- Germain Muller
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Germain Muller « Enfin ... redde m’r nimm devun ! »
Germain Muller en 1980.Nom de naissance Germain Muller Naissance 11 juillet 1923 Décès 10 octobre 1994 (à 71 ans)
Strasbourg.Nationalité France Profession Auteur dramatique, acteur, homme politique. Autres activités Adjoint au maire de Strasbourg chargé de la Culture,
Président-fondateur de l’Opéra du Rhin,
Membre du Comité économique et social d’Alsace,
Vice-président du conseil régional d’Alsace.Distinctions Chevalier de la Légion d’honneur,
Commandeur des Art et des Lettres,
Officier dans l’Ordre national du Mérite,
Officer of the Order of the British Empire,
Chevalier de l’ordre du Danebrog.Germain Muller, auteur dramatique, acteur, homme politique, poète, chansonnier, humoriste et cofondateur du cabaret strasbourgeois « De Barabli » est né le 11 juillet 1923 et décédé le 10 octobre 1994 à Strasbourg (Bas-Rhin).
Sommaire
Biographie
Élève médiocre, le jeune Germain fut cependant remarqué par ses professeurs de français pour la qualité de ses rédactions.
Renvoyé du lycée Kléber pour son absentéisme notoire, il entra au lycée Fustel-de-Coulanges avec l’appui de son père puis au Conservatoire de Strasbourg. Pendant le Front populaire, il anima des cours d’art dramatique en compagnie d’un certain Mangel, devenu plus connu par la suite sous le pseudonyme de mime Marceau.
Durant l’exode alsacienne de 1939-1940, il poursuivit ses études d’art dramatique à Bordeaux où, comme à Strasbourg auparavant, il devint major de sa promotion. Suite à son retour en Alsace après la débâcle de 1940, il reprit sa formation à l’École d’Art dramatique de Karlsruhe.
Comme bon nombre d’Alsaciens de son âge à cette époque, il fut incorporé de force dans l’armée allemande. En octobre 1943 cependant, il déserta et gagna la Suisse. En 1944, c’est avec la première Armée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny qu’il rentra à Strasbourg au même moment que ses amis André Bord et l’abbé Pierre Bockel[1].
Après le conflit, il fut engagé par Radio-Strasbourg comme speaker bilingue. Il produisit des émissions de variété et fréquenta les cabarets politico-satyriques comme celui d’Alfred Rasser, un cabaretier alémanique en Suisse.
Après avoir rencontré sa future épouse et également speakerine Dinah Faust, il créa en 1946 son cabaret « De Barabli » – le parapluie – qui associait la satire, la chanson et la danse.
En 1949, il écrivit sa pièce maîtresse, Enfin… redde m’r nimm devun ! – Enfin… n’en parlons plus ! – qui retraçait les événements traumatisants de la décennie passée de manière sensible et humoristique, si bien que beaucoup d’Alsaciens s’y sont alors reconnus.
Il a eu entre autres pour élève Roger Siffer qui a repris le flambeau dans son propre cabaret La Choucrouterie.
Chacunqui ? en Alsace a ressenti sa disparition, le 10 octobre 1994 comme la perte d’un ami proche qui leur avait montré la voie permettant d’assumer, par le rire et la dérision, les contradictions de la double culture.réf ?
Germain Muller et le théâtre du « Barabli ».
Germain Muller, associé à Mario Hirlé et Raymond Vogel, fut le fondateur en 1946 du très populaire cabaret strasbourgeois « De Barabli » - Le parapluie en français - présentant des sketches et des revues en dialecte alsacien. De 1946 à 1992, 44 revues mêlant danses, chansons, saynettes et satire politique attirèrent un public nombreux et fidèle.
« Le Barabli », rien que le mot, est une satire.
Pendant la guerre de 14, les prisonniers alsaciens ou allemands n’avaient pas le même statut. Pour les distinguer, le chanoine Émile Wetterlé avait trouvé l’astuce avec le test du parapluie.
Il montrait un parapluie en demandant « Wass esch dess ? » (« Qu‘est-ce que c’est ? »), et les Alsaciens répondaient « s’isch a Barabli » comme on dit en alsacien, alors que les Allemands disaient « ein Regenschirm » et les Badois « s'isch a Schirm » [2].
Un passage d’une de ses chansons composée avec Mario Hirlé dit : « Mir sin d’letschte, d’Allerletschte von denne Laetze wo noch so babbele wie ’ne der Schnawwel gewachsen ésch » (Nous sommes les derniers, les tout derniers de ces tordus qui parlent encore tel que bec leur a poussé). À partir des années 1990, Germain Muller rajouta un petit mot : « mir sin schînts d’Letschte » qui signifie : « il semble que nous soyons les derniers » parce qu’on avait introduit une loi en France qui donnait une plus grande liberté aux régions.
Par amitié pour Germain Muller, Jacques Martin, qui avait aussi fait partie de la troupe du cabaret entre 1959 et 1962, participa au dernier spectacle du Barabli, lors du réveillon du nouvel-an 1989[3].
Germain Muller, acteur de la vie politique et culturelle de Strasbourg.
En parallèle à sa vie de cabarettiste, Germain Muller a été pendant plus de vingt ans adjoint au maire de Pierre Pflimlin, autre figure emblématique non seulement locale et régionale mais aussi nationale et internationale.
Œuvre
- (1964) : « Enfin ... redde m’r nimm devun » Tragi-comédie alsacienne en 11 tableaux. Imprimerie Jenny, Strasbourg, 22 p.
- (1973) : Frédéric Hoffet et Germain Muller, Psychanalyse de l’Alsace. Texte de 1951, augm. d’une préface de l’auteur et d’un avant-propos de Germain Muller. Édition Alsatia, Colmar, 214 p.
- (1979) : Strasbourg : ville de rencontres. Éditions Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
- (1988) : Germain Muller raconte Strasbourg, 2000 ans d’histoire. BD avec scénario G. Muller. Éditions Do Bentzinger, Colmar. (ISBN 2906238090)
- (1999) : Le fou de l’Alsace. Do Bentzinger, Collection Le Stammdisch, Colmar, 95 p.(ISBN 2906238864)
- (1999) : Coups de gueule. Poèmes et chansons. Éditions Do Bentzinger, Colmar, 121 p. (ISBN 2906238813)
- (1999/2000) : D’r Contades Mensch, du délicieux inconfort d’être Alsacien - Pièce de Théâtre de Bernard Freyd et Serge Marzolff, à partir de textes de Germain Muller, avec Jean-Philippe Meyer et Helène Schwaller.
Notes et références
- L’Alsace au temps des Malgré-nous) (source :
- 10 Jahre. arte.
- Dernier spectacle du Barabli sur le site de l’INA.
Voir aussi
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Pierre Pflimlin, Malou Schneider, « Nouveau dictionnaire de biographies alsaciennes », Strasbourg, 1996, 2748-2751 p.
- Gilles Pudlowski, « Germain Muller », in Dictionnaire amoureux de l'Alsace, Plon, Paris, 2010 p. 471-475 (ISBN 978-2-259-20947-2)
Liens et documents externes
- Biographie, bibliographie et ouvrages divers de et sur Germain Muller sur le site de France Bleue Alsace
- Germain Muller raconte l’origine du mot « Barabli ».
- « Barabli Hit », hommage à Germain Muller
- Synopsis + extraits sonores d’un entretien entre Germain Muller et l’écrivain Alfred Kern, sur le site de France Bleue Alsace
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