Souffrance religieuse

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Souffrance

Psychologie
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Approches et courants

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Méthodes

Psychologie expérimentale Psychologie clinique Psychométrie Psychologie différentielle

Branches d'études

Psychologie sociale Psychologie cognitive Psychopathologie Psychologie du développement

Concepts majeurs

intelligence attitudes cognition Identité comportement souffrance motivation émotion relation humaine Apprentissage maladie mentale

Auteurs

Sigmund Freud Carl Gustav Jung Abraham Maslow Carl Rogers Jean Piaget Françoise Dolto Daniel Widlöcher Jacques Lacan Serge Lebovici Ivan Pavlov Burrhus F. Skinner Kurt Lewin Stanley Milgram Daniel Kahneman Herbert Simon

Champs d'application

psychologie scolaire psychologie du conseil Pédagogie psychologie du travail psychothérapie

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La souffrance, ou la douleur dans ce sens, est une expérience affective de base, qui comporte un caractère de désagréable et d'aversion, et qui est associée pour l'individu concerné à un dommage ou à une menace de dommage.

  • La souffrance est dite physique ou mentale, selon qu'elle se rattache principalement à un processus somatique ou psychique dans un organisme. La douleur (comme sensation), la nausée, la détresse respiratoire, et la démangeaison sont des exemples de souffrance physique. L'anxiété, le deuil, la haine, et l'ennui sont des exemples de souffrance mentale.
  • L'intensité de la souffrance peut présenter tous les degrés, depuis l’anodin négligeable jusqu’à l’atroce insupportable. En même temps que l’intensité, deux autres facteurs sont souvent pris en considération, la durée et la fréquence d’occurrence.
  • L'attitude des gens envers la souffrance peut varier énormément, selon la mesure où, estiment-ils, elle est légère ou sévère, évitable ou inévitable, utile ou inutile, méritée ou imméritée, choisie ou non voulue, acceptable ou inacceptable, de conséquences mineures ou graves.
  • Les mots douleur et souffrance peuvent prêter à confusion et demander une attention particulière. (1) Parfois ils sont synonymes et interchangeables. (2) Parfois ils sont utilisés en opposition l'un à l'autre, par ex. "la douleur est physique, la souffrance est mentale". (3) Parfois, un mot désigne une variété de ce que désigne l'autre mot, par ex. "la douleur est la souffrance physique", ou "la souffrance est la douleur physique ou mentale sévère". (4) Parfois encore, les gens utilisent d'une autre façon ces deux mots.
  • Tous les êtres doués de sensibilité souffrent au cours de leur vie, de diverses façons, et souvent dramatiquement. Aucun champ de l'activité humaine ne s'occupe du sujet de la souffrance dans son ensemble, mais plusieurs s’intéressent à sa nature ou à ses processus, à ses origines ou à ses causes, à sa signification ou à son importance, aux comportements personnels ou sociaux ou culturels qui y sont reliés, à ses remèdes, à sa gestion, à ses utilisations.

Perspectives éthiques et philosophiques

L'hédonisme, en tant que théorie éthique, affirme que le bon et le mauvais résident en définitive dans le plaisir et la douleur. Les épicuriens, quant à eux, mettent l'accent sur la prévention de la souffrance plus que sur la poursuite du plaisir, parce qu'ils trouvent que le plus grand bonheur consiste en un état de tranquillité (ataraxie), exempt de douleur et à l'abri des ennuis qu'entraîne la poursuite ou les conséquences du plaisir. Pour le stoïcisme, le plus grand bien réside dans la raison et la vertu, mais un tel idéal s'atteint pour l'âme à travers une sorte d'indifférence au plaisir et à la souffrance (apathie): c'est pourquoi cette doctrine est devenue synonyme de maîtrise de soi devant même les pires douleurs.

Jeremy Bentham a mis de l'avant l'utilitarisme hédoniste, une doctrine qui est devenue populaire en éthique, en politique et en économie. Bentham prétendait que l'action ou la politique la plus morale est celle qui a pour conséquence "le plus grand bonheur pour le plus grand nombre". Il a proposé une méthode appelée le 'felicific calculus', ou calcul hédonique, pour déterminer combien de plaisir ou de douleur résulterait de n'importe quelle action. John Stuart Mill a amélioré et contribué à répandre l'utilitarisme hédoniste. Karl Popper, dans The Open Society and Its Enemies, a proposé un utilitarisme négatif, qui donne la priorité à la réduction de la souffrance sur l'accroissement du bonheur quand il s'agit d'utilité, en arguant qu'il n'y a pas de symétrie morale entre la souffrance et le bonheur, l'une appelant urgemment à l'aide tandis que l'autre n'exige pas avec une telle urgence qu'on améliore le bonheur d'une personne qui va bien de toute façon. Plusieurs utilitaristes, depuis Bentham, affirment que le statut moral d'un être tient à sa capacité de ressentir le plaisir et la souffrance: les agents moraux devraient donc tenir compte non seulement des intérêts des êtres humains mais aussi de ceux des animaux. Peter Singer, avec son livre La Libération animale et d'autres écrits, représente l'avant-garde de cette sorte d'utilitarisme.

Une autre doctrine reliée au soulagement de la souffrance est l'humanitarisme (voir aussi aide humanitaire).

Le pessimisme, ainsi que l'a professé Arthur Schopenhauer, considère ce monde comme le pire possible, comme rempli de souffrances qui empirent toujours et que nul ne peut arrêter. Schopenhauer recommande de trouver refuge dans des choses comme l'art, la philosophie, la perte de la volonté de vivre, et la tolérance envers ses compagnons de souffrance. Friedrich Nietzsche, d'abord influence par Schopenhauer, a développé par la suite une tout autre attitude, exaltant la volonté de puissance, méprisant la faiblesse de la compassion ou de la pitié, et recommandant d'embrasser volontairement "l'éternel retour" des plus grandes souffrances.

Perspectives religieuses

La souffrance joue un rôle important dans la plupart des religions, relativement à des choses comme la consolation ou le réconfort, la conduite morale (ne fais de mal à personne, aide les affligés), le progrès spirituel (pénitence, ascétisme), et la destinée ultime (salut, damnation, enfer).

  • La lettre apostolique "Salvifici Doloris" écrite par Jean-Paul II parle d'une souffrance qui sauve l'homme en le rapprochant de la passion du Christ. Ceci est à rapprocher à ce que disait Simone Weil :"L"extrême grandeur du christianisme vient de ce qu'il ne cherche pas un remède surnaturel contre la souffrance, mais un usage surnaturel de la souffrance".
  • Le bouddhisme enseigne que la souffrance humaine (dukkha) provient de nos tendances, de notre habitude à nous accrocher aux souvenirs de nos expériences, à imaginer des choses qui ne sont pas encore, et de notre incapacité à percevoir correctement la réalité, dans l'instant. Elle évoque la souffrance comme ayant pour racine une insatisfaction fondamentale.
  • La réponse islamique à la souffrance est une soumission totale et une profonde confiance en Dieu.

  • Certains contemporains pensent que la souffrance peut et doit être totalement abolie par le biais de la technologie, voire Ingénierie du paradis (paradise-engineering).
  • En médecine, les soins palliatifs servent surtout à réduire les dernières souffrances d'un malade. Les médicaments analgésiques, dont la morphine, sont fréquemment employés pour diminuer ces souffrances. Il convient de déterminer comment la douleur est perçue et vécue.

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