Le 15 mars 2011, MgrBechara Boutros Rahi a été élu nouveau patriarche maronite du Liban, en remplacement du cardinal Nasrallah Boutros Sfeir, 91 ans, qui avait annoncé en janvier sa démission après avoir dirigé l'Eglise pendant 25 ans, a-t-on appris de source ecclésiastique. Mgr Rahi est le 77e patriarche depuis l'arrivée des premiers disciples de saint Maron au Liban en provenance de Syrie[2].
Le titre « Mar » veut dire « Monsieur » en araméen. Dans la tradition maronite ce titre est également donné aux saints. Les patriarches Maronites portent toujours le nom "Boutros" en second prénom, en référence à Pierre, fondateur de l'Église d'Antioche.
Le titre de Patriarche d'Antioche est très disputé et est actuellement porté également par quatre autres chefs d'Église.
De toutes les Églises orientales, l’Église maronite est la seule qui soit entièrement catholique. Aux alentours de l’an 400, vécut dans les montagnes de Syrie un ermite du nom de Maron. On sait très peu de chose de ce solitaire, dont les disciples formèrent le noyau initial de l’Église maronite. Près du lieu de sa mort, s’édifia un grand monastère qui devint rapidement un centre spirituel pour les chrétiens locaux. L’Église maronite accepta le concile de Chalcédoine et fut même persécutée pour cela au VIe siècle. Elle n’est donc pas une Église monophysite. Elle relève de la tradition antiochienne d’expression syriaque. Au VIIe siècle, l’invasion musulmane contraignit les patriarches chalcédoniens d’Antioche à l’exil. De 702 à 742, il n’y eut plus de patriarche du tout. C’est au cours de cette période troublée que l’Église maronite se constitua en patriarcat. Le premier patriarche aurait été Saint Jean Maron, mort en 707.
Chassés de Syrie par les persécutions au IXe siècle, les maronites s’installèrent principalement au Liban où ils vécurent en Église autonome.
Au temps des croisades, les relations de l’Église maronite avec Rome s’intensifièrent. Elle professa ouvertement sa soumission au pape au XIIe siècle. Ces relations se relâchèrent sous la domination des Mamelouks (1291- 1516) mais reprirent et se renforcèrent sous le régime Ottoman. Le collège maronite de Rome, fondé en 1584, aida à la formation des évêques et de la hiérarchie. Il forma également des savants orientalistes. La vallée de Kadisha ou vallée sainte, à l’est de Tripoli (Liban), a été jusqu’au XVIIe siècle un lieu de prédilection pour le monachisme maronite. À ce dernier a appartenu le moine Charbel Makhlouf, ermite, canonisé en 1977. Au XVIe et XVIIe siècles, de nombreux éléments du rite latin furent introduits dans le rite maronite. Celui-ci garda son originalité et, depuis 1942, revient aux anciennes traditions.
Aujourd’hui l’Église maronite compte 23 diocèses et deux vicariats au Liban, en Syrie mais aussi dans le monde entier comme en Argentine ou en Australie. Le nombre de maronites est estimé à un peu plus de 3 millions.
Quelques caractéristiques du rite maronite
Le rite maronite est pratiqué en langue syriaque mais aussi et de plus en plus en arabe. En général, seule la consécration est encore en syriaque.
La principale prière eucharistique est celle dite de saint Jacques. Il en existe une trentaine d’autres, dont 13 seulement sont utilisées. Signalons l’anaphore de saint Pierre dite Charar (son premier mot).
Les charges de chorévêque, d’archiprêtre et de bardoût (visiteur) sont liées à celles de l’évêque. Elles donnent le droit de porter la crosse.
Tous les patriarches s’appellent Pierre, en souvenir du ministère de l’Apôtre à Antioche.
L’Église maronite en Terre Sainte
Actuellement, il n'y a pas de documents prouvant une existence quelque peu stable des maronites en Terre Sainte avant la période des croisades. De même, le nombre de maronites ayant pris part à la reconquête de Jérusalem par les Croisés est incertain mais certains historiens avancent le chiffre de dix-mille. Des milliers de maronites s’engagèrent dans l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean à Jérusalem, Acre, Chypre. Vers 1320, l’historien arménien Aitoun notait qu’à Jérusalem les maronites formaient une des plus importantes communautés chrétiennes.
