- Sōka Gakkai
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Sōka Gakkai Contexte général Champs d’action Promotion du Bouddhisme de Nichiren Zone d’influence 192 pays Fiche d’identité Fondateur Tsunesaburō Makiguchi Forme juridique O.N.G.
Sōka Gakkai Internationale Association à but non lucratif
A.C.S.B.N.Fondation Japon, 1930 Structure France - Consistoire Sōka composé de :
- A.C.S.B.N.
- A.C.S.F.
- A.C.E.P.Siège central Sōka Gakkai Internationale
Japon, Tōkyō - ShinjukuPersonnage(s) clé(s) Tsunesaburō Makiguchi
Jōsei Toda
Daisaku IkedaPrésident(e) Daisaku Ikeda Financement Dons Membres 12 millions de fidèles Site web A.C.S.B.N.
(en) S.G.I.modifier La Sōka Gakkai (創価学会?, littéralement « société pour la création de valeurs ») est une organisation créée en 1930 au Japon issue du Bouddhisme de Nichiren et en particulier de la Nichiren Shōshū, à laquelle Sōka Gakkai était liée jusqu'à la rupture en 1991. L'organisation s'étend à 192 pays et revendique près de 12 millions de fidèles.
Son activité religieuse comporte notamment la pratique du gongyo matin et soir (récitation d'extraits du Sûtra du Lotus et de Nam Myoho Renge Kyo), l'étude de lettres et traités de Nichiren et d'encouragements de Daisaku Ikeda ou autres responsables, et de la foi en cette religion, dans le cadre ou non de réunions de discussion (zadankai).
Sommaire
Historique
Le mouvement est fondé en 1930 sous le nom de Sōka Kyōiku Gakkai (創価教育学会?) par Tsunesaburō Makiguchi (牧口 常三郎?), éducateur et directeur d’école primaire. Littéralement cette dénomination signifie « société pour une éducation créatrice de valeurs ».
Inspiré par plusieurs auteurs occidentaux, Tsunesaburō Makiguchi cherche à développer une méthode pédagogique originale basée sur l’individu et son rapport à l’environnement. Converti au bouddhisme de Nichiren transmis par la Nichiren Shoshu de l'époque, il rapproche ses théories pédagogiques des enseignements de Nichiren.
Persécutés pendant la seconde guerre mondiale par le gouvernement Japonais, Tsunesaburō Makiguchi et Jōsei Toda (戸田 城聖?), son disciple, sont arrêtés en 1943 pour crime de lèse-majesté (pour refus de se plier au shintoïsme devenu religion d’état obligatoire). La Sōka Kyōiku Gakkai est déclarée hors la loi et dissoute. Ses principaux responsables sont également incarcérés. Le temple principal de la Nichiren Shōshū est réquisitionné et transformé en garnison. En 1944, à l’âge de 74 ans, Makiguchi meurt pendant son incarcération.
Après la capitulation du Japon, les prisonniers politiques sont libérés et Jōsei Toda est le dernier membre encore incarcéré, refusant toujours de se plier au shintoïsme. Malgré un état de santé difficile, il engage une action de prosélytisme intense en faveur de l'enseignement de Nichiren et de la Nichiren Shōshū. Dans un pays ravagé et appauvrit par la guerre, Jōsei Toda établit une nouvelle organisation, la Sōka Gakkai, littéralement société pour la création des valeurs.
Entre 1946 et 1958, la Sōka Gakkai a converti 700 000 foyers et gagné en influence au sein de la société japonaise. Elle est devenue un mouvement religieux laïc[1]. Lorsque Toda meurt le 2 avril 1958, à l’âge de 58 ans, la Nichiren Shoshu est l’une des premières confessions bouddhistes du Japon.
À partir de 1960, c’est Daisaku Ikeda (池田 大作?), proche disciple de Jōsei Toda, qui devient président de la Sōka Gakkai. Il lance une campagne internationale pour faire connaître le mouvement et ses idéaux hors des frontières du Japon. En 1975, il fonde la Sōka Gakkai internationale qui a pour mission de superviser les activités de toutes les organisations locales qui ont été créées dans de nombreux pays occidentaux. Il fonde également plusieurs institutions à vocation artistique et culturelle, ainsi que des universités et écoles Sōka. En 1983, l’ONU lui décerne la médaille de la paix[réf. souhaitée].
