Vlad l'Empaleur

Vlad l'Empaleur

Vlad III l'Empaleur

Vlad III l'Empaleur
Prince
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Vlad l'Empaleur

Règne
1448, 1456-1462 et 1476

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Biographie
Père Vlad II le Dragon (Vlad Dracul)
Conjoint(s) (1) ép. Ilona Hunyade, sœur de Mathias Corvin
(2) illég. fille de l'armas Dracea de Manesti
Descendance Mihnea Ier cel Rău
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Le voïvode Vlad III Basarab, surnommé Ţepeş (« l'Empaleur »), né en novembre 1431 à Târgovişte ou, selon certains auteurs, à Schässburg/Sighişoara - mort en décembre 1476 à Bucarest), a été prince de Valachie en 1448, puis de 1456 à 1462 et en 1476.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

La légende dit qu'il serait né à Sighişoara, ville de style gothique en Transylvanie en 1431, où l'on montre sa maison natale. Toutefois les historiens roumains n'ont pas de certitudes à ce sujet: la plupart soulignent que les voïvodes valaques naissaient et grandissaient en général à Târgovişte, capitale et cour princière de Valachie. Le seul bâtiment historique que l'on peut rapporter avec certitude au règne de Vlad, c'est la tour de Chindia à Târgovişte. Selon l'historien Lucian Boia, l'une des plus anciennes citadelles de Bucarest fut érigée par Vlad l'empaleur. Elle est une des traces matérielles accréditant la présence de l'actuelle capitale de Roumanie à cette époque. La seule partie de sa jeunesse qui est corroborée par des textes sont les premières années passées à la cour de son père, Vlad II le Dragon (Vlad Dracul).

En 1442, il est envoyé comme otage au sultan Murad II, avec son jeune frère Radu III l'Élégant (Radu cel Frumos) ; il est retenu en Turquie jusqu'en 1448, et son frère jusqu'en 1462. Cette période de captivité turque a joué un rôle important dans la montée au pouvoir de Vlad. Probablement a-t-il adopté durant cette période son attitude intransigeante face à la vie. De plus, en sa qualité d'otage des Ottomans, Vlad Tepes Draculea aurait eu certains privilèges tel que celui de pouvoir étudier à Edirne (car Constantinople, Istambul de nos jours, ne fut prise par les Turcs qu'en 1453). Le supplice du pal était inconnu à cette époque dans toute l'Europe, il était l'apanage des Turcs : on peut raisonnablement penser que Draculea a découvert ce supplice durant son séjour à Edirne et l'a ramené chez lui.

La lutte pour le trône

Dans cette première moitié du XVe siècle, le trône de Valachie est disputé par les familles cousines, des Basarab-Dǎnescu et des Basarab-Drǎculescu. Les Dǎnescu appellent les Hongrois pour les aider, sous prétexte de combattre les Ottomans, alors que les Drǎculea négocient avec eux.

En 1447, le père de Vlad, Vlad II le Dragon (Vlad Dracul), conclut une paix avec les Ottomans. En novembre 1447, Iancu de Hunedoara (János Hunyadi en hongrois, Jean Hunyade en français), voïvode de Transylvanie et gouverneur de Hongrie depuis 1446, qui était en guerre contre les Turcs, entreprend une expédition punitive en Valachie en partant de Braşov. Vlad II est capturé et tué à Bǎlteni, avec son premier fils Mircea II le Jeune (Mircea cel Tânăr). Hunyadi se proclame lui-même le 4 décembre 1447 « voïvode des régions transalpines » à Târgovişte. Ce titre lui permet d'installer un Dǎneşti, le fils de Dan II, Vladislav II, sur le trône de Valachie.

