- Smala
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Smala ou Smalah, provient du terme arabe "zmâla" qui désigne une réunion de tentes abritant des familles et les équipages d'un chef de clan arabe qui l'accompagnent lors de ses déplacements. Désigne plus familièrement une suite nombreuse qui vit au côté d'une personne, et/ou qui l'accompagne partout.
Sur le plan historique
La prise de la smala par le duc d'Aumale.
L’Algérie faisait officiellement partie de l’Empire ottoman. Jules de Polignac chercha un succès militaire pour redorer le blason de la France sous Charles X, en juillet 1830. Il décide de faire occuper ce pays.
Le 16 mai 1843 pendant la conquête d'Algérie, une colonne de 500 cavaliers menés par le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe Ier, s'empare d'une partie de la smala de l'émir Abd el-Kader[1], qui résistait à la colonisation de l'Algérie.
Certains historiens considèrent cette victoire contre la smala comme un exploit héroïque[réf. nécessaire], mais d'autres retiennent plutôt ce fait comme le paroxysme de la barbarie de la guerre menée par les Français en Algérie[réf. nécessaire]. Plus modestement, le duc d'Aumale écrivait: « J'ai obtenu un succès que je n'avais jamais espéré... Je crains seulement que l'on ne s'en exagère les conséquences. C'est une très heureuse affaire, ce n'est pas la fin de la guerre. »[2]
Plus qu'un campement, la smala est une véritable capitale itinérante de quelque 30 000 personnes, composée d'hommes (artisans, soldats...) mais aussi de femmes, d'enfants et de serviteurs. Son plan circulaire rassemble et fédère, en une géométrie complexe, l'ensemble des tribus[pas clair]. Du Maroc où il se réfugie l'émir continuera un Jihâd contre l'armée de la Monarchie de Juillet où sa popularité devient prodigieuse[réf. nécessaire]. Le sultan marocain Abd el-Rahman à ses côtés viendra lui prêter main forte[pas clair]. Il capitulera en 1847.
L'Émir sera incarcéré en France dans plusieurs lieux (Toulon, Pau, Bordeaux et Amboise), puis relaxé en 1852 par Napoléon III. La guerre durera encore 10 ans pour que l'Algérie soit complètement conquise.Après cette reddition, le processus de la colonisation de l'Algérie prendra son essor. Les colons seront appelés roumis par les autochtones, d'un mot arabe qui désigne les chrétiens d'Occident, descendants des Romains. Paradoxalement ces derniers seront qualifiés de Pieds-Noirs par les Français de la métropole.
Cet événement a donné lieu entre le 1er décembre 2004 au 29 janvier 2005 à une exposition à Toulon (l'une des villes où Abd el-Kader fut emprisonné) qui s'intitulait Abd el-Kader à Toulon, héros des deux rives.
Partout où s'est déployée la Smala de l'Émir Abd El-Kader, on a baptisé l'endroit Smala[réf. nécessaire], ce qui est le cas du plus ancien quartier de Zemmora, près de Relizane dans l'ouest algérien non loin de SIDI HARRAT.
Notes et références
- Pellissier de Reynaud p. 417 Lire en ligne Yacono Xavier. Les prisonniers de la smala d'Abd el-Kader. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°15-16, 1973. citant
- Yacono, opus cité, note 48 page 434
Bibliographie
Bruno Étienne, François Pouillon, Abd el-Kader : Le Magnanime, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard », 13 mars 2003, 128 p. (ISBN 2070767493)
Bruno Étienne, Abd el-Kader, Hachette Littérature, coll. « Pluriel », 2 janvier 2003, 500 p. (ISBN 2012791174)
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