Avec le développement international, puis son admission au sein des Nations Unies comme ONG, la Sōka Gakkai place la Nichiren Shōshū parmi les principaux mouvements bouddhistes du monde. En 1991, après plusieurs différends notables au cours des quinze années précédentes, la Nichiren Shōshū et son grand patriarche, Nikken Abe, décident d’expulser l’ensemble des membres et des croyants de la Sōka Gakkai. Cette dernière se retrouve dès lors indépendante de toute organisation monastique. La majorité des croyants ayant suivi le mouvement laïc, la Nichiren Shōshū se retrouve isolée, au Japon et sur le plan international.
Aujourd’hui, la Sōka Gakkai internationale revendique douze millions d'adeptes dans plus de 190 pays. Dans nombre d'entre eux, elle est considérée comme un mouvement religieux parmi d'autres et s’implique dans de nombreuses initiatives culturelles, artistiques et patrimoniales. Elle organise des actions humanitaires et entretient des échanges avec des institutions académiques, universitaires et gouvernementales.
Croyances et pratiques
La Sōka Gakkai (et ses membres) fondent leur action et leur pratique religieuse sur les enseignements du moine Nichiren (1222-1282). Moine bouddhiste de l'école Tendai, Nichiren a proposé une approche simplifiée de la pratique bouddhique. Elle s'appuie sur une liturgie comprenant une pratique rituelle bi-quotidienne, appelée gongyo, composée de la récitation des chapitres II et XVI du sutra du Lotus et de la récitation, d'une durée libre, d'un mantra tiré du titre Japonais du Sutra du Lotus (nam-myoho-renge-kyo, ou Daimoku), de l'étude des enseignements bouddhiques (Sutras et commentaires) selon la classification chinoise de Tendai, et de la profession de foi par le principe de la conversion antagoniste (en japonais: Shakubuku).
Aujourd'hui, la pratique religieuse au sein de la Sōka Gakkai est, sur le fond, la même que celle instituée par la Nichiren Shōshū, créée en 1912, elle-même issue d’une mouvance plus large connue sous le nom d’« Ecole Fuji », crée par Nikko Shonin(1246-1333), fidèle disciple de l’enseignement de Nichiren. Pour ce qui est des formalités, elle se veut adaptée à la vie quotidienne des laïques, notamment en ce qui concerne le lieu de culte, l'ordre de récitation de la liturgie et le type de mandala conféré aux croyants. Depuis 1991, le schisme entre la Sōka Gakkai et son école bouddhique de référence, la Nichiren Shōshū, a supprimé le rôle de l'ordre monastique dans la pratique et les formalités religieuses. La croyance est cependant restée la même en s'articulant sur le Gohonzon, le Daimoku (Titre-mantra du Sûtra du Lotus) et le Gosho (recueil des enseignements de Nichiren).
L'apport de la Sōka Gakkai dans la pratique et la croyance dans les enseignements de Nichiren porte essentiellement sur la diffusion laïque des principes du bouddhisme de Nichiren auprès de toutes les couches de la population japonaise, et étrangère dans une seconde étape. Héritant de la vocation pédagogique de ses fondateurs, la Sōka Gakkai propose une lecture contemporaine et actualisée d'un bouddhisme populaire mais très empreint des valeurs japonaises traditionnelles. Cette lecture introduit des concepts tels que la révolution humaine, et une pratique religieuse qui se fonde sur la vie quotidienne. Enfin, la Sōka Gakkai a élargi le champ de son action à des activités humanitaires et associatives dans la société civile à l'instar des grandes organisations laïques apparentées aux principales confessions du monde contemporain[réf. nécessaire].
La Soka Gakkai a un département d'étude et dans tous les pays membres tous les ans des examens sont organisés afin que chaque croyant puisse approfondir sa compréhension de l'histoire et des principes du Bouddhisme de Nichiren Daishonin.
