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Yves Le Prieur
Yves Paul Gaston Le Prieur (1885-1963) fut lieutenant de vaisseau dans la Marine Nationale. Il fut notamment un prolifique inventeur.
Sommaire
Résumé biographique
Il entra à l'École Navale en 1902 et réalisa son premier service en Extrême Orient de 1905 à 1907, d'abord à bord du croiseur-cuirassé Dupetit-Thouars et ensuite à bord du croiseur d’Entrecasteaux. C'est en 1907 qu'il découvre la plongée sous-marine pour la première fois, en dégageant une aussière d’acier enroulée autour d’une hélice que le scaphandrier du bord n'arrivait pas à libérer. En cette même année de 1907 il est transféré en affectation à bord du Victor Hugo et part en 1908 pour le Japon pour y apprendre la langue. Le 5 décembre 1909 Le Prieur est le premier homme volant ayant décollé du sol japonais, à bord d'un planeur. En 1911 il intègre l'école des officiers-canonniers sur le croiseur Pothuau et les cuirassés Tourville et Mirabeau. Pendant la grande guerre il sert à bord des cuirassés France et Provence mais aussi dans l'aéronautique (employé chez Bréguet Aviation). Voilà deux domaines (naval et aérien) dans lesquels il a l'occasion de perfectionner les différents systèmes de tir, autant du tir des canons d'artillerie navale que du tir d'armement d'aviation. Il démissionne de son grade en 1922 et consacre son temps à la recherche d'un système qui permette aux scaphandriers de devenir indépendants de la surface. Il développe aussi des caissons étanches destinés à la photographie et au cinéma sous-marins. Rappelé sous les drapeaux en 1939 il est démobilisé en 1940. Quelques années après la guerre, et certainement en réponse au succès et à la renommée de Jacques-Yves Cousteau, il écrit et publie en 1956 son livre Premier de plongée, qui constitue en quelque sorte ses mémoires ainsi qu'un récapitulatif de quelques unes de ses inventions.
Principales inventions
- 1915 : autocorrecteur de tir aérien, basé sur un système de girouette et de réglette but. C'est un correcteur de tir qui, aux commandes de l'armement défensif d'un avion biplace, permettait d'ajuster un adversaire en trajectoire transversale, parfois en permettant de toucher au but des avions ennemis situés jusqu'à une distance de 300 mètres. Entraînés d'abord à l'aérodrome de Cazaux (dans le département de la Gironde en Aquitaine), les équipages de l'escadrille de chasse numéro 67 sont envoyés en service aérien à Verdun. Parmi ces pilotes de chasse il y a Jean Navarre, qui avec le correcteur de tir Le Prieur descend quatre avions ennemis le 3 avril 1916.
- 1916 : fusées Le Prieur. Mises en service à partir du mois de mai 1916 et utilisées comme armement offensif à bord d'avions de chasse elles étaient destinées à la destruction des Zeppelins allemands qui bombardaient Paris. En juin 1916 Le Prieur part pour Cachy, dans le front de la Somme, afin d'équiper les avions de chasse avec ses fusées. Après quelques entraînements l'adjudant Bloch obtient jusqu'à cinq victoires aériennes. Appelées fusées à leur époque elles sont en réalité déjà les roquettes qui seront utilisées jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, et même au-delà.
- 1926 : scaphandre autonome manuel (Le Prieur ne le savait pas mais Ohgushi, un Japonais, l'avait inventé en premier en 1918, cf. Chronologie de la plongée sous-marine). Le Prieur, ayant assisté au Grand Palais, en 1923, à une démonstration que Maurice Fernez faisait de l’un de ses appareils de respiration subaquatiques (alimenté en air de surface par une pompe), proposa à Fernez de remplacer sa pompe et son tube respiratoire par une réserve d'air qui offrirait au plongeur l'autonomie et l'indépendance de la surface. Fernez accepta et trois ans plus tard, en 1926 ils brevetèrent ensemble leur scaphandre Fernez-Le Prieur. Les apports de Fernez incluaient un pince-nez, des lunettes et une soupape de non-retour pour l'échappement de l'air d'expiration du plongeur. L'apport de Le Prieur fut un détendeur manuel (ou manodétendeur) que Le Prieur avait conçu et couplé à une bouteille d'air comprimé. Le poumon autonome du Prieur à valves manuelles pouvait fournir de l'air à deux plongeurs et délivrait de l’air uniquement à pression constante et en fonction de vannes commandées à la main. Ce détendeur manuel resta en usage jusqu'à l'arrivée en 1943 du détendeur automatique mis au point par Émile Gagnan et Jacques-Yves Cousteau.
Premier de plongée
LE PRIEUR, Yves-Paul-Gaston, Premier de plongée, Paris, France-Empire, 1956
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