- Église Saint-Martin de Vic
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Église Saint-Martin Présentation Nom local Église Saint-Martin Culte Catholique romain Type Église paroissiale Rattaché à Évêché de Bourges Début de la construction XIe siècle Fin des travaux XIXe siècle Protection Classé MH (1862)[1]
Classé MH (1964)Géographie Pays France Région Centre Département Indre Ville Nohant-Vic Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
modifier L'Église Saint-Martin de Vic est situé sur la commune française de Nohant-Vic dans le département de l'Indre et la région Centre. Elle présente la particularité d'être ornée à l'intérieur d'un ensemble de fresques romanes d'une richesse et d'une ampleur exceptionnelles.
Comme beaucoup de fresques romanes, celles-ci furent découvertes au milieu du XIXe siècle (celles de Vic en 1849). L'artiste du XIIe siècle a illustré les quatre murs du chœur, l'abside, et le mur sud de la nef. Les sujets sont variés. En de hors de quelques fresques qui traitent de la mort de Saint Martin, les sujets se regroupent sous le thème de la Rédemption, depuis Adam jusqu'au Jugement dernier, et de nombreux épisode de la vie du Christ. L'église fut classée Monument historique en 1964, les fresques sont classée en 1854.
Sommaire
Historique
- À la toute fin du XIe siècle, entre 1092 et 1099, l'église de Vic est donnée à l'abbaye de Déols. C'est la première trace de l'existence de l'église. La partie la plus ancienne de l'église est le chœur non voûté, sans doute antérieur au XIIe siècle.
- En 1485, la charpente est lambrissée à neuf, suivant une inscription peinte sur un des entraits.
- En 1787, un clocher de charpente est placé sur la nef[2].
- Pendant la Révolution, l'église est transformée en grange.
- À la fin de 1849, le nouveau curé de la paroisse, l'abbé J. B. Périgaud, prenant possession de la vieille église, entreprend de dégager la fenêtre du chœur de l'abside. Il découvre alors des traces de peintures sous les enduits. L'abbé va enlever jusqu'à cinq couches d'enduits qui dissimulent les fresques. En peu de mois, en ensemble de peintures important est mis au jour. George Sand, en châtelaine voisine, vient visiter les lieux, le soir, avec ses invités du moment[3].
- Se pose le problème du sauvetage des fresques romanes dans une église dans un piteux état et sans moyens financiers. Le maire de Vic, M. Audard, est amateur d'antiquités[4]. Il veut intéresser la jeune administration des Monuments historiques. Le 20 décembre 1849, il envoie un dossier aux autorités et à l'archevêque.
- Le fils de George Sand, Maurice, élève de Delacroix, a fait un relevé sommaire des fresques à la demande de sa mère. George Sand porte elle-même les relevés à l'architecte Jean-Baptiste Lassus. Entre temps, Prosper Mérimée a reçu le rapport du maire.
- Dès le 6 février 1850, la Commission des monuments historiques donne un avis favorable au classement et promet une première aide de 6 000 francs.
- Le 10 février 1850, l'architecte Regnauld-Brion, désigné par Mérimée, est sur place. La restauration de l'église comprend également allongement de la nef vers l'ouest, le remplacement du vieux clocher par un clocher-porche et la construction d'une absidiole attenante à la chapelle au sud du chœur. La toiture et le dallage sont refaits à neuf.
- Le 4 septembre 1853, l'église est restituée au culte, un jour avant la visite du cardinal Dupont, archevêque de Bourges.
- En 1929, il a fallu reprendre l'entrée de l'abside. Les fresques durent alors être déposées, transférées sur toile, puis marouflées sur le mur consolidé. L'étude faite à cette occasion par M. Jean Hubert a montré que l'abside en hémicycle est postérieure au chœur, mais antérieure à la réalisation des fresques, et que la chapelle méridionale a été construite après la réalisation des fresques. La partie la plus ancienne, le chœur, a dû être édifiée avant le rattachement de l'église à l'abbaye de Déols. Les fresques ont été réalisées après le rattachement de l'église à l'abbaye. La chapelle sud a été construite peu après.