Structures et fonctionnements
La Sōka Gakkai Internationale
La Sōka Gakkai Internationale fédère l'ensemble des organisations locales au sein d'une ONG ayant un statut consultatif auprès du Conseil économique et social et du Département de l'information publique des Nations unies. Au travers de plusieurs associations culturelles et pédagogiques (Ecoles et Universités Sōka, concerts Min-on, musées Fuji, institut de philosophie orientale, etc.), elle entretient des échanges culturels avec des institutions universitaires. Elle participe également aux actions humanitaires internationales menées par les institutions de l'ONU.
Au Japon
Au Japon, la Sōka Gakkai dispose d'un poids financier important, d'un groupe de pression et d'édition comprenant le Seikyo Shinbun (3e quotidien national japonais), et elle est à l'origine d'une formation politique présente dans les deux chambres de l'appareil législatif Japonais. Ce parti, le Nouveau Kômeitô, est composé de membres de la Sōka Gakkai et représente la troisième force politique du Japon. Daisaku Ikeda et le Komeito ont joué un rôle important dans le rétablissement des relations diplomatiques entre le Japon et la Chine en 1972. Le Komeito s'oppose, entre autres, à la révision de la Constitution en vue de l'établissement du droit d'autodéfense collective - c'est-à-dire le rétablissement d'une armée japonaise. Les élections de juillet 2007 à la Chambre des Conseillers, ont divisé la Diète, avec d’un côté la coalition au pouvoir de centre droit Parti Libéral Démocrate-Nouveau Komeito qui contrôlait plus des deux tiers des sièges à la Chambre des Représentants et de l’autre l’opposition qui détient la majorité à la Chambre des Conseillers[2]. Depuis le 1er septembre 2009, la victoire du DPJ (Democratic Party of Japan) aux élections législatives a vu s'opérer un renversement historique du gouvernement en faveur de l'opposition qui détient désormais la majorité dans les deux chambres. Le Nouveau Komeito a perdu un tiers des sièges qu'il détenait et ne fait plus partie de la coalition au pouvoir.
En France
En France, la Sōka Gakkai est constituée selon le modèle associatif en vigueur pour les associations religieuses ou d'utilité publique. Le mouvement est, depuis 2007, organisé en trois associations spécialisées : l'A.C.S.B.N (Association Cultuelle Soka du Bouddhisme de Nichiren), l'A.C.S.F (Association Culturelle Soka de France) et l'A.C.E.P (Association de Commerce, d'Edition et de Prestation)[3]. Il sépare ainsi formellement ses activités cultuelles de ses activités commerciales. Cette distinction repose essentiellement sur la nécessité d'être reconnue comme association cultuelle à part entière.
Concrètement, les trois associations sont placées sous la tutelle d'une autorité morale, le Consistoire Soka du Bouddhisme Nichiren. Cette entité assure la représentation nationale des intérêts du culte du bouddhisme de Nichiren. Les trois associations sont dirigées essentiellement par des dirigeants français, d'origine française pour la plupart. Cette nouveauté a pour objectif de contrer les accusations qui désignaient la Sōka Gakkai comme une émanation locale d'un culte strictement japonais.
Sur le terrain, l'organisation est déployée sur l'ensemble de la France à peu près de la même manière depuis les origines du mouvement. Elle est constituée d'un réseau de réunions de discussions locales (zadankai) tenues par les fidèles, qui ont lieu chez les particuliers. Ces réunions, ouvertes à tous et libres d'accès, sont divisés selon une structure établie en régions, chapitres, et quartiers. Elles ont lieu une fois par mois et réunissent les fidèles, des amis ou de simples visiteurs autour d'une thématique d'étude ou d'un sujet d'ordre général. Les participants sont invités à relater leur expérience de la pratique quotidienne, qu'elle soit ou non liée au sujet.
Les réunions de discussion sont animées par une équipe d'encadrement qui a la charge de l'organisation et de l'entretien de ces réunions, qui sont géographiquement divisées selon une structure bien précise : les quartiers, puis les districts, de trois à cinq réunions, eux-mêmes regroupés en chapitres, puis en centres régionaux, puis en régions. L'ensemble du dispositif est centralisé dans la région parisienne. A chaque échelon, une nouvelle équipe supervise l'échelon inférieur. Ces équipes sont constituées de responsables, cooptés et nommés par les équipes des échelons supérieurs. L'ensemble du dispositif national est coordonné par le C.E.P. (Comité Exécutif Permanent).
