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Université Zitouna
Université Zitouna Nom original جامعة الزيتونة Informations Fondation 737 Type Université publique Localisation Tunis, Tunisie Régime linguistique Arabe Recteur Salem Bouyahia Undergraduates 1 200 Postgraduates 350 Site web uz.rnu.tn modifier L'Université Zitouna (جامعة الزيتونة) est une université tunisienne basée à Montfleury (Tunis) mais qui fut pendant plus d'un millénaire située au sein de la grande mosquée Zitouna.
Selon l'historien Hassan Hosni Abdelwahab, la Zitouna serait le plus ancien établissement d'enseignement du monde arabe puisqu'une médersa y est fondée dès 737.
Parmi ses enseignants ou étudiants illustres du Moyen Âge figurent Sidi Ali Ben Ziyad, le théologien malékite Ibn Arafa, le précurseur de la sociologie Ibn Khaldoun et son frère l'historien Yahya ben Khaldoun ou le voyageur Abdallah Tijani qui rédigea un récit de voyage satirique au XIVe siècle ; plusieurs savants andalous viennent y donner des cours comme Ibn al-Abbar (en) (mort en 1259), Ibn Usfur (mort en 1270), Hazim de Carthagène (mort en 1285), Ibn al-Gammaz (mort en 1293) ainsi que le mathématicien Al-Abili (mort en 1356). Mohamed Tahar Ben Achour, Tahar Haddad, Abdelaziz Thâalbi, le réformateur algérien Ben Badis ou encore Abou el Kacem Chebbi y étudient également à l'époque moderne.
Sommaire
Médersa
Fondée en l'an 120 de l'hégire (soit l'année 737), cinq ans après la fondation de la mosquée du même nom, la médersa de la Zitouna était un lieu de science où l'on dispensait un enseignement à la fois religieux (fiqh de rite malékite, hadiths et Coran) mais aussi littéraire et scientifique[1].
Elle abrite également une bibliothèque importante qui remonte au premiers siècles d'existence de la mosquée ; les chroniqueurs rapportent qu'une partie de celle-ci a brûlée lors du sac de Tunis par les armées de Charles Quint en 1535.
Les enseignements y étaient délivrés par des cheïkhs adossés à l'une des colonnes, au centre d'un cercle d'étudiants. Malgré cette apparente simplicité, l'enseignement connaissait une organisation complexe où tout était codifié et ordonné selon un rituel précis : nombre d'heures d'enseignement, nombre d'élèves par professeur, disciplines, et surtout délivrances des diplômes après un examen dans la grande salle de prière de la mosquée, devant un jury composé de tous les cheïkhs de la Zitouna ainsi que des professeurs et parfois même de ministres et de notables de la médina[1]. Après un cycle de quatre ans, l'étudiant obtient un diplôme appelé ijaza et, après un cycle de sept ans, le prestigieux diplôme appelé tatoui.
Ahmed I Bey restaure l'ancienne bibliothèque vers 1844, en y intégrant de nouvelles publications de sciences modernes, sous l'influance de Mahmoud Kabadou ; elle porte le nom de bibliothèque El Ahmadiyya.
Réformes en pleine agitation nationaliste
Les premières réformes de l'institution datent de 1856 mais c'est Sadok Bey qui amorcera les premiers véritables changements dans le rôle de l'université, avec la création du Collège Sadiki où tous les enseignants sont issus de la Zitouna. Au début du XXe siècle, la Zitouna profite également des réformes modernistes impulsées par l'élite intellectuelle qui a fondé l'association de la Khaldounia avec trois membres du mouvement des Jeunes Tunisiens : Abdeljelil Zaouche, Ali Bach Hamba et Hassen Guellaty. Attentifs aux grèves tenues à l'Université al-Azhar en 1909, à l'attitude de Taha Hussein et aux cours modernes dispensés dans le même temps à la Khaldounia, les 2 000 étudiants de la Zitouna organisent dès 1910 d'importantes grèves ainsi que des meetings réclamant la modernisation de l'enseignement et la constitution d'une commission de réformes.
Cette commission voit finalement le jour en 1945, sous la présidence de Mohamed Tahar Ben Achour et composée de Mohamed Salah Ben Mrad ainsi que d'autres savants tunisiens renommés et des membres actifs du mouvement national. Cette commission insiste pour inscrire obligatoirement au programme les disciplines scientifiques modernes et les langues étrangères, pour réviser les méthodes pédagogiques par la mise en place d'un enseignement écrit, d'horaires réguliers et précis et d'une diminution de la longueur du cycle d'études. Un contrat est signé en 1947 entre cette université et la Khaldounia pour que soit créé, au sein de la Zitouna, des postes d'enseignement en sciences physiques et naturelles, en histoire-géographie et en philosophie. Les réformateurs insistent également pour obtenir leur exonération de la mejba et leur exemption du service militaire. Le processus de réforme de l'université causa du souci aux autorités du protectorat[1] ; l'administration accusa ainsi les Jeunes Tunisiens d'avoir organisé l'agitation des étudiants zitouniens.
Nouveau statut sous la république
À la suite de l'indépendance du pays, le 20 mars 1956, le président Habib Bourguiba met fin au lien entre l'université et la mosquée. Une université moderne est établie le 26 avril de la même année mais elle est remplacée par une faculté de charia et théologie, le 1er mars 1961, devenant ainsi une composante de l'Université de Tunis. L'institution abrite quelques 1 200 étudiants[Quand ?].
En 1987, sous l'impulsion du président Zine el-Abidine Ben Ali attentif aux revendications des islamistes, trois instituts sont créés et associés pour former la nouvelle Université Zitouna : l'Institut supérieur de théologie qui débute ses activités en 1988, l'Institut supérieur de la civilisation islamique qui abrite quelques 300 étudiants et 40 chercheurs[Quand ?], et le Centre d'études islamiques de Kairouan.
Références
Liens externes
- (fr) Institut supérieur de théologie
- (fr) Institut supérieur de la civilisation islamique
- (fr) Centre d'études islamiques
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