Simon d'Oisy

Simon d'Oisy
Article principal : Seigneur d'Oisy.

Simon d'Oisy (1115-1171), seigneur d'Oisy et de Crèvecœur, châtelain de Cambrai, vicomte de Meaux[1]

Sommaire

Cri d'armes

"Crèvecœur et Oisy"

Histoire

  • En 1135, Simon succède à son père pour l'ensemble des titres et possessions de ce dernier.
  • En 1140, Simon reçoit de Saint Bernard une lettre très affectueuse dans laquelle il recommande à sa protection les moines de Vaucelles, et le prie de ratifier la donation faite par son père[2].
  • En 1152, il confirme avec Ade, en tant qu'héritiers, une donation de son beau-père Geoffroy, comte de la Ferté-Aucourt à l'Abbaye d'Essommes[3].
  • En 1153, au cours d'un festin donné par l'évêque de Cambrai, en présence de son cousin Gilles, Simon se querelle avec Jean de Marcoing au sujet du château de Marcoing, récemment relevé par ce dernier. Si aucune effusion de sang ne fut constatée, c'est le point de départ à une nouvelle brouille avec l'évêque de Cambrai qui se clôturera en 1159 après un conflit qui concerne le Comte de Flandre, l'évêque de Cambrai et le sire d'Oisy.
  • En 1158, il détruit la forteresse de Sauchy
  • En 1160, Simon fait la remise à labbé de Saint Vaast, Martin, du droit de travers qui lui était dans létendue de ses domaines.
  • En 1163, il confirme les donations faites à Ham.
  • En 1165, il accorde aux abbayes de lordre de Cîteaux lexemption de tout droit de vinage, péage, tonlieu, etc dans létendue de ses domaines et Ade fait une importante donation à lAbbaye de Longpont.
  • En 1166, Simon, châtelain de Cambrai, Ade et leur fils Hugues donnent à lHôpital de Jérusalem, pour la rédemption de leurs âmes, une rente à prélever sur leur revenu dOisy. Veuf d'Ade de Vermandois, il épouse N. de Gave, petite fille d'Eduin, comte de Ramerie

Généalogie

Simon d'Oisy est le fils de Hugues II d'Oisy (1075-1139), et de Hildiarde de Fiennes (1085-1167), dame de Baudoin, sœur de Conon de Fiennes[4].

Marié vers 1141 à Ade de Vermandois, de La Ferté-Gaucher, fille de Geoffroy, sire de La Ferté-Gaucher, vicomte de Meaux. Ce mariage fait de lui le beau-frère de Philippe d'Alsace, Comte de Flandre

Il a pour descendants :

Querelle entre l'évêque de Cambrai et Simon d'Oisy[7]

En 1153, lévêque de Cambrai, au retour dun pèlerinage au tombeau de Saint Jacques de Compostelle, réunit dans un festin les princes seigneurs du pays. Simon dOisy, châtelain de Cambrai, Gilles, son cousin et Jean de Marcoing avec ses deux fils, assistaient à ce repas. Jean venait de relever sa forteresse de Marcoing, ce qui portait singulièrement ombrage au susceptible Simon dOisy. Celui-ci demanda au Seigneur de Marcoing de quelle autorité il avait construit ce fort qui le gênait : de lautorité de lévêque, lui fut-il répondu. Cette répartie, loin de le satisfaire, lirrita même contre le prélat. Il le rendit solidaire de ce fait quil regardait comme un attentat à sa puissance seigneuriale et semporta au point que les fils de Jean prirent parti pour leur père dune manière extrêmement violente. La seule présence de lévêque empêcha que les dagues fussent tirées. Mais Simon dOisy conserva dans son cœur un projet de vengeance que les instances du prélat ne purent conjurer. Le comte de Flandre revenait dune expédition en Normandie, Simon dOisy lalla trouver et lui offrit de le reconnaître pour son souverain en lui faisant entrevoir quil ne serait pas impossible que tout le cambrésis en fit autant. Le comte hésita dabord à accepter cette proposition déloyale mais bientôt lambition le tenta et il vint piller le château de Thun qui appartenait à lévêque. De , grande alarme dans Cambrai. On voulut négocier avec le comte qui naccorda quune trêve de huit jours. Or la trêve expirée, lévêque, pour se venger de Simon de la ruine de Thun alla de son côté attaquer avec ses vassaux et les troupes de la ville, le château de Noyelles qui appartenait au seigneur félon. Il en fut bientôt le maître et le livra aux flammes. Mais on aperçut lincendie du guet dOisy et Simon accourut avec les troupes du comte de Flandre. Il surprit à son tour lévêque et sa petite armée. La mêlée fut rude : lévêque fut blessé et pris. On le relâcha par respect pour sa dignité. Cent hommes restèrent sur le champ de bataille. Enfin on fit trois cents prisonniers parmi lesquels étaient Jean de Marcoing et lun de ses fils. Cest alors que Simon dOisy se souilla dans un acte de lâcheté et dune brutalité inconcevable. Il neut pas plutôt aperçu son ennemi de Marcoing quil voulut le tuer et le blessa dangereusement à la tête. Laffaire en resta , lévêque sen tira en donnant au comte de Flandre et à ses successeurs la châtellenie de Cambrai dont il dépourvut Simon et sa postérité. Le comte sen tint pour satisfait fort ébahi de lissue de son intrigue apprit que félonie appelle honte et préjudice. Le sire dOisy dont lévêque avait fait son châtelain était presque aussi puissant que son maître autour de Cambrai. Néanmoins comme lévêque navait pas commis la faute, pas plus que le comte de Flandre, dinféoder à son châtelain la puissance militaire et judiciaire comme dans tout le comté du Plat-Pays, il put, à laide de ses autres vassaux du cambrésis, tenir en échec le puissant sire dOisy, et bientôt, grâce à lintervention de ses voisins, le mettre hors détat de nuire. Quelques mois de calme succédèrent à tous ces désastres.

