- Église Santa Maria Assunta (Venise)
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Église Santa Maria Assunta
La façadePrésentation Nom local Chiesa dei Gesuiti Culte Catholique Type Église Début de la construction 1715 Fin des travaux 1728 Architecte(s) Domenico Rossi Style(s) dominant(s) XVIIIe siècle Géographie Pays Italie Région Vénétie Ville Venise Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Italie
modifier L'église Santa Maria Assunta (église de l'Assomption de la Vierge ), plus connue des Vénitiens sous le nom de Chiesa dei Gesuiti (parce que construite par les Jésuites) se trouve à Venise dans le sestiere de Cannaregio, non loin du quai des Fondamente Nove.
Localisation de l'église sur un plan de Venise
Sommaire
Histoire
Les Bethléhemites
Vers 1150-1155, les pères Crociferi (ou Crosechieri: Porte-Croix), ordre de bâtisseurs d'hôpitaux, avec l'aide de Pietro Gussoni et Cleto Grausoni vont édifier à cet endroit un monastère, un hôpital et une église dédiés à Santa Maria Assunta (l'Assomption de la Vierge ), qui sera reconstruite après une incendie en 1214. Cette église sera concédée en 1464 au cardinal Pietro Barbo en ensuite à Bessarione. Les crociferi furent ensuite expulsés par le Saint-Siège pour mauvaise conduite et remplacés par des franciscains, puis des chanoines du Saint-Esprit et des Servites. Suite à une incendie 1514, l'ensemble dut être reconstruit et en 1586 Pie V restitue tous les biens aux Crociferi. Ceux-ci retombent dans leurs travers et Innocent X va supprimer 21 de leur 25 couvents, mais pas celui-ci, ce qu'Alexandre VII va finalement faire en 1656, donnant les bien à la République de Venise en prises avec Candie.
Saint Ignace à Venise
Saint Ignace de Loyola passe une première fois à Venise en 1523: il est pèlerin et s'y embarque pour Jérusalem. En 1534, il y est ordonné prêtre, puis retourne à Paris finir ses études. Il y revient en 1535.
Ceux qui, étudiants à Paris, ont formé avec lui un groupe d'amis dans le Seigneur l'y rejoignent. Ensemble ils désirent partir pour Jérusalem. A Venise, ils se font appeler compagnons de Jésus. Cependant, la guerre entre les Turcs et les Vénitiens empêche tout départ de navire vers la Terre Sainte.
Après une année d'attente passée à servir dans les hôpitaux et à prêcher la bonne parole dans la lagune, les compagnons se rendent à Rome pour offrir leurs services au pape en 1537.
Après Saint Ignace
En raison de l'opposition entre le Pape Paul V Borghèse et la Sérénissime, l'interdit fut jeté sur la ville, empêchant tout acte religieux à Venise, ce qui provoqua l'expulsion de Jésuites en 1606 et l'interdiction faite aux Vénitiens d'envoyer leurs enfants dans leurs écoles. Les Jésuites ne revinrent qu'en 1657.
Venise leur vendit pour cinquante mille ducats un ancien oratoire de l'ordre supprimé des Crociferi (Porte-Croix), reçu du Pape Alexandre VII, pour remercier la ville de la longue guerre menée contre les Turcs. Le complexe se composait d'une église, d'un hôpital et d'un monastère.
Mais l'église des Porte-Croix n'était pas assez grande pour les Jésuites et en 1715 ils la détruisirent pour construire leur propre bâtiment. L'église, qui prendra le nom de Santa Maria Assunta (Sainte Marie de l'Assomption) en honneur de la Vierge Marie, fut financée par la famille Manin, d'origine friouline et patricienne depuis 1657. L'église fut consacrée en 1728.
L'édifice
La façade
Les Jésuites jugèrent que Domenico Rossi, auteur de l'église de San Stae, était l'architecte idéal pour réaliser ce dont ils avaient besoin. D'un point de vue technique, les schémas rigides imposés par le Concile de Trente ne rendirent pas la chose facile.
La façade est divisée en deux ordres (voir image plus haut) : l'ordre inférieur s'appuie sur huit colonnes sur lesquels repose l'architrave mouvante et brisée du second ordre. Les colonnes soutiennent huit statues, qui avec les quatre statues situées dans les niches de chaque côté du porche, représentent les douze apôtres. Les statues placées dans les niches représentent Saint Jacques le Majeur, Saint Pierre, Saint Paul et Saint Matthieu l'Évangéliste.
Le tout est surmonté de l'œuvre de Giuseppe Torretti, l'Assomption de la Vierge Marie, placée sur le tympan. A été perdue récemment l'œuvre de Francesco Bonazza figurant un drap de marbre vert et blanc, placé devant la fenêtre centrale.
L'intérieur
Le plan de l'église est typique des églises jésuites, en croix latine, avec trois chapelles dans la nef, un transept et un chœur à fond plat flanqués de deux autres chapelles.
Les six chapelles de la nef communiquent par des petits passages autrefois réservés aux confessions. Entre la seconde et la troisième chapelle, on trouve la très belle chaire de Francesco Bonazza, et le long de tout le couloir les corretti, grilles derrière lesquelles se tenaient les hôtes du monastère.
La nef se rétrécit devant l'autel, dédié à la Très Sainte Trinité, grâce à la présence de quatre pilastres qui soutiennent la voûte à la croisée.
De 1725 à 1731, l'église fut décorée de marbre de deux couleurs, le vert et le blanc, donnant l'impression d'étoffes précieuses tendues sur les parois et le sol. Les voûtes sont décorées de fresques de Louis Dorigny, dans le chœur Les Anges musiciens en gloire, datant de 1720, à la croisée Le triomphe du nom de Jésus, de 1732, et de Francesco Fontebasso Abraham adorant les trois anges et la Vision de Saint Jean l'Évangéliste au plafond de la nef, de 1734.
Le chœur est décoré de statues de chérubins, d'angelots, d'anges et d'archanges de Giuseppe Torretti. L'autel est de Giuseppe Pozzo, surmonté d'une coupole blanche et verte portée par dix colonnes.
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Une toile de Canaletto
Œuvres
- Le Martyre de Saint Laurent, de Titien, 1557
- Madone à l'Enfant, d'Andrea dall'Acquila, 1604
- L'Assomption de Marie, du Tintoret, 1555
- Le Monument funèbre du Doge Pasquale Cicogna, de Gerolamo Campagna
- Le Saint-Esprit et Marie, d'Antonio Balestra, 1704
- Sainte Barbara, de Giovanni Maria Morlaiter
- Le Monument funèbre de la Famille De Lezze, de Jacopo Sansovino, deuxième moitié du XVIe siècle.
La sacristie accueille vingt tableaux de Jacopo Palma le Jeune. Parmi ceux-ci, le Martyr de Saint Jean-Baptiste entre Saint Lanfranc et Saint Libère de 1610.
Le Campanile
Le campanile est presque entièrement celui qui fut érigé pour l'église des Crociferi, l'unique ajout du XVIIIe siècle étant la salle des cloches.
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