- Zugarramurdi
-
Zugarramurdi Drapeau Blason Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
Géolocalisation sur la carte : Navarre
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Données générales Statut Municipio Pays Espagne Communauté autonome Navarre Province Navarre Code postal 31710 Gentilé Zugarramurdiarra, Zugarramurditarra (eu) Données géographiques Coordonnées Superficie 5,649 km2 Altitude moy. 205 m Population (INE)
- total :
- densité :
- année :
226 hab.
41,24 hab./km2
2007Politique Maire
- parti
- mandatJesús María Aguerre Indaburu
Agrupación Akelarre
2007-2011modifier Zugarramurdi est une ville et une municipalité de la Communauté Forale de Navarre située à 83 kilomètres de la capitale de la communauté, Pampelune (Pamplona) en Navarre, au nord de l'Espagne. La langue basque est co-officielle avec l'espagnol. Ses 235 habitants (en 2004) sont appelés les « Zugarramurdiarra » ou les « Zugarramurditarra ».
Le secrétaire de mairie est aussi celui d'Urdazubi/Urdax.Sommaire
Étymologie
L'origine du toponyme Zugarramurdi, inconnue, est quasi certainement d'origine basque. Le philologue Koldo Mitxelena[1] proposa que le nom pouvait évoquer un lieu où se trouvent des ormes (zugar) misérables (andur) en grand nombre (le suffixe di indique l'abondance).
Le même Mitxelena reconnut qu'il ne possédait pas de preuves, de documents anciens pour appuyer sa théorie. Étant donné que Zugarramurdi se trouve en zone bascophone de Navarre il est fort probable que zugar soit réellement l'orme. En basque normatif on dit sumar, mais zugar est une variété dialectique du mot orme qui apparaît dans beaucoup de toponymes. Il est également probable que di soit le suffixe abondantiel qui, en basque, accompagne les arbres et les plantes. Ainsi par exemple, Zumardi veut dire en basque ormaie et allée de peupliers. Dans le cas du toponyme Zugarramurdi il y a actuellement un élément inconnu.
En basque et en espagnol le nom de la commune s'écrit de la même manière, bien que le Z se prononce de façon différente dans les deux langues. Selon Mikel Belasko, en basque le nom du village doit se prononcer parfois comme Zugamurdi, Zamurdi ou Zuenburdi, formes syncopées du mot.
Géographie
Le village se situe au Nord-Ouest de la province de Navarre (Espagne), proche de la frontière de Dancharia/Dancharinea avec la France dans les Pyrénées-Atlantiques. Elizondo, la principale ville de la région, est la plus grande localité limitrophe.
Quartiers, hameaux et lieux-dits
La commune est composée de plusieurs zones d'habitat : Azkar, Etxartea, Madaria, Olasur (quartiers ou hameaux) autour de Zugarramurdi elle-même.
Démographie
Évolution démographique 1996 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 247 239 237 234 231 235 230 229 233 223 226 Sources: Zugarramurdi et instituto de estadística de navarra Division linguistique
En accord avec Loi forale 18/1986 du 15 décembre sur le basque[2] , la Navarre est linguistiquement divisée en trois zones. Cette municipalité fait partie de la zone bascophone où l'utilisation du basque est majoritaire. Le basque et le castillan sont utilisés dans l'administration publique, les médias, les manifestations culturelles et en éducation cependant l'usage courant du basque y est majoritaire et encouragé le plus souvent.
Histoire
Zugarramurdi, tout comme Urdax (nommé aussi Urdazubi), était un village de fermes isolées autour du monastère San-Salvador avant d'acquérir une juridiction civile. Elle fut déclarée commune en 1667. Ce village est très connu pour ses grottes où on disait que se réunissaient les sorcières dans les « akelarre » (lande du bouc, en basque).
En 1610 a eu lieu à Logroño un procès lors duquel l'Inquisition accusa de sorcellerie quarante habitants de Zugarramurdi et en condamna douze au bûcher. Les condamnations se basèrent pour la majeure partie des cas sur des témoignages empreints de superstition, peu fiables et produits par des envieux :
« Les 18 personnes restantes furent toutes réconciliées (pour avoir été toute leur vie de la secte des sorcières), bonnes confidentes et qu'avec des larmes elles avaient demandé miséricorde et qu'elles voulaient retrouver la foi des chrétiens. Ayant lu dans ces sentences des choses tellement horribles et effrayantes que personnes n'avait vu : il y avait tant de choses à raconter qu'il fallait toute une journée, depuis l'aube jusqu'à la nuit que les messieurs de l'inquisition furent mandatés pour rogner beaucoup de faits car ils ne pouvaient pas finir ce jour là. Avec toutes ces personnes on usa beaucoup de miséricorde, apportant beaucoup plus de considérations au repentir de ses fautes qu'a la gravité des délits: Au moment où on commença à se confesser, aggravant les punitions à ceux qui le faisaient plus tardivement selon la rébellion que chacun avait tenu dans ses confessions[3]. »
À la fin du procès, des hommes et des femmes ont été brûlés vifs, d'autres condamnés à l'exil perpétuel avec confiscation de leurs biens. On a même été jusqu'à brûler en effigie des personnes mortes en prison en attente du procès. Voir la liste ci-dessous.
