Yves Roucaute

Yves Roucaute
Yves Roucaute

Yves Roucaute, né à Paris, est un philosophe français. Il est agrégé de philosophie (1981) et de sciences politiques (1987), docteur d’État en science politique et docteur en philosophie, il possède des diplômes de licence en histoire, lettres, et arts, logique mathématique, et il est professeur des universités à la faculté de droit de l’université de Paris-X Nanterre, membre du comité consultatif de Artkabinett, directeur des Cahiers de la Sécurité[1] et Président du conseil scientifique de l’Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice (INHESJ).

Après avoir été dans sa jeunesse structuraliste, il a fait sa thèse en philosophie sur Aristote, Smith et Ricardo, le statut de l'économique et du politique et sur le système politique et les partis en science politique. Après la transition qui se situe entre 1979 et son dernier ouvrage de jeunesse[2], il a théorisé, contre la modernité et les postmodernes, l'idée d'une entrée dans les "Temps contemporains" et la nécessité de conjuguer la morale, la métaphysique et la théologie, avec les sciences et la politique. Ses travaux se sont développés sur la Cité de la compassion, le développement durable et la paix d'humanité qui seraient les trois orientations des Temps contemporains après l'effondrement des idoles de l'État, du Marché et de la Raison qui caractériseraient les temps modernes. Il a ainsi développé un système philosophique influencé par le christianisme, en particulier saint Augustin et saint Thomas d'Aquin [3],. Il est partisan du retour du courant moraliste en science politique et d'une vision humaniste du sens de l'Histoire par ses thèses sur la convergence des grandes spiritualités, contre l'idée d'un "conflit des civilisations"[4]. Lié à divers instituts internationaux, dont l'Hudson Institute, l'Institut Turgot, Atlantis institute, ami de Norman Podhoretz, il a théorisé une vision morale réaliste en relations internationales, prônant plus particulièrement le droit d'intervention humanitaire, théorisant le néoconservatisme [5] humaniste, développant un paradigme autour de la notion de "sécurité globale" et de la sécurité humaine utilisé par l'ONU. Il participe à diverses organisations internationales caritatives.

Écrivain, il travaille en philosophie politique, en épistémologie, en théologie et en relations internationales. Il a notamment publié sur la modenrité, l'histoire de la philosophie[6], sur la relation entre individu, marché et État, sur le nouvel ordre international[7], la sécurité et la défense, et sur l’influence des religions dans la construction et le développement des espaces politiques[8],[9].

Collectionneur d'œuvres d'art moderne et contemporain, ancien directeur de France Télévisions, il est copropriétaire de divers médias[10],[11] et intervient parfois dans certains médias comme Le Figaro, The Wall Street Journal et Radio courtoisie.

Sommaire

Origines

Yves Roucaute est issu d’une vieille famille française. Son ancêtre, Pierre de Roucaute, est enterré en 1020 dans la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes, et le château de Roucaute, qui aurait accueilli Blanche de Castille, fut l'objet d'un affrontement sanglant entre les Bourguignons et les Armagnacs[12].. Après les guerres de Religion, sa famille paternelle, protestante, s’est réfugiée dans les Cévennes et a abandonné sa particule.

Élevé par son père, sa famille paternelle eut une grande influence dans ses engagements de jeunesse. Son père fut membre des Organisations Spéciales dès 1940. Il lui a été décerné la médaille de la résistance, la Croix de guerre avec palme et la Légion d’honneur et il a préféré quitter l'armée à la libération pour devenir PDG du journal agricole La Terre [13].. Le jeune frère de son père, Raoul, a été emprisonné puis tué par la Gestapo. Ses deux oncles, Gabi et Roger Roucaute, ont été députés dans l'Assemblée nationale constituante à la Libération. Roger Roucaute, alias le général Lazard, était le chef militaire des FTP dans le Sud de la France et a libéré Lyon dont son père Marcel, alias "Commandant Yves", était le chef militaire. Ils ont créé "France d'abord" [14].. Son grand-père, Élie, était l'un des fondateurs de la Bourse du travail d'Alès et un dirigeant du syndicalisme révolutionnaire. Son grand-père maternel, d'origine catholique, suivit la deuxième division blindée du général Leclerc. Mais passé la période de jeunesse, l'influence prépondérante fut celle, morale et théologique, de sa grand-mère Esther, qui l’a élevé en partie. Une chrétienne puritaine austère, allergique au stalinisme et méfiante envers le pouvoir politique, qui faisait partie du groupe des femmes qui protégèrent des enfants juifs dans les montagnes de la région de Saint-Étienne, et qui lui disait la Bible, Nouveau et Ancien Testament, ainsi qu'aux gens du village de Saint Paul La Coste et de ses environs.

