- Titus Brandsma
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Le bienheureux Titus Brandsma (à l'état civil: Anno Sjoerd Brandsma), né le 23 février 1881 à Oegeklooster (Bolsward, Pays-Bas) et mort le 26 juillet 1942 à Dachau, Allemagne, est un prêtre carme néerlandais, journaliste catholique, professeur de philosophie et de l'histoire du mysticisme, recteur de l'Université catholique de Nimègue et martyr.
Béatifié par Pape Jean-Paul II en 1985 il est liturgiquement commémoré le 26 juillet.
Sommaire
Jeunesse et formation
Anno Sjoerd Brandsma est né le 23 février 1881 à Oegekleaster (en néerlandais: Oegeklooster), hameau de Bolsward, aux Pays Bas d'une famille paysanne frisonne. Après des études secondaires au lycée de Megen, il entre à 17 ans au noviciat des Grands Carmes à Boxmeer, où il prend le nom religieux de Titus Brandsma. Il fait ses études religieuses à Zenderen et Oss.
Toute sa vie, extrêmement active en dépit d'une santé fragile, sera inspirée par une mystique personnelle toute intérieure, sans dévotion extérieure. Déjà en 1901, il traduit les écrits deThérèse d'Avila en néerlandais. Il est ordonné prêtre le 17 juin 1905 à Bois-le-Duc. De 1905 à 1909 il étudie la philosophie et la sociologie à l'Université grégorienne de Rome où il obtient son doctorat de philosophie.
Enseignement et journalisme
De 1909 à 1923 Titus Brandsma enseigne la philosophie, la sociologie et l'histoire de l'église au Philosophicum, séminaire des Carmes, à Oss. Il y fonde un lycée, qui porte maintenant son nom. Il fonde aussi un lycée à Oldenzaal et agrandit le lycée de Zenderen. Il s'intéresse au frison, langue de son enfance, mais aussi à l'esperanto. Il est membre actif de l'Union internationale des espérantistes catholiques, IKUE. Ayant obtenu un diplôme de journaliste professionnel, il devient1919 rédacteur en chef d'un journal local à Oss. Plus tard, à Nimègue, il est journaliste du journal régional De Gelderlander. Il est conseiller spirituel de l'association des journalistes catholiques, et s'occupe de l'amélioration des conditions de travail des journalistes et du renouveau de la presse catholique. Il propose la fondation d'une école pour journalistes, qui ne sera réalisée qu'après sa mort.
Professorat et mysticisme
À la fondation de l'Université catholique de Nimègue (l'actuelle Université Radboud de Nimègue) en 1923, il est nommé professeur d'histoire de la philosophie et de la mystique. Il enseigne notamment la mystique néerlandaise et flamande et il organise des conférences internationales sur la spiritualité. Il s'évertue à faire redécouvrir les racines spirituelles des Pays-Bas et sa collection de copies photographiées de manuscrits religieux sera à l'origine de l'actuel Centre d'études Titus Brandsma à Nimègue. Devenu membre du conseil général de l'Ordre du Carmel, il a une influence forte sur le renouveau des Carmes. À Nimègue, il est de 1926 à 1929 le prieur d'une petite communauté de Carmes étudiants, puis en 1929, il est fondateur d'un couvent plus grand, Doddendaal. En 1927, il est cofondateur du journal religieux Ons geestelijk erf (« Notre patrimoine spirituel »). En 1932/1933, il est recteur de l'université et tient son fameux discours Dieu n'est pas une chimère, mais vit en tout ce qui existe. Journaliste et professeur, il a publié près de 800 articles scientifiques et de vulgarisation. Son livre Itinéraire spirituel du Carmel est traduit en français[1].
Prélude au martyre
En 1935, Titus Brandsma devient le porte-parole de l’archevêché d’Utrecht et dès ce moment il s'oppose fermement aux théories nazies et à la persécution des Juifs. En 1938/1939 il donne une série de cours sur les principes néfastes du Nazisme et prend la défense des Juifs.