En 1448, Vlad III l'Empaleur rentre d'Andrinople, soutenu par une cavalerie turque et un contingent de troupes prêtées par le pacha Mustafa Hassan, et profite de l'absence de Vladislav, éloigné de Târgovişte par les combats de la deuxième bataille de Kosovo, pour monter sur le trône. Mais Vladislav le chasse lorsqu'il revient, deux mois plus tard (octobre-novembre 1448), et Vlad doit s'exiler en Moldavie où règne Bogdan II. Il se lie d'amitié avec le futur Étienne III le Grand (Ştefan cel Mare).

Plus tard, Jean Hunyadi, qui part défendre Belgrade, lui confie une armée pour défendre le sud de la Transylvanie. Vlad Ţepeş en profite, avec l'aide de boyards de Munténie, pour reprendre le trône de Valachie en écrasant et tuant Vladislav II en août 1456. Vlad commence sa plus longue période de règne (six ans), pendant laquelle il sait qu'il ne peut garder sa place qu'en la défendant chèrement contre tous ceux qui la convoitent. Afin de consolider son pouvoir, il s'efforce de centraliser l'autorité, de la même façon que Matthias Corvin en Hongrie, ou Louis XI en France, éliminant sans pitié tout ceux qui pouvaient la déstabiliser. Il établit un régime de terreur dans l'aristocratie, de telle façon que tous le redoutent et le craignent.

Inflexible et droit

Vlad s'appuie sur le petit peuple, les paysans et artisans. Il est inflexible lorsqu'il s'agit d'honnêteté et d'ordre. La plus petite infraction, du mensonge jusqu'au crime, pouvait être punie de mort (la légende dit « du pal », mais toutes les forêts du pays n'y auraient pas suffi). En fait, Vlad cherche à combattre la corruption et l'intrigue par la terreur. Sûr de l'efficacité de son système, Vlad place un jour une coupe en or en plein milieu de la place centrale de Târgovişte. Les voyageurs assoiffés auront le droit de se servir de la coupe, mais elle doit rester en place. Selon les sources historiques, celle-ci ne fut jamais dérobée, et resta en place tout le temps du règne de Vlad.

Il dirige aussi sa vengeance contre les boyards responsables de la mort de son père et de son frère Mircea. Le dimanche de Pâques 1459, il arrête toutes les familles de boyards qui faisaient la fête à la cour princière. Après avoir mis au pal les plus vieux, il oblige le reste à marcher une centaine de kilomètres, sur une route difficile. Il ne permet pas aux survivants de se reposer à leur arrivée, il leur ordonne immédiatement de construire une forteresse sur les ruines d'un ancien avant-poste, avec vue sur la rivière. Beaucoup meurent. Vlad crée une nouvelle noblesse d'armes parmi ses paysans, et réussit à se faire construire rapidement une forteresse avec l'ancienne. La légende dit que ce serait le château de Bran, mais celui-ci ne se situe pas en Valachie, mais en Transylvanie, et si ses fondations sont bien antérieures au règne de Vlad (elles datent de l'Ordre Teutonique, cantonné là entre 1211 et 1242), les murailles actuelles sont postérieures, datant des Habsbourg. La véritable forteresse de Vlad est identifiée aujourd'hui aux ruines de Poenari sur l'Argeş, mais celles-ci n'ont rien de spectaculaire, sauf pour un archéologue.

En 1457, les marchands saxons de Transylvanie de Sibiu et de Braşov essaient de le remplacer par un « prêtre des Roumains », identifié comme étant le futur souverain Vlad IV Călugărul, qui leur promet des avantages douaniers. Les commerçants de Braşov choisissent un autre prétendant, Dan III Danicul, le frère de Vladislav II. Vlad franchit alors les Carpates et court de village en village punir les rebelles, jusqu'au moment ou Matthias Corvin, fils de Jean Hunyadi, devenu roi de Hongrie, intervient en négociant un accord, ce qui montre les limites de l'indépendance du pouvoir de Vlad Ţepeş, même sur ses terres, en face du pouvoir hongrois. Dan III, soutenu par Matthias, passe les Carpates depuis Braşov vers la Valachie, où il est pris et exécuté par Vlad le 22 avril 1460. Les représailles envers les marchands saxons de Transylvanie établis en Valachie sont alors terribles, et Vlad acquiert alors sa réputation de monstre auprès des Occidentaux.

