Wing Tsun

Wing Tsun

Wing Chun

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Wing Chun (homonymie).
Wing Chun (詠春)
Arts martiaux et sports de combat
Tom Wong vers 1980
Tom Wong vers 1980
Autres noms Wing Tsun, Ving Tsun, etc.
Domaine Percussion, trapping
Pays d'origine Chine
Fondateur Ng Mui (légende)
A donné Jeet Kune Do
Pratiquants célèbres Yip Man, Bruce Lee

Le Wing Chun est un art martial chinois traditionnel, originaire du Sud de la Chine, dédié au combat rapproché, incluant des techniques à mains nues et le maniement d'armes.

Très développé à Hong-Kong et Taïwan, le Wing Chun a bénéficié au XXe siècle d'une rapide expansion en Europe et aux USA, en raison notamment de l'efficacité au combat qu'il permet rapidement d'acquérir, de méthodes modernes d'enseignement, et de la notoriété de l'acteur Bruce Lee.

Sommaire

Noms et transcriptions

Enseigne d'une salle de Wing Chun à Hong-Kong avec les caractères 詠春拳

En Chine, cet art martial est généralement désigné par 咏春拳 (écriture simplifiée) ou 詠春拳 (écriture traditionnelle). S'il s'écrit de manière identique, il n'est pas prononcé et transcrit de la même manière selon les régions : Yǒngchūn quan en pinyin mandarin, Wing-Chun Kuen en Wade cantonais. Il est formé de 2 termes : (quan/kuen) qui signifie « poing, style de boxe » et du terme 詠春 (Wing-chun en cantonais) ; le nom complet est ainsi traduit par « boxe du Wing-Chun ».

Dans sa désignation courte, l'art martial est désigné simplement par ces deux sinogrammes :

  • le sinogramme yǒng/wing : « chanter, entonner » ou dans le registre poétique « exprimer, raconter »
  • le sinogramme chūn/chun : « printemps », « désir sexuel » ou « vitalité »

Cet art martial est parfois désigné par 永春, caractères différents de 詠春, mais prononcés et transcrits de manière identique : Ils sont traduits littéralement par « printemps éternel », le caractère signifiant « éternel, sans fin ». Ces caractères désignent aussi la région du Yongchun à côté de la ville de Quanzhou (Fujian). Si l'usage de 詠春 semble aujourd'hui privilégié pour les styles Wing Chun, 永春 apparaît toujours dans le nom d'autres arts martiaux du Sud de la Chine (avec 永春 souvent transcrits Weng Chun) ; par exemple le Jee Shim Weng Chun et le Wing Chun Bak Hok Kuen (永春白鶴拳).[1]

En Occident, le nom de cet art martial a été transcrit de manière variable en raison de l'utilisation de méthodes de romanisation des langues chinoises différentes ou personnelles, et des différences de prononciation selon les régions chinoises. Le dialecte cantonais a notamment été privilégié. De plus, certains maitres du Wing Chun créèrent volontairement leur propre terme, afin de dissocier leur enseignement personnel des enseignements traditionnels. Par exemple, le terme Ving Tsun de Yip Man ou la marque commerciale WingTsun de Leung Ting.

Au final, cet art martial est prononcé de manière identique en Occident, mais s'écrit avec de nombreuses orthographes différentes : Wing Chun, Ving Tsun, Wing Tsun, Wing Tsung, Yong Chun, Weng Chun, Wyng Tjun, Ving Tjun, Wing Tzun, Wing Tschun, etc... bien que l'écriture Wing Chun soit aujourd'hui la plus commune pour désigner globalement cet art martial.

Histoire & Légendes

Carte de la Chine montrant la province du Fujian (rouge)
Article principal : Histoire du Wing Chun.

Le Wing Chun aurait été créé dans la province du Fujian en Chine il y a plus de trois siècles. L'histoire du Wing Chun était initialement transmise oralement de maître à élèves, plutôt que transcrite dans des documents. Il s'avère donc difficile de confirmer ou clarifier les différentes affirmations sur sa création. Certains auteurs ont cherché à appliquer les méthodes philologiques de la critique radicale aux récits oraux du Wing Chun et d'autres arts martiaux chinois. D'autres ont tenté de discerner l'origine véritable du Wing Chun par l'analyse de ses techniques. Les premières mentions de cet art martial dans des documents non contestés apparaissent seulement au XIXe siècle, à l'époque du maitre Leung Jan, rendant son histoire ultérieure et les divergences des différentes branches plus propices à la vérification documentaire.

