Tokelao

Tokelao

Tokelau

Tokelau
Drapeau des Tokelau
Drapeau
LocationTokelau.png
Administration
Statut politique Territoire de la Nouvelle-Zélande
Capitale Aucune. Chacun des trois atolls (Atafu, Nukunonu et Fakaofo) possède son propre centre administratif
Gouvernement
- Chef d’État
 - Administrateur
 - Chef du gouvernement

Élisabeth II
David Payton
Pio Tuia
Géographie
Superficie 10 km²
Démographie
Population  (2004) 1 405 hab.
Densité 141 hab./km²
Langue(s) Tokelauan, anglais
Économie
Monnaie Dollar néo-zélandais
Autres
Fuseau horaire UTC -10
Domaine internet .tk

Les Tokelau sont un archipel de trois atolls polynésiens du Pacifique, sous souveraineté néo-zélandaise.

Sommaire

Géographie

Carte des trois îles de Tokelau.

Les Tokelau constituent un archipel de trois îles polynésiennes, Fakaofo (2,6 km2), Nukunonu (5,4 km2) et Atafu (2,2 km2), qui s’étendent sur une distance de quelques 170 km dans le Pacifique-Sud, à mi-chemin entre Hawaii et la Nouvelle-Zélande. Les États voisins sont les Kiribati au nord, les Samoa (occidentales) et les Samoa américaines au sud, les Tuvalu à l’ouest. Pour se situer dans l’espace, Tokelau se trouve à quelque 480 km au nord des Samoa. L’archipel n’a pas de capitale, chacun des atolls ayant la responsabilité des « services de proximité ». L’île la plus au sud, Fakaofo, est située à 65 km de Nukunono et à 105 km d’Atafu, l’île la plus au nord.

Les Tokelau font partie intégrante de la Nouvelle-Zélande, tout en étant dotées d’un statut particulier et d’un système juridique autonome.

Tokelau revendique l’île d’Olohega (ou Île Swains), qui fait officiellement partie des Samoa américaines.

Histoire

Il y a 5 000 ans (3000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s’installer à Taïwan. Vers 2000 avant J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, les autres îles de l’archipel indonésien. Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l’histoire de l’humanité.

Article détaillé : Peuplement de l’Océanie.

Bien que des preuves archéologiques indiquent que les atolls des Tokelau ont été occupés il y a environ 1 000 ans, les traditions orales et les généalogies reconstituées font remonter l’occupation à seulement quelques centaines d’années. Les trois atolls vivaient de façon assez indépendante les uns des autres tout en maintenant une grande cohésion sociale et linguistique. La société des Tokelau était dominée par des clans de chefs traditionnels (les aliki polynésiens) et il y a eu à la fois des escarmouches nombreuses et des mariages inter-îles. Fakaofo (608 habitants) a eu une légère prédominance sur Atafu (421 hab.) et Nukunoni (376 hab.). La vie sur les atolls était basée sur la subsistance, notamment le poisson et la noix de coco. Il n’y a pas de sol dans ces atolls et les fruits et les légumes ne sont pas disponibles.

Les premiers contacts avec les Européens apportèrent des changements importants dans la société des Tokelau. Les navires apportèrent de nouvelles nourritures, des vêtements, des outils ainsi que la connaissance de nouveaux modes de vie. Dans les années 1850, des missionnaires catholiques et protestants (de la London Missionary Society), introduisirent la chrétienté qui fut adoptée par tous. Actuellement, la majorité de la population d’Atafu est congrégationnaliste et la plupart des habitants de Nukunonu sont catholiques. À Fakaofo, 70 % sont protestants et le restant est catholique.

Vers 1860, les navires péruviens cherchant de la main-d’œuvre forcée pour les mines du Pérou, visitèrent les trois atolls, et forcèrent 253 hommes valides à se rendre au Pérou, soit la quasi totalité de la population active masculine. La variole et la dysenterie décimèrent ces travailleurs forcés et très peu (une vingtaine) revinrent aux Tokelau. Avec la perte de ces hommes et de nombreux chefs, les Tokelau se reportèrent sur des conseils des anciens, les Taupulega afin de mieux gouverner les îles. Sur chaque île, les familles étaient représentées individuellement au sein du Taupulega.