Contre les Turcs

Début 1462, Vlad se sent plus fort, et la participation que lui promet Matthias en personne dans une expédition contre les Turcs l'enhardit jusqu'à briser son allégeance envers les Ottomans. Il lance alors une campagne contre les Turcs sur le Danube, tuant plus de 30 000 hommes. Vlad provoque la colère du sultan Mehmed II, fils de Murad, lorsqu'il refuse d'accéder à la demande des émissaires turcs pour le paiement du tribut au sultan. Lorsque les émissaires du sultan refusent d'ôter leur turban en face de lui, il les fait clouer sur leur tête. Quand le sultan apprend l'exécution de ses émissaires, il décide de punir Vlad en envahissant la Valachie. Un autre objectif du sultan est de transformer cette terre en province turque. Il entre en Valachie avec une armée trois fois plus importante que celle de Vlad. Sans alliés, celui-ci doit se résoudre à se retirer à Târgovişte, à brûler ses propres villages, et à empoisonner les sources sur sa route, de façon à ne plus rien laisser à boire et à manger à l'armée turque.

Lorsque le sultan arrive à Târgovişte, il est confronté à une vision d'épouvante : sur des centaines de pals, les corps de nombreux prisonniers turcs sont dressés, une scène terrifiante qui fut surnommée « la Forêt des Pals ». Mehmed II préfère laisser sa place au combat à Radu III l’Élégant (Radu cel Frumos), le plus jeune frère de Vlad, candidat des Turcs pour le trône de Valachie. À la tête de l'armée turque et d'hommes qu'il convainc de rejoindre son camp plutôt que d'obéir à Vlad, Radu III poursuit son frère jusqu'au château Poenari, sur l'Argeş. D'après la légende, la femme de Vlad, qui veut s'échapper d'un cachot turc, se donne la mort en se jetant du haut de la falaise (une scène exploitée par Francis Ford Coppola dans son film Dracula). Vlad, qui n'est pas le genre d'homme à se suicider, réussit à s'échapper du siège de sa forteresse en empruntant un passage secret à travers la montagne. Radu le Beau monte sur le trône de Valachie le 15 août 1462.

Prisonnier en Hongrie

Vlad revient en Transylvanie pour rencontrer Matthias qui, pense-t-il, arrive à Braşov pour se porter à son secours. Mais les autorités locales de Brasov ont déjà changé d'avis en reconnaissant Radu comme souverain depuis deux mois, et Matthias, constatant la situation et « aidé » dans sa décision par les commerçants saxons, fait arrêter Vlad par un chef hussite connu, Jan Jiskra, en novembre 1462. Vlad est maintenu prisonnier à Buda pendant douze ans ; une fois libéré, il retourne à Bucarest.

La fin tragique

En 1476, Vlad est reconnu à nouveau comme prince de Valachie, mais il ne se réjouit que peu de temps de son troisième règne. Il est assassiné à la fin du mois de décembre 1476 à Bucarest (ou au début de janvier 1477 selon certaines sources). Le corps de Vlad Ţepeş est décapité et sa tête envoyée au sultan, qui la pique sur un pieu comme preuve qu'il est bien mort. Vlad Ţepeş est enterré au monastère de Snagov, sur une île proche de Bucarest. Selon l'historien réputé Constantin Rezachevici, ce tombeau pourrait être situé sur la localité du monastère de Comana (Constantin Rezachevici „Unde a fost mormântul lui Vlad Tepes?“ (II), Magazin Istoric, nr.3, 2002, p. 41).

