, Indian Summer, Angel Hair, Antioch Arrow, Universal Order of Armageddon, Swing Kids ou encore Mohinder. Toujours en Californie, Ebullition Records sortait des albums de Still Life et Portraits of Past, ainsi que d'autres groupes de hardcore plus traditionnels, ayant des thèmes sociaux et politiques communs.

Dans le même temps, à New York et dans le New Jersey, d'autres groupes tels Native Nod, Merel, 1.6 Band, Policy of 3, Rye Coalition et Rorschach adoptaient la même voie. Plusieurs parmi ces groupes jouaient régulièrement à l'ABC No Rio, un centre social qui se voulait une réponse à la violence désormais courante lors des concerts au CBGB, seule autre salle pour les concerts de hardcore à New York à l'époque.

Une partie appréciable de ces groupes, notamment ceux issus de la scène de San Diego, s'est progressivement tournée vers une forme plus chaotique et agressive d'emo, surnommée screamo.

Les groupes précurseurs de l'emo finissant par se séparer, la veine hardcore de l'emo s'est peu à peu tarie, même si certains groupes essaient de maintenir en vie le son originel de l'emo, comme Circle Takes the Square, Hot Cross, City of Caterpillar, Funeral Diner et A Day in Black and White.

À Washington, à la suite de la séparation d'Embrace et de Rites of Spring, MacKaye et Picciotto ont décidé de joindre leurs forces et ont fondé ensemble Fugazi. Même si, pour être exact, ce groupe n'entre pas dans la catégorie emo, son influence sur la seconde vague emotional fut déterminante.

Influences et postérité de la première vague emo

En Californie, et plus particulièrement dans la baie de San Francisco, des groupes comme Jawbreaker et Samiam ont commencé à mélanger l'influence du hardcore de Washington, D.C., avec le pop punk, pour aboutir à leur propre variante du son issu de la scène emo de Washington. Sur l'album Bivouac, de Jawbreaker, la voix de Blake Schwarzenbach évolue vers un chant plus mélodique, laissant percer davantage de tristesse que le chant de Ian MacKaye, plus désespéré. D'autres groupes ont adopté cette sorte de mélodie brute, engendrant un style dont les ramifications se prolongent jusque dans les années 2000, grâce aux Virginiens d'Avail ou à des groupes comme Hot Water Music.

Par ailleurs, au début des années 1990, certains groupes, comme Lifetime ont réagi à leur façon au dépérissement du hardcore straight-edge youth crew. Leur musique a été souvent qualifiée d'emo, mais aussi de hardcore mélodique. En réponse aux sonorités proches du métal empruntées par de nombreux groupes de hardcore à l'époque, Lifetime choisit la voie de l'adoucissement des mélodies, tout en conservant un mélange de vitesse d'exécution et d'une certaine agressivité, en plus de textes assez personnels et introspectifs. Plus tard, le genre défini par Lifetime servit pratiquement de patron à des groupes comme Saves The Day ou The Movielife.

De la même manière, un groupe comme Converge, qui a influencé le metalcore actuel, a pu s'inspirer des groupes emo de la côte ouest.

La deuxième vague (1994-2000)

Avec la popularité croissante de Fugazi et de Dischord Records au sein de l'underground indie du début des années 1990, de nouveaux groupes ont surgi, qui combinaient les influences de Fugazi avec celles, post-punk, de Mission of Burma et Hüsker Dü, permettant à un nouvel avatar de l'emo de voir le jour.

Le moment-clef de cette évolution est peut-être la sortie de l'album Diary de Sunny Day Real Estate en 1994. Étant donné alors les succès récents de Sub Pop avec Nirvana et Soundgarden, ce label a eu l'opportunité d'attirer autour de cet album l'attention d'un public plus vaste que pour un disque indie typique, notamment des encarts publicitaires dans Rolling Stone et le groupe a eu l'occasion de passer jouer dans certaines émissions télévisées.

De plus en plus de gens entendant parler de Sunny Day Real Estate, en particulier par l'intermédiaire d'Internet déjà en plein essor, le groupe a reçu l'étiquette emo. La nouvelle génération de fans déplaçait cette appellation depuis le hardcore originel vers ce genre d'emo plus proche de l'indie rock. Il n'était même pas rare de voir Sunny Day Real Estate et ses semblables classés comme emocore, avant qu'une distinction ne s'opère petit à petit entre l'emo hardcore et le nouvel emo indie.

