Ursus arctos arctos

Ursus arctos arctos

Ours brun

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Ours brun
 Ours brun (ici sous-espèce Ursus arctos arctos)
Ours brun (ici sous-espèce Ursus arctos arctos)
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Super-ordre Eutheria
Ordre Carnivora
Sous-ordre Caniformia
Famille Ursidae
Sous-famille Ursinae
Genre Ursus
Nom binominal
Ursus arctos
Linnaeus, 1758
Répartition géographique
ZL ursus arctos.png
Statut CITES : Cites II.svg Annexe II ,
Révision du 11/06/92
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Ours brun, Parc animalier des Pyrénées, 2005

Ours brun, Parc animalier des Pyrénées, 2005

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L’ours brun (Ursus arctos) est une espèce d’ours qui peut atteindre des masses de 130 à 700 kg.
Le grizzly, l’ours kodiak et l’ours brun mexicain sont des sous-espèces nord-américaines de l’ours brun.

Cette espèce fait localement l’objet de programmes de protection et/ou réintroductions, dont en France, et est totalement exterminée au Liban.

Sommaire

Caractéristiques

Les ours bruns ont des fourrures dans les teintes blondes, brunes, noires, ou une combinaison de ces couleurs. Les ours bruns ont une grande bosse de muscles au-dessus de leurs épaules qui donne la force aux membres antérieurs pour creuser. Leur tête est grande et ronde avec un profil facial concave. Debout, l’ours atteint une hauteur de 1.5 à 3 mètres. Malgré leur taille, ils peuvent courir à des vitesses allant jusqu’à 56 km/h. L’ours brun est digitigrade des pattes avant et plantigrade des pattes arrière. C’est-à-dire qu’il pose en premier les « doigts » puis ensuite le talon de ses pattes antérieures et qu’il pose toute la plante de ses pattes postérieures en même temps.

Quand deux mâles luttent, ils se battent pour conquérir une femelle et s’approprier un territoire. Celui qui remportera ce combat obtiendra le premier les faveurs de la femelle, mais ne pourra guère compter sur sa fidélité, et ne pourra pas s’occuper de ses petits.

Avec ses trois paires de mamelles, disposées sur la poitrine et l’abdomen, la maman ourse est une excellente nourrice. Elle donne à ses petits un lait riche en graisses, protéines et vitamines. La mère ourse a un instinct maternel très développé; elle saura protéger sans hésitation ses petits de tous les dangers qui les menacent et les prédateurs qui n’hésiteront pas à les dévorer lorsqu’ils les trouveront seuls, tels que les pumas et les loups, mais principalement les ours mâles qui n’hésiteront pas à tuer les oursons qui ne leur appartiennent pas afin de conquérir leur mère — comportement se trouvant aussi chez les lions —, les chiens de chasse et l’homme.

Répartition

Autrefois indigènes en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, les ours bruns sont maintenant éteints dans certaines zones tels que dans les régions libanaises et ont vu leur nombre considérablement réduit dans d’autres. Ils préfèrent les zones semi-ouvertes, habituellement dans des secteurs montagneux.

En Amérique du Nord l’ours brun est réparti de l’est de l’Alaska via le Yukon et les territoires du Nord-Ouest, au sud par la Colombie-Britannique et par la moitié occidentale de l’Alberta. Des populations isolées existent au nord-ouest de l’État de Washington, aux nord de l’Idaho, dans le Montana occidental et dans le nord-ouest du Wyoming. La sous-espèce Ursus arctos horribilis (le grizzly) est l’ours brun commun de l’Amérique du Nord continentale ; la sous-espèce Ursus arctos middendorffi (l’ours kodiak), la plus grande de toutes les espèces d’ours avec l’ours polaire, vit en Alaska dans les îles de Kodiak, d’Afognak, et de Shuyak. La sous-espèce Ursus arctos nelsoni habite dans le nord du Mexique.

L’habitat des ours bruns du Vieux Continent coïncide avec les reliquats des forêts de la préhistoire, qu’elles soient nordiques ou montagnardes. La Russie et la Scandinavie abritent aujourd’hui avec les Balkans et les Carpathes leurs principales populations. L’ours brun d’Europe survit de plus en plus mal dans les Pyrénées. Il est si menacé, si farouche qu’il en devient invisible à ses plus ardents admirateurs.

Démographie

La population totale des ours bruns est estimée à environ 200 000 dans le monde. Les plus grandes populations vivent en Russie, avec 120 000 ours, aux États-Unis avec 32 500 ours et au Canada avec 21 750 ours. 95% des ours bruns vivant aux États-Unis sont en Alaska. En Europe, il y en a environ 14 000, séparés en 10 populations distinctes. On trouve de petites populations d'ours bruns isolées dans plusieurs pays d’Europe, de l’Espagne à la Bulgarie. En Italie, entre 1999 et 2002, sept femelles et trois mâles capturés en Slovénie ont été relâchés dans le Trentin où subsistaient trois ours autochtones. L’ours brun était symbole du pouvoir des rois au Moyen Âge, mais Sa Majesté l’ours fut de moins en moins respectée par l’homme.