Sentence pour « délit de foi » Prénom, nom, âge Grade dans l'akelarre Sentence Miguel de Goiburu, 66 Roi de l'Akelarre Réconcilié en effigie Graciana de Berrenechea, 80 / 90 Reine de l'Akelarre Réconciliée en effigie Estevania de Navarcorena, plus de 80 La seconde dans le rang Réconciliée en effigie Maria Pèrez de Barrenechea, 46 La 3ème dans le rang Réconciliée en effigie Juana deTelechea, 38 Réconcilié et 1 an de prison Maria de Jaureteguia, 22 Réconciliée et 6 mois d'exil Maria de Arburu, 70 Reine de l'Akelarre « succéda au n° 5 » Réconciliée et prison perpétuité Maria de Yriarte, 40 Réconciliée en effigie Estevania de Yriarte, 36 Réconciliée en effigie Juanes de Goiburu, 37 Tambour de l'Akelarre Réconcilié et prison perpétuité Juanes de Sansin, 20 Atabalero de l'Akelarre Réconcilié et prison perpétuité Maria Prenosa, plus de 70 Réconcilié et prison perpétuité Maria Baztân de La Borda, 68 Brûlée vive Graciana Xarra, 66 Brûlée vive Maria de Echachute, 54 Brûlée vive Maria Chipia de Barrenechea, 52 Réconciliée et prison perpétuité Maria de Echegui, 40 Réconciliée et prison perpétuité Maria de Echalecu, 40 Brûlée en effigie Estevania de Petrisancena, 57 Brûlée en effigie Martin Vizcar, plus de 8O Caudatario du démon, maire des enfants dans l'Akelarre Réconcilié en effigie Juanes de Echegui. 68 Brûlé en effigie Domingo de Subildegui, 50 Brûlé vif Fray (frère) Pedro de Arburu, 43 Abjuration de Levi et 10 ans Petri de Juangorena, 36 Brûlé vif Don Juan de la Borda y Arburu,34 Abjuration de Levi et 10 ans Juanes de Odia y Berechea, 60 Brûlé en effigie Maria de Zozaya y Arramendi, 80 Endoctrineuse de la secte des sorcières Brûlée en effigie Juanes de Lambert, 27 Réconcilié et exil perpétuel Mari Juanito, 60 Réconcilié en effigie Beltrana de la Fargua, 40 Réconciliée et 6 mois de prison Juanes de Yribarren, 40 Bourreau de l'Akelarre Réconcilié, 1 an et exil perpétuel Réconcilié : personnes qui ont reconnu leurs actes de sorcellerie mais à qui on a laissé la vie sauve pour s'être « repenties » de ces actes ; mais condamnées à d'autres peines : prison, confiscation des biens, exil, etc.
Abjuration de Levi : reniement du diable et conversion au christianisme avec communion.
Brûlé en effigie : personnes déjà mortes en prison et pour lesquelles on a fait des effigies en carton-pâte les jours du procès.
- tiré et traduit du texte vendu à l'entrée de la grotte.
Démographie
Patrimoine civil
Patrimoine religieux
- Église de l'Assomption du XVIIIe siècle, construite entre 1781 et 1784. Elle a été partiellement détruite par les troupes françaises en 1793 et reconstruite au XIXe siècle.
- Ermitage Notre-Dame-du-Rosaire
Patrimoine culturel
- Fêtes
Les fêtes patronales se célèbrent en l'honneur de l'Ascension de la Vierge du 14 au 18 août.
- Légendes
On dit que le mot Akelarre (lande du bouc) vient du pré qui se trouve à côté d'une des petites cavernes de Zugarramurdi où se célébraient les réunions des sorcières. Les participants appelaient ainsi ce pré où paissait un bouc qui se transformait en une personne lorsque les sorcières s'y réunissaient. Il était en fait le diable.
Loisirs
La grotte de l'Akelarre ou Zugarramurdi ou grotte des sorcières est très connue. La rivière Olabidea, également connue sous le nom de rivière de l'enfer (Inferneko erreka), traversant une masse rocheuse calcaire a creusé une série de cavernes parmi lesquelles la plus grande forme un tunnel de 100 m de long et 30 m de haut.
Ces grottes sont réputées pour avoir accueilli durant le Moyen Âge des réunions de sorcières ou akelarre qui aboutirent à un important procès par l'Inquisition au XVIIe siècle à Logroño. Il conduisit au bûcher de nombreuses personnes des environs.
Aujourd'hui ces grottes peuvent être visitées et on y célèbre, pendant le solstice d'été, une fête dédiée au culte du feu. Lors de ces fêtes du mois d'août une « bacchanale » gastronomique de viandes grillées ou « zikiro[4]-yate ».
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Zugarramurdi » (voir la liste des auteurs)
- Rentería, 1915 - San Sebastián, 1987), fut un linguiste espagnol. On le considère comme une des plus haute autorité en matière de langue basque et fut l'un des acteurs de l'unification de cet idiome. Également connu sous le nom de Luis Michelena ou Koldobika Mitxelena. Koldo Mitxelena Elissalt (
- Ley Foral 18/86, de 15 de diciembre de 1986, del Vascuence. Régulation de son usage et de son officialisation. En français sur le site de L'aménagement linguistique dans le monde. Ley foral 18/1986, de 15 de diciembre de 1986, del Vascuence.
- Extrait du jugement cité par Caro Baroja.
- Le zikiro est le « méchoui » basque importé d'Amérique où l'on met des demi-moutons sur des pieux plantés dans le sol autour du feu
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Gracianne Hastoy, Le solstice des maudites, éditions Cheminements, 2004, (ISBN 2-84478-277-8)
Lien externe
Catégorie :- Ville de Navarre
Wikimedia Foundation. 2010.