- Autosuffisance
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La notion d'autosuffisance peut concerner tant un individu, une petite communauté, qu'un pays ou un groupe de pays. C'est un des concepts géopolitiques et géostratégiques qui, à l'opposé de la globalisation ou mondialisation des marchés commerciaux de l'approche dite « libérale » permet de distinguer les grandes approches économiques du point de vue de la dépendance-indépendance aux ressources vitales ou jugées stratégiques pour les individus ou la collectivité. L'autosuffisance implique souvent une protection de la ressource ou d'un marché, rendue difficile par les règles de l'OMC.
Les tenants de l'approche opposée (le marché global, libéral) se justifient par le fait que l'autosuffisance alimentaire par exemple n'est pas toujours possible (par exemple en zones désertiques, après une guerre, une catastrophe naturelle ou industrielle (ex : sur les sols contaminés par la catastrophe de Tchernobyl).
Sommaire
L'autosuffisance envisagée peut n'être que « partielle »
C'est la plupart du temps le cas, avec par exemple :
- l'autosuffisance énergétique (ou indépendance énergétique), obtenue ou recherchée en associant les économies d'énergie, l'efficience énergétique aux énergies renouvelables, propres et sûres (solaire, éolien, géothermie, puits canadien, etc. certains y ajoutant le nucléaire, bien que l'AIEA estime que l'uranium manquera à partir de 2024 au vu des besoins actuels et de la ressource) ;
- l'autosuffisance alimentaire, par des filières locales et courtes de production;
- l'autosuffisance financière, en évitant la dépendance aux emprunts extérieurs, voire en s'appuyant sur la micro-finance
- l'autosuffisance médicale (par exemple, en termes de vaccins ou médicaments disponibles contre une pandémie, ou en termes de moyens chirurgicaux).
- l'autosuffisance en termes de défense
- l'autosuffisance est également exprimée en philosophie comme un idéal d'indépendance « spirituelle » ou « morale »[1]. Diogène de Sinope la professait au sein du mouvement cynique.
Certains, comme Hermann Scheer (député allemand, prix Nobel alternatif de 1999), considèrent l'autosuffisance (au moins concernant les ressources vitales) comme un des éléments nécessaires au développement soutenable et à la paix en tant qu'évitant les conflits pour l'accès aux ressources pas, peu, difficilement, lentement ou coûteusement renouvelables (pétrole, bois, poissons par exemple), ou le règlement de la dette des pays pauvres. L'autosuffisance n'exclut pas de larges échanges en termes de culture, communication et coopération ou gestion collaborative de ressources partagées.
Elle est un moyen de diminuer l'empreinte énergétique ou l'empreinte écologique d'une collectivité ou d'un pays.
Des architectes et urbanistes cherchent dans une approche Haute qualité environnementale, à produire des maisons (construction passive), quartiers (écoquartier) ou villes plus autosuffisantes, capable de produire leur propre énergie et de réduire et recycler leurs déchets en les « valorisant ». La FAO elle même encourage le retour ou le maintien d'une petite agriculture (jardinage et élevage) de subsistance et de proximité dans les villes et banlieues des pays pauvres.
Voir aussi
Bibliographie
John Seymour (souvent présenté comme l'un des "pères de l'autosuffisance" ; « Revivre à la campagne » (réédition) ; Editions de Borée, 312 pages (voir).
Jacques Massacrier « Savoir revivre » (réédition) ; Albin Michel, 1973 (voir).
Articles connexes
Liens externes
- (fr)
Références
- Onfray Michel, « Cynismes » : « La véritable richesse est l’autosuffisance, car on ne possède pas la richesse puisque c’est elle qui nous possède. » (p138)
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