Des études récentes ont montré que le « tombeau » de Vlad Ţepeş au monastère de Snagov ne contient que quelques ossements de chevaux, datés du Néolithique, et ne correspondent pas aux vrais restes du prince valaque.

D'après le livre de Radu Florescu et Raymond McNally À la Recherche de Dracula, il y a deux tombes à Snagov. la première à l'entrée de la chapelle et la seconde au pied de l'autel. On s'accorde généralement à dire que c'est la seconde qui était censée contenir le corps (décapité) de Vlad. En 1932, une mission archéologique roumaine[1] ouvrit cette tombe et n'y trouva que quelques ossements mâchonnés. L'autre tombe fut également ouverte. L'équipe d'archéologues y découvrit un squelette d'homme en très mauvais état, privé de sa tête, une épée, une médaille de l'Ordre du Dragon, une couronne, les restes d'une cape violette et une bague de femme, cousue à l'intérieur de ce qui fut autrefois la manche d'une vêtement (tradition d'amour courtois très répandue en Europe à la fin du Moyen Âge et que Vlad put apprendre lors de ses séjours avec son père à la cour de l'empereur Sigismond à Nuremberg).

Trouver un corps dans cette tombe n'est finalement pas très étonnant : Vlad avait abjuré sa foi orthodoxe et s'était converti au catholicisme pour pouvoir remonter sur le trône et être soutenu par Matthias. Il était donc considéré comme un hérétique par les moines orthodoxes qui mirent son corps en terre[2]. Un hérétique certes mais de sang royal : on lui accorda donc de reposer dans la chapelle (certainement grâce à l'influence des frères Bobrin, ses gardes du corps[3]) mais à l'entrée. Ainsi, les fidèles et les moines marchaient sur sa tombe chaque jour en signe de mépris.

Avec l'avènement de la génétique, on s'intéressa de nouveau[4] au corps trouvé dans la chapelle en 1932 pour tenter de l'authentifier en comparant son ADN à celui des descendants de Vlad III encore en vie. La nouvelle se répandit[5] alors que le corps ainsi que tous les objets découverts avec lui avaient mystérieusement disparu des réserves du Musée d'Histoire et d'Archéologie de Bucarest, peut-être ont-ils été volés. Ils restent à ce jour introuvables.

Son vrai nom

Vlad est issu de la dynastie princière des Basarab, à l'origine du toponyme Bessarabie (qui désigna initialement la Valachie avant de désigner une partie de la Moldavie). Le premier représentant marquant est Basarab le Grand qui délivra le pays de la vassalité hongroise. Selon les historiens Mihnea Berindei et Matei Cazacu, ce nom pourrait être turc (signifiant "père sévère"). Selon l'historien Pierre Năsturel, ce Besserem-Bem des chroniques turques pourrait être une déformation de Bessarion-Ban ("Ban" étant un titre hongrois de vassalité équivalent à "marche" et ayant donné le nom du Banat).

Sa légende

Ses surnoms

Vlad Basarab a eu de nombreux surnoms: Ţepeş (« l'Empaleur » en roumain), Drăculea (« Dragonneau » en roumain, d'où Dracula - son père Vlad II le Dragon ayant été membre de l'Ordre du Dragon), mais aussi Kalles, Ibnes, en turc Suzgeç ou Kaziglu Bey, en allemand Gotveren...

Sa vie et ses actions s'inscrivent dans le contexte extrêmement mouvementé du milieu du XVe siècle pour l'Europe de l'Est. Le Saint-Empire romain germanique et les pays chrétiens d'Europe de l'Ouest, en particulier les royaumes d'Autriche, de Hongrie et de Pologne sont sérieusement menacés par la poussée de l'Empire ottoman, qui vient de faire tomber définitivement l'Empire byzantin avec la chute de Constantinople le 29 mai 1453. Les régions qui se situent entre les deux empires constituent le dernier rempart de la Chrétienté (catholique et orthodoxe) contre les Musulmans, et sont le théâtre de batailles acharnées. Les sultans consolident leur contrôle sur Constantinople, et assiègent les Balkans, jusqu'à se rendre maîtres de la plus grande partie de cette région, futurs États modernes comme la Serbie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, l'Arménie, et la Grèce, pour être finalement arrêtés aux portes de Vienne (Autriche).

