- Théocratie à Florence
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Le Gouvernement théocratique est un régime politique décrit comme une « République chrétienne et religieuse » instauré à Florence de 1494 à 1498.
Sommaire
Gouvernement théocratique (1494-1498)
Historique
Suite aux revendications françaises sur le trône de Naples, le roi de France Charles VIII envahit l’Italie (Première guerre d’Italie (1494-1497)).
En 1494 à Florence les Médicis sont renversés par la conquête française qui provoque de fait la chute de la République de Florence, .
Savonarole alors principal opposant des Medicis rencontre le roi de France, négocie les conditions de la paix et évite le sac de la ville.
Les Florentins sont autorisés par le roi de France à choisir leur propre mode de gouvernement. Savonarole devient alors dirigeant de la cité et institue un régime qu'il décrit comme une « République chrétienne et religieuse »
En décembre 1494, sous la pression des sermons de Savonarole, un Grand Conseil est instauré. C'est la plus haute instance de souveraineté avec un nombre de membres élargi.
Les pamphlets violents contre les Médicis, auxquels il reproche d'être corrompus, contribuent à l’expulsion de Pierre de Médicis par les Florentins en 1495.
Premières décisions notables
- Instauration du Grand Conseil.
- La sodomie, auparavant punie d’amende, passible de la peine de mort.
- Modification du système d’imposition pour le rendre plus juste.
- Abolition de la torture.
- Renforcement des lois contre l' usure.
- Instauration d'une cour d’appel.
- Mise en place d'un système de secours aux pauvres.
Mise en place d'une dictature théocratique
Savonarole s'impose comme le chef politique de la cité, où il exerce une dictature théocratique proclamant Jésus-Christ « roi du peuple florentin ».
Moyens
- Pamphlets violents contre les Médicis, auxquels il reproche d'être corrompus.
- Expulsion de Pierre de Médicis par les Florentins en 1495.
- Prise en main de la jeunesse: les jeunes adolescents, revêtus de robes blanches, parcourent les rues pour inciter les Florentins à l’aumône et à la charité (de plus en plus forcée).
- Formation de milices ayant pour mandat de pénétrer à l’improviste chez les particuliers pour s’assurer de leur comportement dans leur vie privée.
- Mise en place des bûcher des Vanités (1497). Des jeunes garçons sont envoyés de porte en porte pour collecter tous les objets liés à la corruption spirituelle : miroirs, cosmétiques, les images licencieuses, les livres non-religieux, les jeux, les robes les plus splendides, les nus peints sur les couvercles des cassoni, les livres de poètes jugés immoraux, comme les livres de Boccace et de Pétrarque. Ces objets sont brûlés sur un vaste bûcher de la Piazza della Signoria. Des chefs-d’œuvre exceptionnels de l’art florentin de la Renaissance ont ainsi disparu dans le bûcher, y compris des peintures de Sandro Botticelli, que l’artiste y avait apportées lui-même.
Le déclin et la fin
Les principaux ennemis de Savonarole sont alors le duc de Milan Ludovico Sforza, ennemi du roi de France, et le pape Alexandre VI.
Les florentins se lassent des excès de Savonarole et lors du sermon de l’Ascension du 4 mai 1497, des bandes de jeunes déclenchent une émeute dégénerant en révolte : les tavernes rouvrent, les jeux reprennent publiquement. Le 23 mai 1497, sentant Savonarole affaibli le pape Alexandre VI l' excommunie et en 1498 l’accuse d’hérésie, de prophétisme, de sédition et d’erreur religieuse.
Savonarole a perdu toute crédibilité depuis qu'il a refusé de se soumettre à une disputatio que réclamaient ses partisans pour lui permettre de prouver sa bonne foi. Mis en prison et après d'innombrales tortures et supplices il est pendu et brûlé sur le bûcher à Florence, le 23 mai 1498.
Après son execution les Médicis reprennent le contrôle de la ville.
Notes et références
- Il est écrit en italien : En cet endroit où, avec ses frères en religion fra Domenico Buonvicini et fra Silvestro Maruffi, le 23 mai 1498 à la suite d'une condamnation inique, fut pendu et brûlé fra Girolamo Savonarola, cette plaque à sa mémoire a été posée après quatre siècles.
Bibliographie
- Enrico Gualazzi, Savonarole, Payot, 1985
- Ivan Illich, Savoir mourir : les derniers jours de Savonarola, texte rapporté par David Cayley dans Entretiens avec Ivan Illich, Bellarmin, Saint-Laurent, Québec, 1996
- Charles Journet (1891-1975) : Savonarole
- Verano Magni, Savonarole ou l'agonie de Florence, Denoël, 1941
- Roberto Ridolfi, Savonarole, Fayard, 1957
- Philippe-Joseph Salazar, Savonarola : une dictature de la voix , dans Cahiers Internationaux de Sociologie, 64, 1978,5-34. Étude avec sources du pouvoir rhétorique de Savonarole.
- « La voix de Savonarole », Cahiers du Sud numéro spécial n° 338, 1956
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