- Yriex Daumesnil
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Pierre Daumesnil
Pierre Daumesnil Surnom Jambe de Bois Naissance 14 juillet 1776
PérigueuxDécès 17 août 1832 (à 56 ans) Origine France Allégeance Directoire
Consulat
Premier Empire
Restauration
Cent-Jours
Monarchie de JuilletArme Infanterie Grade Général de brigade Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléonniennesCommandement Escadron de la Garde impériale
Château de VincennesFaits d’armes 1809 : Bataille de Wagram Pour les articles homonymes, voir Daumesnil (homonymie).Yriex Daumesnil, surnommé la Jambe de bois, né à Périgueux le 14 juillet 1776, mort le 17 août 1832, était un général français lors du Premier Empire et de la Restauration.
Sommaire
Général d'Empire
Volontaire à l'époque de la Révolution française, il servit d'abord comme simple soldat dans les guerres d'Italie et d'Égypte[1] et passa dans les guides de Napoléon Bonaparte, chef d'escadron de la garde impériale en 1808, et, bientôt après, major de la garde en 1809 à la suite d'une foule d'actions d'éclat.
Il eut une jambe emportée par un boulet de canon à Wagram. En 1812, il fut élevé au grade de général de brigade, et reçut de l'Empereur pour retraite le gouvernement du château de Vincennes.
Il devint gouverneur de Condé à la première Restauration, et une seconde fois gouverneur de Vincennes lors des Cent-Jours.
La défense du fort de Vincennes
Gouverneur de Vincennes lors de l'invasion de 1814, la capitale était occupée par les Alliés depuis plusieurs semaines que Daumesnil tenait encore. Il défendit ce poste avec le plus grand courage en 1814 contre les troupes alliées; aux sommations qui lui furent faites, il répondit :
- « Quand vous me rendrez ma jambe, je vous rendrai ma place. »[2].
En 1815, Daumesnil commandait encore à Vincennes. Bien que la paix ait été signée au traité de Vienne, les forces d'occupation prussiennes voulaient dépouiller les places fortes et arsenaux français sous prétexte de compensation de celui qui leur avait été enlevé lors des conquêtes napoléoniennes. L'arsenal de Vincennes renfermait un matériel considérable: plus de 52 000 fusils neufs, plus de 100 pièces de canon, plusieurs tonnes de poudre, balles, boulets, obus, sabres... Le général baron de Mufling, commandant en chef du corps prussien qui occupait Paris, avait essayé par tous les moyens oratoires de pénétrer dans le château. L'ennemi voulut même corrompre le général Daumesnil et lui offrit un million. Ce marché fut rejeté avec mépris.« Mon refus, dit-il, servira de dot à mes enfants. » Il parvint à faire parvenir au ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, un billet glissé dans la jarretière d'une femme, dans lequel il sollicitait l'aide du roi. Le général de Rochechouart, commandant la place de Paris, fut envoyé à son secours. Le récit de ce dernier témoigne de l'extraordinaire courage du général Daumesnil, qui résistait avec une armée inférieure à 200 sous-officiers [3]. Cinq mois après il capitula devant les Bourbons et sortit de la forteresse avec le drapeau tricolore.
Il n'en fut pas moins mis à la retraite par Louis XVIII. On s'empressa en 1830 de le rétablir dans son commandement; en 1831, il défendit les ministres de Charles X, confiés à sa garde et que le peuple voulait mettre à mort.[4]
Il fut ensuite nommé lieutenant-général, mais il mourut du choléra le 17 août 1832. Les Chambres accordèrent une pension à sa veuve. Elle fut nommée par Napoléon III surintendante de la maison impériale de Saint-Denis.
Hommages
Une statue a été élevée en hommage à Daumesnil à Périgueux, ainsi qu'à Vincennes. De plus, une des plus longues avenues de Paris, l'Avenue Daumesnil, conduisant de la place de la Bastille au Château de Vincennes, porte son nom.
Notes
- ↑ C. Mullié indique que Daumesnil était un de ces braves grenadiers qui donnèrent une preuve si touchante de leur dévouement héroïque au général en chef de l'armée d'Egypte, en le couvrant de leurs corps pour le garantir des éclats d'une bombe tombée à ses pieds.
- ↑ On ne parlait, dans Paris, que de la gaîté de sa réponse aux sommations russes : « Quand vous me rendrez ma jambe, je vous rendrai ma place. » (Mémorial) — « Nous vous ferons sauter, dit un des parlementaires. — Alors je commencerai, » répondit le brave général, en lui montrant une énorme quantité de poudre; « nous sauterons ensemble. »
- ↑ "Voici le résumé de notre conversation que je vais rendre en forme de dialogue, afin de ne rien lui ôter de sa singularité:
(...)-Daumesnil: J'ai fait entrer le colonel prussien dans cette même chambre où nous sommes. C'est ma chambre à coucher. Vous voyez quel en est l'ameublement. (c'était une pièce de canon de 24 sur affût; la grande fenêtre de cet appartement, occupé par la régente Anne d'Autriche, lui servait d'embrasure; d'un côté, l'on voyait une pile de boulets, de l'autre des cartouches de mitrailles). Puis je lui ai dit qu'à moins d'un ordre signé de la main du roi de France, je ne rendrai pas la place dont la défense m'était confiée. Je repousserais donc toute attaque et qu'enfin, si je voyais que je ne pouvais plus résister, voilà quelle était ma dernière ressource. Je lui montrai alors cette petite trappe que voici. En la levant, je le prévins qu'elle correspondait par un tuyau de fer-blanc avec la grande poudrière qui est ci-dessous, et qu'alors j'y mettrais un tissu enflammé qui nous ferait tous sauter.
-Rochechouart: Quel effet cette menace a-t-elle produit?
-Daumesnil: L'air avec lequel je l'ai articulé lui a prouvé que j'étais bien décidé à le mettre à exécution. Le colonel s'est retiré en me disant que j'assumais une terrible responsabilité sur ma tête. "Je m'en inquiète peu, ai-je répondu. Quelle responsabilité peut encourir un mort? Je périrai avec gloire, en donnant à mon pays la dernière preuve de dévouement qui soit à ma disposition." in Général Louis-Victor-Léon de Rochechouart, Souvenirs sur la Révolution et l'Empire, Plon. - ↑ « Vous n'aurez leur vie qu'avec la mienne,» dit-il à la foule
Sources
- « Pierre Daumesnil », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- « Pierre Daumesnil », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
- Général Louis-Victor-Léon de Rochechouart, Souvenirs sur la Révolution et l'Empire, Plon
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