- L'église elle-même est classée monument historique le 17 septembre 1964.
- Une nouvelle campagne de restauration a eu lieu entre 1987 et 1991.
Les fresques
Le décor peint s'étend sur l'abside, sur les quatre faces du chœur, et sur le mur de la nef attenant au chœur[5]. La répartition des scènes peintes donne l'impression d'un grand désordre. Leur juxtaposition ne semble pas suivre une suite chronologique, et mêle des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament qui s'éclairent dans une savante combinaison.
Les peintures de Vic sont l’œuvre d'un unique artiste. Pour chaque surface murale, les compositions s'ordonnent suivant un quadrillage régulier. Le peintre suit cette trame en accentuant les diagonales et les courbes. La répétition des visages ronds à peu près identiques avec leurs joues fardés de taches rouges, et leurs sourcils en accolade, le traitement toujours identique des plis des vêtements, en bourrelets concentriques ou en éventail, renforcent l'unité de l'ensemble de l’œuvre. On peut observer que les personnages « bons » sont vus de face, et les « méchants » de profil. Émile Mâle écrit: « Le peintre de Vic a une passion du mouvement, une fougue tout à fait extraordinaire pour le XIIe siècle. Les apôtres assis aux côtés du Christ ne se résignent pas à rester immobiles: ils causent entre eux et gesticulent. rien de plus tumultueux comme le baiser de Judas. Judas se rue sur Jésus-Christ, pendant que les autres soldats l'entraînent brutalement[6]. » La palette de couleurs est composée de quatre pigments minéraux: noir de charbon de bois, blanc de chaux, ocre-rouge et ocre-jaune. Par des combinaisons de ces pigments, en mélangeant, superposant ou juxtaposant ces couleurs, le peintre réussit à diversifier les effets, à créer des ombres et des lumières, à suggérer des volumes. L'étude des couches d'enduit montre que le peintre opérait de haut en bas et de droite à gauche. Ceci montre que le programme d'ensemble était défini préalablement.
Les fresques du mur de la nef
Le mur de la nef qui est couvert de fresques sépare la nef du chœur. C'est la première chose que l'on voit lorsque l'on entre dans l'église. Le passage de la nef vers le chœur est inhabituellement étroit, en comparaison avec la large ouverture du chœur vers l'abside. Le mur de la nef représente :
1. Apôtres
2. Christ en majesté
3. Agneau et croix
4. Arrivée des mages
5. Adoration des mages
6. Accusation de la Vierge
7. Annonciation
8. Présentation au temple
9. Déposition de la croix - soleil et lune
Dans l'ordre chronologique, la séquence se lit donc de droite à gauche, de l'annonciation à l'adoration, puis sur le registre du bas, à gauche. La descente de le la croix ne s'insère pas dans la narration, elle est plutôt reliée aux fresques du chœur.L'arrivée des mages et l'adoration
À gauche, les trois rois mages sont à cheval. L'un d'eux pointe l'index vers l'étoile. Les pans du manteau (ou de la cape) du cavalier au premier plan se soulèvent, sans doute pour donner l'impression de vitesse. Les chevaux sont de couleurs différentes mais ont une attitude pratiquement semblable, le mouvement de leurs pattes est parfaitement identique et rappelle de toute évidence une figure de parade, un peu comme le pas espagnol, (... en contradiction avec la suggestion de la vitesse). Sur l'image suivante, devant une tour, deux des mages, un genou à terre, présentent chacun une coupe. L'un d'eux porte une couronne. À droite, Jésus (plus tout bébé) est installé sur les genoux de sa mère et a la main droite levée (en signe de bénédiction). La Vierge Marie est assise sur un fauteuil constitué de pièces de bois assez étroites.
L'annonciation et l'accusation de Marie. La Présentation au temple
L'accusation de Marie est résumée de façon succincte par Matthieu:« Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint-Esprit, avant qu’ils eussent habité ensemble.
Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. »
— Évangile de Matthieu (1,18-19)
L'évangile apocryphe de Jacques est plus détaillé[7] : Joseph est accusé, par les prêtres, d'être le père de l'enfant que porte Marie. Tous deux sont soumis à une ordalie qui les innocente.
Sur la fresque, on ne distingue pas si c'est Joseph ou un prêtre qui lève les doigts accusateurs, mais ce personnage n'est pas nimbé.
La présentation au temple regroupe Anne la prophétesse, la Vierge et le vieillard Siméon qui tient l'enfant. La scène est relatée dans Évangile de Luc (2, 22s). Tous deux, Siméon et Anne, se réjouissent de la naissance.
La Descente de la croix
La descente de la croix rassemble Nicodème en train de déclouer le bras gauche de Jésus et Joseph d'Arimathie soutenant tout le poids du corps à demi détaché de la croix; à droite, saint Jean médite, la tête posée sur la main; la Vierge, de l'autre côté, baise la main du Christ. Dans les médaillons au dessus de la croix deux figures symbolisent la lune et le soleil dont la lumière, un instant voilée, va briller de nouveau. Le médaillon de droite est reproduit dans un timbre-poste sur l'art roman en France[8].
Intrados entre la nef et le chœur: deux personnages de la Psychomachie
Dans l'intrados, sous l'arcature du cintre, figurent deux personnages en armure. Ils se touchent tête-à-tête à la clé. Ils portent une cotte de maille, un casque qui les protège. Une main repose sur le bord du bouclier en pointe richement décoré. Et leur lance transperce un masque. Il s'agit de deux personnages de la Psychomachie,œuvre du l'écrivain romain chrétien Prudence. Ce poème, célèbre en son temps, met en scène le combat entre des figures allégoriques représentant sept vertus opposées à sept vices. Des représentations de ces combats sont assez fréquentes dans les églises romanes, et ont fait l'objet de nombreuses représentations (tableaux, sculptures) au moyen-âge.
Les fresques du mur sud du chœur
1. Purification des lèvres d'Isaïe
2. L'entrée dans Jérusalem
3. Le paradis
4. L’âme de Lazare dans le sein d'Abraham
5. Adam et Ève menacés par un démon et protégés par un angeLa porte percée dans ce mur peu après l'achèvement des fresques a détruit une bonne partie du registre central, et le registre du bas qui représentait peut-être une scène de bataille d'une croisade.
L'image en haut à gauche (1) de ce mur représente un épisode du livre d'Isaïe[9]. Il s'agit de la purification des lèvres d'Isaïe. Le personnage agenouillé est le prophète Isaïe. L'ange entouré d'une grande auréole est un séraphin au sens de être incandescent. Il tient dans une main un galet, qui peut être une pierre brillante ou un morceau de charbon incandescent avec lequel il purifie les lèvres d'Isaïe[10].
L'entrée du Christ à Jérusalem
La fresque principale (2) occupe la partie droite du registre du haut et se poursuit sur le mur ouest. Elle représente l'entrée du Christ à Jérusalem: Jésus est assis sur un âne, il domine de sa taille les autres personnages. Il est suivi par deux de ses apôtres. Des personnages étendent des vêtements sur le sol devant lui en signe d'adoration. D'autres coupent des branches d'arbres et d'arbustes qui seront également jeté au sol. La scène se poursuit sur le mur ouest du chœur.
Le paradis
La fresque de gauche (3) décrit le Paradis. Le paradis est figuré comme un palais aux fenêtres nombreuses par lesquelles apparaissent les bienheureux. On ne voit plus aujourd’hui à gauche que la moitié de ce palais, mais un vestige de peinture prouve que l'autre moitié, peinte entre le patriarche et l'ancienne fenêtre, devait être toute semblable[11]. À droite de ce bout de paradis, Abraham (4). On ne voit plus guère que sa tête et un bras. Il siège au milieu du paradis. Il tient l'âme de Lazare, sous la forme d'un petit personnage, en son sein. On ne voit que la moitié de la tête.
