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Thomas Wolsey
Thomas Wolsey
fervent opposant à la RéformeBiographie Naissance vers 1473
à IpswichOrdination
sacerdotale10 mars 1498 Décès 29 novembre 1530 à Leicester Évêque de l'Église catholique Fonctions épiscopales Archevêque d'York (1515) Cardinal de l'Église catholique Créé
cardinal10 septembre 1515 par le pape
pape Léon XTitre cardinalice Thomas Wolsey, archevêque d’York et chancelier d'Angleterre modifier Thomas Wolsey (né entre 1471 et 1476 – 29 novembre 1530), né Thomas Wulcy à Ipswich, est un homme d’État et un cardinal anglais.
D'origine modeste, Thomas Wolsey devint la figure principale dans les affaires de l'État pendant de nombreuses années, sous le règne d'Henri VIII avant de tomber en disgrâce.
Le cardinal Wolsey développa principalement ses talents en gérant la politique étrangère du royaume pour le compte d'Henri VIII. Malgré les nombreux ennemis que lui valurent son ambition, il sut acquérir la confiance du roi jusqu’à ce que ce dernier décide d’annuler son mariage avec Catherine d'Aragon afin de pouvoir épouser Anne Boleyn.
Sommaire
Biographie
Enfance et formation
Né à une date incertaine entre 1471 et 1476, peut-être en mars 1471, comme l'indique Richard Fiddes (1671-1725) dans sa Vie du cardinal Wolsey (1724), qui s'appuie sur le témoignage de George Cavendish (1500-1561?), son secrétaire et premier biographe[1],[2], à la fin de 1472[3] ou au début de 1473[4], Thomas Wolsey est le fils de Robert et Joan Wolsey, ou Wulcy. Il est d'origine modeste : son père est boucher[5] et aubergiste dans la région d'Ipswich, dans le Suffolk.
Le jeune homme étudie d'abord à la grammar school d'Ipswich, avant d'être envoyé, à onze ans, au St. Mary Magdalen College, à l'université d'Oxford. Sans être brillante, sa carrière académique est un succès. Il obtient un Bachelor of Arts[6] à quinze ans, en 1485[7] ou en 1488[8], puis devient maître deux ans plus tard[9]. Il est probablement ensuite employé comme enseignant, avant de poursuivre des études de théologie qu'il n'achève pas. En 1498, il apparaît comme troisième trésorier (Bursar) du collège, avant d'être élu senior Bursar l'année suivante. En 1501, il abandonne subitement l'université. Des critiques de Wolsey ont suggéré que c'est pour des motifs d'ivrognerie ou de « fornication » ; selon Peter Gwyn, Wolsey est devenu en 1500 recteur de Limington[10], dans le Dorsey. Cette charge lui apportait un bénéfice annuel de 21 livres, très supérieur à la limite (8 livres) autorisée par le règlement de l'institution universitaire dans laquelle il étudiait[11].
L'accession au pouvoir
Les conseillers qu'Henri VIII hérita de son père, l'évêque Richard Fox et l'archevêque William Warham de Cantorbéry, se montraient calmes et conservateurs, poussant le roi à la prudence. Ce dernier nomma rapidement des hommes plus proches de ses inclinations à son conseil privé. Jusqu'en 1511, Wolsey était fondamentalement contre la guerre, mais, voyant le roi s'enthousiasmer au sujet d'une invasion de la France, il se mit à prononcer des discours enflammés en ce sens devant le conseil privé. Warham et Fox, qui ne partageaient pas sa capacité d'adaptation, tombèrent rapidement en disgrâce et Wolsey devint le conseiller le plus influent du roi. En 1515, Warham abandonna sa charge de lord chancelier, probablement sous la pression du roi et de Wolsey, et Henri nomma Wolsey à sa place.
