- Électricité en Europe
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Pour des raisons historiques, le réseau électrique européen a été principalement construit sur des bases nationales, ou locales. Mais, dès l'après-guerre, un des premiers actes de reconstruction des pays européens fut d'interconnecter leurs réseaux nationaux, selon le principe de solidarité énergétique. Depuis lors, un certain pourcentage d'électricité peut ainsi passer les frontières internes du continent, permettant la complémentarité des différents réseaux et des différentes sources de production.
C'est sur cette base d'interconnexion que l'Union européenne a décidé de construire un marché intérieur de l'énergie, dont les prémices furent à la fois la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1952, le traité Euratom en 1957, et en premier lieu la déclaration de Messine en 1955 où les ministres se sont mis d’accord sur un objectif "d’établissement d’un réseau européen [...] de lignes électrifiées" et "sur la mise à la disposition des économies européennes d’énergie plus abondante à meilleur marché".
En pratique, les échanges internationaux passent par des lignes à très haute tension (THT) de 400 kV.
Sommaire
Organisation européenne
Les gérants des réseaux électriques européens, comme RTE en France se coordonnent au sein d'une organisation commune, celle des Exploitants du système européen de transmission (European transmission system operators) ou ETSO. Cette organisation regroupe quatre associations régionales : ATSOI pour l'Irlande, UKTSOA pour le Royaume-Uni, Nordel pour les pays nordiques et UCTE pour les pays continentaux de l'Europe centrale et occidentale. Les adhérents sont les 34 gérants de réseaux électriques des 25 pays de l'Union européenne, sauf les États baltes, plus la Norvège et la Suisse. Cet ensemble alimente une population de 400 millions d'habitants qui correspond quasiment à la zone interconnectée et fournit environ 3000 TWh par an.
Interconnexion et capacité des principaux réseaux européens
Les puissances sont exprimées en gigawatts, pour 2003.
Réseau Puissance échangée France - Allemagne 6 GW France - Espagne 1 GW France - Italie 3 GW France - Pays-Bas 2 GW France - Royaume-Uni 2 GW Allemagne - Italie 3 GW Allemagne - Pays-Bas 3 GW Allemagne - Pologne 1 GW Allemagne - Suède 1 GW Depuis le 1er janvier 2006, la capacité d'interconnexion de la France avec ses voisins européens est allouée par un mécanisme d'enchères.
Interconnexions électriques franco-espagnoles
Depuis 30 ans, les interconnexions électriques entre la France et l'Espagne sont restées sur une capacité de 1400 MW. En 2014, cette capacité sera doublée à 2800 MW avec la 5ème ligne transfrontalière qui passera par les Pyrénées (Vallespir) entre les villes de Santa Llogaia en Espagne, et de Baixàs en France. Les ministres de l’économie des deux pays ont confirmé que l’objectif des 4000MW devait être atteint dans les plus brefs délais et ce avant 2020[1].
L’objectif de l’interconnexion est de renforcer la sécurité électrique des deux pays et notamment de mieux intégrer les énergies renouvelables. Cela concerne, en particulier l’énergie éolienne très abondante en Espagne et dont la production est relativement imprévisible (représentant entre 0,35 % et 54 % de la production espagnole d’électricité)[2].
La ligne de 80 km, composée de deux lignes de 1000 MW, sera totalement souterraine. Elle sera à très haute tension (THT) (320 000 V) et en courant continu (soit HVDC). Selon la société chargée de la construction de la ligne INELFE (détenu à part égale par le français RTE et l’espagnol REE) cette ligne est une première mondiale en termes de longueur de ligne en courant continu. Le coût total de la ligne est de 700 millions d'euros et sera financée par l'Union européenne à hauteur de 225 millions d'euros.
Pour les écologistes, ces liaisons sont inutiles et endommage l'environnement. Le Pays basque, le Val d'Aran, et la vallée du Louron ont déjà vu échouer des projets de liaisons électriques. Le ministre français a fait remarqué les efforts consentit en termes d’environnement et des paysages avec le choix de l’enfouissement total de la ligne[3].
Liste des gestionnaires des réseaux électriques européens
Pays Gestionnaire Allemagne EnBW Transportnetze, E.ON Netz, Amprion et Vattenfall Europe Transmission Autriche TIWAG Netz, Österreichische Elektrizitätswirtschafts et VKW Belgique Elia Bosnie-Herzégovine Nezavisni operator sustava u Bosni i Hercegovini Bulgarie Electroenergien Sistemen Operator EAD Chypre TSO-Cyprus Croatie HEP-Operator prijenosnog sustava Danemark Energinet Espagne Red Eléctrica de España France Réseau de transport d'électricité Estonie OÜ Põhivõrk Finlande Fingrid Grèce Hellenic Transmission System Operator Hongrie Mavir Irlande EirGrid Italie TERNA Lettonie Augstsprieguma tïkls Lituanie Lietuvos Energija Luxembourg Compagnie Grand Ducale d'Electricité du Luxembourg Net Macédoine Macedonian Electricity Transmission Company Norvège Statnett Pays-Bas TenneT TSO Pologne Polskie Sieci Elektroenergetyczne Portugal Rede Eléctrica Nacional Roumanie Transelectrica Royaume-Uni National Grid, System Operation Northern Irland, Scottish and Southern Energy et SPTransmission Serbie JP "Elektromreža Srije" - EMS Slovaquie Slovenska elektrizacna prenosova sustava Slovénie Elektro Slovenija Suède Svenska Kraftnät Suisse swissgrid Tchéquie CEPS Références
Voir aussi
- Union pour la coordination du transport de l'électricité
- Statistique économique
- Électricité
- Marché de l'électricité
Lien externe
- (en) Site officiel de l'ETSO
- (en) Site officiel de l’UCTE
- (en) Site officiel de l'ENTSO-E
- Site d'information sur la libéralisation des marchés de l'énergie en Europe
- Portail de l’électricité et de l’électronique
Catégories :- Statistiques économiques
- Énergie
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