La légende commune décrit une jeune femme Yim Wing Chun, au XVIIe siècle, à l'époque de la destruction par le gouvernement Qing d'un temple légendaire du Sud associé à Shaolin. Après que Wing Chun ait refusé la proposition de mariage d'un seigneur local, celui-ci aurait déclaré n'accepter cette décision que si Wing Chun pouvait le vaincre dans un duel martial. Elle demanda alors à une nonne bouddhiste Ng Mui, légendaire survivante Shaolin, de lui enseigner l'art du combat; ce style sans nom permis à Yim Wing Chun de vaincre son opposant. Elle épousa par la suite un certain Leung Bok Chau et lui enseigna cet art martial, qu'il nomma par la suite Wing Chun'. Les recherches contemporaines tendent à confirmer que cette légende de Yim Wing Chun n'a aucun caractère historique.

Au XXe siècle, la transmission du Wing Chun a souffert de la Révolution culturelle. Devant la montée en puissance des Gardes Rouges, de nombreux maîtres quittèrent le pays et se réfugièrent au sud de la Chine continentale, c’est-à-dire à Hong Kong (alors colonie britannique), Formose (Taïwan) et au Viêt Nam. De ce fait, dans les années 50, seule l'école du maître Yip Man, une école à Foshan (Wing Chun Fat San) et une école taïwanaise existaient encore.

Dans les années soixante, Yip Man fut le premier à enseigner son style à un large public. Parmi ses élèves les plus connus de l'époque : Bruce Lee et William Cheung. Notons encore Wong Shun Leung (le véritable instructeur de Bruce Lee), Pan Nam et Leung Ting, mais aussi Lo Man Kam qui contribuèrent notablement au développement mondial du Wing Chun, depuis la mort de Yip Man en 1972. Aujourd'hui, le Wing Chun est ainsi un des arts martiaux chinois les plus pratiqués au monde.

Branches du Wing Chun

Article principal : Branches du Wing Chun.

Les branches du Wing Chun désignent des traditions et interprétations différentes du Wing Chun, et les relations entre maitres et élèves qui perpétuent ces traditions. Ces pratiquants se réclament tous d'un art martial nommé Wing Chun ; s'il existe des différences dans la pratique et les techniques, entre les différentes branches et écoles, il demeure toujours un air de famille, c'est-à-dire une base identique de principes et techniques.

Il n'existe aucune organisation internationale contrôlant ou certifiant les lignées des différentes traditions, ou le contenu de l'enseignement dispensé. Les branches ci-dessous sont définies selon des publications détaillant les arbres des lignées (de maitre à maitre), sans classement particulier.

  • Branche Yip Man : Provenant principalement de Hong-Kong, c'est la branche s'étant le plus largement diffusé en Occident.
  • Branche Yuen Kai-San : Provenant de la ville de Guangzhou, fondé par Yuen Kai-San et dirigé par Sun Nung.
  • Branche Gulao (Koo Lo) : Provenant du village natif de Leung Jan, avec un style simple orienté vers le combat libre.
  • Branche Pan Nam : Provenant de Foshan, fondé par Pan Nam, diffusé aux USA à partir des années 1990
  • Branche Nanyang : Regroupe les branches de l'Asie du Sud (Thaïlande, Malaisie, Singapour...)
  • Branche Pao Fa Lien
  • Branche Hung Suen
  • Branche Jee Shim

Références bibliographiques :

  • Complete Wing Chun: The Definitive Guide to Wing Chun's History and Traditions., Chu & Ritchie & Wu, 1998, Boston, Tuttle Publishing. (ISBN 0-8048-3141-6)
  • Roots and Branches of Wing Tsun, Leung Ting, 2000-2003, Leung's Publications, Hong Kong

Principes

Quelques principes fondamentaux du Wing Chun :

