- Union juive française pour la paix
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L’Union juive française pour la paix (UJFP) est une organisation juive laïque, universaliste s'opposant à l'occupation des territoires palestiniens, qui milite, notamment dans le Collectif Palestine, pour la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un État, pour la reconnaissance du droit au retour des réfugiés palestiniens, pour le démantèlement des colonies en Cisjordanie et à Gaza, pour le retrait des colons israéliens de tous les territoires occupés, Jérusalem-Est compris. Politiquement située à gauche, voire à l'extrême-gauche, elle est affiliée au réseau Juifs européens pour une paix juste.
Sommaire
Histoire
Affiliée à l'Union juive internationale pour la paix, l'Union juive française pour la paix est une association loi 1901 fondée à Paris, lors de la fête de Pessah, en avril 1994 par Richard Wagman[1]. Celui-ci se définit à titre personnel comme « antisioniste » car pour lui« les antisionistes sont ceux qui croient que le sionisme est erroné comme idéologie et qui s’y opposent » ; d'autres se disent « non-sionistes ».
Elle participe à plusieurs campagnes visant à dénoncer « la dérive militariste », selon elle, et la politique d'occupation du gouvernement israélien. Elle soutient la campagne « BDS » (Boycott, désinvestissement et sanctions) contre Israël, campagne qui vise à pousser le gouvernement israélien à prendre « la voie d'une solution négociée au conflit avec les Palestiniens » par le moyen de pressions économiques.[2] ».
L'UJFP travaille régulièrement dans les banlieues avec l'Association des travailleurs maghrébins de France, afin de lutter contre ce qu'elle considère illustrer "le communautarisme et l'importation en France du conflit israélo-palestinien"[3].
Depuis 2006, l'UJFP publie une revue trimestrielle : De l'autre côté.
En 2007, Mireille Fanon-Mendès France de l'UJFP et Hugo Ruiz Diaz Balbuena, représentant de l’Association Américaine de Juristes auprès de l’ONU établissent un rapport d'une mission d'enquête sur les violations du droit international au Liban[4].
La Charte
« Le conflit entre Israéliens et Palestiniens ne peut être résolu qu'en mettant un terme à la domination d'un peuple par un autre, et en mettant en œuvre le droit à l'autodétermination pour le peuple palestinien, y compris le droit de créer son propre État indépendant. Le retrait d'Israël des territoires occupés depuis 1967 constitue une étape nécessaire à l'accomplissement de l'autodétermination palestinienne. Le droit à l'autodétermination est déjà, bien entendu, clairement établi pour le peuple israélien.
Toute forme étatique ultérieure que les peuples de la région pourront établir dépendra de l'évolution des relations entre ces peuples, notamment entre Palestiniens et Israéliens. Nous espérons qu'elles évolueront dans le sens de la paix, de la coopération mutuelle et de la justice sociale. Nous militerons pour encourager de tels développements. »
Objectifs
L'association se propose les objectifs suivants :
- œuvrer à une solution politique juste et durable fondée sur l’égalité des droits dans le conflit israélo-palestinien ;
- faire entendre une voix juive, laïque et universaliste opposée à toute logique communautariste ;
- favoriser le dialogue entre juifs et arabes au Moyen-Orient et en France.
Soutenir tous ceux qui en Israël, en Palestine, en France et ailleurs se battent pour une paix juste.
- en participant au Réseau Juifs européens pour une paix juste
- en participant au Collectif Palestine
- en participant dans tous les lieux de réflexion sur l’antisémitisme et l’islamophobie
Et de promouvoir ces objectifs par :
- des conférences-débats
- des manifestations publiques
- des publications sur différents supports
Un courant internationaliste
L'UJFP participe à la fête annuelle de Lutte ouvrière[5] et à la Fête de l'Humanité[6].
Les associations juives de France fédérées au sein du Conseil représentatif des institutions juives de France, dont le soutien à l'État d'Israël est une des raisons d'être, émettent de virulentes critiques envers l'UJFP, par exemple accusée d'être une « imposture » au sein de la communauté juive de France, par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF)[7], ou encore par des intellectuels juifs pro-israéliens comme Marek Halter qui parle dans un entretien au journal Le Monde de ceux qui « exhibent leur étoile jaune pour condamner Israël »[8].
Selon Benjamin Coyac de l'UEJF, cette association affiche des « soutiens à peine voilés aux organisations terroristes du Hamas, du Hezbollah, de l'OLP, bref, sa haine des Juifs lorsqu'ils sont sionistes[9]. » L’UJFP, déclare, quant à elle, qu'elle « s’oppose et s’est toujours opposée au terrorisme de tous bords (qu’il s'agisse des attaques contre les civils perpétrées par l’Etat d’Israël, par le Hamas, par le Hezbollah ou par d’autres) »[10].