En 1157, le comte Thierry, disposé à partir pour la Palestine, manda à tous ses vassaux de se trouver le douze mai à Arras. Lévêque de Cambrai sen excusa, le châtelain Simon sy refusa et rompit son hommage. Cette conduite irrita Philippe, fils de Thierry, qui était resté en Flandre. Ce jeune prince vint camper à Inchy le lundi 27 mai 1157, le pilla, ainsi que le château. Le lendemain il campa à Moeuvres et mit le feu à tout ce qui se trouvait à droite et à gauche jusquà Oisy, dont une partie fut brûlée, puis il licencia son armée. Il revint quelque temps après à Inchy avec infiniment plus de monde, attaqua le château qui se rendit le lundi 29 juillet 1157 après neuf jours de siège. La perte de cette forteresse, lune des meilleures queût Simon, lui fut fort sensible. Philippe ne sen tint pas  : au mois de mai 1158, il assembla de nouveau ses troupes, en présence desquelles il fit bâtir le château de Sauchy pour tenir en respect la garnison dOisy et, à la fin de juillet, il repartit à la tête de son armée, dévasta les terres de Simon et forma le siège dOisy. Il dût se retirer devant la résistance de Simon plutôt que forcé par les pluies et la trahison. Simon dOisy était assez puissant à cette époque pour résister au comte de Flandre. Lhiver étant arrivé, il ne craignait aucun rassemblement en cette saison. Il devint agresseur en attaquant, le 28 décembre 1158, le nouveau château de Sauchy quil détruisit totalement. Lannée suivante, 1159, Philippe entreprit une nouvelle expédition. Il fit le siège du château dHavrincourt, quil leva, par amitié pour Gilles de Saint-Aubert, neveu de Simon, après avoir abattu un pan de muraille, il mit ensuite le feu aux environs et, le 22 juillet, il ravagea plusieurs villages, ainsi que les châteaux de Marcoing, Noyelles et de Cantin.

La paix se fit cependant en 1159, par la médiation de lévêque, qui, oubliant tout ce que Simon avait fait contre lui, prit ses intérêts à cœur. Il fut conclu que le comte de Flandre recevrait en fief de lévêque, la seigneurie dOisy et la châtellenie de Cambrai, quil les donnerait ensuite à Simon pour les relever immédiatement de lui. Cet accommodement se fit au mois de janvier 1160 et rendit la paix au pays qui en jouit pendant plusieurs années.

Notes et références

  1. Par son mariage avec Ade de Vermandois
  2. référencée comme la 186ème lettre de St Bernard adressée en 1140 au Seigneur dOisy
  3. Chartes et Donations tirées des archives de lAbbaye dEssommes
  4. connue sous le nom de Hildiarde de Baudour, tante paternelle de Nicolas de Chièvres, évêque de Cambrai.
  5. Dictionnaire Historique de la France, ludovic Lalanne, 1877
  6. a et b Comte & Châtelains de Cambrai, Etienne Patou, 2007
  7. Extrait des chroniques de Cambrai
  • Portail du Moyen Âge central Portail du Moyen Âge central

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Simon d'Oisy de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Oisy-le-verger — Mairie de la commune Détail Administration …   Wikipédia en Français

  • Oisy le Verger — Mairie de la commune Détail Administration …   Wikipédia en Français

  • Oisy-le-Verger — Oisy le Verger …   Wikipedia

  • Oisy, Aisne — Oisy …   Wikipedia

  • Oisy-le-Verger — 50° 15′ 03″ N 3° 07′ 29″ E / 50.2508333333, 3.12472222222 …   Wikipédia en Français

  • Oisy (Aisne) — Pour les articles homonymes, voir Oisy. 50° 01′ 18″ N 3° 40′ 12″ E …   Wikipédia en Français

  • Les Seigneurs d'Oisy — Liste des seigneurs d Oisy Les seigneurs d Oisy, aujourd hui Oisy le Verger, remontent historiquement au IXe siècle avec l institution d Eudes Ier d Oisy, ber (baron) d Oisy par Charlemagne Maîtresse d un puissant fief qui se renforce au fil …   Wikipédia en Français

  • Liste des seigneurs d'Oisy — Les seigneurs d Oisy, aujourd hui Oisy le Verger, remontent historiquement au IXe siècle avec l institution d Eudes Ier d Oisy, ber (baron) d Oisy par Charlemagne Maîtresse d un puissant fief qui se renforce au fil des alliances et mariages …   Wikipédia en Français

  • Seigneur d'Oisy — Liste des seigneurs d Oisy Les seigneurs d Oisy, aujourd hui Oisy le Verger, remontent historiquement au IXe siècle avec l institution d Eudes Ier d Oisy, ber (baron) d Oisy par Charlemagne Maîtresse d un puissant fief qui se renforce au fil …   Wikipédia en Français

  • Hugues II d'Oisy — Article principal : Seigneur d Oisy. Hugues II d Oisy (1075 1139), seigneur d Oisy et de Crèvecœur, châtelain de Cambrai Sommaire 1 Cri d armes …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1542201 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”