En réduction depuis l’époque romaine, l’ours brun était encore présent vers l’an mille dans toutes les forêts de montagne françaises mais les zones d’habitat se réduisirent au XVIe siècle aux parties les plus inaccessibles des Vosges, du Jura, du Massif Central, des Alpes et des Pyrénées. A la fin du XVIIIe siècle, le développement des activités humaines comme le pastoralisme, l’exploitation des forêts ou l’utilisation des armes à feu accentua sa disparition et au milieu du XIXe siècle sa présence ne fut plus constatée que dans quatorze départements du Jura, des Alpes et des Pyrénées. Il disparut d’abord du massif jurassien vers 1860 puis des Alpes (estimation 300 ours en 1800, 70 en 1860, 20 en 1900, dernière observation en 1937 dans le Vercors) pour ne subsister que dans les Pyrénées où sa population atteignit quasiment l’extinction à la fin du XXe siècle [1]. L’ours a marqué les traditions orales et de nombreuses excavations ont conservé le souvenir de sa présence (« grotte de l’ours » dans le département du Jura à Chaux-des-Crotenay, Foncine-le-Bas, Rosay ...)[2]

En 1995, la France comptait une population d’ours brun relictuelle de 5 individus dans les Pyrénées occidentales. Sans la capture en Slovénie et le relâcher de 2 femelles en 1996 et d’un mâle en 1997 dans le cadre du programme de réintroduction en Pyrénées centrales, l’ours brun était condamné à une disparition certaine. Mais en 1997 et en 2004, deux ourses suitées, Melba d’origine slovène et Cannelle la dernière ourse de souche pyrénéenne, ont été abattues par des chasseurs lors de battues. La réintroduction a permis de faire remonter la population à une quinzaine d’individus en 2005 mais ne pouvant être considérée comme viable à long terme, nombre trop faible de femelles et problème de consanguinité. Il s’est avéré que les deux femelles réintroduites s’étaient accouplées sur leur territoire d’origine avec le mâle lui aussi réintroduit. Cette situation a conduit le gouvernement français à mettre en œuvre un plan de renforcement avec un apport de 4 nouvelles femelles et d'un mâle au printemps 2006.

Mode de vie et alimentation

L’ours brun est principalement nocturne sauf en Amérique du Nord, et en été accumule jusqu’à 180 à 200 kg de graisse, réserve dans laquelle il puise pour tenir l’hiver, période pendant laquelle il devient très léthargique. Bien qu’il ne soit pas un vrai animal hibernant et qu’il puisse être réveillé facilement, il aime s’abriter dans des endroits protégés telle qu’une caverne ou une crevasse pendant les mois d’hiver.

Étant omnivore, il s’alimente à partir de plantes, dont les baies, les racines, et les pousses, champignons et surtout poissons, insectes et petits mammifères. L’ours brun est en grande partie végétarien, tirant jusqu'à 75% de ses calories des matières végétales. Signalons que l’ours mange un énorme nombre de papillons nocturnes (mites) pendant l’été, parfois plus de 20 à 40 000 par jour, et peut retirer jusqu’à un tiers de leurs calories de ces mites.

Normalement solitaires, les ours se rassemblent à côté des cours d’eau et des fleuves pendant le frai du saumon. Tous les deux ans les femelles mettent au jour 1 à 4 jeunes qui pèsent seulement 500 grammes à la naissance.

Sous-espèces

Les sous-espèces de l’ours brun ont été énumérées comme suit ; cependant, il y a peu d'accord sur la classification :

Mythologie de l’ours brun

L'ours faisait partie des animaux utilisés par les romains dans les cirques (ivoire byzantin du Musée national du Moyen Âge, Cluny)

En Bulgarie, en Roumanie, dans les Balkans, en Asie, en Yougoslavie, chez les Indiens d’Amérique du Nord comme dans les Pyrénées, l’ours fut longtemps considéré comme l’ancêtre de l’homme ou encore comme un homme sauvage ; souvent même il avait le statut d’un dieu. Son attitude parfois proche de l’humain lui a valu cet anthropomorphisme. Ainsi, quand il se dresse sur ses pattes arrières tel un homme, les Béarnais le nomment « lou pedescaou », le va-nu-pieds, ou encore « lou Moussu », le Monsieur.

Pour les Basques, c’est « Artza » tandis que les bergers sont nommés « artzainak ». Il a également laissé son nom dans l’appellation de grandes figures historiques, chez des divinités ou dans la toponymie : Arthur, Arthémis, Artehe, Artahe, Artio, l’Arctique, Bernard, Madrid, Berlin ou Bern…

Un squelette de néandertalien a été découvert dans la grotte du Regourdou, à proximité de Lascaux, dans une sépulture datant de 70 000 ans BP sous une dalle monolithe de 850 kg et associé aux restes d’un ours brun. Il a longtemps été considéré comme l’un des plus anciens indices d’adoration de l’ours mais cette version est discutée aujourd’hui.

À Chauvet, des crânes d’ours disposés en cercle ont été découverts ; l’un d’eux était volontairement posé sur un rocher au centre d’une des salles ornées de la grotte. À Montespan, il y a 17 000 ans, la statue d’un ours était façonnée dans l’argile. Dans la grotte basque d’Ekain, toutes les représentations animales sont orientées vers la niche aux ours (artzei).

L’ours étant autrefois un symbole de résurrection et de fertilité, l'Église s’est efforcée de faire la guerre à ces anciens cultes animistes[3].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Michel Pastoureau, L'ours, histoire d'un roi déchu, Seuil, 2007, ISBN 2-02-021542-X

Liens externes

Notes et références

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