- Yolande (opéra)
-
Yolande Иоланта Genre Opéra Nb. d'actes 1 acte Musique Piotr Ilitch Tchaïkovski Livret Modeste Ilitch Tchaïkovski Langue
originaleRusse Sources
littérairesKong Renés Datter (La Fille du Roi René), pièce en un acte de Henrik Hertz Durée
approximativeenv. 1 h 30 min Dates de
composition1891 Partition
autographeMusée d'État de la Culture Musicale M. Glinka, Moscou (conducteur, sauf le n° 6-a) Création 18 décembre 1892
Théâtre Mariinsky, Saint-PétersbourgReprésentations notables - 3 janvier 1893, Opéra d'État de Hambourg, Hambourg, sous la direction de Gustav Mahler
- 22 mars 1900, Wiener Staatsoper, Vienne, sous la direction de Gustav Mahler
Personnages - René, Roi de Provence (basse)
- Robert, duc de Bourgogne (baryton)
- Comte Vaudémont, chevalier bourguignon (ténor)
- Ibn-Hakia, médecin maure à la cour du Roi (baryton)
- Alméric, officier du Roi (ténor)
- Bertrand, portier du château (basse)
- Yolanta, fille aveugle du Roi René (soprano)
- Martha, préceptrice de Yolanta, épouse de Bertrand (contralto)
- Brigitta, amie de Yolanta (soprano)
- Laura, amie de Yolanta (mezzo-soprano)
- Dames de la Cour, amies de Yolanta, suite du Roi, régiment du duc de Bourgogne, hommes en armes (chœur et rôles muets)
Airs - Arioso de Yolanta
- Arioso du Roi René
- Monologue de Ibn-Hakia
- Air de Robert
- Romance de Vaudémont
- Duo de Yolanta et Vaudémont
Yolande (en russe : Иоланта ; prononcer Yolanta ou Yolanda[1]), op. 69, est un opéra en un acte de Piotr Ilitch Tchaïkovski sur un livret de Modeste Tchaïkovski (le frère du compositeur), basé sur la pièce en un acte de Henrik Hertz intitulée Kong Renés Datter (La Fille du Roi René). Il fut représenté pour la première fois le 18 décembre 1892 au Théâtre Mariinsky à Saint-Pétersbourg.
Sommaire
Genèse
Vers 1883, Tchaïkovski avait lu Kong Renés Datter (La Fille du Roi René), pièce en un acte de Henrik Hertz parue en 1853, et fut très intéressé par le sujet. Il assista à une représentation de la pièce le 10 mai 1888 au Théâtre Maly, à Moscou. La jeune actrice Elena Konstantinova Leshkovskaïa dans le rôle de Yolanta l'avait tant ému qu'il se décida à créer l'opéra.
Début 1891, le directeur des Théâtres Impériaux, Ivan Vsevolojski, lui demande de composer un ballet en deux actes, Casse-Noisette, et un opéra en un acte pour le mois de décembre de la saison 1891/1892. C'est l'opportunité pour Tchaïkovski de proposer le sujet de Yolande. Pendant l'année 1891, Tchaïkovski est invité aux États-Unis pour l'inauguration du Carnegie Hall, ce qui retarde considérablement la composition des deux œuvres au point de devoir repousser la date de la première représentation d'un an.
Après le grand projet qu'avait constitué son dernier opéra La Dame de pique, Tchaïkovski s'inquiétait d'un éventuel épuisement de son inspiration créatrice. Il commença la composition de Yolande avec le duo final, en juin 1891, et malgré ses inquiétudes, ne la termina qu'en septembre, et entreprit l'orchestration de novembre à décembre. L'œuvre fut bien accueillie mais Tchaïkovski en était quelque peu déçu et pensait qu'il se répétait, le comparant notamment à son opéra L'Enchanteresse.
Création
Il était prévu que l'opéra soit joué en tant que première partie d'un gala, suivi du ballet Casse-Noisette que Tchaïkovski avait composé presque en même temps que l'opéra. Yolande fut représenté pour la première fois le 18 décembre 1892, au Théâtre Mariinsky à Saint-Pétersbourg, sous le bâton d'Eduard Nápravník, avec les décors de Mikhaïl Ilitch Botcharov. L'opéra fit en tout onze représentations.