Les fidèles n'ont pas de statut officiel, et ne participent donc pas à la gestion de l'organisation dans le sens juridique du terme. Leur lien avec l'organisation reste informel et ne repose que sur la réception de l'objet de culte (le Gohonzon) qui est octroyé après quelques semaines, voire quelques mois de présence régulière aux réunions de discussion. Le réseau tient essentiellement sur des contacts personnels et des rencontres d'encouragement qui viennent s'ajouter aux réunions mensuelles au cours desquelles les équipes locales rencontrent individuellement les fidèles. Il est demandé aux fidèles une pratique quotidienne, et sont encouragés en fonction de leur ancienneté, ou de leur implication, à inviter des nouveaux venus en réunion de discussion.
Ne disposant pas d'une structure associative de membres, l'organisation repose sur les dons libres pour constituer son budget de fonctionnement. Ces dons libres sont encouragés une fois par an et lors de la remise des Gohonzons. L'organisation propose à la vente des articles religieux et des publications. Le budget couvre l'entretien du patrimoine immobilier de l'organisation, les frais de fonctionnement et une vingtaine de salaires. Il couvre aussi certains événements annuels tels que conférences, etc. L'essentiel des activités (réunions, déplacements, festivités, encadrement, accueil, etc.) est donc assuré par des bénévoles non-rémunérés. Le principe de cooptation des responsabilités et des critères de sélection interne sont basés sur la « qualité spirituelle et l'expérience bouddhique », et une grande concertation entre les différents départements (homme, femme, jeunesse) pour toutes les décisions importantes. il existe en effet une forme de séquencage de cessions de pratiques (Jeunes femmes, Jeunes hommes, Femmes et Hommes).
Après trente ans de présence sur le territoire français, la Sōka Gakkai, rebaptisée ACSBN (Association Cultuelle Sōka du Bouddhisme de Nichiren) revendique entre 10 000 et 20 000 participants à ses réunions mensuelles[4],[5].
Aux États-Unis
En 2006, Henry Hank Johnson, membre de la Soka Gakkai, démocrate, est élu à la Chambre des Représentants du Congrès des États-Unis, représentant une circonscription de Géorgie. C’est le premier élu bouddhiste de Nichiren au Congrès américain. Le Washington Post a commenté cette élection comme une expression de la nouvelle diversité religieuse[6].
Controverses et polémiques
Au Japon
Bien que les différents courants se réclamant de Nichiren soient anciens, aucun d'eux n'a connu de réel essor avant la fin de la deuxième guerre mondiale. Les organisations laïques bénéficièrent des dispositions législatives mise en place par l'administration américaine, et connurent alors un fort développement. La Sōka Gakkai fondée par Josei Toda, comme de nombreuses autres organisations laïques, a su tirer profit de ces dispositions qui ont mis un terme à la consubstantialité institutionnelle entre la tradition Shintoïste et l'autorité impériale.
La Nichiren Shoshu et ses émanations monastiques se sont enrichis grâce à la force financière et la notoriété de la Sōka Gakkai. Ceci a entrainé au Japon essentiellement, de nombreuses luttes d’influences intérieures entre factions politiques et religieuses, et extérieures contre les courants religieux rivaux et les groupes financiers qui les soutiennent. La Sōka Gakkai dispose d'un puissant groupe d'édition qui lui permet d'entretenir une image publique positive et de mener plusieurs campagnes médiatiques au sein de la sphère publique japonaise. En 2000, la sociologue Florence Lacroix déclarait que « La Soka Gakkai, c'est (...) une fortune estimée entre 500 et 700 milliards de francs, ce qui en fait la secte la plus riche au monde. » Elle concluait en affirmant que « la Soka Gakkai, première secte au monde par sa logistique et le degré de sophistication de sa stratégie, me semble être le prototype des sectes à venir. ».