Carrière universitaire

Yves Roucaute a commencé sa carrière universitaire comme enseignant à l'Université de Vincennes (Paris 8), où il suivait les séminaires de Jacques Lacan, et assistant à la faculté de droit de l'université d’Amiens, en droit constitutionnel. Il est ensuite devenu professeur des universités à la faculté de droit de l’université de Poitiers, où il a dirigé un séminaire de droit comparé sur les décisions du Conseil constitutionnel, du Conseil d'État et de la Cour de cassation. Il est aujourd’hui en poste comme professeur à l’université de Paris-X Nanterre où il dirige le Master de Management du Risque et le département Relations Internationales-Sécurité-Défense du GAP[15].

Il tient un cours de philosophie politique et de philosophie du droit en licence de droit sur la crise de la modernité et un cours sur les problèmes stratégiques contemporains. Il dirige aussi un séminaire en théorie politique et un séminaire la crise de la pensée contemporaine en DEA de politique comparée et sociologie politique, un cours de théorie de la communication politique en DESS de politiques publiques locales et un séminaire sur la sécurité, la défense et la gestion des crises.

Il a participé à de nombreux journaux et aux comités scientifiques de nombreuses revues, dont les revues Philosophie politique dirigée par son amie Blandine Barret-Kriegel, et Crises, qu’il a dirigée et qui comprenait Jean-Pierre Faye, Ali Magoudi, Dominique Desanti, Raymond Boudon, Marc Fumaroli, Guy Hermet, René Major, Daniel Sibony, Guy Sorman, Alexandre Adler, Françoise Gaillard, Gérard Rabinovitch, Jean-Jacques Roche, Thomas Stern, Marek Halter, Gérard Haddad, Jean-Jacques Moscovitz, Luce Perrot. Il a par ailleurs été membre des comités de rédaction de Clarté, Vendredi, Maintenant, Non, L'Événement du jeudi et Alternances (journal de la communauté juive).

Activités politiques

Il a été arrêté à Cuba pour avoir défendu des prêtres et des défenseurs laïcs des droits de l'Homme. Ami du commandant afghan Ahmed Chah Massoud, il a été invité à Kaboul. Lors de la libération de Kaboul par l'Alliance du Nord, il a été réinvité pour assister à la libération de la capitale : arrivés avec Alain Madelin par le Tadjikistan, logés dans un camp tadjik, transportés par un hélicoptère de feu le commandant Massoud qui faillit s'écraser sur l'Hindu Kush (il s'écrasera le lendemain), ils arrivèrent au milieu des combats et occupèrent l'ancienne télévision d'Etat sous les tirs des Talibans[16]. En Irak, en 1991, il a appelé l'opinion à défendre les droits de l'Homme, en particulier ceux des Chiites arabes et des Kurdes et a demandé une intervention au nom du droit d'ingérence humanitaire. En 2004, il a été invité à Baggad pour fêter la défaite de Saddam Hussein, logé chez le ministre des droits de l'homme, un an après l'intervention des forces conduites par les Etats-Unis. Au Viêt Nam, il a défendu des bonzes et participé à des manifestations à Paris de solidarité.

Ancien dirigeant de l'UNEF, dont il a été vice-président, de l'Union des étudiants communistes, qu'il a dirigée à la Sorbonne, de la tendance "italienne", ex-Président de l'Institut Gramsci, il a expliqué sa rupture avec la gauche française par une vision compassionnelle, chrétienne et libérale, dans un ouvrage[17].

Il a été appelé comme conseiller technique dans les cabinets d'Alain Madelin, ministre de l'Industrie, des PTT et du Tourisme en 1986–1988 dans le gouvernement Chirac II ; de Alain Carignon puis de Jacques Toubon, ministre de la Culture et de la Francophonie en 1993–1994 dans le gouvernement Balladur ; d'Alain Madelin, ministre de l’Économie et des Finances en 1995 dans le gouvernement Juppé I ; et de François Loos, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche en 2002 dans le gouvernement Raffarin I. Il a fait partie du groupe des intellectuels qui ont soutenu Nicolas Sarkozy et serait proche de Claude Guéant, qui l'a placé dans l´Institut des hautes études de sécurité auprès d'un autre de ses amis, Pierre Monzani, à l'INHES.