  • Toujours protéger son centre que ce soit dans l'attaque ou la défense
*Canaliser d'une manière constante la poussée des bras vers l'avant[réf. nécessaire]
  • Utiliser la force de l'adversaire pour la retourner contre lui.
  • Utiliser les principes de déviation de force pour la défense et la ligne droite pour l'attaque
  • Lorsque le pont a été établi, rester collé aux avant bras de l'adversaire car l'information qui transite par le contact est plus rapide que celle qui transite par l'œil
  • Si la force adverse est trop grande, cède et utilise ton système de déplacement pour te restructurer
  • Si l'adversaire recule, suis-le et maintiens la pression ; ne le laisse pas reconstruire de nouveaux plans

Techniques

Ses techniques de mains sont particulièrement efficaces, conçues pour le combat rapproché jusqu'au corps à corps sans pour autant le contact des troncs entre eux. Il s'agit du 黐手 Chi sao. Les bras restent souples au possible en liaison avec une pression constante vers l'adversaire, quoi qu'il tente, ce qui permet de dévier et contrôler facilement les coups afin de protéger son centre (le méridien 會陰 Ren Mai précisément), et de placer ses propres frappes à la moindre ouverture de garde de l'adversaire sur tous ses méridiens.

  • Les réactions sont nombreuses :
    • Tan sao : réaction sur le bras à une impulsion ne croisant pas la ligne centrale
    • Bong sao : réaction sur le bras à une impulsion croisant la ligne centrale
    • Kao sao : réaction sous le bras à une impulsion ne croisant pas la ligne centrale
    • Jam sao : réaction sous le bras à une impulsion croisant la ligne centrale

Les coups, donnés à faible distance, n'ont pas besoin d'être accélérés par la pratique interne du Qi Gong. Cette pratique interne consiste à donner une forte secousse (Fa Jing) d'une amplitude réduite après avoir touché la cible à faible vitesse. C'est tout le corps qui produit cette onde de choc (le bras est le clou, le corps est le marteau), utilisant à la fois le poids du corps, la détente globale du corps utilisé comme un fouet et l'addition des forces de toutes les articulations. Ces qualités sont travaillées dans toutes les formes, progressivement, jusqu'à en venir à réaliser le fondement du Qi Gong et de sa circulation dans les méridiens. Interne veut dire se maitriser soi-même et non pas maitriser son adversaire en premier.

Ce wushu comporte 8 techniques de jambes[réf. nécessaire] et de nombreuses variantes (développées dans les exercices au Mannequin de bois, 木人樁, mu ren zhuang en mandarin pinyin). Toutes les parties du corps sont à percuter en double frappe, à commencer vers "les deux têtes", c'est à dire les yeux et les parties génitales.

Des techniques similaires existent pour les jambes que l'on désigne par les "jambes collantes", qui permettent d'éviter les tentatives de balayages et de projections adverses, elles permettent également de contrôler l'adversaire par une pression sur ses pieds et genoux. Remarquons la garde de face, jambes fléchies vers l'intérieur : c'était la tenue d'une brebis entre ses jambes pour la tondre sans qu'elle puisse s'échapper. La garde moderne occidentale en fente avant est par exemple une erreur qui dénature la tradition et la transmission. Au passage sur les jonques fleuries des canaux, le combat dans une barque oblige à un équilibre plus fort et des frappes uniquement de corps à corps, ce que le wing chun n'était pas et ne reste pas dans la tradition chinoise, plus interne dans l'enracinement de la garde, plus souple, plus liant. Le qi gong 氣功 du Shaolin traditionnel est perdu dans les écoles modernes occidentales.

  • Les deux réactions de base de jambes sont:
    • Tan gerk : réaction à une impulsion venant de l'extérieur
    • Bong gerk : réaction à une impulsion venant de l'intérieur
    • Yap gerk : réaction a une impulsion venant de l'extérieur

Les armes et équipements

Mannequin du Wing Chun

Art martial du peuple Hakka des jonques fleuries, le Wing Chun utilise les armes qu'on peut trouver sur ces bateaux en compagnie de dames galantes : la perche à la fleur de prunier pour faire avancer ces jonques et la paire de couteaux papillons. C'est en fait une paire de sabres d'appontage pour qu'une femme, n'ayant pas la même force qu'un homme, puisse dénouer sans force les nœuds marins ou trancher une corde d'appontage en cas d'urgence. Ces outils deviendront ainsi, dans le danger de ce commerce, des armes redoutables.