La Sōka Gakkai est, depuis sa création, au cœur de nombreuses controverses politiques et financières. Ces controverses sont évoquées par les principaux organes de presse et de télévision japonais. Certains observateurs reprochent à la Sōka Gakkai un manque total de transparence et, paradoxalement, un désintérêt pour les rouages de la communication institutionnelle dans un pays où la collusion entre pouvoir politique, pouvoir économique et médias est régulièrement citée comme un modèle du genre[7].
En 2009 Junya Yano membre de la SGI pendant plus de cinquante ans et ancien secrétaire général du New Komeito de 1986 à 1989 dépose plainte contre X auprès de la police et demande une protection policière. La procédure aboutira en 2009 par la reconnaissance une première fois en appel puis en cassation des arguments du plaignant[8]
En France
En France, la Sōka Gakkai s’est conformée au modèle français de laïcité car elle dispose du statut d'association cultuelle (loi 1905) attesté par le Préfet des Hauts de Seine le 12/11/07. Les propos diffamatoires portés à l'encontre de ce mouvement ont été jugés en plusieurs occasions;[9] Comme d'autres mouvements bouddhistes en France, la SG ne fait pas partie de l'Union Bouddhiste de France.
Au niveau social et local, la profession de foi par la réfutation des autres doctrines religieuses (Jap. Shakubuku) est un trait de caractère qui fait peur à certains. La réfutation systématique et le prosélytisme militant des débuts du mouvement en France, son exclusivité doctrinale, entretiennent la méfiance et l'hostilité du public vis-à-vis de la Sōka Gakkai française et de son action. Ce fait est reconnu implicitement par le président actuel de la Sōka Gakkai, qui prit la décision en 2008 de tempérer le langage véhément de Nichiren envers les adeptes français, décrétant qu'il est à comprendre à la lumière du contexte de son époque, dans le cadre de conflits entre bouddhistes, et qu'il ne doit pas être pris pour modèle par les adeptes occidentaux dans leurs relations avec les croyants d'autres religions[10].
En 1999, la récitation du mantra, présentée par certains comme une obligation, a été décrite comme « dangereuse et objectivement déshonorante » pour la Sōka Gakkai par le Tribunal de Grande Instance d'Annecy, qui l'a donc déboutée sur le fond d'une plainte pour diffamation déposée en 1999[11]. Ce tribunal a même repris à son compte d'autres jugements du journaliste [réf. nécessaire] que l'organisation attaquait comme diffamatoires : outre les « effets aliénants » et « déséquilibre psychologique » générés par le mantra, « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui « envahit peu à peu les adeptes »[Note 1].
Cependant, dans une lettre datée du 23 décembre 2003, M. le Ministre de l'Intérieur et des Cultes clarifie la situation en constatant l'absence de contrariété à l'ordre public de la Soka Gakkai et ses activités: « Je vous confirme qu’aucune dérive sectaire n’a été constatée dans les activités de la Soka Gakkai en France par les services de la police et de la gendarmerie nationale »[12].
Dans d'autres affaires, la justice a donné raison à la Sōka Gakkai dans des procès en diffamation contre des organes de presse, notamment pour des soupçons d'espionnages[12]. D'autre part, la Sōka Gakkai cite six autres jugements rendus entre 2003 et 2007 qui ont débouté les plaignants qui voulaient, selon elle, instrumentaliser l'appartenance du parent adverse à la Sōka Gakkai dans les contentieux de divorce[12],[Note 2].
Une étude au niveau national a démontré que les enfants de pratiquants ne présentaient aucun isolement ni stigmatisation sociale, qu'ils « [suivaient] une vie sociale tout à fait similaire à celle des autres enfants et adolescents, et [restaient] libres de pratiquer ou non la religion de leur choix », seulement 15,5 % d'entre eux étant effectivement mariés avec un conjoint Bouddhiste[12].