Publications

Ouvrages

En philosophie

Dans des ouvrages collectifs

  • « La Menace archaïque dans les républiques contre le devoir de mémoire et de silence », dans La Mémoire entre silence et oubli, Presses universitaires de Laval, Laval, 2006
  • Articles dans l'Encyclopédie universelle philosophique, vol. 2 et vol.3, 1992 : « Nicos Poulantzas », « Georges Sorel »
  • Dans le Dictionnaire des œuvres politiques, PUF, 1986 « Montaigne »
  • Dans le Dictionnaire des Philosophes, PUF, 1984 : « Poulantzas », « Gramsci », « Trotsky », « Proudhon », « Destutt de Tracy », « Saint-Just », « Zwingli », « Jansenius », « Marc Aurèle », « Molina ». Articles de moindre importance : « Criton », « Les cyniques », « Diogène le cynique », « Antisthène », « Eudème », « Eudore », « Hermias », « Hermippos », « Hermodore de S. », « Hermodore de E », « Hermotime », « Musonius Rufus », « Varron »
  • « Rawls en France », dans L’Évolution de la philosophie du droit en Allemagne et en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale, Paris, PUF, 1991
  • « Jean-Louis Seconds, théoricien de la Terreur », dans Les Déclarations de l’An I, Paris, PUF, 1995
  • « L’Abject », dans La Xénophobie est-elle une norme psychique, Université de Nice, 1994.
  • « L’Individualisme électronique à l’heure du numérique et du virtuel », in Médias-pouvoirs, n°45, 1997, p.40-51.

En science politique

  • Le Parti socialiste, Paris, Huisman, 1985
  • Histoire des socialistes, de 1871 à nos jours, 1983
  • Le PCF et l’armée, Paris, PUF, 1981.
  • Le PCF et les sommets de l’État, PUF, Paris, 1979
  • Éloge de la trahison, avec Denis Jeambar, Seuil, Paris, 1986
  • Discours sur les femmes qui en font un peu trop, Plon, 1993
  • Splendeurs et misères des journalistes, Paris, Calmann-Lévy, 1991

Articles dans des ouvrages collectifs et des revues

  • « Guerre froide : le déséquilibre de la Terreur ou l’échec des paradigmes réalistes en relations internationales », dans Relations internationales, Peter Lang, Berne, 2006.
  • « Cuba : géopolitique de l’insularité » in Annuaire de Relations Internationales, Paris, Belayt, 2001, 2004.
  • « Le Transnationalisme comme programme de transition en épistémologie des relations internationales », dans Le Trimestre du monde, 3e trimestre, 1991.
  • « La Nouvelle Donne internationale », in Outre-Terre, revue de géopolitique, Paris, 2003.
  • « La Séparation des pouvoirs », dans Les Juges contre la république, Crises, 4/94.
  • « Différence, intégration, assimilation : le défi républicain », dans Être Français, Cises, 2/1994
  • « Énergie, le désordre européen », in Les Nouveaux Chemins de l’énergie, Paris, Alphares, 2003, p.39-52

Articles

Liens externes

Notes et références

  1. Cahiers de la Sécurité, revue de l'Institut national des hautes études de sécurité. Site : http://www.cahiersdelasecurite.fr
  2. D. Jeanbar et Yves Roucaute, Éloge de la trahison, Seuil, 1988
  3. Yves Roucaute, La Puissance de la liberté, PUF, 2004
  4. Yves Roucaute, Vers la paix des civilisations, le retour de la spiritualité, Alban, 2009
  5. Yves Roucaute, Le Néoconservatisme est un humanisme, PUF, 2005
  6. Yves Roucaute, « Rawls en France », dans L'Évolution de la philosophie du droit en Allemagne et en France, PUF ; nombreux articles dans le Dictionnaire des œuvres philosophique (PUF), dans le Dictionnaire des philosophes (PUF) et dans l'Encyclopédie des Sciences Philosophiques (PUF) ainsi que l'article « Jean-Louis Segonds, théoricien de la terreur », dans les Déclarations de l'An I, PUF)]
  7. Yves Roucaute, Le Néoconservatisme est un humanisme, PUF, 2006
  8. Yves Roucaute, « Cuba : géopolitique de l’insularité » in Annuaire de relations internationales, Paris, Belayt, 2001
  9. Yves Roucaute, Vers la paix des civilisations, Alban, 2009
  10. Le Bavar, hebdomadaire du Golfe de Saint Tropez et Dragignan
  11. Il est actionnaire d'un important groupe de presse
  12. Provost, M, carte archéologique de la Gaule, vol. 30, ed.MSH, 1999 ANACR
  13. ANACR, http://www.wat.tv/audio/anacr-3-marcel-roucaute-2-e18z_2j9sj_.html
  14. Guerres et Associations Institut d'Etupes Politiques de Lyon, 2003
  15. http://www.gap-nanterre.org/spip.php?article56
  16. La Puissance de la Liberté, PUF. 2003
  17. Le Néoconservatrisme est un humanisme, PUF. 2005

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Yves Roucaute de Wikipédia en français (auteurs)

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