- Éco-matériau
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Écomatériaux
Un écomatériau (parfois dit « matériau écologique » et parfois en outre qualifié de « matériau sain ») est un matériau de construction (produit manufacturé en général, ou à mettre en oeuvre sur le sitede construction) qui répond aux critères techniques habituellement exigés des matériaux de construction (performances techniques et fonctionnels, qualité architecturales, durabilité, sécurité, facilité d’entretien, résistance au feu, à la chaleur, etc) , mais aussi à des critères environnementaux ou socioaux-environnementaux, tout au long de son cycle de vie (c'est à dire de sa production à son élimination ou recyclage) ;
Ces matériaux présentent de nombreux avantages (création d’emplois locaux et non-délocalisables, qualité de vie dans l’habitat et pour les ouvriers lors de la construction, faibles répercussions environnementales (moindre ponction sur les ressources naturelles, diminution de l'empreinte écologique de la construction, et réduction du bilan en termes d'émission de gaz à effet de serre),) mais peuvent être un peu plus couteux à l'achat (pas toujours) ou nécessiter un temps de mise en oeuvre légèrement plus longs. Certains sont utilisés depuis des millénaires.
Leur utilisation est de plus en plus fréquente, mais reste très minoritaire dans les pays riches et notamment pour la réhabilitation, pour diverses raisons[1]Remarque : La notion d'écomatériau ne doit pas être confondue avec celle de « biomatériau » qui chez les francophones désignent plutôt les matériaux biocompatibles avec notre organisme utilisés pour les prothèses ou greffes.
Sommaire
Définition
Il n'y a pas encore de définition officielle de l'écomatériau, mais on admet généralement qu'il doit répondre aux critères et principes du développement durable et donc :
- provenir pour ses matières premières de ressources durablement renouvelables et réellement renouvelées, sans que cela se fasse au détriment d'autres milieux naturels ou espèces
- présenter des qualités techniques et performances durables dans le temps
- être sain, c'est à dire ne pas générer d'impacts négatifs sur la santé, tant lors de sa production que de sa « Mise en oeuvre » et tout au cours de sa vie, y compris durant sa phase d'élimination.
- favoriser le confort de l’habitant et de celui qui le met en oeuvre (artisan, ouvrier, habitant),
- être aussi sûr qu'un matériau « classique »
- avoir un impact (coût) environnemental et énergétique faibles ou neutre. En particulier le matériau de base ne devrait pas être rare, et il doit induire une consommation d'énergie la plus faible possible sur l'ensemble de son cycle de vie, cette consommation devant être en quelque sorte largement compensée par le fait que son usage permette d'importantes économies d’énergie durant toute la durée de vie du bâtiment grâce à ses performances d’isolant. Souvent ces matériaux sont totalement biodégradables et ne consomment donc pas d'énergie en fin de vie.
- présenter à long terme, des coûts d’investissement (conception-fabrication) et différés (entretien, remplacement, recyclage), évités (pollution, déconstruction, transports) connus, et les plus bas possibles. L’écomatériau mobilise des ressources et filières locales (boucles courtes) et créé de l’emploi dans le cadre d'activités redistributives ; il est accessible à tous (tant en termes de coût que d'informations fournies et garanties par l'autorité publique ; son écobilan doit en particulier, comme celui des autres matériaux devraient le faire prendre en compte l'« énergie grise » dépensée pour l'extraction, le transport et la transformation des matières premières, la fabrication, le stockage et la
distribution et la fin de vie du matériau).
Aspects toxicologiques ou écotoxicologiques
Un écomatériaux doit présenter le moins de risque possible pour la santé lors de sa production, sa mise en œuvre et sa fin de vie ou recyclage. Il ne doit être recyclable ou biodégradable sans émanations toxiques ou écotoxiques ( pour l'homme, la faune, la flore et l'environnement…)
Aspects énergétiques
L’empreinte énergétique d'un écomatériau, c'est à dire l'énergie nécessaire à sa fabrication et mise en œuvre (ou « contenu énergétique ») doit être la plus faible possible (en tenant aussi compte de l'« énergie grise ».
Aspects de soutenabilité
Certains écosociolabels tels que le FSC insistent sur le fait qu'un matériau (bois ou dérivé du bois en l'occurrence) ne doit pas avoir globalement généré d'impacts négatifs en terme social (emploi, santé, culture des populations indigènes ou des personnels utilisés sur les chantier de coupe et dans les filière de transformation, construction, élimination..), d'Environnement et dans le champ de l'Économie.
Ils doivent au contraire contribuer à moins faire appel aux produits polluants et émetteurs de gaz à effet de serre, et contribuer à économiser les ressources naturelles polluantes, ou pas, peu, difficilement ou couteusement renouvelables.Exemples d'écomatériaux
- Bois (à condition de choisir des essences naturellement résistantes aux insectes, champignons, UV, etc) et non imbibées de pesticides non dégradables ou produisant des dioxines ou furanes si le bois est brûlé en fin de vie. le bois massif présente un grand intérêt en termes de puits de carbone, mais une utilisation généralisée serait source de déforestation. L'agrosylviculture pourrait être une source complémentaire de bois et fibre..
