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Église Saint-Léger de Cognac
Pour les articles homonymes, voir Saint-Léger.Église Saint-Léger de Cognac Vue générale de l'édifice Latitude
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(Chercher ce lieu)Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente Ville Cognac Culte catholique romain Type Église Début de la construction XIIe siècle Fin des travaux XVIe siècle Style(s) dominant(s) Roman, Gothique Classé(e) monuments historiques modifier L'église Saint-Léger est la plus grande des églises de Cognac. Ancienne prieurale des bénédictins, elle est aujourd'hui la principale église paroissiale de la ville.
Située à l'intersection des rues piétonnes Aristide Briand et d'Angoulême, au cœur du centre historique, elle est classée monument historique depuis le 28 mai 1883[1]
Sommaire
Histoire
L'église actuelle succède à un premier sanctuaire établi dans le courant du XIe siècle par les moines bénédictins de l'abbaye d'Ébreuil, important établissement religieux situé en Bourbonnais. À partir de 1130, le monastère consacre une large partie de ses revenus à l'édification d'une imposante église prieurale dans un style roman mêlant influences saintongeaises (façade), angoumoisines (élévation des murs de la nef) et périgourdines (clocher).
Au XIIIe siècle, le transept et le chœur sont partiellement reconstruits. Au siècle suivant, des voûtes à croisées d'ogives viennent remplacer la file de coupole qui couvrait originellement l'édifice. Deux chapelles latérales sont ajoutées de part et d'autre du chœur. Au XVe siècle, la façade se voit doter d'une large rosace à remplage flamboyant, tandis que deux chapelles votives viennent se greffer au niveau de la première et de la troisième travée de la chapelle latérale du Sacré-Cœur (à gauche du chœur) et en prolongement du croisillon sud. Dans le même temps, l'église est fortifiée et munie d'un chemin de ronde.
Les guerres de religion entraînent la reconvertion de l'édifice en temple protestant. Quelques sculptures sont victimes de brèves poussées iconoclastes, particulièrement celles qui ornent les voussures du portail[2]. En 1622, alors que se développe la politique de Contre-Réforme, une communauté de religieuses prend possession des bâtiments de l'ancien prieuré.
L'église, qui souffre de quelques déprédations durant la période révolutionnaire, est restaurée par Paul Abadie entre 1845 et 1860. De cette époque date notamment les fresques des chapelles du Sacré-Cœur et de la Vierge, le décor néo-gothique du chœur ainsi que les galeries et plusieurs modillons, refaits à l'identique en 1860. En 1861, les grandes-orgues sont installées dans une tribune ménagée derrière le maître-autel. Deux buffets séparés permettent de dégager la verrière du chevet, typique de l'architecture rayonnante.
Plusieurs aménagements ont lieu dans le courant du XXe siècle : celui de la chapelle Saint-Pierre (prolongement du croisillon sud, à droite du chœur) est réalisé en 1960 ; une campagne de restauration concernant l'ensemble de l'édifice est menée de 1995 à 1999.
Architecture
D'un point de vue architectural, l'église Saint-Léger est un édifice de synthèse reprenant des éléments typiques de l'architecture romane saintongeaise, angoumoisine et périgourdine, auxquels sont venus se greffer des adjonctions gothiques lors de remaniements ultérieurs.
La façade
L'une des parties les plus anciennes de l'édifice est la façade, caractéristique du style roman saintongeais. Large d'un peu plus de douze mètres[3], elle se divise en trois registres horizontaux. La partie inférieure accueille un portail à quatre voussures ornées de motifs géométriques et végétaux, hormis la voussure supérieure où sont représentés les signes du zodiaque, accompagnés des travaux de chaque mois. On peut ainsi remarquer :
- Verseau : un personnage assis symbolise l'hiver et l'attente du réveil de la nature.
- Poissons : un homme assis se réchauffe auprès d'un feu.
- Bélier : un homme taille des arbres.
- Taureau : une femme cultive des champs.
- Gémeaux : sculpture mutilée.
- Cancer : un homme et une tortue moissonnent.
- Lion : une femme lave le linge.
- Vierge : un homme bat le blé avec un fléau.
- Balance : un vigneron fait les vendanges.
- Scorpion : un homme abat des glands.
- Sagittaire : un personnage à tête de chat donne à manger à un porc.
- Capricorne : un homme attablé.