Vlad Ţepeş connaît déjà une célébrité importante de son vivant, répandue surtout par les marchands saxons de Transylvanie, et par Mathias Ier Corvin le Juste (Matthias Corvin), le roi de Hongrie. Il est en effet connu comme étant un souverain cruel qui empale ses ennemis. Il aurait empalé dit-on des centaines de milliers d'hommes, et en particulier, les négociants allemands de Transylvanie, membres de la vieille noblesse, les paysans qui se dressaient contre lui, ainsi que les prisonniers turcs. En étant plus cruel encore que ses ennemis, il permit ainsi d'insinuer le doute parmi les Turco-ottomans quant à leur supériorité guerrière dans la guerre qu'ils livraient aux chrétiens des Balkans.

Cette popularité s'est vraiment propagée avec la diffusion du personnage de Dracula, inventé par Bram Stoker pour son roman en 1897. Ce roman ne se fonde pourtant pas directement sur le règne cruel de Vlad Ţepeş. C'est une fiction censée se dérouler en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle. Néanmoins, en raison de son règne sanglant, Vlad Ţepeş Dracula a été immortalisé par Stoker sous la forme d'un vampire buvant le sang de ses victimes. L'image de la Transylvanie, par le biais de Vlad Ţepeş, est maintenant associée pour longtemps au comte vampire Dracula, dont le nom est celui du Diable.

Origines de la légende

Sa vie est connue grâce aux sources écrites qui relatent les faits et gestes de Vlad III, prince de Valachie au milieu du XVe siècle :

Selon certaines de ces sources, Vlad Ţepeş était un monstre, un modèle de cruauté. Il était aussi une brute qui aimait répandre le sang, le feu, la mort partout (on prétendait même qu'il buvait le sang de ses victimes, qu'il « sauçait » son pain avec !), qui tuait tous ceux qui se mettaient en travers de sa route, en leur réservant des morts atroces, dont celle du pal, sur lequel la victime pourrit pendant des jours à la vue de tous. Ses victimes se comptèrent en milliers, en dizaines ou en centaines de milliers selon ces sources.

Cette thèse d'essence occidentale, trouve son origine dans la haine et le ressentiment de ses adversaires, les marchands saxons et les boyards de Valachie, qui ont toujours lutté pour conserver leurs privilèges dans ces régions. La diffusion d'écrits favorables à cette version en Europe a été fortement encouragée par Mathias Corvin, roi de Hongrie, qui cherchait à justifier son changement d'attitude : après avoir soutenu Vlad dans toutes ses actions contre les Turcs, il soutint son frère Radu III l'Élégant (Radu cel Frumos), qui était le candidat des Ottomans et chef des armées ottomanes, alors que Vlad était vaincu et lui demandait de l'aide, seul à Braşov. Il valait mieux faire passer Vlad pour un monstre incontrôlable.

Au début du XIXe siècle, cette thèse a été relancée par la publication en allemand des Histoires de la Moldavie et de la Valachie de Johann Christian Engel, qui présente Vlad Ţepeş comme un tyran sanguinaire.

