- Université de Königsberg
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L'université de Königsberg (Albertus-Universität Königsberg) était une université de la ville allemande de Königsberg, en Prusse-Orientale. Fondée en 1544 par le duc Albert de Brandebourg, elle fut désignée poétiquement un siècle plus tard sous l'appellation d’Albertina en son hommage. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l'université fut fermée et Königsberg annexée et rebaptisée Kaliningrad par l'Union soviétique. L'université russe d'État Emmanuel-Kant se veut le successeur des traditions de l'université Albertus.
Sommaire
Histoire
XVIe siècle - XIXe siècle
Albert Frédéric de Prusse, qui obtint le titre héréditaire de duc en 1625, avait installé sa nouvelle capitale à Königsberg, et songeait depuis longtemps à y établir une université, pour constituer un contrepoids luthérien à l'Académie de Cracovie qui était catholique, le Duché de Prusse orientale étant à l’époque un fief du Royaume de Pologne. Il la fonda par une ordonnance du 20 juillet 1544, et elle fut inaugurée le 17 août 1544. Le premier recteur[1] fut le poète Georg Sabinus, gendre de Philipp Melanchthon, qui recruta l’érudit Andreas Osiander et le recteur du lycée d’Elbing, Willem van de Voldersgraft, comme professeurs. L’université Albertus comprenait quatre disciplines : la théologie, la médecine, la philosophie et le droit.
Au XVIIe siècle, l'université a vu son nom rattaché à celui de Simon Dach, qui devient son recteur en 1656, et de ses amis poètes. C'est alors que son surnom d’Albertina, lui fut donné. Dans la foulée de la visite du Tsar Pierre Ier de Russie en 1697, les liens entre le futur Royaume de Prusse et la Russie impériale se resserrèrent. On peut citer Cyril Razoumovski et Michel A. Miloradovitch parmi les étudiants russes de l'université.
Au XVIIIe siècle, c’est Emmanuel Kant qui est recteur de l’université de Königsberg, ville qu’il n'a jamais quittée, et dont la sépulture se trouve sur le site de l’'Université Russe d’État Emmanuel Kant. Un jardin botanique fut inauguré en 1811, durant les guerres napoléoniennes. Deux ans plus tard, Friedrich Bessel installa son observatoire à deux pas du jardin.
Au XIXe siècle, l’université compte parmi ses professeurs de noms aussi illustres que Johann Gottlieb Fichte (1806-07), le biologiste Karl Ernst von Baer (1817-34), le mathématicien Carl Gustav Jacobi (1829-42), le minéralogiste Franz Ernst Neumann (1828-76) et le physicien Hermann von Helmholtz (1849-55).
C’est à cette époque, en 1862, que fut achevée la rénovation de l’université dans un style renaissance par Stüler. La façade fut ornée d’une statue équestre d’Albert Frédéric de Prusse, sous laquelle furent placées des niches contenant les statues des réformateurs protestants Martin Luther et Philipp Melanchthon, tandis qu'à l'intérieur de l'édifice on trouvait un escalier soutenu par des colonnes de marbre. On plaça dans le grand amphithéâtre un portrait de l'empereur Frédéric III du Saint-Empire par Lauchert et un buste d'Emmanuel Kant par Hagemann et Schadow. Le hall adjacent fut décoré de fresques peintes en 1870.XXe siècle
Au XXe siècle, l'université dut son rayonnement à son école de mathématiques, à laquelle étaient associés les noms d'un professeur d'Albert Einstein, Hermann Minkowski, et d'un des mathématiciens modernes les plus marquants, David Hilbert.
La bibliothèque Albertina, située Dritte Fliess Strasse, contenait 230000 volumes. L'université comptait 900 étudiants en 1900.Le 17 août 1944, l'université fêta ses 400 ans. Durant les nuits du 26 au 29 août 1944, Königsberg fut la cible de bombardements intenses par la Royal Air Force. La ville historique fut détruite, ainsi que 80% du campus de l'université.
Conformément aux Accords de Potsdam de 1945, Königsberg fut intégrée à l'Union soviétique et l'Albertina fermée. Le nouvel Institut pédagogique de Kaliningrad utilisa l'ancien campus de 1948 à 1967, puis reçut le statut d'université sous l'appellation d'Université russe d'État Emmanuel Kant.
Étudiants renommés
- Alfred Clebsch, mathématicien
- Kristijonas Donelaitis, écrivain
- Christian Goldbach, mathématicien
- Rudolf Gottschall
- Gotthilf Hagen, hydraulicien, maître d'œuvre de l'arsenal de Wilhelmshaven
- Johann Gottfried Herder, écrivain
- Ludwig Otto Hesse, mathématicien
- David Hilbert, mathématicien
- E.T.A. Hoffmann, écrivain
- Theodor Kaluza, physicien
- Emmanuel Kant, philosophe
- Gustav Kirchhoff, physicien
- Ewald Christian von Kleist
- Karl Rudolf König
- Rudolf Lipschitz, mathématicien
- Martynas Mažvydas
- Hermann Minkowski, mathématicien
- Carl Neumann, mathématicien
- Moshe Novomeysky
- Arnold Sommerfeld, physicien
- Georg Voigt, historien
- Friedrich Ludwig Zacharias Werner
- Arthur Zimmermann
Professeurs illustres
- Wilhelm von Giesebrecht (1857-1861), médiéviste
- David Hilbert, professeur assistant de mathématiques (1886–1895)
- Adolf Hurwitz, chaire de mathématiques (1884-1891)
- Karl Jacobi, chaire de mathématiques (1829-1842)
- Emmanuel Kant, philosophe
- Karl Lachmann, littérature classique (1818-1824)
- Konrad Lorenz, biologiste et zoologiste autrichien (1940-1941)
- Wilhelm Maurenbrecher, historien
- Hermann Minkowski, professeur assistant de mathématiques (1894-1896)
- Heinrich Olbers, chaire d'astronomie de 1806 à 1810
- Andreas Osiander, chaire de théologie de 1549 à 1552
- Friedrich Julius Richelot (-1875)
- Hans Rothfels, historien (1891-1976)
- Theodor Schieder, historien (1908-1984)
- Johannes Voigt, historien
- Heinrich Weber, chaire de mathématiques (1875-1883)
Article connexe
Notes et références
- Parmi les recteurs suivants, on compte de nombreux nobles prussiens n’ayant jamais été à l’université.
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