Les Tokelau passèrent sous protectorat britannique en 1877 (notamment pour les protéger des navires étrangers), statut qui fut formalisé en 1889. Les îles de l’Union (Union Islands) furent annexées en 1916 et incluses dans la colonie des îles Gilbert et Ellice. Elles furent transférées administrativement de facto à la Nouvelle-Zélande en 1925. Il n’y a jamais eu de présence administrative résidentielle aux Tokelau, et, de ce fait, l’administration y a toujours été légère, sans provoquer de changement substantiel dans la vie des atolls. La souveraineté formelle a été transférée à la Nouvelle-Zélande par le Tokelau Act de 1948 qui rétablit l’ethnonyme. Bien que les Tokelau furent déclarées faire partie de la Nouvelle-Zélande à partir du 1er janvier 1949, elles gardèrent leur culture distincte et leur système à part.

Depuis les trois dernières décennies, les Tokelau ont progressé vers une plus large autonomie. Il existe désormais un corps législatif national et un conseil exécutif. Un pouvoir judiciaire local existe ainsi que des services publics. Des navires et des télécommunications locales permettent à l’archipel d’être relié.

Population

Rue principale du village d'Atafu.

La population des Tokelau en 2004 était estimée à quelque 2 000 habitants. La quasi-totalité des insulaires est d’origine austronésienne (polynésienne) avec 97 % de Tokelauiens, 2 % d’Anglo-Néo-Zélandais et 1 % de Samoans. Les Tokelauiens parlent le tokelauien, les Anglo-Néo-Zélandais, l’anglais, les Samoans, le samoan. Par ailleurs au moins 65 % des locuteurs du tokelauan (environ 4 500) vivent à l’extérieur de l’archipel, en Nouvelle-Zélande et aux Samoa américaines.

En ce qui a trait à l’appartenance religieuse, les insulaires sont de confession chrétienne : 70 % appartiennent à l’Église chrétienne congrégationnaliste (surtout à Atafu), 28 % sont des catholiques romains (Nukunonu) et 2 % sont d’une autre confession. L’île de Fakaofo abrite les deux confessions religieuses importantes.

En raison des ressources naturelles très limitées et de la surpopulation (145 pers./km2), les insulaires ont tendance à quitter l’archipel pour s’installer en Nouvelle-Zélande.

Situation politique

Le 27 janvier 1994, les pouvoirs de l’administrateur des Tokelau qui détenait le pouvoir exécutif du gouvernement des Tokelau, ont été délégués au General Fono (assemblée générale). En juin 2004, ils ont été transférés aux trois conseils villageois qui sont désormais chargés de tous les services publics de leur atoll. Le Tokelau Amendment Act voté par le Parlement néo-zélandais en 1996 et qui est entré en vigueur le 1er août de cette année, a attribué au General Fono les pouvoirs pour légiférer pour la paix, l’ordre et le bon gouvernement des Tokelau, y compris en matière fiscale. Ses fonctions sont mises en œuvre par une délégation composée à partir des trois Taupulega.

Actuellement, il s’agit d’assurer les besoins modernes des Tokelau (c’est-à-dire l’éducation, la santé, les transports et le développement économique).

En juin 2003, les Tokelau assurent la pleine responsabilité de gérer leurs finances. En octobre 2003, par décision unanime du General Fono, il a été décidé d’étudier le choix d’autonomie interne en libre-association avec la Nouvelle-Zélande. Un accord conjoint sur les principes de partenariat a été signé en présence du gouverneur général en novembre 2003.

Selon Helen Clark, Premier ministre de Nouvelle-Zélande, il s’agissait alors pour les experts juridiques et constitutionnels de son cabinet de mettre la dernière main à un projet de traité à vocation constitutionnelle. Celui-ci devait, à terme, régir les nouvelles relations entre Wellington et Tokelau. L’idée était d’arriver à un traité de « libre-association » comparable à celui existant déjà entre la Nouvelle-Zélande et les îles Cook ou Niue. En effet, si Niue et les Îles Cook demeurent sous souveraineté néo-zélandaises, ils sont pleinement indépendants dans tous les domaines, à l’exception du domaine militaire et de celui des affaires étrangères (assurés par la Nouvelle-Zélande) ; Tokelau, à l’inverse, est toujours considéré par l’ONU comme une « colonie » à part entière.