Dans les années qui ont suivi, plusieurs scènes régionales majeures d'indie emo ont émergé. La plus importante est apparue dans le Midwest au milieu des années quatre-vingt-dix. Beaucoup de groupes tenaient leurs influences des mêmes sources, mais avec un son plus posé. Il était souvent fait référence à cette sorte d'emo comme au Midwestern emo au vu de la localisation des groupes, autour de Chicago, Kansas City et Milwaukee. Parmi les groupes précurseurs dans cette catégorie se trouvent Boy's Life et Cap'n Jazz. Les années suivantes, des groupes comme The Promise Ring, Braid, Elliott, Cursive et The Get Up Kids ont émergé de la même scène et reçu une attention nationale aux États-Unis.

La région de Phoenix, dans l'Arizona devint à son tour l'une des scènes majeures de l'emo. Inspiré par Fugazi et Sunny Day Real Estate, le groupe punk Jimmy Eat World a commencé à injecter des éléments emo dans sa musique, ce qui conduit à la sortie de l'album Static Prevails en 1996, qui fut sans doute le premier album d'emo sorti sur une major, le groupe ayant signé avec Capitol Records en 1995.

L'indie emo inclut aussi des groupes comme Christie Front Drive, originaire du Colorado, Texas Is The Reason et Rainer Maria, de New York, Knapsack et Sense Field, de Californie, Mineral, d'Austin au Texas, et Piebald et Jejune de Boston.

Étonnamment, la popularisation de l'indie emo a entraîné la classification parmi ce genre de groupes qui ne l'auraient pas été autrement, à cause des ressemblances au niveau du son : l'exemple le plus célèbre est l'album Pinkerton de Weezer, sorti en 1996, devenu par la suite un jalon dans la définition de l'emo des années 1990.

De nombreux groupes d'emo dès la fin des années 1990 ont signé chez des labels indépendants, notamment Jade Tree Records, Saddle Creek et Big Wheel Recreation. À la même époque, des labels comme Crank Records et Deep Elm Records (avec la série des Emo Diaries) ont commencé à sortir des compilations faisant l'état des lieux de la scène à un moment donné, rassemblant des groupes comme The Promise Ring, Christie Front Drive, Mineral, Knapsack, Seven Storey Mountain, Jimmy Eat World, Samiam, Jejune, Texas Is the Reason, Braid, At the drive-in ou Jawbox.

La scène emo de cette période devenant progressivement plus nationale que régionale aux États-Unis, les majors ont commencé à y prêter attention et à chercher à signer des groupes d'emo, afin de gagner de l'argent grâce à cette tendance. Alors que de nombreux groupes ont refusé au nom de leur fidélité à la scène indépendante, d'autres ont avancé les exemples des déboires de Jawbreaker ou Jawbox lors de leur passage sur des majors pour justifier leur refus, et les tensions engendrées par la cour assidue des majors a entraîné la séparation de certains groupes, comme Texas Is the Reason ou Mineral.

À la fin de la décennie quatre-vingt-dix, le terme emo avait fait son apparition dans la culture populaire mainstream. À l'été 1998, le magazine Teen People publiait un article annonçant que l'emo était le nouveau genre branché de musique. Cette attention accrue a poussé une partie des groupes de l'époque à changer leur son pour prendre leurs distances vis-à-vis du genre et conserver ainsi leur individualité, Sunny Day Real Estate évoluant par exemple vers des sonorités plus proches du rock progressif.

Bien que l'indie emo ait complètement cessé d'exister au moment du changement de décennie, de nombreux groupes continuent à souscrire au modèle hérité de Fugazi et Hüsker Dü, parmi lesquels Thursday, The Juliana Theory et Sparta.

La troisième vague (2000 à 2009)

À la fin des années 1990, la scène emo underground avait presque entièrement disparu. Toutefois, le terme emo survivait dans les médias, pour qualifier les rares groupes encore en activité comme Jimmy Eat World.