Les pratiquants s'entraînent aussi sur un mannequin de bois. Cet « homme de bois » a la hauteur d'une personne ; il est constitué d'un tronc d'une vingtaine de centimètres de diamètre, sur lequel on a ajouté trois bras et une jambe en fente avant fixe.

En plus d'équipements similaires à d'autres arts martiaux (sacs de frappe pour travailler vitesse, puissance ou endurcissement des membres), on peut aussi trouver (selon les branches d'enseignement) une installation composée de cinq ou sept gros pieux (diamètre d'un pied), plantés verticalement, sur lesquels le pratiquant s'exerce en équilibre. Dans la branche Leung Ting, le pratiquant s'exerce aux coups de pieds et aux déplacements (« fleur du prunier ») en circulant entre trois pieux (un mètre de hauteur).

Les formes

Les formes ou taolus (套路, tàolù) sont des exercices solitaires et méditatifs visant à développer la vigilance, l'équilibre, la relaxation et la sensibilité. L'exécution des formes entraîne également le pratiquant aux mouvements techniques fondamentaux et à la génération correcte de force.

L'ensemble des techniques du Wing Chun dérive des formes. Selon les lignées, les objectifs et les gestes de chaque forme peuvent être différents, et impliquer ainsi de nombreuses différences dans les techniques. De même, il existe des différences selon les lignées quant à la progression des pratiquants dans l'apprentissage des formes.

Dans la majorité des branches du Wing Chun, les formes sont au nombre de six : trois formes à main nue, une forme du mannequin de bois, et deux formes avec des armes.

Formes à main nue

  • Siu nim tao (小念頭, xiǎoniàntóu, « petite idée ») ou Siu lim tao (小練頭, xiǎoliàntóu, « petite pratique ») :
C'est la première et la plus importante forme en Wing Chun, qui enseigne les règles d'équilibre et de structure corporelle. Cette forme est généralement considérée comme une forme de Qi Gong complète.
Pour certaines branches (Yip Man), cette forme est Siu nim tao, « petite idée » du système, forme fondamentale sur laquelle le pratiquant revient sans cesse. Pour d'autres branches (Pan Nam), la forme est Siu lim tao, travail initial d'une simple « petite pratique » avec la plupart des techniques de base, qui permettra plus tard au pratiquant de se faire sa « petite idée » du système.
  • Chum Kiu[2] : « chercher le pont », « le pont coulant » ou encore « faire le pont ».
Cette seconde forme se concentre sur les techniques de déplacements du corps total et les techniques d'entrée pour « combler le fossé » entre le pratiquant et son adversaire, ainsi que perturber sa structure et son équilibre. Cette forme permet d'apprendre les techniques fondamentales de défense.
Les attaques de courte distance avec les coudes et les genoux sont aussi travaillées a ce stade.
  • Biu Gee[3] : « les doigts jaillissants ».
La troisième forme Biu Gee est faite de techniques ultra courtes et ultra longues, coups de pieds bas et balayages et techniques dites d'urgence, pour contre-attaquer quand la structure et la ligne centrale ont été mises à mal ou que le pratiquant est gravement blessé. Le pratiquant va apprendre durant cette forme les techniques d'attaque.

Mannequin de bois

  • Le Muk Yan Jong du Wing Chun est un mannequin de bois de la taille d'un homme, muni de 3 bras et d'une jambe. Il est utilisé par le pratiquant pour améliorer les déplacements, la vitesse et la précision des techniques, endurcir les membres mais surtout pour développer les sensations et réflexes des bras et jambes.

Selon les lignées du Wing Chun, la forme (tao) executée sur le mannequin est composée de 196 mouvements, 116 mouvements, ou 108 mouvements.

Bâtons Longs

  • 六點半棍, Liu Dian Ban Guen en mandarin pinyin : le bâton de 6 pieds et demi qui était la perche pour faire avancer les jonques fleuries. Il serait une dérivation plus courte du 七點半棍 (Qi Lio Dian Ban Guen, en pinyin) originel.
  • 七點半棍, Qi Lio Dian Ban Guen en mandarin pinyin : bâton de 7 pouces et demi, qui correspond au bâton des moines cultivant la terre du Shaolin Si, le monastère historique du Shaolin de la province chinoise du 河南, Henan en pinyin.