La fresque de droite (5) réunit un ange, Adam et Ève, et un démon. Le démon essaie de s'emparer d'Ève, dont il saisit à la fois le bras et la chevelure, tandis qu'Adam, dissimulé à demi derrière sa compagne, laisse apparaître un visage surpris et terrifié. Cependant, l'ange à jeté un lacet autour du cou du démon et s’apprête à lui percer le visage avec sa lance.
Les fresques du mur ouest du chœur
1. Entrée du Christ dans Jérusalem (suite)
2. La Cène
3. David
4. Moïse
5. Deux vertus terrassant des vices (dans l'intrados)Le mur ouest contient, dans le registre du haut, à droite, la fin de l'entrée du Christ à Jérusalem (1): on voit des constructions et des remparts. Dans le même registre du haut, à droite, la Cène (2). Dans le registre du bas, à gauche et à droite de la porte de communication avec la nef, deux « prophètes », à savoir David (2) et Moïse (4). Chaque scène est entourée de frises décoratives, et de tourelles et fortifications diverses. Dans la porte de communication, les deux guerriers (5) inspirés de la Psychomachie.
La Cène (2) représente Jésus au milieu de ses apôtres d'un même côté de la table. La table est largement garnie de mets et d'ustensiles. Le Christ domine de sa haute taille ses compagnons. On reconnaît à sa droite saint Jean, puis saint Pierre, le seul à porter la barbe. Seul Judas est face aux autres, au premier plan sur la droite, il essaie d'atteindre un plat; le Christ, d'un geste démesurément allongé, lui tend une bouchée. Ceci correspond au verset suivant:
« Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera »
— Évangile de Matthieu, (26,23)
Sur ce même mur, en bas à gauche, David (3) en prophète. Moïse (4) en prophète est représenté en bas à droite. Les personnages portent des banderoles où sont inscrits leurs noms: Davit propheta et Moysen-Descendit. Le latin est très approximatif!
Les fresques du mur nord du chœur
Le mur nord du chœur représente :
1. Vol du corps de Saint Martin
2. Enlèvement du corps
3. Lavement des pieds
4. Arrestation du Christ
5. Simon le Cyrénéen porte la croix
6. Parabole de Lazare et du mauvais richeCe sont donc trois thèmes complètement différents, et sans lien entre eux, qui sont traités sur ce mur : en haut, un épisode concernant Saint Martin, ensuite la scène centrale de l'arrestation du Christ, et enfin une parabole, tirée de l'évangile de Luc.
L'enlèvement du corps de Saint Martin
La scène représente le vol du corps de Saint Martin, comme raconté dans l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours[12]. Après la mort du saint dans le petit village de Candes, sur la Loire, les Poitevins voulaient conserver le corps et les Tourangeaux voulaient reprendre le corps de leur évêque. La nuit, quand les Poitevins chargés de veiller sur le corps s'étaient endormis, comme on le voit sur la partie gauche de la fresque (1), les Tourangeaux, à droite de cette image, s'emparent de la dépouille, enveloppée dans linceul et couchée sur une civière qu'ils font passer par une fenêtre. À l'extérieur (2), d'autres clercs reçoivent le corps. Le corps fut ramené à Tours sur la Loire, et on dit que les fleurs s'ouvraient sur son passage: d'où l'expression l'été de la Saint-Martin.
L'arrestation du Christ
Sur le mur nord du chœur, cette fresque représente l'arrestation mouvementée du Christ. Elle est composée de trois parties. À gauche, saint Pierre, armé d'une épée, se prépare à trancher l'oreille de Malchus. Au centre (4), Judas se précipite pour donner un baiser à Jésus, Judas est suivi des soldats. Ceci correspond au passage suivant :
« Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.
Celui qui le livrait leur avait donné ce signe : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le.
Aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit : Salut, Rabbi ! Et il le baisa. »
— Évangile de Matthieu (26,47-49)
Jésus est déjà entrainé par l'un des soldats. Enfin, dans un raccourci rapide (5), à droite Simon de Cyrène. Ce passant est obligé, par les soldats romains qui mènent Jésus au calvaire deux jours plus tard pour y être crucifié, à aider celui-ci à porter sa croix.
La scène centrale est animée d'un mouvement intense, avec des drapés qui tournent autour du Christ, des gestes et des regards en diagonale, des tiraillements dans tous les sens.
La parabole du pauvre Lazare et du mauvais Riche
La fresque du registre inférieur illustre la parabole du mauvais Riche et du pauvre Lazare (Évangile de Luc (16, 19-31)). Au centre, attablé avec des convives, le riche. À gauche, et à l'extérieur du bâtiment, le pauvre Lazare, à qui le riche ne donnait rien. À droite, le riche est mort. On voit encore des restes du linceul. Son âme, comme d'usage représentée par un petit enfant, sort de sa bouche. Elle est enlevée par deux démons noirs. Lazare, quant à lui, est après sa mort dans le sein d'Abraham (sur le côté sur du chœur, à peine distinguable).
Les fresques du mur est du chœur
1. Saint Michel terrassant le dragon
2. Ange
3. Démon (fragment)
4. Prophète Jérémie
5. Prophète Élie ?
6. Prophète Isaïe ?
7. Caïn
8. Ange
9. AngeLes banderoles que tiennent les prophètes contiennent de fragments de texte d'un latin douteux. Seul Jérémie se lit sur le personnage de gauche sans ambiguïté. Dans la fenêtre de droite, l'embrasure gauche (7) contient la figure de Caïn[13].
Les fresques de l'abside
1. Christ en Majesté
2. Aigle de Saint Jean
3. Ange de Saint Matthieu
4. Lion de Saint Marc
5. Taureau de Saint Luc
6. Ange
7. Visitation
8. Crucifiement de Saint Pierre
9. Jésus devant Hérodes
10. Quadrupèdes dans des médaillonsL'abside est richement décorée de nombreuses fresques. Elle comporte un Christ en majesté ou Christ rédempteur (1) sur son trône et une mandorle tenue par deux anges (6), et encadrée par les quatre éléments (2)-(5) d'un Tétramorphe comme dans de nombreuses églises romanes (voir La peinture dans l'art roman). Les symboles du tétramorphe sont ailés. Il y a, de plus, diverses scènes qui semblent ne pas avoir trouvé de place ailleurs: à gauche, la crucifixion de saint Pierre (8) et la visitation (7), à droite un scène (9) représentant le Christ devant le roi Hérode reconnaissable à sa couronne carrée et à l'inscription qui l'identifie. Plus encore que dans les autres panneaux, les scènes sont bordées de décorations aux motifs répétées et imposants. Les bandeaux du bord inférieurs (10) ont été comparés à des décors byzantins[14]. Ils forment une draperie surmontée de bandes alternées de jaune, de rouge et de gris-bleu et de médaillons contenant des animaux fantastiques.
Le cruficiement de Saint Pierre et la Visitation
Située dans l'abside, en bas à gauche, cette fresque représente Saint Pierre, pendu par les pieds, la tête en bas, deux hommes tirent sur les cordes qui lui lient les pieds. L'iconographie, qui sert de référence pour cette fresque, est tiré des Actes de Pierre, un texte apocryphe, repris dans La Légende dorée. En dessous, la large frise ornée de médaillons contenant des quadrupèdes fantastiques.
À gauche, la Visitation. C'est la visite que rendit Marie, future mère du Christ, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste. Cette visite est rapportée par l'évangéliste saint Luc (1, 39-45).
