- Suie
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La suie est un ensemble de composés chimiques résultant de la combustion incomplète de combustibles fossiles (essence, gazole, fioul, kérosène) et de biomasse (bois, végétaux). Les suies se présentent sous la forme de substances solides ou goudronneuses d'aspect noirâtre et riches en carbone.
Les particules de suie émises par les combustions incomplètes sont composées avant tout de carbone élémentaire [EC = elemental carbon], encore appelé carbone suie ou carbone noir [BC = Black Carbon], présent sous la forme de microcristaux de graphite, et de composés organiques (le carbone présent dans ces composés est appelé carbone organique [OC = organic carbon]) ; c'est le cas des particules émises par les moteurs Diesel ou lors de la combustion du charbon ou du bois[1],[2].
Sommaire
Historique de son étude
Au XIXe siècle, Michael Faraday en étudie les propriétés optiques et note l'importance de celle-ci pour la luminosité d'une flamme. Hoyt Hotel en fait des images en microscopie électronique dans les années 1960. De manière contemporaine, Roger Millikan en analyse la modification de sa composition suivant la hauteur d'une flamme.
Propriétés
La formation des suies est liée au mode de combustion (notamment au pourcentage d'air ou d'oxygène, en regard de la combustion stœchiométrique) et à la nature du combustible (type d'hydrocarbures). Elle est constituée de composés carbonés agglomérés, formant des particules d'une vingtaine de nanomètres, disposées en spirale.
Elle modifie la couleur des flammes quand elle est portée à incandescence, cette dernière permettant l'émission de longueurs d'onde dans tout le spectre visible.
Elle a été utilisée pour la conservation de la viande.
Toxicologie, santé au travail
La formation des suies est encore mal élucidée, alors qu'elle revêt une importance certaine liée au fait que les suies comportent divers Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) toxiques, voire cancérigènes, et ceci d'autant plus, qu'elles s'adsorbent sur de fines particules métalliques, ce qui en accroît encore la toxicité. En France métropolitaine, la combustion du bois, tous secteurs confondus (domestique, industriel et collectif), contribue d'une manière largement majoritaire aux émissions de HAP dans l'atmosphère (72 % des émissions nationales en 2007).
L'exposition à des suies est reconnue comme facteur de risque (Preuves humaines suffisantes) pour le cancer du poumon[3], en particulier dans le cas de l'exposition professionnelle du ramoneur, avec : preuves humaines suffisantes pour le cancer de la peau (Cancer du scrotum) et du poumon et des "preuves humaines limitées pour le cancer de la vessie" [3].
Il en résulte des normes de concentration de plus en plus sévères, relatives aux émissions de suies, notamment celles issues des moteurs thermiques.
Il est possible de diminuer le taux de formation des suies dans les moteurs thermiques, soit en utilisant un catalyseur d'oxydation, soit en ajoutant aux moteurs diesel, un filtre à particules.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Shaddix C, Williams T, La Suie, piège... et source de lumière, Pour la Science, octobre 2007, p. 62-67.
Notes et références
- Poussières fines document PDF de l'OFEV (50 pages), page 2
- Pollution par les particules dans l'air ambiant document PDF de l'AFSSET (137 pages), pp. 8, 9 et 29
- Traduction de la liste (02/12/2009) (vol 1 à 100A) du site www.iarc.fr des évaluations faites par le CIRC (groupes 1, 2A, 2B) sur les risques de cancérogénécité pour l'Homme et commentaires sur l'utilisation des agents cités. Cette liste est majorée des conclusions des monographies 100B à 100F dont les résultats des évaluations sont publiés au 02/12/2009, travail piloté par le Dr B. FONTAINE, consulté 2010 01 06 Monographie CIRC 2007, vol. 98, in
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