La suspicion qui entoure l'organisation conduit des associations anti-sectes comme l'UNADFI à déclarer : « La paix dans le monde est l’un des thèmes de base de la campagne de communication mise en place par la Sōka Gakkai dans le cadre de sa stratégie d’expansion mondiale. Afin de cultiver cette image, elle s’appuie sur l’ONU dont elle est une ONG, comme d’autres grands mouvements sectaires, et elle finance des projets culturels et éducatifs. »
Dans le cadre des commissions d'enquête parlementaires sur les sectes en France, le rapport de la MILS en 1995 stipule que : « la Sōka Gakkai prétend enseigner (malgré le schisme de 1990 [en fait, 1991] avec Nichiren Shoshu) la doctrine de Nichiren, moine bouddhiste du XIIIe siècle qui professait une version nationaliste et intolérante du bouddhisme ». Dans son rapport de 1999[13], elle indique : « la Sōka Gakkai est, par sa richesse, la troisième secte implantée en France : son patrimoine, acquis en partie grâce aux apports venant de l'organisation mère, représente 240 millions de francs [env. 36 millions d'euros], et son budget annuel atteint, certains exercices, une vingtaine de millions de francs [env. 3 millions d'euros] ». La Sōka Gakkai est de nouveau mentionnée dans le rapport 2005 de la Miviludes[14]. A la suite d'une action institutionnelle de la part de l'ACSBN et du Consistoire Soka du Bouddhisme Nichiren, il n'a plus été fait mention de la Sōka Gakkai dans les rapports successifs de la MIVILUDES dont la présidence a été renouvelée avec l'élection de Nicolas Sarkozy[15].
En France, la Sōka Gakkai a été désignée comme secte par plusieurs rapports parlementaires français et par l'UNADFI[13],[16],[17],[18]. Mais depuis 2007, l'organisation n'est plus citée dans les rapports consécutifs de la MIVILUDES de 2007 et de 2008[19],[20].
Notes et références
Références
- Richard H. Seager, Encountering the Dharma: Daisaku Ikeda, Soka Gakkai, and the Globalization of Buddhist Humanism, University of California, 2006
- Ambassade du Japon en France
- Journal Officiel Voir publications au
- Thierry Mathé, Le Bouddhisme des Français..., L'Harmattan, 2005
- Estimation 2008 d'après Th. Mathé et données ACSBN
- Article du Woshington Post (Eng)
- Takesato Watanabe, Sōka Gakkai et les médias japonais, in Citoyens du monde, sous la direction de D. Machacek et B. Wilson, 2000, L'Harmattan
- La Soka Gakkai et la critique, Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu Victimes de Sectes
- http://www.reponses-soka.fr/spip.php?article4#3
- Troisième Civilisation (revue mensuelle de la Sōka Gakkaï), numéro de février 2008.
- Sôka Gakkaï, Jugement du 13 décembre 2001, Annecy
- Réponses de la Soka Gakkai, extraits des jugements.
- Rapport parlementaire de 1999
- Rapport parlementaire de la MIVILUDES 2005
- Copie de la lettre officielle adressée à M. Roulet, président de la Miviludes
- Rapport parlementaire de 1996
- Soka Gakkai sur le site de l'UNADFI
- Soka Gakkai sur le site de l'UNADFI
- Rapport parlementaire de la MIVILUDES 2007
- Rapport parlementaire de la MIVILUDES 2008
Notes
« Attendu que le paragraphe consacré à l'éducation des enfants ne peut être qualifié de diffamatoire dans le mesure où il reprend des extraits du magazine « troisième civilisation » édité par la Sōka Gakkai.
Attendu par contre que les méfaits de la pratique par la répétition à l'infini des mantras et la dénonciation de leur effet aliénant provoquant une rupture radicale des membres de l'association avec leur famille et des déséquilibres psychologiques appuyés par des interviews constituent des faits précis de nature à porter atteinte à la considération et contraires à l'honneur puisqu'elles renvoient aux pratiques des sectes dangereuses pour les libertés individuelles.