Cependant, l'UJFP représente un courant internationaliste qui a toujours existé dans la population juive[11],[12] et elle a ainsi réuni, lors de ses appels pour la paix (Appel contre les frappes au Liban, août 2006 paru dans Libération et L'Humanité) des signatures de personnalités juives, comme Raymond Aubrac, Rony Brauman (médecin, essayiste), Rachel Choukroun (Présidente des "Femmes en Noir", Marseille), Stéphane Hessel (Ambassadeur de France), Marcel-François Kahn, Pascal Lederer (animateur d’Une Autre Voix Juive)[13].
L'association est fréquemment citée comme « une voix juive pour la paix »[14] dans la presse du Maghreb[15] et du Liban.
Michèle Sibony et André Rosevègue sont, en 2010, les deux coprésidents de l'Union Juive Française pour la Paix.
Action sur la question des étrangers en situation irrégulière
Cette association a soutenu les mouvements pour la régularisation des étrangers en situation irrégulière, et particulièrement des enfants. Elle déclare se réclamer « d’un héritage juif généreux et altruiste, celui des combattants des Brigades internationales, des membres résistants de la MOI et des combattants anticolonialistes comme Henri Curiel. Beaucoup d’entre nous, de par leur histoire familiale, savent ce qu’est la clandestinité, l’absence de lendemain, la menace permanente. Le spectacle des expulsions récentes nous renvoie à d’autres images tragiques, que l’on croyait enfermées dans les vieux films. Quand un État commence à s’interroger sur qui a le droit d’être là, qui a le droit de vivre, nous savons que la situation est grave. Nous savons que la seule riposte est la solidarité sans conditions. »[16] et critique le « silence assourdissant du CRIF sur cette question ».
Militants connus
Notes et références
- Charte de l'UJFP : La Charte de l'UJFP et La Charte de l'UJFP
- « Des Israéliens saluent le boycott », communiqué de l'UJFP daté du 14 juillet 2007.
- Ne nous trompons pas d'ennemi : qui importe le conflit ? Qui veut communautariser la société française ?, 8 janvier 2009. Voir, par exemple, le communiqué commun des deux organisations,
- [1] Rapport final sur la mission officielle d'enquête sur les violations du du droit international au Liban :
- Revue de presse du 24 juin 2006, sur le site de l'UJFP
- Fête de l'Humanité : Génération Palestine représente! sur www.generation-palestine.org. Consulté le 2 juin 2010.
- (fr)Témoignage à la Sorbonne d’un rescapé de la Shoah: Alberto Israël le lundi 17 mai 2010 à 18H30 sur www.uejf.org. Consulté le 2 juin 2010. L'UJFP a répondu au titre du droit de réponse aux affirmations de cette organisation, ce qui a attiré une nouvelle réponse de l'UEJF.
- Des intellectuels juifs français dénoncent "l'offensive meurtrière d'Israël"
- http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.uejf.org//uejf_detail.php?id_type=4%26id_art=1025&title=%C2%AB%C2%A0L%E2%80%99union%20juive%20fran%C3%A7aise%20pour%20la%20paix%C2%A0%3A%20une%20incroyable%20imposture%20%C2%A0%C2%BB [
- [2] Droit de réponse de Richard Wagman à Benjamin Coyac, sur le site de l'UJFP :
- Nathan Weinstock, Le pain de misère, Histoire du mouvement ouvrier juif en Europe, 2 tomes, La Découverte, 2002, ou Alain Brossat et Syvia Klinberg, Le Yiddoshland révolutionnaire, Syllepse, 2009, ISBN 9782849502174 voir, par exemple,
- voir aussi le film de Nat Lilenstein, Les révolutionnaires du Yiddishland, produit par Michel Rotman, Antenne 2, 1983
- Communiqués de l'UJFP : Des Juifs contre l’offensive meurtrière d’Israël
- [3] Voir, par exemple, Le Courrier de l'Atlas, mars 2008 :
- [4] Comme Algérie-Focus :
- UJFP - Alerte estivale : soutien aux sans papiers - Infos UJFP - Tous les textes
- 21 /07 /Juil /2010, Jacob Cohen : "Le printemps des sayanim", interview de l'auteur
Voir aussi
Articles connexes
- Le réseau européen, Juifs européens pour une paix juste
- De l'autre côté (revue)
- Antisionisme
Liens externes
- Site officiel
- Une interview de M. Pierre Stambul sur www.israel-palestine.ch en 2008 (section entretien)
Bibliographie
- Leila Shahid, Michel Warschawski et Dominique Vidal, Les banlieues, le Proche-Orient et nous, Éditions de l'Atelier, 2006. ISBN: 2708238558 Évoque les interventions de l'UJFP dans les banlieues en compagnie de l'Association des travailleurs maghrébins de France
Catégories :- Association ou organisme juif français
- Organisation non gouvernementale impliquée dans le conflit israélo-palestinien
- Pacifisme
- Association française fondée en 1994
- Association pacifiste
- Antisionisme
- Organisation juive laïque
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