Mais à cette époque, Jimmy Eat World avait commencé à emprunter une voie plus accessible au grand public. Au moment de la sortie de leur album Bleed American en 2001, le groupe avait pratiquement liquidé toutes ses influences emo, mais demeurait catalogué ainsi. Les nouveaux groupes dont le son était alors proche de celui de Jimmy Eat World ont donc été inclus à leur tour parmi l'emo.

En 2003, Chris Carraba, l'ancien chanteur de Further Seems Forever a rencontré le succès avec son nouveau projet, Dashboard Confessional. Les paroles écrites par Carraba avaient des résonances de journal intime, surchargées d'émotions personnelles. Là où plus tôt, l'emo favorisait des paroles parcourant un chemin plus obscur et douloureux, Carraba se concentrait avant tout sur l'amour trouvé ou perdu, et la difficulté de faire face. Ce nouvel avatar de l'emo a rapidement gagné en popularité parmi les adolescents faisant l'expérience des relations amoureuses pour la première fois qui trouvaient des réponses et du réconfort dans les paroles et la musique de Carraba.

À la même époque, le terme emo commença à ne plus seulement faire référence à la musique, ce qui ajouta de la confusion à son sujet. Il devint associé avec l'expression d'émotion sans retenue. Certaines attitudes et une certaine mode vestimentaire devenues typiques parmi les fans de certains groupes furent qualifiées d'emo. Et, en conséquence, les groupes plus ou moins associés à ces modes ou faisant simplement une grande part à l'émotion furent à leur tour appelés emo.

Encore plus que dans les années 1990, le terme emo en est venu à qualifier une variété extrêmement large de groupes, ayant pour nombre d'entre eux, peu en commun. Il est devenu alors presque impossible de décrire ce qui peut être exactement considéré comme de l'emo.

À tort ou à raison, emo a souvent été utilisé pour décrire des groupes comme AFI, A Static Lullaby, Brand New, Coheed and Cambria, Finch, From Autumn to Ashes, From First to Last, Funeral For A Friend, Hawthorne Heights, Atreyu, Escape the Fate , Silverstein, My Chemical Romance, Taking Back Sunday, The Used, Thrice et Thursday . Les fans de plusieurs de ces groupes ont fait la grimace face à l'usage du qualificatif d'emo et se sont engagés dans de longs débats et discussions pour expliquer en quoi tel groupe ne peut pas être considéré comme emo. À de nombreuses occasions, le terme leur a simplement été accolé en raison de similarités musicales, d'un style vestimentaire semblable ou de la popularité d'un groupe au sein de la scène emo telle qu'elle est perçue dans la culture populaire, et non pas parce que le groupe se considère comme faisant partie d'un genre musical portant ce nom. (Le dégoût manifesté par certains groupes vis-à-vis de ce genre ne manque pas de similitude avec le changement d'orientation musicale des groupes de la scène de l'emo indie de la fin des années 1990.)

Le résultat du changement de sens du terme emo au fil des ans est une fracture visible entre les personnes qui s'identifient avec une période particulière de l'emo. Ceux qui sont attachés à sa période hardcore originelle se récrient quand un autre genre de musique est appelé emo. Beaucoup de gens impliqués dans les scènes emo indépendantes des années 1980 et 1990 sont contrariés par ce qu'ils perçoivent comme le détournement du mot emo servant à commercialiser une nouvelle génération de musique par les majors. Quoi qu'il en soit, la culture populaire semble avoir intégré le terme emo avec des sens très éloignés des intentions originelles des membres des scènes indépendantes et hors de leur contrôle.

Ironie du destin, le screamo, un sous-genre du nouvel emo, a gagné en popularité ces dernières années grâce à des groupes comme Brokencyde, Thrice et Glassjaw, ainsi que l'a écrit Jim DeRogatis en novembre 2002[1]. Le terme screamo était en fait utilisé au début des années 1990 pour décrire un genre musical totalement différent, et le nouveau screamo ressemble davantage à l'emo du début des années 1990. Afin de compliquer les choses, de petites scènes locales consacrées au screamo originel existent toujours au sein des milieux underground. Cependant, le nouvel usage du terme screamo est significatif de la difficulté à décrire les genres multiples liés à l'emo.