Attendu qu'il en va ainsi de la répétition des mantras décrit comme un « phénomène d'hypnose auto-suggestive qui crée des accoutumances et peut produire des effets aliénants », du « déséquilibre psychologique » qui résulte de la fréquentation de la Sōka Gakkai, de l'adhésion à cette religion qui « provoque, presque à coup sûr, ce genre de rupture radicale » avec les proches non pratiquants, de « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui conduit les membres au « rejet de toute forme d'opposition. Petit à petit, la Sōka Gakkai envahit complètement leur vie. »
Extrait du jugement du Tribunal de Grande Instance d'Annecy :
- « Ainsi que précédemment relevé dans l’arrêt du 12 janvier 2006, si M. X… reconnaît être adepte du mouvement de pensée développé par l’Association Sōka Gakkai fondée sur une philosophie bouddhiste, il n’est pas démontré que ce choix qui relève de la seule liberté de pensée de conscience de l’intéressé aurait une influence néfaste sur sa fille, ni que celle-ci serait contrainte d’adhérer à des pratiques ou de supporter des règles contraires à son équilibre personnel et à son bon développement. Il convient d'ailleurs de rapporter que la mère était elle-même par le passé adepte du même mouvement. Celle-ci ne justifie par aucun élément que l'équilibre psychologique de l'enfant ait été malmené au domicile paternel. » Extrait de l'arrêt de la Cour d'Appel de Douai :
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
Travaux de chercheurs sur la Sōka Gakkai
- Karel Dobbelaere, La Sōka Gakkai, un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, 2001, Elledici, Turin.
- Louis Hourmant, « La relation à l'objet sacré dans un culte néo-bouddhique. La Sôka Gakkai française », Systèmes de pensée en Afrique noire (Paris), 12, 1993.
- Louis Hourmant, « La Soka Gakkai, un bouddhisme « paria » en France ? », in F. Champion et M. Cohen, Sectes et Démocratie, Paris, Seuil, 1999.
- Louis Hourmant, « Transformer le poison en élixir. L'alchimie du désir dans un culte néo-bouddhique, la Soka Gakkai française », in Françoise Champion, Danièle Hervieu-Léger, (dir.), De l'émotion en religion. Renouveaux et traditions, Paris, le Centurion. 1990, pp. 71-119.
- David Machacek, Bryan Wilson, Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Sōka Gakkai au Japon, 2004, L'Harmattan, Paris.
- Thierry Mathé, Le bouddhisme des Français : Le bouddhisme tibétain et la Sōka Gakkaï en France, contribution à une sociologie de la conversion, 2005, L’Harmattan, Paris.
- Bruno Etienne, Raphaël Liogier, Etre bouddhiste en France aujourd'hui, 1997, Hachette, Paris.
Travaux de chercheurs étrangers
- Richard Hughes Seager, Encountering the Dharma: Daisaku Ikeda, Soka Gakkai, and the Globalization of Buddhist Humanism, 2006, University of California Press.
- David Machacek et Bryan Wilson (sous la direction de), Global Citizens: The Soka Gakkai Buddhist Movement in the World, 2001, Oxford University Press.
- Daniel A. Metraux, The International Expansion of a Modern Buddhist Movement: The Soka Gakkai in Southeast Asia and Australia, 2001, University Press of America.
- Phillip Hammond et David Machacek, Soka Gakkai in America--Accommodation and Conversion, 1999, Oxford University Press.
Ouvrages de référence
- Gaston Renondeau, Histoire des moines guerriers au Japon, 1957, PUF
- Gaston Renondeau, La doctrine de Nichiren, 1953, PUF
- Henri-Charles Puech (sous la direction de), Histoire des religions, 1976, Gallimard (Pléïade)
Liens externes
Sites officiels
- Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren (anciennement Soka Gakkai France)
- Réponses aux interrogations sur la Soka Gakkai
- (en) Sōka Gakkai International
Sites critiques
- Définition de l'UNADFI, 2007
- Site de prévention contre les sectes, 1999,
- Archives des sciences sociales des religions, 1964 : premier article critique publié en France, à partir de commentaires sur la scène japonaise de l'époque.
- Daisaku Ikeda vu par Polly Toynbee (en anglais)
Travaux de chercheurs
- Ruben L.F. Habito et Jacqueline I. Stone, « Réinterpréter Nichiren », 1999
- Florence Lacroix Sectes et religions 1999
- Raphaël Liogier, « Un nouveau mouvement religieux face à la modernité politique : la Soka Gakkaï », 2005
- Histoire des écoles du lotus Ryuei Michael McCormick
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