Le processus de consultation, à Tokelau, débuta sous l’œil des Nations unies, soucieuses d’encourager le processus de décolonisation.

Double rejet de l'autonomie

Au cours des débats, notamment au sein du Parlement national (le Fono), les députés se sont montrés particulièrement soucieux de préserver un certain nombre d’acquis, dont les ressortissants de Tokelau jouissent du fait de leur dépendance vis-à-vis de Wellington : parmi ceux-là, les montants à venir de l’aide néo-zélandaise. « Ce que le Fono recherche actuellement, ce sont des assurances claires que le système en place va continuer et qu’il y aura aussi des dispositions prévues pour réévaluer le système régulièrement », déclarait en août Falani Aukuso, chef de la fonction publique de Tokelau. De par leur statut actuel, les quelques quinze cents Tokelauans obtiennent automatiquement la nationalité néo-zélandaise, ainsi que les droits qui s’y rattachent, y compris la scolarité, la sécurité sociale, la retraite et les soins médicaux gratuits.

Environ mille cinq cents personnes vivent dans ces atolls océaniens, contre une communauté de plus de six mille Tokelauans résidant de manière permanente en Nouvelle-Zélande (essentiellement à Auckland et dans ses environs). Lors de la dernière réunion bilatérale, en novembre 2004 à Wellington, Phil Goff, alors ministre néo-zélandais des affaires étrangères, évoquait la perspective d’un « accord concernant l’évolution politique et un processus à suivre » concernant l’avenir de ce territoire non-souverain. « Dans la pratique, l’autodétermination n’impliquera pas de changements significatifs (…) c’est essentiellement une formalisation du statu quo (…), car Tokelau se gouverne déjà dans bien des domaines : il possède son corps législatif, un conseil exécutif et un appareil judiciaire, il gère son propre budget et ses services publics (…) Mais cela permettra d’ouvrir la voie pour Tokelau, en matière d’aides accrues en provenance des partenaires régionaux et de la communauté internationale », nuançait alors M. Goff.
En prime : « les Tokelauans auront toujours droit à la citoyenneté néo-zélandaise et continueront à recevoir notre soutien économique et technique », selon le ministre, qui parle de « partenariat sur des bases plus égalitaires » avec ce territoire (le dernier à être sous tutelle néo-zélandaise) depuis près de quatre-vingts ans.

Côté Tokelau, un « Conseil de Gouvernement permanent » a notamment estimé que « le temps est venu pour Tokelau d’envisager un acte d’autodétermination basé sur l’auto-gouvernement, en libre association avec la Nouvelle-Zélande », précisait alors M. Goff, qui ajoutait que son gouvernement était « pleinement d’accord ».
Lors des visites des missions du Comité de décolonisation des Nations unies, dont une en 2002, les habitants du petit archipel de Tokelau (à environ 500 kilomètres au nord-est de Wallis) ont voulu être clairs : ils ont martelé le message selon lequel l’indépendance est hors de question et que leur préférence allait au maintien du lien privilégié qui les unit à la Nouvelle-Zélande dans le cadre d’un pacte de « libre-association ». Soucieuse de répondre aux attentes des Nations unies, la Nouvelle-Zélande affirma à plusieurs reprises que Tokelau « s’acheminait vers l’autonomie », tout en insistant sur le fait que rien ne se ferait sans l’accord de la population tokelauane.

Un premier référendum eut lieu en février 2006. Pour que le statut de Tokelau fût modifié, il fallait que le référendum recueillit l’approbation des deux-tiers des citoyens tokelauans. Or, celui-ci n’obtint que 349 voix sur 581 suffrages exprimés (60,07 %). Malgré cela, un deuxième référendum fut organisé en octobre 2007. Les autorités locales s’investirent en faveur du « oui », et affirmèrent que la population cette fois soutiendrait très largement l’autonomie[1],[2] ; la presse néo-zélandaise suggéra que la majorité des deux tiers, nécessaire pour le succès du référendum, serait probablement acquise[3]. Pourtant, le référendum de 2007, qui se déroula en présence d’observateurs de l’ONU[4][réf. incomplète], fut également un échec, manquant d’assez peu il est vrai les deux-tiers exigés : il n’y eut « que » 446 « oui » sur 692 suffrages exprimés (64,4 %)[5][réf. incomplète].