Les colonettes portent des chapiteaux à motifs végétaux ou historiés. À droite, on distingue notamment des feuillages, un ange tenant un homme nu à l'écart d'un démon griffu, deux vautours agrippant de leurs serres le cou de quadrupède pendant qu'ils leurs dévorent le cœur ou encore des personnages qui se battent. À gauche, on peut remarquer deux anges encadrant un Christ en gloire dans une mandorle, des vautours et des quadrupèdes, le sacrifice d'Abraham et des oiseaux attaquant plusieurs personnages.
De part et d'autre du portail, deux arcades aveugles en berceau brisé abritent des bas-reliefs représentant l'Épiphanie (arcade de gauche) et une scène indéterminée - peut-être l'Apocalypse ou Pâques (arcade de droite).
L'étage supérieur est formé de deux niveaux d'arcatures en plein cintre séparés par deux corniches à modillons. S'inscrivant dans l'espace formé par deux colonnes engagées, la rose à remplage flamboyant date du XVe siècle. Le sommet de la façade est quant à lui occupé par un large fronton triangulaire presque totalement dépourvu d'ornementation.
Description générale
Article connexe : Orgue de l'église Saint-Léger de Cognac.La nef unique est longue de 31 mètres 68 pour une largeur de 11 mètres 08[3]. Divisée en deux travées, elle était à l'origine couverte de deux coupoles qui ont été remplacées au XIVe siècle par des voûtes ogivales à nervures prismatiques, lesquelles prennent appui sur des piles et des faisceaux de colonnes engagées. Les murs sont animés d'un jeu d'arcades aveugles. Groupées par trois, celles-ci sont surmontées d'une corniche à modillons et d'une tribune à balustrade en fer forgé. Cette disposition se retrouve en partie à la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, édifice contemporain de l'église Saint-Léger.
Le transept, long de 29 mètres 92 pour 4 mètres 75 de largeur[3], a été entièrement refait au XIIIe siècle. Si la croisée accueille une croisée d'ogive quadripartite, les croisillons sont couverts d'une voûte sexpartite. Le croisillon nord est flanqué d'une chapelle romane couverte d'une coupole sur pendentifs, laquelle sert de base à un puissant clocher à quatre étages (baies en plein cintre, arcatures puis baies géminées forment les trois étages de la souche romane, prolongée par une chambre des cloches aux baies en cintre brisé et par une flèche atypique couverte d'ardoises qui datent du XVIIIe siècle).
Le croisillon sud est flanqué d'une chapelle saillante abritant une Piétà en marbre de Carrare datant de la fin du XIXe siècle, œuvre de l'artiste Paulo Triscornia di Fernando. À l'intersection du croisillon sud et de la nef, la chaire monumentale de style Louis XV date de 1853. Œuvre d'un compagnon du Tour de France, elle était prévue originellement pour la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Entièrement en acajou, elle est ornée de panneaux de marbre des Pyrénées.
La partie centrale du chœur est longue de 24 mètres 19 pour une largeur de 11 mètres 20[3]. Divisée en deux travées, elle est couverte de croisées d'ogives quadripartites à clefs de voûtes pendantes. Deux collatéraux larges de 4 mètres 45[3] doublent le vaisseau central. Couverts de croisées d'ogives sexpartites, ils forment deux chapelles latérales dédiées au Sacré-Cœur et à la Vierge.
La première abrite un retable en bois doré du XVIIe siècle. S'inspirant des formes antiques, il est porté par deux séries de colonnes torses et accueille dans sa partie centrale une peinture représentant deux anges en adoration devant le Sacré-Cœur de Jésus. Dans la seconde, le retable du XVIIIe siècle jouxte un tableau de Jacques Blanchard. Daté de 1629, il représente l'Assomption. Les deux chapelles sont couvertes de fresques du XIXe siècle et sont éclairées par des vitraux de facture moderne.
Le chevet plat est percé d'une large baie de style gothique rayonnant. En 1861, les grandes-orgues ont été installées sur une tribune derrière le maître-autel. Œuvre de l' organiser Thébaud, associé aux établissements Boccière du Mans pour le buffet, elles ont été restaurées en 1990. L'instrument comporte actuellement 39 jeux dont 3 en chamades, ainsi qu'un système de transmission électro-pneumatique, révolutionnaire pour l'époque.
Références
- ↑ Base Mérimée
- ↑ in Histoire des protestants charentais: (Aunis, Saintonge, Angoumois), par Francine Ducluzeau et Pauline Reverchon, 2001
- ↑ a , b , c , d et e Répertoire archéologique de la Charente, par François Marvaud, in Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de la Charente, 1860
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