À partir du XIVe siècle, l’histoire des maronites est liée à la présence des franciscains de Terre Sainte. Ils furent en quelque sorte assimilés aux Francs, célébrant dans leurs églises, sur leurs autels et avec leurs vêtements liturgiques. Aux grandes fêtes de Noël et de Pâques, de nombreux maronites affluaient à Jérusalem et étaient accueillis par les frères mineurs. Des maronites servaient d’interprètes, habitaient avec les franciscains au Monastère du Mont Sion, d’autres prenaient régulièrement une part active à toutes les célébrations dans les différents sanctuaires. Outre les droits et les privilèges dont jouissaient les fidèles maronites notamment au Mont Sion, ils possédaient l’église Saint-Georges el-Khader.
Une propriété acquise en 1548 près de l’église St George fut agrandie en 1598 et l’on parla du quartier des maronites. Les relations avec les franciscains s’assombrirent dans la seconde moitié du XVIIe siècle, dues à des campagnes de latinisation de la part de certains responsables de la Custodie.
En mars 1700, une solution fut trouvée à la crise : le patriarche maronite envoya à Jérusalem deux prêtres au service de la communauté. Les franciscains s’engagèrent à respecter l’autonomie des maronites et leurs rituels propres. En 1771, une église maronite fut édifiée à Nazareth mais le nombre des maronites en Terre Sainte s’amenuisait, surtout du fait de leur passage au rite latin, phénomène qui devait se prolonger jusqu’à aujourd’hui.
En 1895, Mgr Elias Hoyek qui allait devenir patriarche acheta à Jérusalem un ancien hôpital allemand avec son terrain. Un vicariat patriarcal fut créé à cette occasion en avril 1895. Le premier vicaire patriarcal fut Mgr Youssef Mouallem. Le vicaire patriarcal de Jérusalem a aussi juridiction sur les maronites de Jordanie. En 1939 le patriarche démit de ses fonctions le vicaire patriarcal de Jérusalem. Le poste fut restauré en 1976. En 1996, le patriarche maronite décida de créer un diocèse qui couvre le territoire de l’Etat d’Israël et dont le siège est à Haïfa. C’est Mgr Paul Nabil Sayah qui depuis 1996 est archevêque de Haïfa tout en étant vicaire patriarcal de Jérusalem. En dehors de Jérusalem et de Bethléem, il y a des maronites à Akko, Haïfa, Jaffa, Lod, Nazareth, Kfar Berim, Jish...
Eglise Maronite — Église maronite Église maronite Fondateur(s) Disciples de Maron Union à Rome N’a jamais été séparée Primat actuel Patriarche Nasrallah Boutros Sfeir … Wikipédia en Français
Eglise maronite — Église maronite Église maronite Fondateur(s) Disciples de Maron Union à Rome N’a jamais été séparée Primat actuel Patriarche Nasrallah Boutros Sfeir … Wikipédia en Français
Église maronite — ● Église maronite Église de rite syrien implantée surtout au Liban … Encyclopédie Universelle
Liste des primats de l'Eglise maronite — Liste des primats de l Église maronite Cet article fait partie d une série sur Les Maronites … Wikipédia en Français
Maronite — Église maronite Église maronite Fondateur(s) Disciples de Maron Union à Rome N’a jamais été séparée Primat actuel Patriarche Nasrallah Boutros Sfeir … Wikipédia en Français
Église catholique maronite — Église maronite Église maronite Fondateur(s) Disciples de Maron Union à Rome N’a jamais été séparée Primat actuel Patriarche Nasrallah Boutros Sfeir … Wikipédia en Français
maronite — [ marɔnit ] n. et adj. • 1489; du patriarche Maroun ♦ Chrétien appartenant au rite oriental de Syrie et du Liban, qui a conservé la liturgie syriaque et fait partie de l une des Églises uniates. Adj. Prêtre, patriarche maronite. ● maronite… … Encyclopédie Universelle