L'Autre roi
La paix de Londres : une victoire personnelle de Wolsey
1518 marque pour le cardinal Wolsey la grandeur de sa diplomatie. Symbole de sa réussite : le traité de Londres d'octobre 1518. Dès janvier 1518, le cardinal cherche à faire valider une paix européenne. Contexte qui lui est favorable vu que le pape Léon X souhaite lui aussi une paix générale (et ainsi préparer une nouvelle croisade plus facilement). Le pape envoie d'ailleurs le cardinal Campeggio à la rencontre de Wolsey et d'Henri VIII. Wolsey, qui accepte de le recevoir le 29 juillet, est désormais nommé par le pape comme son légat, il est donc le représentant du pape sur la terre anglaise. Wolsey et Henri VIII acceptent l'idée d'une nouvelle croisade, bien que pendant ce temps, Wolsey reçoive secrètement l'évêque de Paris pour signer un traité de paix franco-anglais. Un traité que Wolsey révèle au pape, lui permettant ainsi de faire de cette amorce de la paix européenne, une réussite personnelle. Le traité de Londres, signé le 2, est ratifié par la suite par le Saint Empire Germanique, l’Espagne, l'Écosse, le Danemark, le Portugal, la Hongrie, les États italiens, les Suisses et la Hanse.
Une paix universelle — une première dans l'Histoire — est signée tout en assurant l'alliance militaire. Si un pays signataire est attaqué, ses alliés se mobiliseront derrière lui pour le soutenir, laissant un mois à l'adversaire pour se replier, sinon les alliés lui déclareront la guerre aussi bien sur terre que sur mer. De plus, aucun allié ne devra laisser des mercenaires partir combattre un allié, et permettre la libre circulation des troupes alliées sur le territoire.
Le camp du Drap d'Or
C'est aussi à Wolsey de se charger de l’installation du camp du Drap d'Or, rencontre de trois semaines en juin 1520 avec 5 000 personnes dont François Ier et Henri VIII, venu par ce camp, prendre acte du traité de Londres. 2014 moutons, 700 congres, 52 hérons, 6000 ouvriers et 2000 maçons/charpentiers pour trois semaines de réception, de joutes, de danses, festins avec 5000 personnes de la suite d’Henri VIII dans un palais d’été aux allures anglaises (toits crénelés, tourelles, etc.). Même le val d’Or fut réaménagé de manière à ce que les deux rois, apparaissant sur deux crêtes opposées, soient à la même distance du camp, à la même hauteur, avant d’arriver quasiment en même temps pour se rejoindre. C’est Wolsey qui le 23 juin 1520 célèbre une grande messe, priant pour la paix, et durant laquelle Henri VIII aurait ri de son titre de « roi d’Angleterre et de France » devant François Ier, lui disant que ce n’était qu’un titre sans grande valeur et qu’il ne fallait pas s’en offusquer.
En octobre 1523, à la veille du conclave destinée à élire le successeur du pape Adrien VI, il suggéra à Henri VIII d'écrire à l'empereur Charles Quint afin de soutenir sa candidature ou, à défaut, celle du cardinal Jules de Médicis [12].
La chute
Malgré ses nombreux ennemis, Wolsey conserva la confiance du roi jusqu'à ce que celui-ci décide d'annuler son mariage avec Catherine d'Aragon afin d'épouser Anne Boleyn. L'échec du cardinal auprès du pape pour l'obtention de cette annulation entraîna la colère du roi, et fut largement cause de la chute. Le 22 septembre 1529, il dut remettre les sceaux du royaume au duc de Norfolk et au duc de Suffolk. Le 9 octobre, Henri VIII lança contre lui une procédure de praemunire, accusation de félonie. Le 25 octobre, Thomas More fut nommé Lord chancelier. Le 30 octobre, la juridiction privée du roi prononça la confiscation des biens du cardinal. Puis, un nouveau parlement ayant été convoqué le 3 novembre, les parlementaires dressèrent une liste de 49 chefs d'accusation à son encontre. Henri VIII lui permit d'abord de se retirer, avec une pension, dans sa résidence d'Esher, au sud-ouest de Londres, mais poursuivi par la haine de clan Howard et de ses alliés, il fut finalement relégué dans son archevêché de York. Des lettres codées, adressées par Wolsey au pape, au roi de France et à l'Empereur ayant été interceptées par des agents du roi, il fut arrêté le 4 novembre 1530, une escorte étant chargée de le convoyer vers Londres par petites étapes. Le 29 novembre, il mourut, épuisé, à l'abbaye de Leicester[13].
Chronologie
- 1472 : Naissance à Ipswich.
- 10 mars 1498 : Il est ordonné prêtre.
- 1509 : Doyen de Lincoln. Fait aumônier du roi et membre du Conseil.
- 1514 : Prend Thomas More à son service pour s'occuper de ses revenus.
- 1515 : Archevêque d'York et chancelier d'Angleterre.