Le 10 mai 1940, les Pays-Bas sont envahis puis occupés par les Nazis qui trouvent des collaborateurs dans le parti nazi local, le mouvement national-socialiste (NSB). Dès le début de la guerre, Titus Brandsma prend la parole contre le renvoi des écoliers et étudiants juifs et contre le NSB. Le 30 décembre 1941, il a un entretien avec l'archevêque d'Utrecht sur la position de la presse catholique aux Pays-Bas. Il rend ensuite visite aux directeurs et aux rédacteurs en chef des journaux catholiques, plaidant qu'on ne fasse aucune publicité pour le NSB.
Début janvier 1942, un rapport allemand sur Titus Brandsma mentionne cette opposition systématique et ordonne son arrestation.
Chemin du martyre
Le 19 janvier 1942, Titus Brandsma est arrêté à Nimègue et emprisonné à Arnhem, puis transféré à La Haye pour deux jours d'interrogatoires. Du 20 janvier au 12 mars, il est en prison à Scheveningen ; puis du 12 mars au 28 avril au Polizeiliches Durchgangslager Amersfoort, un camp de transit.
Du 28 avril au 16 mai, il est de nouveau à la prison de Scheveningen. Selon le témoignage de ses codétenus, dans chaque prison, il apportait réconfort et consolation. Le Vendredi Saint 3 avril, il tient une conférence pour les autres prisonniers sur Geert Groote et la signification de la passion du Christ et de la souffrance humaine. En prison, par manque de papier, il écrit parfois entre les lignes d'un livre.
Du 16 mai au 13 juin, il est à la prison de Clèves où selon un juge, il défend le catholicisme contre le nazisme.
Le 13 juin, il est transféré au camp de concentration de Dachau où il arrive le 19 juin. Sa santé est déjà fortement ébranlée et, après un mois de vie dans le camp, il est tellement affaibli qu'il tombe par moments dans le coma. Quelques jours plus tard, le 26 juillet, un infirmier ancien catholique lui donne une injection, dont il meurt à 14h00. Il a été incinéré dans un des fours crématoires de Dachau.
Honneurs posthumes
- Titus Brandsma a été béatifié par le pape Jean Paul II à Rome, le 3 novembre 1985. Il est le premier journaliste béatifié[2].
- À Nimègue, l'église Saint-Joseph a pris le patronyme du Bienheureux Titus Brandsma, où se trouvent des souvenirs de lui[3].
- En 2005, à l'occasion des 2000 ans d'existence de la ville, la population de Nimègue a élu Titus Brandsma comme son citoyen le plus important de tous les temps.
- À Bolsward se trouve le musée Titus Brandsma[4].
- Plusieurs écoles primaires et lycées aux Pays-Bas portent son nom.
- On a fondé en son souvenir le Prix Titus Brandsma, décerné tous les trois ans à un/e journaliste, une publication ou un institut qui a souffert de menaces ou de persécutions à cause de son engagement dans les médias en faveur d'un enjeu important du point de vue humain ou chrétien[5].
- L'Union internationale des espérantistes catholiques, IKUE, a fait de Titus Brandsma un de leurs patrons[6].
- En France notamment, une rue de Nantes a été baptisée Allée Titus Brandsma et il y a un centre catholique Titus Brandsma à Lyon.
- The Brandsma review est une revue catholique en Irlande qui porte son nom.
Bibliographie
- Brocardus Meijer o.carm. : Titus Brandsma o.carm (Bussum 1951)
- Henk Aukes: Titus Brandsma (Utrecht/Brussel 1985)
- Bruno Borchert: Titus Brandsma/Mystiek leven, een bloemlezing (Nijmegen 1985)
- Constant Dölle o.carm. : De weg van Titus Brandsma 1881-1942 (Baarn 2000)
- H. Nota, pr.: Titus Brandsma onder ons (Bolsward 2003)
- Réf. dans l’Osservatore Romano: 1985 n.44 – n.45 – n.46
- (fr) Un courte biographie sur le web[7]
- (en) Une bibliographie plus longue sur le web[8]
Notes et références
Catégories :- Naissance en 1881
- Décès en 1942
- Carme
- Personnalité de la Seconde Guerre mondiale
- Bienheureux catholique
- Martyr
- Prêtre catholique
- Religieux néerlandais
- Résistant néerlandais
- Mort en camp de concentration
- Journaliste néerlandais
- Espérantiste
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