- Victoire mutilée
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La victoire mutilée est une expression de Gabriele D'Annunzio qui désigne la conviction très répandue dans les milieux nationalistes et chez les anciens combattants italiens que l’Italie n’a pas reçu une récompense suffisante pour sa participation à la victoire de l’Entente sur les Empires centraux à l’automne 1918.
Après plusieurs mois de neutralité, en 1915, par le traité de Londres les puissances de l’entente promettent à l’Italie de nombreuses concessions territoriales alors que l’Italie était, jusqu’à cette date, alliée à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie par le traité de la triple alliance.
Au cours du traité de Versailles, les représentants italiens Sidney Sonnino et Vittorio Emanuele Orlando ne réussissent pas à obtenir l’application du traité de Londres, chaque pays essaie d’obtenir le maximum d’avantages tandis que les États-Unis imposent la position de Wilson qui est opposé aux clauses du traité de Londres.
Face à l’incapacité du gouvernement italien à résoudre le problème des frontières orientales et des colonies, un sentiment de malaise commence à agiter le pays qui est alimenté par la presse et les intellectuels, particulièrement d'Annunzio et les futuristes. Dans de nombreux milieux se répand la conviction que les six cent mille morts de la guerre ont été trahis et inutilement envoyés à l'abattoir, et que les trois ans de souffrances n'ont servi qu'à détruire l'Empire des Habsbourg aux frontières de l'Italie pour en construire un nouveau, plus hostile encore. De plus, le sort de Fiume et Zadar et des autres localités et iles dalmates dont la population est majoritairement italienne, émeut une grande partie de l’opinion publique en raison de l’intense propagande conduite par la presse nationaliste et mussolinienne.
La réaction est violente, un mouvement révolutionnaire se mobilise autour de Benito Mussolini qui, piazza San Sepolcro à Milan, donne naissance au fascisme et, peu de mois après, Gabriele d'Annunzio occupe Fiume qu'il propose d'annexer à l’Italie. Face aux hésitations du gouvernement italien, Fiume est déclarée indépendante en attendant de rejoindre la « mère patrie ». Le leitmotiv de la victoire mutilée devient alors un des principaux thèmes de la propagande et des revendications du fascisme qui s’en sert pour accuser de faiblesse les gouvernements d’après-guerre et les autres partis d’avoir affaibli le pays et diffuser auprès des travailleurs, le sentiment que les droits de l’Italie ne sont pas dignes d’une défense adéquate.
L’accord italo-yougoslave de Rapallo ne résout pas la question de l’opinion publique nationaliste et fasciste, au contraire, il accentue le problème, faisant apparaitre encore plus faible le gouvernement et offrant au fascisme un argument facile pour soutenir sa propre cause et créer des sympathies dans le pays.
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Vittoria mutilata » (voir la liste des auteurs)
Catégorie :- Histoire contemporaine de l'Italie
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