- Terre (construction en terre crue ou cuite avec la brique Monomur collée par exemple)
- huile de lin (qui peut protéger le bois, imperméabiliser un mur, produire le linoleum, etc)
- crin, laines (ex : laine de mouton) et poils ou fibres végétales (consolidant et assouplissant les torchis ou certains enduits)
Matériaux d'isolation :
- chanvre,
- liège
- laine de mouton
- paille (dans un mur terre-paille, ou en botte à plat ou sur champs posées et protégées par des techniques adaptées.
- lin
- plumes
- ouate de cellulose soufflée
etc.
Par rapport aux isolants conventionnels, ces matériaux, parfois dits « naturels » ou « alternatifs », à faible conductivité thermique, permettent une Isolation thermique aussi efficace (mais parfois avec une épaisseur nécessaire plus importante) qu'avec la laine de roche (20kg/m3, 0,050 W/m.K, mais 123 kWh/m3 d'énergie incorporée, laine de verre (18kg/m3 (pour +/- 20 cm d'épaisseur), 0,044 W/m.K, 242 kWh/m3 d'énergie incorporée, Polystyrène extrudé en plaque expansées aux HCFC (0,035 W/m.K, 795 kWh/m3 d'énergie incorporée, Mousse de polyuréthanne (30kg/m3; 0,029 W/m.K; 974 kWh/m3 d'énergie incorporée), verre cellulaire (160kg/m3 enplaques; 0,057 ,W/m.K et 1200 kWh/m3 d'énergie incorporée) [2], et sans les inconvénients de ces derniers sur la santé et l'environnement
Freins au développemnet des filières
Dans certains pays les systèmes de certifications et d'assurance de matériaux ne sont pas ou peu accessibles aux petites entreprises qui ont développé des écomatériaux ou qui les posent. Les assureurs couvrant la « garantie décennale », de même que par beaucoup de professionnels du bâtiment ou de maîtres d’ouvrage publics exigent en France des produits évalués par le CSTB, dont ne font pas partie nombre d'écomatériaux. En 2008, le système qualité prive ainsi paradoxalement les consommateurs français d'écomatériaux déjà couramment employés depuis plus de 10 ans dans les pays nordiques ou en Allemagne.
Prospective et perspectives
La filière écomatériaux offre de nouveaux débouchés artisanaux et à l'agriculture (chanvre pour l'isolation, paille pour la construction terre-paille, lin pour les fibres de lins, lait pour la caséine des peintures écologiques, etc., à titre d'exemples).
En France, où le développement des écomatériaux a été bien plus lent qu'en Europe du Nord et en Allemagne et aux Pays-Bas les projets de lois et objectifs issues du Grenelle de l'environnement pourraient encourager le décollage de cette filière. Le CSTB (Conseil Scientifique et Technique du Bâtiment) et les processus de validation technique pour les PME/TPE.
Une partie des acteurs du monde de la biotechnologies se positionne comme pouvant produire des biomatériaux (matériaux produits en tout ou partie par du vivant, éventuellemnet génétiquement modifié, mais en fermentateur et non en plein champs), notamment dans le domaine de la valorisatin des produits ligno-cellulosiques, avec par exemple le procédé dit « Ligno-cellulosic Feedstock Biorefinery » (LCF-Biorefinery) qui permettrait un gain significatif d'énergie dans le domaine des « biotechnologies blanches », les matériaux de base étant l'herbe, le chaume ou la paille, du bois ou des résidus de plantes fourragères[3].
Notes et références
- ↑ Rapport des Amis de la terre « Pourquoi les écomatériaux restent marginalisés dans la rénovation des logements » ([Le CSTB (Conseil Scientifique et Technique du Bâtiment) est difficilement accessible aux PME/TPE a Synthèse du rapport], Mars 2009, 12 pages et rapport complet « État des lieux et enjeux dans la rénovation thermique des logements » (Mars 2009)
- ↑ Voir aussi Liste des conductivités thermiques
- ↑ Source : Science Allemagne – Biotechnologies blanches - Avancées et perspectives 04/2007 (29 p.) (Télécharger l'étude)
Voir aussi
Articles connexes
- Attestation de Conformité Sanitaire (ACS)
- Écocertification, écosociocertification
- Chantier Carbone
- Construction à biodiversité positive
- Écoconstruction
- écomatériaux
- Écologie urbaine
- Facteur 4 (objectif d'économies d'énergie et de diminution d'émission de Gaz à effet de serre)
- Facteur 9
- Glossaire de l'immobilier
- Mur végétalisé
- Quinzième cible HQE
- HQE, Route HQE
- Sustainable Building Alliance
- Science des matériaux
Liens externes
- Assoc. HQE
- Assoc. Bâtir-Sain Guide raisonné de la construction écologique
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