Mais selon les chroniqueurs orientaux,

« Vlad Ţepeş était un chef qui utilisait la terreur pour se faire respecter de ses ennemis, un adversaire redoutable et respectable. On peut citer A. Bonfini ou L. Chalcocondil, ainsi que l'auteur anonyme des Histoires slavonnes, qui ont de l'admiration pour ce voïvode autoritaire mais juste, qui a utilisé toutes les méthodes pour consolider un pouvoir central, et pour faire régner l'ordre sur ses territoires. »
Libelle de 1462 représentant Vlad Ţepeş

En réalité, telle qu'elle est corroborée par les sources primaires, Vlad Ţepeş a persécuté les boyards valaques au profit du « vil » peuple pour asseoir son pouvoir, et pour financer ses campagnes militaires il a augmenté les droits de douane des marchands saxons de Transylvanie en Valachie. Ce sont ceux-ci qui, au moyen de gravures sur bois et de libelles reproduits à des centaines d'exemplaires, l'ont pour la première fois représenté en vampire sanguinaire se repaissant de chair humaine et buvant du sang, attablé devant une forêt de pals. Selon leurs libelles, Vlad aurait systématiquement fait écorcher, bouillir, décapiter, aveugler, étrangler, pendre, brûler, frire, clouer, enterrer vivants, mutiler atrocement et bien sûr empaler tous ses contradicteurs.

Dans quelle mesure Vlad a-t-il vraiment usé de ces cruels procédés ? Rien ne corrobore qu'il les ait davantage pratiqués que ses contemporains, mais il l'a fait de manière à frapper les esprits, en osant martyriser non seulement des criminels ou des voleurs, mais aussi des aristocrates comploteurs ou des marchands étrangers jugés malhonnêtes en 1457, en 1459 et en 1460, et surtout, un ambassadeur turc, Hamza Pacha, et son chambellan Thomas Katavolinos, qui avaient tenté de s'emparer de lui par ruse en 1461. Cela conduisit à une nouvelle guerre contre l'Empire ottoman mais surtout, inspira à toutes les cours d'Europe un sentiment d'horreur à l'égard de Vlad.

Ce sont quelques-uns de ces libelles qui, parvenus à la Royal Library et au British Museum de Londres où il se trouvent toujours, ont pu tomber sous les yeux de l'écrivain Bram Stoker et lui ont fourni une partie des idées grâce auxquelles il forgea son personnage de Dracula.

Ascendants

Descendants

Il était marié légitimement à Ileana de Hunedoara-Nelipic, fille de Iancu de Hunedoara, voïvode de Transylvanie et sœur de Mathias Corvin, roi de Hongrie. Dans cette branche, tous ses descendants ont porté le nom de Basarab : son fils Vlad, ses petit-fils Vlad de Sinesti et Ion de Sinesti, son arrière petit fils Ioan de Band.

Sa descendance non légitime, issue de sa liaison avec la fille de l'armaş Mircea de Manesti, est plus visible :

Vlad Ţepeş a eu trois femmes reconnues, Justina Szilagyi (mère de Mihnéa Ier), Cneajna Bathory de Transylvanie (ce qui permet aux exégètes de supputer des parentés avec la terrible Erzsébet Báthory) et Ileana de Hunedoara-Nelipic.

Mihnéa (« Le Mauvais ») eut avec Voica, une fille, Ruxandra Basarab, et avec Smaranda Szapolya, un fils: Mircea IV Miloş. Ce fils eut deux fils: Miloş Vodă (mort en 1577) et Petru Şchiopul (Le Boiteux) (mort en 1594).

Pierre V Şchiopul eut trois femmes reconnues (?): Maria Gronitz, avec qui il eut un fils Mircéa V, Irène « la Gitane » et Maria Aroisali. Sa fille Maria Basarab, épousa Peter Bornemisza de Kapolna. Ils eurent à leur tour une fille, Zsuzsanna Bornemisza de Kapolna qui, avec son mari Gaspar Kendeffy de Malomviz (ou Malmoliz), ont été des ascendants direct de la famille royale de Windsor [7].

