- Émile Wetterlé
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Émile Wetterlé Parlementaire français Date de naissance 2 avril 1861 Date de décès 24 juillet 1931 Mandat Député 1919-1924 Circonscription Haut-Rhin Groupe parlementaire ERD IIIe République modifier Emile Wetterlé, né à Colmar le 2 avril 1861 et mort à Ouchy près de Lausanne (Suisse) le 24 juillet 1931, est un prêtre, journaliste et homme politique français d'origine alsacienne.
Sommaire
Biographie
Après avoir reçu une éducation entièrement française, il commença des études de théologie et de philosophie à l'Université de Salamanque, les termina à l'Université d'Innsbruck en 1885 et fut ordonné prêtre. Il fut ensuite précepteur dans de grandes familles, notamment à Rome chez la princesse de Sayn-Wittgenstein, apparentée aux Hohenlohe. Il voulut ensuite revenir en Alsace mais avait perdu la nationalité allemande et dut la redemander. Le Kreisdirektor de Colmar, chargé de rédiger le rapport sur son cas pensait avec raison qu'il fallait se méfier de lui mais, ayant remarqué une lettre de recommandation signée de la princesse de Sayn-Wittgenstein, il se hâta de faire une rapport favorable dans l'espoir de plaire à son chef suprême, le prince de Hohenlohe[1], statthalter d'Alsace-Lorraine.
Nommé vicaire dans une paroisse ouvrière à Mulhouse, où il n'était vraiment pas à sa place, il s'occupa surtout de journalisme et de politique. S'il avait peu de contact avec le peuple, il séduisait les notables dont l'influence a toujours été considérable en Alsace ; au reste, doué d'une vaste culture littéraire et maniant un excellent français, il savait aussi bien rédiger des articles incisifs que se faire accepter dans les salons et se faire des amis dans les milieux politiques, au-delà même des clivages religieux. Son désir de faire parvenir l’Alsace à une autonomie complète l’amena en effet à se rapprocher des protestants libéraux avec lesquels il aurait voulu fonder un Parti Alsacien, et il n’hésita pas à leur faire de très larges concessions dans le domaine scolaire ; il ne s’agissait pas bien sûr d’introduire l’école laïque dont bien peu d’Alsaciens voulaient, mais de généraliser l’école interconfessionnelle où catholiques, protestants et juifs pourraient se rencontrer et ne seraient séparés que pour les cours de religion. Cette attitude lui valut une semonce de son évêque et même du Vatican, si bien qu’il dut faire machine arrière.
Ses attaques contre l'Allemagne ne l'empêchèrent pas d'être dans les meilleurs termes avec le secrétaire d'État du Ministère d'Alsace-Lorraine, Ernst Matthias von Köller (1902-1908), qui essayait, selon les termes d'Alexandre de Hohenlohe, « d'exorciser le diable par Belzébuth ». Cependant, après le départ de von Köller, son opposition à l'Allemagne devint de plus en plus nette, au point qu'il finit par être condamné à deux mois de prison dans l'affaire qui l'opposa au proviseur Gneisse.
Il fut pendant seize ans député autonomiste au Reichstag et cinq ans député à la Chambre des députés (1919-1924), au sein du groupe de l'Entente républicaine démocratique.
Le 11 novembre 1918, il se trouve à la Chambre des députés et est applaudi par les députés présents[2].
Anecdotes
- Lors de son procès devant le tribunal en Alsace alors allemande, il eut ce mot d'esprit :
- Le Président du Tribunal : « Avez-vous des sentiments français ? »
- L'abbé Wetterlé : « Je considère comme une offense que vous doutiez de mes sentiments nationaux » (il était censé être allemand).
- Il serait l'auteur du « test du parapluie » qui permettait de distinguer les prisonniers allemands des alsaciens à la fin de la première guerre mondiale. La traduction de « parapluie » en allemand étant Schirm et barabli en alsacien, il lui suffisait de leur poser la question « Wass esch dess ? » (« Qu‘est-ce que c’est ? ») en montrant un parapluie pour être fixé par leur réponse[3].
Référence
- Émile Wetterlé, L'Allemagne qu'on voyait et celle qu'on ne voyait pas, 1914.
- Émile Wetterlé, Les Coulisses du Reichstag. Seize années de vie parlementaire en Allemagne, Editions Bossard , 1918.
- Fiche sur Émile Wetterlé sur le site de l'Assemblée nationale [1]
- Fiche sur Émile Wetterlé comme deputé de Reichstag [2]
Notes
- Alexandre de Hohenlohe, Souvenirs, Payot, 1929.
- Intervention de M. Georges Clemenceau, président du Conseil des ministres, ministre de la guerre annonçant à la Chambre des députés les termes de la convention d'armistice signée le matin même, à Rethondes
- 10 Jahre. arte. C'est en référence à cette anecdote que Germain Muller donna le nom de Barabli à son cabaret.
Catégories :- Prêtre français
- Ancien député du Haut-Rhin (troisième République)
- Personnalité de la Fédération républicaine
- Naissance en 1861
- Décès en 1931
- Prêtre alsacien
- Député protestataire alsacien (Reichstag)
- Député protestataire alsacien
- Lors de son procès devant le tribunal en Alsace alors allemande, il eut ce mot d'esprit :
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