Malgré cela, il se peut que la difficulté même de définir l'emo date de ses origines. Dans une interview datée de 2003[2], Guy Picciotto de Fugazi et Rites of Spring était interrogé par Mark Prindle sur son sentiment par rapport au fait d'être «the creator of the emo genre ». Picciotto répondit : « I don't recognize that attribution. I've never recognized 'emo' as a genre of music. I always thought it was the most retarded term ever. I know there is this generic commonplace that every band that gets labeled with that term hates it. They feel scandalized by it. But honestly, I just thought that all the bands I played in were punk rock bands. The reason I think it's so stupid is that – what, like the Bad Brains weren't emotional ? What – they were robots or something? It just doesn't make any sense to me. »

De même, dans une interview récente avec pastepunk.com[3], Dan Yemin, chanteur du groupe de hardcore Paint It Black, connu pour avoir été également le guitariste de Lifetime et figure éminente et respectée de la scène punk/hardcore, revenait sur cette nouvelle vague emo — dont certains groupes, à l'instar de Taking Back Sunday, citent Lifetime comme leur influence majeure — et la jugeait sévèrement : « I don’t know what “emo” is. “Emo” was RITES OF SPRING and EMBRACE, and everything after that is… I don’t know what it is. But it’s not eyeliner and it isn’t faux-melodrama, and it’s not like, ‘I want to be buried in your back yard.’ »

Contrecoup

Au fur et à mesure que la popularité de la musique s'est accrue, l'emo est devenu de plus en plus un objet de dérision, en particulier certaines modes et attitudes associées à l'emo, et des stéréotypes ont surgi qui ont facilité les critiques et en ont fait une cible facile.

Dans les premières années de la « troisième vague », la critique était relativement légère, amusée, voire parfois de l'autodérision. En septembre 2002, Jason Oda lança l'Emogame[4], qui se moquait des nombreux stéréotypes emo et des musiciens du genre, mais d'une manière qui pouvait être appréciée également des fans et des détracteurs du genre.

Les années suivantes les moqueries ont augmenté de façon exponentielle. Les fans masculins d'emo ont commencé à recevoir des injures sur leur orientation sexuelle supposée, reflet de la mode propre à la « scène » (notamment l'utilisation d'eyeliner et de maquillage), le port de vêtements plus ajustés, parfois même destinés aux filles, et de l'expression des émotions. Les critiques portaient toutefois d'abord sur l'exagération dramatique des émotions et non pas nécessairement sur les émotions en elles-mêmes.

En octobre 2003, Jessica Hopper de Punk Planet a accusé la « troisième vague » emo d'être sexiste. D'après elle, il est trop commun pour les groupes emo d'écrire des chansons selon un point de vue masculin qui réduit les femmes à être la cause de blessures émotionnelles, le résultat étant alors que les femmes sont diabolisées d'une façon collective, les chansons ne portant pas sur une personne en particulier. À cela venait s'ajouter l'apparente disproportion au sein de la scène entre garçons et filles, en faveur des premiers. Pour Hopper ce sexisme est un problème uniquement lié au nouvel emo, les groupes d'indie emo comme Sunny Day Real Estate donnant semble-t-il plus de profondeur aux personnages féminins décrits dans leurs chansons.

Les réactions à cet article furent contrastées. Certaines personnes notèrent que le rock a une longue histoire de problèmes sexistes, que ce n'était pas une particularité du nouvel emo : le glam metal des années 1980 par exemple a produit de nombreuses chansons décrivant les femmes comme des objets.

Les critiques de l'emo moderne se concentrent aussi autour de la nature de plus en plus générique de la musique créée. De nombreux groupes ayant fui le qualificatif (en adoptant parfois celui de post-hardcore), les groupes restants ne correspondent au genre qu'en raison des similarités affichées avec les autres groupes dits emo. Les observateurs critiques remarquent une homogénéisation lente du genre, les nouveaux groupes recopiant un style caricatural plutôt que de le redéfinir, un peu comme cela s'était passé lors du déclin du grunge dans les années 1990.

Ces critiques persistantes et ces stéréotypes négatifs ont accru la perception de l'emo actuel sous la forme d'un nouveau péché mignon. Malgré les critiques, la version moderne de l'emo connaît un succès qui ne se dément pas au sein des sphères mainstream. Toutefois, au vu de la disgrâce dans laquelle le terme emo est tombé, la question de savoir si de nouveaux groupes se revendiqueront comme tels reste ouverte.

Notes et références

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