Notes et références
- Notice no PA00097413, sur la base Mérimée, ministère de la Culture : Eglise Saint-Martin de Vicq
- En 1734, le cardinal de la Rochefoucaud, lors de sa tournée d'inspection de son diocèse, demande d'« établir un plancher sous les cloches » qui, dans la nef, pendaient directement au dessus des fidèles. C'est chose faite, après 53 ans (Emile Jacob, 1931)
- Kupfer (1988) « Eh bien, cette grange, cette masure si nue, si laide, si insignifiante est au nombre des choses rares et précieuses » Extrait d'une lettre de George Sand à Mme Augustine de Bartholdi, le 17 février 1851, citée dans
- Alphonse Aulard Monsieur Aulard est le grand-père de l'historien
- Il y a aussi des fresques, d'un style bien différent, sur le mur sud de la nef.
- Mâle (1922) cité par Jacob (1931)
- Texte français en ligne sur le site Catholicus (chapitres 13-16)
- http://timbres.laposte.fr/data/fre/omm/produit/zoom/1110482_g.jpg Peu visible sur
- Livre d'Isaïe (Is, 6:1-7),
- Kupfer (1988), pp. 58-60 La scène est analysée en détail dans
- Jean Hubert (1931), p. 573
- gallica Livre I, Chapitre 43. texte sur
- (Kupfer 1988) Selon les aquarelles d'Emmanuel Brune datant de 1877, l'embrasure droite (8)contenait une figure d'Abel, perdue de nos jours. L'ange qui occupe cette place actuellement vient de l'embrasure droite (3) de la fenêtre de gauche, qui montre à présent un petit fragment d'une autre figure, la partie inférieure d'un démon, tirée de l'image du combat de Saint Michel (1). Ces interversions ont été faites à l'occasion de la campagne de restauration de 1929-1930. Comme la maçonnerie du mur est du chœur demandait à être consolidée, les fresques furent enlevées du mur et transférées sur une toile. Après réfection du mure, les toiles furent remises en place, mais de façon incorrecte
- Brune (1896)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Jean Favière, Berry roman, Saint-Léger-Vauban, L'Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-Qui-Vire, coll. « La nuit des temps / Zodiaque » (no 32), 1976, 2e éd. (ISBN 978-2736900595)
- Émile Mâle, L'art religieux du XIIe siècle en France, Paris, 1922
Réédité de nombreuses fois. La 8e édition date de novembre 1998. Armand Colin (ISBN 978-2200017187)
- Éliane Vergnolle, L'art roman en France, Flammarion, 2005 (ISBN 2-08-011296-1)
- Jean Hubert, « Vic », dans Congrès archéologique de France. 94e session. Bourges. 1931, Paris, Société Française d'Archéologie, 1932, p. 556-576
- Jean Hubert, « Les peintures murales de Vic et la tradition géométrique », dans Cahiers archéologiques (Paris), vol. 1, 1945, p. 77-88
- Marcia Kupfer, « Les fresques romanes de Vicq », dans Congrès archéologique de France. 142e session. Bas-Berry. 1984, Paris, Société Française d'Archéologie, 1987, p. 337-342
- Marcia Kupfer (trad. John Ottaway), « L'étude globale d'un décor : L’Église Saint-Martin de Vicq », dans Peintures murales romanes en région Centre, coll. « Cahiers de l'Inventaire » (no 15), 1988, p. 50-63
- Michel Maupoix et Xavier Anquetin, Peintures murales de l'Indre : De la couleur au symbole révélé, Conseil général de l'Indre, 2004 (ISBN 978-2911948213)
- (en) Marcia Kupfer, Romanesque Wall Painting in Central France : The Politics of Narrative, Yale University Press, 1993 (ISBN 978-0300057201)
- Abbé Émile Jacob, « La grande fresque de Vic-sur-Saint-Chartier », dans Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Indre, vol. 44, 1931 [sur Gallica lire en ligne], p. 67-187
- Abbé Émile Jacob, L'album de la grande fresque de Vic-sur-Saint-Chartier, La Châtre, 1931
- Emmanuel Brune, « Rapport inédit sur les peintures de l'église de Vic », dans Revue du Berry, juillet-août 1896, p. 288-296
Ce rapport, publié tardivement, a été rédigé en 1877
- Gérard Guillaume, Les fresques de Vic, Imprimerie Alinéa, 1997
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- Monument historique classé en 1964
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