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Téléphone rose
Un service de téléphone érotique, ou familièrement de téléphone rose (en raison de la connotation sexuelle de la couleur rose), est une plate-forme téléphonique offrant aux appelants la possibilité d'avoir des conversations à caractère érotique, éventuellement pour se masturber, souvent par le biais d'un serveur vocal interactif.
Sommaire
Coût
La plupart de ces services sont payants. La transaction peut s'effectuer de deux manières :
- par le biais d'un numéro surtaxé, dont le tarif est prélevé directement sur la facture téléphonique du client par l'opérateur, qui partage ensuite ces revenus avec l'éditeur du service en lui en reversant une partie ;
- par le biais d'un numéro à tarif normal, mais le client est invité à communiquer son numéro de carte bancaire, le montant étant alors prélevé sur son compte.
Une pratique courante est de séparer l'accès des hommes et celui des femmes, dans le but d'octroyer à ces dernières des tarifs plus avantageux, voire la gratuité. En effet, les hommes étant plus nombreux que les femmes, il s'agit de les inciter à participer davantage.
Types de contacts
Les clients peuvent être mis en relation avec :
- d'autres clients, auquel cas l'objectif peut également être un contact à l'extérieur du service ;
- des salariés de l'entreprise éditant le service, le client n'étant alors pas nécessairement informé du fait que son interlocuteur n'est pas un autre client, mais qu'au contraire il est rémunéré pour ces dialogues.
Les contacts peuvent se présenter sous la forme :
- d'écoutes de récits pré-enregistrés par des comédiens,
- de boîtes aux lettres vocales,
- d'échanges de messages en temps réel,
- de conversations en direct, éventuellement sur le mode de la mise en relation aléatoire, s'apparentant alors au speed dating,
- voire de conférences à plusieurs.
Il est parfois possible de procéder à une sélection des interlocuteurs par critère (région géographique, sexe, âge).
Certains services proposent d'assister, sur le mode du voyeurisme, aux dialogues des autres clients sans participer (ceux-ci étant bien entendu informés qu'ils peuvent être écoutés).
Les services sont parfois spécialisés par orientation sexuelle (hétérosexualité, homosexualité masculine ou féminine), ou par pratique (sado-masochisme, sexualité de groupe, fétichisme).
Conditions de travail
Les employés peuvent :
- soit travailler depuis leur domicile, sur leur ligne personnelle,
- soit dans un centre d'appel.
Ils assument parfois en parallèle la fonction de surveiller les dialogues entre clients, afin de s'assurer de leur légalité[1].
Les employés sont considérés comme des travailleurs du sexe. Sauf dans le cas de services à caractère homosexuel, il s'agit généralement de femmes, les clients étant essentiellement des hommes.
Publicité
La promotion de ces services se fait généralement par le biais de petites annonces ou d'encarts publicitaires, dans le presse masculine ou pornographique, à la télévision tard dans la soirée et la nuit, sur Internet, ou encore par affichage.
Éthique et déontologie
France
En France, les entreprises éditrices de services télématiques s'engagent à suivre les Recommandations déontologiques[2] émises par le Conseil supérieur de la télématique.
Le téléphone rose dans la culture populaire
- Sex over the phone, chanson des Village People (1985).
- En 1991, le clip de la chanson Sweet Emotion d'Aerosmith met en scène une conversation de téléphone rose ; la fin du clip révèle que l'hôtesse ne correspond pas à l'image jeune et sexy que le personnage s'en faisait dans ses rêves, puisqu'il s'agit en fait d'une vieille femme obèse ayant un bébé.
- En 1993, dans le film américain Short Cuts de Robert Altman, Jennifer Jason Leigh gagne sa vie à travers le téléphone rose. Elle excite ses clients au téléphone en lisant divers mini-scénarios.
- En 1994, dans le clip de sa chanson Confide in Me, la chanteuse australienne Kylie Minogue incarne une hôtesse de téléphone rose invitant le téléspectateur à l'appeler et à se confier à elle.
- En 1996, dans le film américain Girl 6 de Spike Lee, Theresa Randle incarne Judy alias Girl 6, une hôtesse de téléphone rose.
- En 1997, dans le film japonais Eat the Schoolgirl, un jeune yakusa noue une relation avec une hôtesse de téléphone rose.
- En 2001, dans l'épisode 13 de la saison 7 de la série télévisée américaine Friends, le personnage de Phoebe avoue avoir travaillé pour un service de téléphone rose[3].
- L'agent spécial Larry B. Max de la série BD IR$ (1999), noue une relation ambigu avec une Gloria Paradise hôtesse de téléphone rose.
- En 2002, dans le film américain Spun de Jonas Akerlung, Spider Mike appelle un service de téléphone rose dont l'hôtesse est Debbie Harry.
- En 2002, dans son sketch Le Téléphone rose, l'humoriste français Jean-François Dérec interprète le rôle de Gérard Bouchard, client d'un serveur vocal de téléphone rose.
- En 2006, dans le premier épisode de la quatrième saison de la série télévisée américaine Nip/Tuck, Kathleen Turner incarne le personnage d'une hôtesse de téléphone rose de 50 ans qui souhaite une opération de chirurgie esthétique pour rajeunir sa voix.
- En 2009, dans la saison 5 de la série télévisée française Plus belle la vie, le personnage de Wanda Legendre travaille comme hôtesse de service téléphonique à caractère sado-masochiste pour survivre.
Références
- ↑ Saloua Chaker, « La "macdonaldisation" du travail du sexe », dans Enjeux, no 128, mars 2002 ; reprend un extrait d'un contrat de travail : « Melle Élise Duchemin aura trois types de fonctions : 1) Assurer une surveillance stricte des services Audiotel qui lui sont confiés ».
- ↑ [pdf] « Recommandations déontologiques relatives aux services télématiques », sur le site du Conseil supérieur de la télématique.
- ↑ « Celui qui a vu mourir Rosita », sur le site du fan-club français de Friends.
Voir aussi
Article connexe
- Portail de la sexualité et de la sexologie
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