Couteaux papillon

Paire de couteaux papillon du Wing Chun

La paire de couteaux papillon (蝴蝶双刀[4]) : paire de couteaux d'appontage des bateliers de Hong Kong 香港 des célèbres jonques rouges des hakkas. Il s'agit historiquement d'une dérive de la paire de sabres courts chinois[5] utilisée principalement en campagne avant de venir dans la province du Fujian 福建, côtière, puis dans l'ile de Hong Kong 香港 et celle de Taïwan 中華民國 ex Formose, pour contrer le redoutable fléau à trois branches 三截棍 (san jen qen en pinyin)du monastère du Shaolin 少林寺 qu'un seul sabre 刀 (dao) ne peut combattre avec succès. La paire de sabres courts 短双刀 (san duan dao) permettait une articulation de rotation en milieu de frappe, tout autant qu'elle permettait qu'un sabre court protège le devant et l'autre le dos. Il serait faux de penser "deux" couteaux, auquel cas on écrirait 二 (er). 双 signale qu'ils sont ensemble, c'est initialement qu'ils sont liés. On ne peut pas dire "un" couteau papillon parce que dans ce style la préférence est allée à refuser une seule lame pour une paire, toujours dans l'idée d'arriver à équilibrer avec le fléau agricole à trois branches des moines du Shaolin. C'est la même idée fondamentale dans le terrible bâton paysan des moines (七點半棍, Qi Lio Dian Ban Guen) qui est changé pour la perche de la barque qui sert à la faire avancer : 六點半棍, Liu Dian Ban Guen, est plus courte d'un pouce.

D'origine le wing chun 詠春拳 était un style purement interne s'allongeant et souple. La nuance entre un style long et qui s'allonge est subtile et ne se comprend que par la pratique du Qi gong traditionnel du monastère bouddhiste du Shaolin[6]. Peu à peu en émigrant au sud de la Chine, il devient un style court, médiateur entre style Interne et Externe, tant dans ses deux armes que dans ses frappes. Lors du passage de ce wushu sur les canaux des jonques fleuries, la paire de sabres a été assimilée à une paire de couteaux[7] déjà existante : ce fameux couteau papillon chinois avec son ergot pour dénouer en force le nœud d'appontage quand la femme doit agir seule sans l'aide d'un homme. En cas de fuite immédiate en jonque, la largeur du couteau papillon permet de trancher la corde sans attendre de défaire le nœud. D'origine, la paire était et reste de sabres courts[8] mais la pratique de ces lames est quasiment la même.


Chi-sao

Chi-sao (黐手, pinyin: chīshǒu, cantonais: chi1sau2) ou « mains collées » désigne un principe fondamental du Wing Chun, et un ensemble de techniques. Le but du Chi-sao est de développer des réflexes sensitifs pour réagir à la pression exercée par l'adversaire, afin de « coller » celui-ci et se créer une ouverture pour frapper. Dans la forme du Wing Chun enseignée en occident, Chi-sao est généralement une pratique d'entrainement, considérée comme un jeu de réflexes. Pour d'autres branches du Wing Chun, chi-sao est une forme composée d'enchainements précis.

Le Chi-sao se pratique entre deux partenaires qui maintiennent le contact de leurs avant-bras en exécutant diverses techniques, s'entraînant mutuellement à percevoir chez l'adversaire les changements de pressions, d'intention, et les angles possibles d'attaque. Ce développement de la sensibilité aide le pratiquant à attaquer et contrer plus rapidement et précisément, avec les techniques les plus adaptées. Chi-sao ne doit néanmoins pas être confondu avec une pratique d'assauts (sparring), bien que ses principes puissent s'appliquer dans les combats.

Dans certaines lignées (Yip Man, Jiu Wan), les pratiquants débutants découvrent Chi-sao avec des enchaînements pour un seul bras, dénommés Dan Chi Sao (单黐手).