De nombreuses familles françaises revendiquent aujourd'hui une ascendance remontant à Vlad Ţepeş, dont:

  • la princesse Caradja, d'origine grecque, qui vivait à Paris (et qui a vendu ses "droits au nom de Dracula" à un brocanteur berlinois qui a ouvert un "Dracula-Land" en Allemagne);
  • la famille française Bellery, dont le dernier descendant actuel est Gwénaël Bellery, qui use du titre de "Comte de Transylvanie" (ce que Vlad Ţepeş n'a jamais été, et qui d'ailleurs n'existe pas: il y avait un voïvode de Transylvanie, titre ultérieurement transformé en "Grand-duc", et une multitude de comtes (magyars et non roumains) nommés d'après leurs domaines locaux (et non "de Transylvanie", la Transylvanie n'étant pas un comté);
  • la famille Czorna-Koudinoff qui en raison de son patronyme "Czorna" ou "Cherna" (russe/polonais) signifiant "noir" ou "sombre", sont descendants de Radu Negru ("le noir" en roumain, 9ème Voïvode de Valachie) : ses représentants actuels sont Nadège et Mishka-Olivier Ortega-Koudinoff; en fait cette famille de Cosaques du Don fournissait des chevaux à l'armée russe pendant la periode imperiale dans la petite ville de Vioshanskaya.

La légende contemporaine : Dracula

Pour consulter un article plus général, voir : Dracula.

On ne sait pas exactement pourquoi Bram Stoker a pris comme modèle pour son personnage de fiction le prince de Valachie du XVe siècle. Quelques-uns ont proposé l'idée que Stoker aurait rencontré un professeur hongrois de l'Université de Budapest, Arminius Vambery (Hermann Vamberger), et il est possible qu'il ait pu avoir des informations sur Vlad Ţepeş. En outre, le fait que le Dr Abraham Van Helsing mentionne son ami Arminius dans le roman de 1897 comme source de ses connaissances sur Vlad Ţepeş semble être en faveur de cette hypothèse. De même, le seul lien réel entre le Vlad Ţepeş historique (1431-1476) et le mythe littéraire moderne du vampire est le livre de Stoker ; Bram Stoker s'est servi des sources populaires, de détails historiques et de quelques expériences de sa vie personnelle pour donner la vie à une créature complexe. D'autre part, les adversaires politiques principaux de Vlad - les Saxons de Transylvanie - se sont servi du sens de diable du mot roumain drac pour jeter le discrédit sur la réputation du prince. En effet, ils auraient pu associer les deux sens du mot roumain, dragon et diable pour expliquer une relation plus étroite entre Vlad Ţepeş et les vampires.

Liens externes

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Bibliographie

  • Academia Româna (Académie Roumaine), Istoria Românilor vol.IV (Histoire des Roumains), Bucarest, Editura Enciclopedicǎ, 2001.
  • Buican (Denis), Dracula de Vlad l'Empaleur à Staline et Ceaucescu, La Garenne-Colombes, Éditions de l'Espace européen, 1991.
  • Buican (Denis), Les Métamorphoses de Dracula. L'histoire et la légende, Paris, Le Félin, 1993.
  • Cazacu (Matei), Histoire du prince Dracula, Paris-Genève, Droz, (1988) et Taillandier (2004) (ISBN 2847341439).
  • Dobrila (Constantin), Entre Dracula et Ceaucescu. La tyrannie chez les Roumains, Bucarest, Institut culturel roumain, 2006.
  • Nouzille (Jean), La Moldavie - Histoire tragique d'une région européenne, Paris, Ed. Belier, 2004 (ISBN 2952001219)
  • Raymond McNally & Radu Florescu, A la recherche de Dracula, l'histoire, la légende, le mythe, Robert Laffont Paris, 1973

Voir aussi

Notes

  1. référence nécessaire
  2. référence nécessaire
  3. référence nécessaire
  4. référence nécessaire
  5. référence nécessaire
  6. Références généalogiques
  7. En fait seulement deux épouses de Petru Şchiopul sont attestées: Une grecque Maria Amiralis et Irina Botezata mère de son fils unique Ştefaniţă mort sans descendant


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