- 10 septembre 1515 : Le pape Léon X crée Wolsey cardinal[14].
- 1516 : Obtient de Léon X, le titre de cardinal-légat. Il ira jusqu'à confisquer les biens des ordres monastiques et poser sa candidature au Saint-Siège à la mort de Léon X.
- 1525 : Fonde à Oxford le Cardinal College (Collège du Cardinal), aujourd'hui Christ Church, l'un des plus grands et plus riches collèges de l'Université d'Oxford.
- 1529 : Les hésitations et les tergiversations de Wolsey, soucieux de ne pas mécontenter le pape, ont pour effet de lui faire perdre tout crédit auprès du roi. En automne, poussé par Anne Boleyn, Henri VIII fait citer Thomas Wolsey devant sa cour de justice. Il est alors démis de ses fonctions de Lord-Chancelier et privé de ses propriétés, y compris sa belle résidence du Palais de Whitehall, où Henri décide de s’installer à la place du Palais de Westminster.
- 29 novembre 1530 : Il meurt d'épuisement à Leicester pendant son transfert à la tour de Londres.
Fictions
- 1613 : Henri VIII de William Shakespeare présente Wolsey à divers moments de sa carrière politique
- 1966 : Dans le film réalisé par Fred Zinnemann Un homme pour l'éternité, le cardinal Wolsey est interprété par Orson Welles
- 1969 : Dans le film de Charles Jarrott Anne des mille jours, il est interprété par Anthony Quayle
- 2007 : Dans la série télévisée Les Tudors, il est interprété par Sam Neill
Notes et références
- 7 mars. Ethelred L. Taunton, Thomas Wolsey Legate And Reformer, qui avance même, p. 10-12, la date du
- Mandell Creighton, Cardinal Wolsey, p. 18.
- John Guy donne 1472 (Tudor England, p. 83).
- Peter Gwyn,The King's Cardinal, p. 1.
- William Shakespeare, Henri VIII (1613) Acte I, Scène première : le duc de Buckingham (à propos de Wolsey) : « This butcher's cur is venom-mouthed, and I have not the power to muzzle him; therefore best not wake him in his slumber. A beggar's book outworths a noble's blood. » On y trouve déjà une allusion dans la pièce de
- John Guy, Tudor England, p. 84.
- Ethelred L. Taunton, p. 12-13.
- Peter Gwyn
- Ethelred L. Taunton, p. 13.
- Selon George Cavendish, secrétaire et premier biographe de Wolsey, le recteur aurait offensé Amyas Paulet, un seigneur local dont Wolsey se vengera par la suite.
- Peter Gwuyn, The King's Cardinal, p. 2 et 3
- Ferdinando Petruccelli della Gattina, Histoire diplomatique des conclaves, Paris/Bruxelles, Lacroix et Verboeckhoven, 1864, t. I, pp. 536-537.
- ISBN 2-296-01652-9). Jean-Paul Moreau, L'Anglicanisme: ses origines, ses conflits du schisme d'Henri VIII à la bataille de la Boyne, L'Harmattan, 2006, 257 pages, p. 53-54 (
- Peter Gwyn, The King's Cardinal, p. 33
Bibliographie
- (en) George Cavendish, Roger Lockyer, Thomas Wolsey: late Cardinal, his life and death, Folio Society, 1962
- (en) Mandell Creighton, Cardinal Wolsey, BiblioBazaar, LLC, 2009 (ISBN 9781103059751)
- (en) John Guy, Tudor England, Oxford University Press, 1988 (ISBN 978-0-19-285213-7)
- (en) Peter Gwyn, The King's Cardinal. The Rise and Fall of Thomas Wolsey, Pimlico, 2002 (ISBN 0-7126-6833-0)
- (en) Ethelred L. Taunton, Thomas Wolsey Legate And Reformer, Kessinger Publishing, 2005 (ISBN 9781417953769)
Précédé par Thomas Wolsey Suivi par Christopher Bainbridge Archevêque d'York 1514-1530 Edward Lee William Smyth Évêque de Lincoln 1514 William Atwater Adriano Castellesi Évêque de Bath et Wells 1518-1522 John Clerk Thomas Ruthall Prince-évêque de Durham 1523-1529 Cuthbert Tunstall Richard Fox Évêque de Winchester 1529-1530 Étienne Gardiner Catégories :- Naissance en Angleterre du Sud-Est
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