Chi-sao se réfère aussi à Luk Sao (双黐手, pinyin:shuāng chī shǒ), un exercice où deux partenaires enchaînent des défenses et attaques avec les mains. Les partenaires poussent et "tournent" leurs avant-bras contre ceux de l'adversaire, afin de ressentir la force des attaques, tester la résistance, et trouver de possibles ouvertures. Cet exercice est enseigné différemment selon les branches du Wing Chun.

Le Chi-gerk (黐脚, pinyin: chījiǎo) ou « pieds collants  » est une technique d'entrainement équivalente à Chi-sao pour le travail des pieds.

En Europe

Le Wing Chun est enseigné dans tous les pays européens. Les diverses branches sont aujourd'hui représentées, mais une majorité des écoles se réclament de la lignée Yip Man ; en raison en partie d'une forte implantation en Allemagne dès les années 1990 des écoles de Leung Ting, qui s'étendirent ensuite aux pays limitrophes.[9]

Le succès et la promotion du Wing Chun en Europe est surtout lié à la notoriété de l'acteur Bruce Lee, également pratiquant de Wing Chun.[10] En réalité, Yip Man ne fut pas directement son maître ; il le confia à l'un de ses élèves avancés, Wong Shun Leung, à la pratique très orientée combat, pour lui enseigner partiellement le Wing Chun. Quelques années plus tard, Bruce Lee devenu une star du cinéma riche et célèbre, chercha à renouer avec l'enseignement de Yip Man ; mais celui-ci refusa.[11] De cette impossibilité de continuer l'étude du Wing Chun, Lee créa dès son retour aux États-Unis d'Amérique, son propre style[12] : le Jeet Kune Do. La mort de l'acteur en 1973 lança la mode "kung-fu" en occident, et l'espoir de pratiquer son style contribua au succès des écoles de Wing Chun.

Depuis une dizaine d'années, l'intérêt croissant pour la culture et les arts martiaux chinois[13], font progresser le nombre de pratiquants. L'ouverture sur la Chine offre également aux pratiquants occidentaux la possible d'échanges avec des branches méconnues du Wing Chun.

Notes et références

  1. Usage de 永春 par plusieurs branches, dont notamment Pan Nam lui-même, attesté par Leung Ting dans Roots and Branches of Wing Tsun et par les auteurs de Complete Wing Chun. Voir aussi http://weng-chun.com et http://www.yongchunbaihechuen.com
  2. Xun Qiao en mandarin pinyin, Chum Kiu en cantonais Yale, 尋橋 en chinois traditionnel
  3. Biao Zhi en mandarin pinyin, Biu Gee en cantonais Yale, 鏢指 en chinois traditionnel
  4. , Hu Die Shuang Dao en mandarin pinyin (paire de couteaux papillon littéralement), Bart Cham Dao en Cantonnais, Bat Tram Dao en vietnamien
  5. "咏春拳" volume 1 par Han Guang Giou (韓廣玖), 1998 Guǎngzhōu, ISBN 7-5359-1950-2
  6. Manuscrit Yip Man (葉問)
  7. "咏春拳" volume 3 par Han Guang Giou (韓廣玖), 2000 Guǎngzhōu, ISBN 75359-2683-5/G . 508
  8. Forme "行者雙腰刀" par Han Guang Giou (韓廣玖), 2000 Guǎngzhōu, ISBN 75359-2683-5/G
  9. Encyclopédie des arts martiaux de l'extrême-orient, Gabrielle et Roland Habersetzer
  10. "Yong Chun Quan" par Wei Feng(魏蜂), 2003, ISBN 7-81051-935-2
  11. 116 Wing Tsun Dummy Techniques as demonstrated by grand master Yip Man, écrit par Yip Chun, février 1988, (ISBN 9627284033)
  12. "The legend of Bruce Lee" par Alex Ben Block, Dell Publishing 1974
  13. En 2005 en France, le nombre des pratiquants d’arts martiaux chinois avait progressé de prés de 75 % sur les 6 dernières années (audit du Ministère de la Jeunesse et des sports). Cette progression a conduit à la création de la Fédération Française de Wushu et arts énergétiques et martiaux chinois (FFWaemc).

Articles connexes

  • Kuen Kuit : les « paroles martiales » du Wing Chun
  • La Catégorie Pratiquant de Wing Chun.

Liens externes

  • Portail des arts martiaux et sports de combat Portail des arts martiaux et sports de combat
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