- Thomas Cromwell
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Thomas Cromwell (vers 1485 – 28 juillet 1540), comte d'Essex, fut un homme politique anglais, conseiller du roi Henri VIII d'Angleterre. Il est l'un des principaux acteurs de la Réforme en Angleterre.
Sommaire
L'ascension d'un laïc
Thomas Cromwell est né dans un milieu modeste, vers 1485, à Putney près de Londres. Son père Walter Cromwell aussi connu sous le nom de Smyth (1463 - 1510) était brasseur, forgeron ou encore marchand et était connu pour son ivresse permanente et ses activités illégales. Sa sœur fut l'ancêtre d'Olivier Cromwell.
Il quitte l'Angleterre dans sa jeunesse, probablement à la suite d'une dispute avec son père, et voyage en Europe. Il part pour l'Italie où il s'engage comme soldat dans l'armée française et combat lors de la bataille du Garigliano (21 décembre 1503). Après la défaite française, il s'échappe du champ de bataille pour Florence. Là, il se met au service de Francesco Frescobaldi, membre d'une des riches familles de marchands de la ville, à Pise, Venise et finalement aux Pays-Bas, où il entre, vers 1508, au service de négociants anglais. Agent du cardinal Bainbridge, Cromwell, qui parle latin, italien et français, rencontre, lors de son séjour à Venise les ennemis traditionnels de la papauté, qui avaient combattu contre Jules II et la Ligue de Cambrai.
De retour en Angleterre au décès de Bainbridge, il est employé par Thomas Wolsey. Il étudie alors le droit et gère d'importantes affaires de l'Église comme laïc. Il se marie en 1519 à Elizabeth Wyckes une fille d'artisan de 30 ans qui lui donne un fils Gregory.
Le réformateur d'Henri VIII
Déjà élu au parlement de 1523 (qu'il avait trouvé particulièrement improductif), il devient vers 1530 conseiller du Parlement convoqué par Henri VIII pour obtenir le divorce de Catherine d'Aragon. Devenu conseiller du roi, puis « chef ministre » en 1532, il a la confiance du roi et joue un rôle majeur dans la réforme de l'Église anglicane. Juridiquement, cette réforme passe par le transfert des revenus d'Église du pape au roi et surtout l'interdiction des appels au pape en 1533 (ce qui a pour effet d'empêcher Rome d'intervenir dans les divorces). Il théorise en outre le fait que l'Angleterre est un « empire » (ne dépendant d'aucune puissance étrangère, a fortiori du pape). Surtout, il est celui qui suggère avec le plus de force au roi d'être lui-même le chef de l'Église anglaise (Acte de suprématie 1534). Cela lui vaut sa nomination en 1535 comme « vice-régent pour les affaires spirituelles » ; il devient juge suprême en matière ecclésiastique (unifiant les deux provinces de Cantorbéry et York et même unifiant les lois anglaises et galloises entre 1535 et 1542). Il est aussi Master of the Rolls entre 1534 et 1536.
Comme vicaire général d'Henri VIII, il préside à la dissolution des monastères (visites en 1535, début des dissolutions hiver 1536). Sa promotion (il devient baron en 1536, puis comte d'Essex en 1540), et sa politique (en particulier une certaine propension à s'attribuer des biens d'Église) lui valent des ennemis.
Son rôle politique s'appuie sur un réseau d'humanistes qui relaie par l'imprimerie l'esprit de réforme. (Thomas Gibson, William Marshall, Richard Morrison, John Rastell, Thomas Starkey, Richard Taverner et John Uvedale). Il ménage Érasme dans une affaire de pension supprimée, pour « être un ardent ami de votre nom ».
La chute
Ayant soutenu le roi dans son premier divorce, il l'appuie aussi dans la déposition d'Anne Boleyn et son remplacement par Jeanne Seymour, il se hâte d'encourager un nouveau mariage diplomatique avec Anne de Clèves. Ce mariage s'avère un désastre amoureux. Ses adversaires (en particulier le duc de Norfolk) en profitent pour le faire arrêter, en plein Conseil, et emprisonner à la tour de Londres. Henri le détient jusqu'à l'obtention de son divorce d'avec Anne. Il est finalement décapité en secret à la tour de Londres le 28 juillet 1540. Le bourreau aurait été volontairement choisi sans expérience pour rendre l'exécution plus cruelle : il s'y prit en tout cas à trois fois pour trancher la tête de Cromwell, tête qui fut bouillie et exhibée sur une pique sur le pont de Londres.
A l'écran
- La Vie privée d'Henry VIII (The Private Life of Henry VIII), film britannique d'Alexander Korda (1933) : Franklin Dyall
- Un homme pour l'éternité (A Man for All Seasons), film britannique de Fred Zinnemann (1966) : Leo McKern
- Anne des mille jours (Anne of the Thousand Days), film britannique de Charles Jarrott (1969) : John Colicos
- Les Tudors (The Tudors), série canado-américano-irlandaise créée par Michael Hirst : James Frain (saison 1 à 3, 2007-2009)
Sources
Notes et références
Catégories :- Naissance en 1485
- Histoire de l'anglicanisme
- Histoire de la Réforme
- Comte de la pairie d'Angleterre
- Personne exécutée par décapitation au Royaume-Uni
- Décès en 1540
- Chevalier de la Jarretière
- Personnalité de l'époque Tudor
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