En conséquence, le gouvernement néo-zélandais annonça qu’il respecterait la décision du peuple tokelauan[6], et que le statut de Tokelau ne serait pas modifié dans l’immédiat. L’un des porte-paroles de la communauté tokelauane résidant en Nouvelle-Zélande a néanmoins demandé un troisième référendum, où 50 % des suffrages suffiraient[7][réf. incomplète]. Cette demande n’a pas eu de suite à ce jour. David Payton, Administrateur de Tokelau, déclara que « un temps de réflexion de plusieurs années s’impose, à mon avis »[8][réf. incomplète]. John Hayes, ancien diplomate néo-zélandais, suggéra que les Nations Unies devraient « laisser Tokelau tranquille ». D’après lui, les Tokelauans ne souhaitaient pas modifier le statut de leur territoire, et subissaient une pression de la part du gouvernement néo-zélandais et de l’ONU[9],[10].

En avril 2008, s'exprimant au nom du Parti national, le futur premier ministre néo-zélandais John Key déclara que la Nouvelle-Zélande avait « imposé deux référendums aux habitants des îles Tokelau », et remit en question « la conviction selon laquelle les petits États devraient être soumis à un processus de décolonisation ».[11]

Domaine internet

Les Tokelau sont connues (par les internautes) comme un pays qui a décidé de ne pas faire payer la création et la maintenance des noms de domaine (SLD) finissant en .tk, cette position étant strictement à l’opposé de la démarche très commerciale qui entoure les autres noms de domaine[12].

En 2007, le domaine .tk était considéré comme un des noms de domaines le plus dangereux pour les internautes d’après les analyses de McAfee avec 10,1 % de sites à risque[13].

Notes et références

  1. (en)Scoop Video Documentary: Tokelau – Tides of Change, www.scoop.co.nz, publié le 22 novembre 2007.
  2. (en)Tokelau might become new micro-nation after voting , www.stuff.co.nz, publié le 22 novembre 2007.
  3. (en)Tokelau looks to independence , www.stuff.co.nz, publié le 21 novembre 2007.
  4. (en)404 Not found, , publié le .
  5. (en)404 Not found, , publié le .
  6. (en)New Zealand Prime Minister says her Government respects wishes of people of Tokelau, Radio New Zealand International, publié le 25 octobre 2007.
  7. (en)404 Not found, , publié le .
  8. (en)404 Not found, , publié le .
  9. (en)Congratulations Tokelau, scoop.co.nz, publié le 26 octobre 2007.
  10. (en)Pacific Radio News - NiuFM.
  11. (en) discours de John Key devant le New Zealand Institute of International Affairs, 8 avril 2008
  12. Site web qui publie les conditions exactes
  13. Noms de domaine à risque (2007-2008)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en)(no) Ingjerd Hoëm, A way with words : language and culture in Tokelau society, Institute for Comparative Research in Human Culture, Oslo, 1995, 232 p. (ISBN 974-89272-0-2)
  • (en) Judith Huntsman et Antony Hooper, Tokelau : a historical ethnography, Auckland University Press, Auckland, N.Z., 1996, 355 p. (ISBN 1-86940-153-0)
  • (en) Judith Huntsman et Kelihiano Kalolo, The future of Tokelau : decolonising agendas, 1975-2006, University of Hawaiʹi Press, Honolulu, 2007, 296 p. (ISBN 978-0-8248-3254-4)
  • (en) Peter McQuarrie, Tokelau : people, atolls and history, First Ed., Wellington, 2007, 266 p. (ISBN 9781877449413)

Filmographie

  • (en) Our Small World, film documentaire de Peta Carey et George Andrews, Nouvelle-Zélande, 2000, 51'

Liens externes

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Voir « Tokelau » sur le Wiktionnaire.

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