Distribution
Rôle Nom en russe Tessiture Créateur René, Roi de Provence Рене Basse Konstantin Serebriakov Robert, duc de Bourgogne Роберт Baryton Leonid Yakovlev Comte Vaudémont, chevalier bourguignon Водемон Ténor Nikolaï Nikolaïevitch Figner Ibn-Hakia, médecin maure à la cour du Roi Эбн-Хакиа Baryton Arkadi Tchernov Alméric, officier du Roi Альмерик Ténor Vassili Karelin Bertrand, portier du château Бертран Basse Yalmar Frei Yolanta, fille aveugle du Roi Иоланта Soprano Medea Ivanovna Mei-Figner Martha, préceptrice de Yolanta, épouse de Bertrand Марта Contralto Mariya Danilovna Kamenskaïa Brigitta, amie de Yolanta Бригитта Soprano Aleksandra Runge Laura, amie de Yolanta Лаура Mezzo-soprano Mariya Dolina Dames de la Cour, amies de Yolanta, suite du Roi, régiment du duc de Bourgogne, hommes en armes Chœur, rôles muets Représentations successives
- 3 janvier 1893, Opéra d'État de Hambourg, sous la direction de Gustav Mahler
- 22 mars 1900, Wiener Staatsoper, Vienne, sous la direction de Gustav Mahler
Argument
En Provence au XVe siècle
La princesse Yolanta, née aveugle, vit protégée du monde dans le château de son père. Pour ne pas l'affliger, le Roi impose que sa cécité lui soit cachée. La jeune fille jouit de la nature, du parfum des fleurs, des gazouillis des oiseaux et des chants de sa préceptrice et de ses amies. Rien ne lui manque.
Le Roi demande au médecin maure de sa cour s'il existe un remède pour guérir sa fille. Le docteur informe qu'il faudrait que Yolanta se rendît compte de sa cécité et désirât voir pour être guérie. Le Roi hésite à suivre ce conseil.
À l'occasion d'une partie de chasse, le duc Robert et le chevalier Vaudémont se perdent et escaladent le mur qui mène au jardin de Yolanta, qu'ils rencontrent. Vaudémont en tombe immédiatement amoureux. Il demande à Yolanta de choisir pour lui une rose rouge, mais elle choisit deux fois une rose blanche. Vaudémont comprend alors qu'elle est aveugle et essaie de lui expliquer la couleur et la lumière. La princesse écoute émerveillée mais ne comprend pas la nécessité de voir, puisqu'elle ignore le sens de ce mot. Le Roi, arrivant sur les lieux, est d'abord furieux contre le chevalier qui a trahi le secret. Le médecin le rassure en lui disant que désormais consciente de son mal, la princesse peut guérir. Pour tromper la jeune fille, le Roi menace de mort le chevalier, à moins que Yolanta ne guérisse. La princesse demande alors un remède au médecin, et sa volonté de guérir la délivre de la maladie. Le Roi avait promis la princesse au Duc. Or, ce dernier en aime une autre. Alors le Roi accepte de donner sa fille en mariage à Vaudémont.
Analyse
Yolande est le dernier opéra de Tchaïkovski, écrit dans les mois qui précèdent la mort du compositeur dans des conditions pas encore tout à fait éclaircies.
Le merveilleux conte peut être interprété à plusieurs niveaux. On ne sait pas exactement à quel point Tchaïkovski s'est identifié à son infortunée héroïne. Yolanta est-elle l'allégorie de l'artiste vivant dans son monde de rêve, protégé de la réalité ? Est-elle le pendant féminin de Tchaïkovski ? Lui-même a en effet dû vivre caché dans une société intolérante, en raison de son homosexualité.
D'un autre point de vue, le Roi représente le principe d'autorité, il ne veut pas laisser sa fille connaitre la vérité. Pour le médecin en revanche, la connaissance de la vérité est une condition de la guérison de Yolanta. Les principes autoritaires du Roi auraient été appliqués si le médecin n'était pas intervenu, à plusieurs reprises, en faveur de Yolanta. L'amour triomphe finalement.
Orchestration
Instrumentation de Yolande Bois 3 flûtes (la 3e prend le piccolo), 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes (en si bémol et la), 2 bassons Cuivres 4 cors (en fa), 2 trompettes (en si bémol et la), 3 trombones, 1 tuba Percussions Timpani Cordes 2 harpes, premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses Programme
- Introduction
- 1. Scène
- 1-a. Arioso de Yolanta
- 2. Scène et chœur
- 3. Scène et chœur
- 4. Scène
- 4-a. Arioso du Roi René
- 5. Scène
- 5-a. Monologue de Ibn-Hakia
- 6. Scène
- 6-a. Air de Robert
- 6-b. Romance de Vaudémont
- 7. Scène et duo
- 8. Scène
- 9. Final
Airs célèbres
- Arioso de Yolanta : « Pourquoi n'ai-je pas souffert autrefois ? »
- Arioso du Roi René : « Seigneur, si j'ai péché… »
- Monologue de Ibn-Hakia : « Il y a deux mondes… »
- Air de Robert : « Qui peut égaler ma Mathilde ? »
- Romance de Vaudémont : « Non ! Les charmes de la beauté agitée ne me disent rien. »
- Duo de Yolanta et Vaudémont : « Je ne comprends pas ton silence. »
Annexes
Notes et références
- Modeste datée du 1er novembre 1891 dans le calendrier grégorien, Tchaïkovski précise qu'il préfère prononcer Yolanda, avec un « d » et non un « t » car le prénom français est Yolande. Dans une lettre à son frère
Articles connexes
Liens externes
- La partition : partitions libres dans l’International Music Score Library Project.
Catégories :- Opéra russe
- Opéra de Tchaïkovski
Wikimedia Foundation. 2010.